Reflets d'Outre-Lunes
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 Les chroniques de la femme araignée

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Aria'ane
Paix à son âme. Quoique.
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Aria'ane


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MessageSujet: Les chroniques de la femme araignée   Les chroniques de la femme araignée Icon_minitimeDim 15 Juin 2008 - 16:11

L’aube nouvelle reprenait progressivement ses droits sur le manteau de nuit qui ombrageait encore la belle Tyllen derrière l’archère et l’enfant-vampire.
Elle se risqua un regard en arrière, comme pour la vision de Sodome et Gomorrhe, Alia’ane statue de sel mirait les remparts de la ville avec une sorte d’appréhension qu’elle n’arrivait pas à fixer, vite balayée par les ressentiments de son compagnon au jour naissant.
Elle avait encore contre elle l’arbalète trophée du duel acharnée de Selath, et restait à distance rapprochée de ce dernier, qui par fierté se faisait un devoir de tenir sur ses courts membres.
La gardienne avança lentement son bras, et l’index pointa l’orée des bois sombres, charme de délicatesse et de féminité, son corps n’était qu’une offrande à la vulgarité, mais la vierge farouche avait dans le moindre de ses gestes la mélancolie de son amour sincère qui restait désespérément et cruellement caché.


-« Sous ces bois sauvages, nous auront pour nous une couverture végétale aussi dense que la nuit… »

En effet, après quelques minutes de marche contre le soleil mauvais, ils firent leurs premier pas dans cette jungle de bois.
L’atmosphère malsaine suintait de chaque racine, mais le ciel n’existait plus ici, ce n’était qu’une ténèbre sans fin tellement la densité des branches noueuses créait ici et là un plafond aux tréfonds des cœurs agités.
Pour autant, Selath risqua un œil vers sa compagne de route, elle semblait maitriser l’espace comme s’il s’agissait de son domaine, c’était bien la seule chose rassurante dans cet endroit abyssal, où la moindre des plantes joue à vous faire trébucher…


-« Nous arrivons, voici l’entrée de la grotte, ici nous aurons loisir à nous remettre de nos émotions de la veille… »

Elle tourna subitement sa tête vers lui, lui décocha non pas une flèche mais son plus beau sourire triste, fermant les yeux en même temps, quand elle les rouvrit, elle comprit qu’il n’était pas insensible à la peine qu’elle affichait derrière ce masque, contrairement aux cochons qu’elle avaient abandonnés le jour d’avant dans cette forêt vagissante, qui ne s’était inquiétés de rien.
Il allait parler, mais elle lui mit un doigt sur les lèvres.


-« Ne dit rien, économises toi… »

Ce contact était si intime pour un vampire, qu’elle ne le comprit qu’après le temps instinctuel, sa peau sur la bouche du suceur de sang, la transpiration et les veines qui battaient dessous, étaient comme une caresse, un signe de confiance, ou un moment de folie…
Elle retira précipitamment la phalange fautive, détourna la tête et avança vers la grotte encore plus sombre que la ténèbre qui les entouraient.


*Encore une grotte, on va me prendre pour une femme des cavernes à force, je devrais peut être me mettre à la peinture sur roche…*

En entrant, elle se coiffa d’une toile d’araignée qui trainait par là, Alia’ane remit de l’ordre dans ses cheveux blonds violés par ce contact écœurant.
Ils restèrent proche de l’ouverture guttural de l’antre, s’installèrent à leur aises et firent bruler un petit feu, rendant par la même un service à la forêt surchargée.
Il y eut un moment un peu délicat, où elle dut lui remettre son épaule gauche luxée en place, mais le petit vampire montra beaucoup de courage pendant la manœuvre…
Elle se mit un peu en retrait de lui, respectant son intimité elle lui tourna le dos pour qu’il termine les derniers soins nécessaires, elle ne voulait pas qu’il ait l’impression d’être materné, maintenant qu’elle avait vu de prêt son corps d’adolescent, presque celui d’un homme…
Alia’ane les cheveux défaits, cendrés dans les reflets des flammèches, s’accordait elle aussi un moment, à contempler l’image petite et peinte d’un elfe blond à coté d’un miroir qui formaient les deux parties de son cœur-pendentif qui ne la quittait jamais.


*Raphael, je compte les jours et les nuits qui nous séparent... Je t’aime...
Pourquoi même dans mes rêves je ne peux pas être heureuse avec toi…*


Accroupie et perdue dans ses pensées insondables, elle ne sentit pas venir dans son dos l’homme de la nuit.
Pas d’armes, juste une larme…
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Selath Vereïs
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MessageSujet: Re: Les chroniques de la femme araignée   Les chroniques de la femme araignée Icon_minitimeLun 16 Juin 2008 - 20:03

Différentes sphères, aussi blanches que la peau de Selath, tournoyaient devant ses yeux. Le vampire avait du mal à réaliser ce qui se passait, mais il avait réussi à comprendre qu’Alia’ane et lui se trouvaient dans une forêt –ce qui n’était pas un petit exploit, étant donné la confusion qui régnait dans son esprit. Malgré tout, mut par une puérile dignité, Selath Vereïs s’efforçait de suivre la Gardienne dans le dédale végétale, même si son rythme était plus lent, et c’était peu dire, que celui de son guide. Cette dernière parcourait le chemin avec une telle aisance que le vampire ne pu s’empêcher de l’admirer. Leurs regards se croisèrent, et il détourna le sien, honteux. Mais son triste état le préoccupait d’autant plus qu’il sentait son esprit se disperser, et ne savait s’il devait attribuer cela à ses blessures ou au prélude d’une crise. À tel point qu’il en aurait oublié le soleil qui frappait contre ses vêtements amples. Quoi qu’il en soit, l’albinos était impatient de parvenir à un refuge. Quand enfin Alia’ane lui présenta une caverne, le jeune assassin soupira de soulagement. La Gardienne lui adressa un sourire triste, qui emplit le vampire d’un sentiment étrange. Il se souvenait avoir éprouvé ce sentiment par le passé. Lorsque son père lui avait annoncé que sa mère était décédé. Cet événement s’était déroulé bien avant les sévices que le baron avait infligés à Selath, et celui-ci avait ressenti, outre sa propre tristesse, quelque chose envers son géniteur. Le mot « compassion » s’imposa à son esprit. Pourtant, ce terme était vide de sens, et l’albinos éprouvait une frustration intense de ne pas pouvoir le relier avec sa signification.

