Convalescence...

Flèche 45 : Infirmerie.

Le soleil avait terminé sa course mortelle, la lune prudente s’offrait catin aux nuages éhontés, lorsque Aria’ane sortit de la grotte aux lapins.
Toute se répète, la vie n’était qu’un large cercle sans émotions, où les humains gravitent en pensant y réchapper, c’est là même qu’elle avait abandonné Kyo et sa bande à une mort cruelle, où seul l’ombre Harzaeldrel avait échappé seule de belle.
Le dernier petit cochon nègre, l’erreur dans sa machinerie digne de la pègre.
Elle fit rouler de sa nouvelle force les pierres froides qui en masquaient l’entrée, un éboulement avait eut lui ici, et elle n’était pas d’humeur à retourner la terre.
C’est alors qu’elle le vit, un étrange lapin orange, qui dans un buisson s’enfuit.

-« Encore un rêve, comme avant l’Ocs de mars qui me demandait l’heure… »

Ses souvenirs oniriques lui revinrent, les conversations autour du feu alors qu’elle faisait le chemin inverse, la harpiste aux paroles funèbres, un étrange castor qui portait des lunettes, les histoires que lui racontait sa mère dans la cabane de bois consumées.

*Mère.*

Tel le petit poucet, elle égrainait un chemin pour ne pas se perdre encore dans sa folie, un chemin où les morceaux de pains étaient remplacés par des taches de sang lacrymal.
Elle arriva enfin devant le château de cœur, le sien bondit dans sa poitrine morte, et la haine resurgit.

-« Je vais la tuer ! »

Escaladant la herse, elle se glissa entre les rondes des gardes, avisant une fenêtre, elle la brisa sans un cri, et entra.
La salle était sombre, régnait dans l’atmosphère des odeurs de perfusion et de sang.

*De beaucoup de sang !*

Depuis combien de temps n’avait t’elle pas manger à sa soif, l’infirmerie serait un excellent arrêt-château pour contrôler sa furie lorsqu’elle la verrait.
Elle souleva les premières couvertures immaculées, dessous dormait un jeune homme avec de magnifiques cheveux bleus, il respirait tranquillement se remettant de ces blessures multiples elle lui en fit une dernière.
Son fluide rentra en elle, il mourut sans un bruit, presque calmement, elle aurait voulut qu’il ne la regarde pas lorsqu’elle avait planté ces crocs dans son ventre.
L’homme qui avait maintenant les yeux glacés comme le reste de son corps, n’avait jamais eut d’opération pour l’appendicite, quel ordure !

-« La boucle est bouclée, Kyo… »

La jeune femme assoiffée caressait amoureusement les boucles bleues cyanosés du mort, comme un véritable samouraï.

Flèche 46 : Viviane.

Ael connut un sort des plus enviables, le prêtre guilleret connue les joies des femmes alors qu’il se vidait dans un dernière orgasme de son sang par l’entre-jambe.
Il ne restait plus qu’un dernier malade dans la salle, que Aria’ane comptait bien guérir à coup de piqûres bien placée, quand un toussotement des plus féminin envoutât la pièce de l’infirmerie, qui ressemblait alors à un sombre mouroir.
Elle était là depuis le début, mais les sens du vampire ne l’avaient même pas capté à son arrivée, elle n’avait rien fait pour ces deux là, mais se déclarer à ce moment précis, revenait à vouloir sauver sa vie.

-« Qui est là ? »

Chuchotât-elle aux ombres, plissant du regard, elle la distingua enfin grâce à sa nyctalopie.
L’infirmière lui souris, elle tenait à la main un candélabre meurtrit, qu’elle alluma avec magie en soufflant dessus.

-« Bonsoir vampire, je suis désolée, mais celui là tu ne l’auras pas ! »

Aria’ane fondit sur elle à la vitesse de la nuit, mais ne rencontrât qu’un vide, et un drôle de rire.
La gentille infirmière se retrouva à côté de son patient, des cornes sombres avalaient son front, et une queue attirait contre lui la couverture, soucieuse qu’ils ne prennent pas froid.
Les deux autres cadavres immobiles de l’endroit, n’assortissant en rien le partit des deux femelles, l’ex-gardienne se dérida.

-« Qui crois-tu protéger là, lui ou toi ? »

La pièce suintait des phéromones du succube, cependant elle ne les sentait pas.
Elle semblait titiller l’une de ces nombreuses mèches sombres, réfléchissant à une stratégie de réponse, ourdissant par la même un piège verbal intéressant.

-« Bien, si tu arrives seulement à lui faire couler de son sang, je te le laisserais également, mais dans le cas contraire… »

La phrase restât en suspend.
Aria’ane s’approcha méfiante du lit, mais ce fût l’infirmière diabolique qui en souleva l’artifice, et dans le lit faiblement éclairé par les bougies de l’actrice, un homme méconnaissable gisait.

-« Magic ? »

Dormait-il ? Quoiqu’il en soit sa peau luisait d’un feu d’argile, le plus merveilleux argent coulé à même ces muscles de magicien, déformant son corps entier en un golem souverain.
Seule la tête encore semblait épargnée, et donnait au change.
Elle se saisit alors de sa main d’argent massif, et la portant à ces lèvres pointues, tout en surveillant la mauvaise fée Viviane, toujours au prés de son magicien.
Elle mordit, mais rien, le revêtement cutané semblait impénétrable, ces dents s’activait à vouloir lui arracher peau et chair, elle ne cilla même pas.
Le froid de sa morsure commençait à remonter tout le bras, même si elle n’arrivait toujours pas à le blesser, il remontait si proche de son cœur que l’infirmière glapit.

-« Cela suffit, les visites sont terminés maintenant, vous avez assez déjeuné, partez ! »

Aria’ane se délogeât, portant un regard sombre vers sa rivale apprêtée, jamais elle n’aurait pensé qu’autant de drame se préparait dans le château de sa sorcière détestée.

*Kuru !*

Pensa t’elle si fort, que son homologue semblait opiner.

-« Très bien, je vous le laisse… »

Puis plus bas, sans qu’on puisse l’entendre.

-« Un petit cochon un jour vint à se cogner, une gentille infirmière promit de le soigner, lorsque ce dernier se rendit compte qu’il n’était qu'un cochon dans le monde des humains remplit d’argent, il en recouvra son corps pour faire… semblant. »

Une goutte de sang perdue dans la devanture, la porte de l’infirmière se referma sur elle.
Viviane derrière soupira, elle avait réussit à éviter un duel qu’elle n’était pas sure de pouvoir remporter, puis soufflant à nouveau sur le corps de Magic, le froid commença de fondre sur le lit médical.