Le vampire tenta de dire quelque chose. Alors que ses lèvres s’entrouvraient, Alia’ane y apposa son doigt, l’incitant à les refermer.

-« Ne dit rien, économises toi… »

Ce contact, si incongru entre une engeance de la nuit et un non-initié, était étrangement rassurant, de telle façon que Selath ne fit rien pour le repousser. Finalement, la Gardienne se retourna, gênée, réalisant toute l’ampleur de son geste. Hébété, malgré la confusion embrouillant son esprit, Vereïs la suivit à l’intérieur de la grotte béante qui s’ouvrait à eux quelques mètres plus loin, trou noir dans les ténèbres. Alia’ane visiblement accoutumée à ce genre de situation, se passa la main dans les cheveux afin de se débarrasser d’un parasite quelconque, puis aida le jeune assassin à s’installer. Ses os hurlèrent au supplice, mais il s’obligea à les ignorer.
Tandis que sa compagne de route était partie chercher du bois pour le feu, Selath décida, par pure fierté, d’aller la seconder dans sa tâche. À peine eut-il parcouru deux pas qu’il s’effondra, s’écorchant par la même occasion les mains sur le sol. Le vampire vérifia qu’Alia’ane ne l’avait pas aperçut, puis, une fois assuré que la Gardienne n’était pas dans les parages, il rejoignit la grotte en rampant.
Selath Vereïs s’était assoupi quand l’archère revint, chargée du bois. Le jeune albinos se rendit alors compte qu’il était transi par le froid, et le retour de sa compagne lui en occasionna encore d’avantage de contentement. Quand le feu brûla enfin dans l’âtre improvisé, Alia’ane entreprit de soigner ses plaies et de changer ses bandages. Peu pudique, et ayant vécu près de dix ans de sa vie nu, Selath se dévêtit immédiatement lorsque sa compagne le lui sollicita. Sa peau livide frémit à l’atmosphère tiède qui régnait dans la caverne. Le vampire, réalisant au dernier instant que La Gardienne ne s’attendait probablement pas à voir ô combien l’ombre marquait effroyablement son corps, hésita à le voiler. Mais il était trop tard. Selath ne su guère si sa compagne était accoutumée à voir des albinos munis d’espèces de tentacules sinusoïdales noirs suintant sous leur peau, mais elle ne fit aucune remarque, au plus grand soulagement du jeune vampire. Il avait longuement scruté la moindre expression sur son visage, craignant à tout instant d’y voir s’inscrire de la peur, ou pire, du dégoût, mais la Gardienne masquait respectueusement la moindre de ses pensées. À ce moment précis, Selath manqua de replonger dans cet étrange état de semi-conscience. Ce fut Alia’ane qui l’en tira en replaçant brutalement son épaule. Sous la douleur, l’albinos se mordit profondément la lèvre, mais parvint cependant à ne rien en montrer. Le sang perla sur sa langue.

*Légèrement salé… Il faudrait que je pense à me saigner, un de ces jours*

Aussitôt, un souvenir, une image de lui-même en train de se rouler par-terre tout en mordant sa propre chaire s’imposa à son esprit.

*En fait, ce n’est pas si coquasse que cela…*

La Gardienne le laissa seul afin qu’il puisse remettre ses bandages, et se couchât.
Une fois qu’il eut fini, Selath décida de discuter avec Alia’ane, entre autres pour lui poser une question qui lui tenait à cœur :

*Pourquoi m’a t-elle épargné ? Il aurait été si simple de laisser les sabres m’occire… J’avais pourtant tenté de la saigner !*


Il se redressa, et parcouru les deux pas qui les séparaient. Alors, il vit le pendentif qu’elle serrait contre elle. La première chose qui intrigua l’albinos, c’était le miroir : Certes, l’image du vampire y était réfléchie, mais translucide, quasiment imperceptible. Pourtant, il se souvenait s’être parfaitement vu dans le fer poli, le jour de son premier meurtre. Le jeune assassin avait tout d’abord pensé que les engeances de la nuit n’avaient guère de reflet, puis avait réfuté cette légende lorsqu’il s’était aperçu dans le miroir de sa proie. Mais en ce jour, devant la vérité irréfutable, il s’interrogea.

*L’évolution du vampirisme suivrait-elle celle de l’humain contaminé ?*

Mais ses réflexions furent balayées alors qu’il aperçut l’autre facette du pendentif. Elle représentait un être blond. Tandis que Selath le dévisageait, notant par la même occasion la présence d’oreilles semblables à celles de sa compagne de voyage, il lui sembla apercevoir une larme.

*Pourquoi pleure t-elle ? Je ne vois pas de blessure…*

Alors son côté humain, ainsi que les souvenirs intrinsèques revinrent en lui. Le vampire se remémorait la scène où il avait compris que plus jamais il ne reverrait sa mère. Il avait versé des larmes.

*Pauvre abruti, en à peine dix ans tu as déjà oublié tout cela ? Tout ce qui composait ton éducation humaine ? Sa peine est probablement liée à cet homme.*

Sans oublier de renfiler son habit, Selath s’approcha d’Alia’ane et lui posa sa main sur l’épaule, d’un geste qu’il espérait être réconfortant.

-Qui était cet homme, Alia’ane ? Qui vous cause donc tant de peine ?

Tandis que le jeune assassin prononçait ces mots, le même sentiment qu’ultérieurement l’envahit. La compassion. Une larme perla lentement sur sa joue.
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Aria'ane
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MessageSujet: Re: Les chroniques de la femme araignée   Les chroniques de la femme araignée Icon_minitimeMer 18 Juin 2008 - 16:58

Brusque retour à la réalité physique, Alia’ane contracta instamment son épaule comme par un réflexe, la main du vampire venait de se refermer dans sa toile.
Cependant alors qu’elle aurait pu se défaire de ce lien, les paroles de Selath l’intimèrent à d’autres aspirations, sa propre main libre se posa à son tour sur celle-ci, douce et attirante, comme le chant d’une harpie envoutante, la gardienne le conduisit devant elle.


-« Ce n’est rien, c’est une ombre, une chimère, un pantin, un rêve qui m’a été ravit par une cruelle sorcière… »

Alia’ane paraissait étrangement affectée de verbaliser ainsi, son amour enfouit.
Son regard se détourna avec habilité vers le feu rassurant qui lui donnait ses plus beaux reflets, elle semblait se murer dans un silence réfractaire, mais l’homme de la nuit insistât, et elle ne se fit pas prier deux fois.
Son cou gracile et dénudé charmant comme le parfum d’une veine noire, planta ses pupilles intenses et son venin amoureux dans les yeux de son compagnon.


-« Il existe de l’autre coté de Tyllen, un château qui se veut merveilleux, où les gens sont tous beaux et s’échangent à chaque instant plein de bon ressentiments, des paroles pleines d’amours et d’éphémères galanteries, qui gravitent autour d’une pauvre princesse qui n’a plus ses parents… »

La toile que peignait Alia’ane était charmante, mais dans sa voie il y avait comme une boule qui la prenait à la gorge.

-« Ce monde n’est qu’une illusion d’amour, un gâteau avec tellement de chantilly qu’il en devient écœurant de mièvreries et de faux compliments, car cette princesse n’est qu’un monstre qui m’a ravie mon amant… »

Selath s’accroupie à sa hauteur, il buvait ses mots comme du sang.

-« Dans son château de poupée, cette sorcière aspire à elle, l’âme même des gens… »

Alia’ane eut comme un frisson qui lui fit fermer ses yeux tristes, elle en était sure à présent, l’enfant était conquit à sa cause.
En rouvrant ses yeux embrumés, elle reprit les deux mains du vampire qu’elle avait lâchés jusqu’alors.


-« C’est pourquoi je dois me rendre au château du Lord nécromant, afin d’y trouver un pouvoir qui mettra fin à cette malédiction… »

Elle cligna de ses paupière charmante, amena plus prêt d’elle les mains froide de Selath.

-« Vous-même vous souffrez comme moi, à votre manière, je l’ai bien sentie cette nuit que nos destins partageaient de mêmes peines… »

Elle fit mine d’hésiter, sa tête était si proche de celle du vampire.

-« Confiez la moi, peut être qu’ensemble, maintenant que nous nous sommes enfin trouvés, nous serons plus fort ! »

La veuve noire, belle araignée pleine de charme et de peau dévoilé, dans le fond de sa grotte enserrait avec sa douceur et sa peine le magnifique cocon de toile qu’elle faisait de Selath, ses réserves pour un hiver rigoureux dans les repaires du Lord Velvorn…



Bonus : *Un petit cochon pendu au plafond, dans la toile de la femme araignée, c'est spider cochon, spiiiider cochon, spideeeer cochon... Il n'en reste plus aucun! *
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MessageSujet: Re: Les chroniques de la femme araignée   Les chroniques de la femme araignée Icon_minitimeLun 23 Juin 2008 - 20:22

Tandis qu’Alia’ane relatait son étrange histoire, Selath se sentit étrangement conquis, comme si ces paroles reflétaient ses propres sentiments. Il écouta, longtemps, attentivement, et, même quand la Gardienne attira ses mains vers elle, le vampire n’eut aucune réaction. Ce contact était agréablement chaud, puisque les doigts de l’albinos étaient en permanence gelés. Lorsque Alia’ane eut terminé, le jeune assassin frémit. La température dans la grotte était pourtant honorablement haute.

-« Vous-même vous souffrez comme moi, à votre manière, je l’ai bien sentie cette nuit que nos destins partageaient de mêmes peines… »


Ces mots étaient si plaisants, si attendrissants…

-« Confiez la moi, peut être qu’ensemble, maintenant que nous nous sommes enfin trouvés, nous serons plus fort ! »


Selath hésita. Il n’avait jamais révélé à personne son histoire. Il pensait qui quiconque la connaîtrait le fuirait. Et les fugitifs n’auraient pas tort. Mais cette créature, cette « Elfe » ne semblait guère craindre ni son état vampirique, ni son physique étrange, sa beauté gracieuse affreusement mutilée par l’ombre –et au sens propre par ses crises. Peut-être pourrait-il lui confier son histoire ?

*C’est étrange… Je me sens bien avec elle… Mais osera t-elle me regarder en face, après mon récit ?*

-Ma peine n’est en rien semblable à la votre, même si elle en reste pas moins cruelle.

Le vampire se détourna, fit quelques pas, puis hésita avant de décrocher les attaches de son vêtement. L’habit tomba à terre tandis que Selath entamait son récit, dévoilant les atroces marques noires.

-Vous vous demandez probablement pourquoi un mendiant comme moi affiche une telle prestance. Je me nomme Selath Vereïs, vampire sans histoire, n’ayant gardé de mon ancienne vie qu’un but. Mais avant, j’étais Selath Norioné, prince de Darchistre, fils du baron. Darchistre était une ville étrange, dont les habitants cultivaient l’hypocrisie et les double-sens. Quand vous m’avez parlé du royaume de la sorcière, il ne m’a pas semblé si différent du mien. Seul héritier survivant suite au massacre de mes frères aînés, ayant survécu uniquement par ma déficience génétique, les opposants au pouvoir en place ont décidé d’envoyer un mercenaire, une femme vampire dont j’ignore le nom, afin de me contaminer. Forts pieux –j’ai malheureusement dénoté que cette caractéristique s'adjoignait communément à l’hypocrisie-, jamais un Darchistrien n’aurait accepté d’avoir le père d’un chasseur nocturne pour Gouverneur. Ce qu’elle fit. Je ne lui en tiens pas rigueur, car j’estime mon vampirisme comme une bénédiction. Mais lorsqu’elle s’aperçut que ce ne serait probablement pas suffisant… Elle… Elle…

Il s’interrompit un instant, tandis qu’une larme cristalline s’écoula sur sa joue.

-Elle convoqua une ombre. Par un procédé qui m’échappe, ma sœur de sang,
comme je la nomme, brisa les barrière physique de mon corps.


Il souligna ses paroles en désignant les sinusoïdes noires pulsant sous sa peau.

-L’ombre pénétra en moi… Elle me… souilla. Elle s’insinua dans le moindre repli de mon corps, de mon âme. C’est elle la source de cette douleur, elle qui me force à endurer ça !

Sous la colère, Selath attrapa rageusement sa dague, cachée dans les replis de son vêtement reposant à terre.

-Voilà où nos deux quêtes se séparent. Vous cherchez à apaiser votre peine. Quant à moi, je ne peux demander réparation. Car ma jamais la douleur ne me quittera. Je ne peux obtenir réparation, et la vengeance est la seule chose qui me lie à la vie. La seule chose qui m’empêche de prendre cette lame et de l’enfoncer jusqu’à la garde dans mon propre cœur. La suite de mon histoire… Et bien, je vous ai déjà raconté plus que je l’aurai voulu. Mais…

Concentré sur le flux de sentiment qui le parcourait, son regard perçant posé sur Alia’ane, le jeune vampire serra de plus en plus fort la lame au fil de son discours. Bientôt, sur ses doigts coulèrent de minuscules rives de sang, rendues écarlates par le contraste avec la peau.


-Nos deux chemins sont pourtant contigus. En effet, je sais de source sûre que mon... enquête pourra avancer si je recontre les fidèles de ce fameux Lord Necromant. J’accepte votre offre. Voyageons ensemble.

Ce fut à ce moment que Selath aperçut le sang qui ruisselait sur sa main. La portant à ses lèvres, il lécha avidement la plaie.
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Aria'ane
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MessageSujet: Re: Les chroniques de la femme araignée   Les chroniques de la femme araignée Icon_minitimeDim 29 Juin 2008 - 11:02

Alia’ane écoutât avec attention le récital du vampire, et dans la partition de sa vie, oscillante entre le mal et le pire, pour cet être de la nuit où tout n’est que survie, elle y trouva son compte, et poussa un soupir qui voulait dire : j’ai compris.

-« Il ne sert à rien au fond de comparer nos peines, seuls les gens heureux sont tous les même… »

*Ils ont un gros chateau, des serviteurs à gogos, et un ange gardien maso...*

La vision des trames de l’ombre sur le corps de l’enfant, n’affectait en rien l’état mélancolique que gratifiait les yeux vagues et huileux de notre elfe neurasthénique.
Elle s’efforçât encore à l’exercice d’un sourire, et avait lâché le bijou qui pendait maintenant à son cou.


-« Je monterais la garde en premier, nous avons une dette de sommeil tout deux à nous acquitter… »

Elle hésitât un moment, puis se leva soudainement et s’avançât pour poser sa main droite sur la commissure de grotte, le dos droit impeccable à attendre et scruter dans l’insondable obscurité, un mouvement, un danger…



Cela faisait plusieurs heures qu’Alia’ane observait de loin son compagnon endormit prêt du feu, elle qui n’avait jamais eut d’enfant, elle ne pouvait s’empêcher de penser à sa maman, morte en rênes.

*Plus personne pour me chanter, me dorloter, me bercer…*

Mais aussitôt après le crépitement sourd d’une buche en souffrance dans le feu qu’elle avait continué d’alimenter au mieux, ses pensées dérivèrent vers la gitane qui avait fait hier sa prédiction à Alia’ane…

Lorsque les trois rois d’Eden sous le ciel s’affronteront
De leurs duels pour Tyllen, naitra la mort et le poison
Orange, rose et vert, les couleurs de leurs blasons
Feront que jaillisse l’enfer, au dessus de Sion

---

L’un est vert comme la rage, froid comme l’hiver…


Mais un autre crépitement la tira de sa muette rêverie, et son regard dévia vers l’arbalète en bois.
Féline elle s’approcha de Selath endormit, pour mettre la main dessus, comme prise par une envie, mais celui-ci ne dormait que d’un œil, et encercla son poignet lorsqu’elle fut proche de son seuil.


-« Je m’y attendais, cela était trop beau… »

-« Cesses de faire ton gamin, je ne cherche pas à me faire ta peau ; je voulais te prendre l’arbalète, relâches donc ce garrot !»

Il avait beaucoup de force avec sa dextre, mais il relâchât l’étreinte en un mot.
Il était si mignon à cet instant qu’elle l’embrassa sur la joue.


-« Rendors toi, je ne te chercherais plus de poux….
Je vais m’entrainer au loin à manier les carreaux…
J’en aurais certainement besoin, avant qu'on arrive au château… »


Selath la regarda sans un mot, l’archère mage qui ne possédait que des flèches dans son carquois, fit magiquement apparaitre des traits sombres sur l’arme en bois, et chercha une cible…
Elle regarda le vampire qui la dévisageait songeur, une idée folle lui passa par la tête, mais elle la laissa vite fuir sa tête ; fixant le mur et la paroi, trois traits noirs partirent à la fois, pour se refermer sur l’abdomen velue de petites araignées qu’on distinguait à peine.
Devant l’exploit, le vampire ne put s’empêcher de siffler et pourtant…


*Il y en avait trois, j’en ai loupée une, décevant…*

Alia’ane regarda avec désapprobation l’arme nouvelle, elle manquait d’entrainement, et se remit en chasse d’autres insectes prévenants…
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MessageSujet: Re: Les chroniques de la femme araignée   Les chroniques de la femme araignée Icon_minitimeMer 2 Juil 2008 - 21:05

La douce lueur du feu se percevait comme un léger halo orangé derrière les paupières closes de Selath. Il aimait cette lumière naturelle. Elle lui rappelait le flux solaire, une des seules choses que le vampire regrettait de sa vie passée. Mais il y avait autre chose. Une chose qui ébranlait ses perception. Une chose furtive. Ses instincts aiguisés par des années de paranoïa tentèrent d’identifier la présence, sans pour autant ouvrir les yeux. Puis, un mouvement d’air lui indiqua que la chose était dangereusement proche, et l’albinos se redressa soudainement, une main derrière le dos afin de s’emparer de sa dague. Au moment de dégainer, il reconnut Alia’ane, penchée afin de saisir l’arbalète qui reposait à côté du jeune vampire. Celui-ci s’élança afin d’enserrer le poignet de la gardienne de ses phalanges fébriles. Deux interrogations se posèrent à son esprit :

*Pourquoi tenter de me tuer après m’avoir sauvé ? Et pourquoi ne pas me trancher la gorge, au lieu de prendre mon arbalète ?*

-Je m’y attendais, cela était trop beau…

Puis, une troisième interrogation s’imposa à lui :

*Mais… veut-elle seulement me tuer ?*

La honte de cette méprise le fit rougir -enfin, ses joues devinrent légèrement moins pâles-, sentiment cruellement renforcé par la déclaration d’Alia’ane :

-« Cesses de faire ton gamin, je ne cherche pas à me faire ta peau ; je voulais te prendre l’arbalète, relâches donc ce garrot !»

Le passage au tutoiement étonna légèrement l’albinos, mais il pensa que ce devait être d’usage, après plusieurs jours de voyage. Néanmoins, il savait qu’il aurait un mal fou à ne pas placer ‘vous’ à chaque phrase…

*Elle aurait dû faire poète, et non archère…*

Selath Vereïs hésita. Cette arbalète représentait une partie de sa vie.

*De MA vie ?*

Dès lors, il compris qu’il n’arriverait jamais à se débarrasser de son ancienne vie. La seule chose qu’il pouvait attenter face aux fantômes de son passé, c’était de les renier. Mais jamais il ne serait capable des les oublier. Le vampire se sentit délivré d’un poids énorme. Enfin ses débats existentiels prenaient fin. Il retira sa main, délivrant Alia’ane, avant de s’allonger à nouveau.

-Merci, Alia’ane, chuchota-t-il de manière totalement imperceptible.

-« Rendors toi, je ne te chercherais plus de poux….
Je vais m’entraîner au loin à manier les carreaux…
J’en aurais certainement besoin, avant qu'on arrive au château… »


*Vraiment, c’est un talent… Elle vaudrait presque le Beau de l’Air, si seulement la rythmique était plus exacte…*

La Gardienne se positionna afin de tirer avec l’arbalète.

*Je ne crois pas les flèches être adaptées à cette arme… Elle risque d’avoir une sacrée surprise s’il elle veut en caler une.*

C’était sans compter sur les étranges talents de l’archère. Elle fit apparaître des carreaux. À la vue de cet étrange sortilège, Selath, peu accoutumé à voir de la magie à l’usage –Et en l’occurrence, cela ne lui ayant jamais été favorable- frémit. Un picotement désagréable l’envahit. Le vampire haïssait cette énergie mystique, qu’il jugeait déplorablement peu honorable. Ce qui ne l’empêcha pas de regarder les exploits d’Alia’ane, qui abattit deux arachnides. La performance était assez bonne pour que le jeune albinos sifflât d’admiration.
La dernière survivante s’enfuit dans les profondeurs de la grotte. Selath tenta de la suivre des yeux, mais sa nyctalopie ne se révélait guère efficace à proximité du feu de camp.

*C’est étrange, je n’avais pas remarqué que la grotte était si profonde…*

Ce fut sur cette dernière réflexion que le vampire sombra dans le sommeil catatonique commun aux vampires.

Lorsqu’il se réveilla, deux heures plus tard, la douleur de ses blessures s’était enfin estompée. Il continuait à avoir mal au bras gauche, mais pouvait tout de même bouger les doigts sans serrer les dents –grand progrès. Mais surtout, toute trace de fatigue avait déserté son corps. Alia’ane, quant à elle, était toujours à son poste, en train de faire le guet.

-Allez dormir. Je vais vous remplacer.

La Gardienne obtempéra immédiatement. Elle devait vraiment ne plus pouvoir tenir debout. Logique, après les précédents évènements.

*Comme quoi, elle peut être humaine, elle aussi…*

Le vampire s’installa contre la paroi bordant la grotte, perçant les ténèbres de la forêt de son regard. Au fil des minutes, son esprit se mit à vagabonder. L’albinos se remémora sa discussion avec Alia’ane. L’esprit clair, son attention de nouveau opérationnelle, il décortiqua chaque mot, chaque attention, chaque intonation de sa compagne de voyage. Quand Selath eut enfin ’mis à plat’ ses intentions, il faillit éclater d’un rire cynique, moquerie destinée à sa propre personne.

*Mais quelle veuve noire ! Son discours était l’archétype même, l’exemple absolu des propos qu’il fallait ternir afin de rallier quelqu’un à sa cause. Et je suis tombé en plein dedans. En quelques secondes, je lui ai ouvert mon cœur…*

Pourtant, son affection envers la Gardienne le poussa à ne guère réviser son jugement. Les deux chasseurs voyageraient ensemble.

Soudain, une résonance, comme une friction sur la roche, renouvela toute son attention. Le bruit ne venait guère de l’extérieur, mais de l’intérieur de la grotte. Aussitôt angoissé pour Alia’ane, le vampire s’engouffra dans la caverne.

La Gardienne était en bonne santé. Pour le moment. La masse sombre se trouvaient auparavant au fond de la cavité, et avait apparemment peur du feu. Tout du moins tant qu’elle ne s’y serait pas accoutumée. Selath se décida à réveiller Alia’ane pour partir immédiatement, avant que la curiosité de la chose ne l’emporte sur sa peur. Mais, au moment où le vampire se penchait sur l’archère, il aperçut un détail étrange. Comme les contours d’un visage humain….

*Se pourrait-il que la créature ne soit rien d’autre qu’un humain blessé, et que sa peur du feu ne soit en fait que de l’hésitation ?*

La lueur ambiante contrastant avec la pénombre l’empêchait de bien voir, car ses pupilles n’arrivaient pas à s’accoutumer aux deux en même temps. L’albinos hésita. L’être restait immobile, renforçant l’hypothèse que Vereïs avait échafaudée.

Le vampire se redressa, et décida de sortir du cercle luminescent afin de contempler l’être. Par précaution, il vérifia que sa dague se trouvait bien dans les replis de ces vêtements. L’albinos aurait apprécié avoir son arbalète, mais dans sa précipitation, il l’avait oubliée à son poste de guet. Et il n’était pas envisageable de laisser la Gardienne seule tant que la menace ne serait pas identifiée. L’hypothèse se confirmait tandis que Selath se raprochait. Le visage était féminin, et il en émanait la même beauté féroce, sauvage que de celui d’Alia’ane.

-Et bien, que faites-vous ici ?

L’humaine s’agita. Elle se rapprocha dans une espèce de balancement. Quant au bruit de ses pas… Et bien… Le seul mot que Selath trouva pour le catégoriser fut : ‘trop nombreux’. Et pour cause : Une fois le vampire suffisamment loin de l’incandescence pour apercevoir nettement les détails, il s’avéra que la chose était une femme. Ou plutôt, un buste de femme juché sur un énorme corps arachnide.

Selath avait déjà lu des ouvrages mentionnant un sentiment étrange, nommé terreur. Il avait supposé qu’il était exclusif aux humains, puisqu’il n’avait plus ressenti pareille chose depuis son vampirisme. Mais en ce jour, le vampire connu la peur. Il était comme paralysé. Tous ses muscles crispés, il sentait ses yeux dilatés le tirailler. Sa tête lui tournait, à cause du trop plein d’irrigation du cerveau. Et l’angoisse. L’angoisse qui le tenait au ventre, qui l’oppressait. L’albinos en aurait été écrasé à terre, si seulement ses membres lui avaient permis de bouger. Il remarquait chaque détail, chaque élément de la scène. Chaque ressemblance entre la chose qui se tenait devant lui, et l’arachnide velu qu’Alia’ane avait tenté vainement d’abattre. En outre, il remarqua chaque indice qui aurait dû le prévenir, comme l’abondance de toiles dans la caverne, le nombre impressionnant d’araignées aux alentours, ou même l’odeur ambiante. Mais il était trop tard.

*Alia’ane n’est donc pas le seul arachnide dans cette caverne.*

Quand Selath Vereïs reprit enfin le contrôle de son corps, quelques secondes après celui de son esprit, il se retourna vers le feu de camp et commença à courir. Il entrouvrit la bouche afin d’avertir Alia’ane. La main humaine de l’Arachnide géante le percuta de plein fouet et le propulsa contre la paroi, dans un bruit désespérément sourd. Il y avait très peu de chance pour que la Gardienne ne l’ait perçu. La tête du vampire avait cogné la roche, et celui-ci mit une bonne seconde pour s’en remettre. Il tenta de se redresser, ce qu’il réussit péniblement. Un mouvement d’air l’avertit de l’imminence d’une nouvelle offensive, et l’albinos se jeta sur le côté au dernier moment, évitant de justesse que le corps massive ne l’écrase. Le vampire dégaina sa dague, avant d’avoir l’impression que ce geste était ridicule face à l’immense créature. La patte effleura son crâne dans un coup latéral mal placé. Même si ce membre était tout sauf acéré, Selath n’avait nul doute sur sa capacité à le décapiter d’un seul coup. Le souffle coupé, il ne pu ni appeler à l’aide sa compagne, et tenta de se concentrer sur l’araignée hybride afin de riposter. La malheureuse lame glissa sur le corps arachnide. Les bras de femmes enserrèrent respectivement son poignet droit et son épaule gauche. L’hybride l’approcha lentement d’elle. Il y eut un moment de battement, le vampire n’osant bouger ni respirer. Puis, la créature le projeta vers son antre, au fond de la grotte. A une vitesse vertigineuse, l’albinos s’écrasa contre une paroi, puis s’effondra sur une toile d’araignée. Sa composition ne laissait pas de doute, elle avait été tissée par l’hybride elle-même et non par une de ses comparses : Le bras gauche empêtré, il ne pu se dégager malgré ses efforts désespérés. La masse imposante de l’araigne géante se rapprochait, menaçante, et pourtant, Selath ne trouvait toujours pas la force d’appeler à l’aide. En désespoir de cause, il réfléchit à toute vitesse. Le souvenir de ses séances d’automutilation suite à ses crises lui revint. Il y avait déjà survécu plusieurs fois. Le vampire se décida donc : Il enfonça sa dague dans la chaire de son bras gauche et trancha la partie empêtrée. La douleur était d’autant plus grande qu’il était obligé de continuer son sinistre carnage jusqu’au bout, enlevant toute la peau susceptible d’être empêtrée, sans quoi la toile retiendrait la peau restante et arracherait les muscles. Une fois l’albinos libre, une rage sourde s’empara de lui. Cette fois, il décida de s’attaquer à la partie humaine de l’hybride. Il s’élança, feinta sur la gauche avant de remonter brusquement sa lame vers le corps de la femme. L’acier s’enfonça dans la poitrine jusqu’à la garde, à l’endroit supposé du cœur. Mais la créature ne broncha guère plus. Des deux mains, elle renvoya Selath à terre. L’hybride se jucha au-dessus du jeune albinos sonné, avant de lui injecter son venin de son dard pointu, situé à l’extrémité de la poche.

La dernière chose dont le jeune homme se rendit compte était de sa chance. Enfin, si on pouvait considérer par chance de ne pas mourir, mais de se faire dévorer vivant : N’importe quelle créature vivante serait morte en quelques secondes, avec la quantité de venin injecté. Mais en l’occurrence, les poisons n’avaient que peu d’effet sur les vampires. Ce qui n’empêcha pas Selath de perdre connaissance –ce qui lui laissa imaginer de ce que devait ressentir un humain une fois piqué. Dans un dernier râle, il réussit enfin à hurler.

Ce dernier mot, ce dernier appel à l’aide, résonna dans toute la caverne. On pouvait ressentir toute la peur qui envahissait alors l’Alibinos. Ce cri venait de l'abîme de son âme même.

-Alia’ane !
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MessageSujet: Re: Les chroniques de la femme araignée   Les chroniques de la femme araignée Icon_minitimeJeu 3 Juil 2008 - 18:48

Alia’ane faisait un drôle de rêve une fois avoir passé la garde à Selath ; une petite fille aux ailes roses courait dans sa direction et la percutât de plein fouet, puis lorsque la poupée se fut relevée, elle prit peur en voyant l’obstacle humain, et s’en alla encore plus au loin avec sa peluche à la main.

-« Viens lapinou, cette femme en a contre nous… »

La gardienne eut un sourire triste, décidément même dans ses rêves, Raphael n’était jamais là au bout de sa piste.
Puis soudainement il semblait entendre quelqu’un dans sa forêt onirique, qui l’appelait par son nom…


-« Alia’ane ! »

Le bruit prévenant, venait d’un vieil arbre mort planté entre ses confrères aux plus beaux de leurs ramages.
Prudente la garde-chasse s’approcha, l’arbre était couvert de toiles d’araignée, et l’appel semblait venir de l’intérieur, lorsque soudain… !


-« Excusez moi milady vous n’auriez pas l’heure ?
J’ai perdue ma pendule et je suis affreusement busy… »


A hauteur de ses genoux, se tenait le plus ridicule des ocs qu’il lui avait été donné de voir, la bête tapinait sur ses deux pattes postérieures et portait une sorte de costume jaune pissenlit, un monocle posé sur son œil droit, il dévisageait Alia’ane.
Cette dernière regardant le soleil caché derrière une branche qui la gratifiait de ses plus beaux rayons afin d’en estimer l’oraison.


-« Il doit bien être minuit passé… »

L’incohérence de sa propre affirmation la stoppa nette, interdite de ne pas maitriser sa propre diction.

-« Oh my gode, mais elle va me kill c’est sûr !
Si jamais la gouine de cœur l’apprenait… »


L’évil-lapin baragouinait une liste de course insensée, un rendez vous chez un coiffeur top tendance, une invitation avec un chapelain fou nommé Evan, tout en agitant d’une manière faussement empressée, ses petites pattes blanches pleines de griffes.
Mais au loin, dans la direction qu’avait prise la jeune fille, un hurlement primaire se fit entendre.


-« Comment ? Je suis une grosse QUOI…?
Gardes, qu’on lui coupe la tête !!! »


L’ocs élégant frissonnât avant de sauter dans le trou de l’arbre mort dans une chute qui ne semblait pas connaitre de fond, et à nouveau Alia’ane entendit son nom.

-« Alia’ane ! »

Elle s’approcha du trou, lorsque brusquement une chauve-souris en sortie en battant rapidement des ailes et en la faisant tomber de travers en hurlant comme une possédée.

-« Alia’ane, Wake up !
Je suis poursuivie par un troll chauve qui sourit ! »


Elle ouvrit enfin les yeux, et qu’elle ne fut pas sa surprise de voir Selath en mauvais posture contre une sorte d’araignée hybride au corps de femme.
Elle cligna deux fois de ses folles pupilles pour être certains de l’exactitude de la scène.
Puis contre toute attente du vampire qui en perdit presque sa mandibule, elle bailla un grand coup avant de retourner se coucher dans l’autre sens en ronchonnant un truc du genre.


-« Rêve stupide… n’importe quoi… une tarentule maintenant… puis quoi encore… »

Vu que Selath insistât encore une fois, elle se retourna à peine de sa position pour excuser un regard, voyant que la scène ne se remplissait pas de lapins roses, elle réagit au quart de tour et se leva enfin.
Son drap vert flottait encore à quelques centimètres du sol, qu’elle avait déjà son arc bandé et chargé en direction de la monstruosité.


-« Bon cela suffit, Alice au pays des merveilles c’est fini !
Alia’ane maintenant a bien grandit ! »


Le ton de sa voix était sans équivoque et sous sa glotte, le trait sombre partit…
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MessageSujet: Re: Les chroniques de la femme araignée   Les chroniques de la femme araignée Icon_minitimeLun 7 Juil 2008 - 14:29

Le trait filait droit vers sa proie, mais au dernier instant celle-ci le saisit au vol à quelques millimètres de son œil inquiétant et bridé.
Alia’ane appréciait le terrain maintenant, l’air frais de la forêt familière dans son dos, le monstre bifide fit souffrir la flèche dans le craquement agonisant et froid du bois ayant servit à sa confection ; Selath avait la tête d’un fumeur de champignon, de la bave dégoulinait sur son menton, comme drogué par un quelconque poison.
La tarentule crapula dans sa direction, abandonnant à sa conviction sa précédente victime, qui ne souffrait pas de menace dans l’instant envers sa personne, et contre toute attente du fond de sa gorge sortit… un son !


-« Vous… tuez… mes enfants ! »

Elle avait un curieux accent asiatique très prononcé, mais ayant finie sa prose un filet long, blanc et collant déglutit dans la direction de la gardienne qui ne l’évitât qu’au dernier instant.
Elle se heurta à la pierre dense et pointue de la grotte guerrière, un court filet de sang faillit sur son épaule dénudé.
L’araignée était déjà au plafond avant qu’Alia’ane n'ai put se relever, la surprise dans ses yeux n’avait rien à envier à la sournoise rapidité ; au plafond de la grotte l’hybride jouait avec sa proie, ils devaient être rare des visiteurs de cette qualité pour elle et ses fils… d’araignées.
On pouvait voir avec l’adrénaline du moment qui coulait dans le sang de l’archère, de multiples rangées d’œufs sur son dos arcbouté.


-« Vous… servir… manger ! »

Des orbes blancs et incalculables de son dos surgirent des fils translucides où pendait au bout de chacun, un enfant à huit pattes affolantes et mobiles, qui descendaient tout batifolant progressivement vers l’elfe tétanique avec une progression immuable, comme pour quelqu’un à qui on aurait dressé la table.
Alia’ane par survie s’échappa du regard magique de la mère-araignée qui la maintenant immobile, quelques fils pendait à ses cheveux hérissés où de petites araignée trouvèrent leurs compte, avant d’être projetés comme une folle bien loin dans la grotte par la magicienne des bois hystérique.


-« Enlevez-moi çà !!!!!!!!!!!!!!!!!!! »

Elle était au dehors, mais toujours dans la nuit des bois inquiétant.

-« Vous… ne sert à rien… lutter ! »

Alia’ane décocha à au monstre un regard hallucinant de haine qui lui fit cligner ses yeux plissés avec circonspection.

-« Maintenant ma permanente est foutue, je vais devoir me refaire une couleur !
Tu vas payer, et bien plus que ma note chez le coiffeur ! »


L’araignée avancée à l’entrée de la grotte, toujours la tête en bas et les fils pendant de son dos où ses fils sortaient de la grotte tombeau, s’agitaient comme pour un marionnettiste géant.
Ils étaient des milliers à filer vers la proie qui déglutit face à cette armée.
L’archère avait toujours son arc et l’arbalète à portée de main, elle respira un moment, fit le vide dans son esprit et rouvrit ses pupilles sur l’Alésia en face d’elle.
Elle chargeât magiquement l’arbalète qui pendait à sa ceinture, arma son arc sombre en direction de la source, cette dernière anticipant la volée, tissa devant elle un rideau épais de toile concentrée, comme pour un bouclier.
Mais elle n’était pas la cible de la gardienne, celle-ci leva en effet son arme bien haute dans le ciel absent, et tira.




Un souvenir lui revient de sa mère, l’ancienne gardienne de la forêt enchantée.

-« Vises le soleil Alia’ane ! »

-« Mais il est bien trop haut pour que je l’atteigne… »

Sa mère s’approchait d’elle pour maintenir la position difficile pour l’enfant, les bras levés à l’extrême, elle peinait à tenir l’arc maternel.

-« Comment peux tu le savoir, si tu n’essayes même pas ! Lorsque l’on part perdant on ne gagne jamais ! »

Elle lui souriait tendrement.

« Maintenant vise le soleil Alia’ane, et tires ! »



Une larme coulait de sa joue droite, et elle chuchotât.

-« Qu’un millier de flèche transpercent le ciel… et mon cœur ! »

Les traits partirent tous à la fois, et firent du toit végétal une ouverture suffisante pour que le soleil vengeur s’immisce enfin sur le sol cacochyme.
Ce soleil qui était encore trop loin pour elle.


*Un jour je l’atteindrais mère !*

*Je n’en doute pas mon enfant, je suis fière de toi…*

Elle essuya la larme qui pendait sur le rebord de son os mandibulaire, tandis que les flèches retombaient vengeresses sur l’armée des fils, désorientée par ce soleil propice.
La mère araignée, même protégée par son bouclier de toile, et encore dans la grotte, semblait pour autant ne pas apprécier ladite clarté.


-« Araignée du soir, bonsoir ! »

-« Matin… Chagrin ! »

-« Et elle fait de l’humour !
Vous regrettez la lumière, qui vous rend impuissante à faire de beau discours… »


Se croyant protégée par les rayons de l’astre tutélaire du jumeau de Diane la chasseresse, Alia’ane ne compris qu’au dernier instant que sa protection n’était qu’un faux, lorsque l’hybride cracha de sa toile au dessus des arbres, la ténèbre reprit son droit dans l’espace végétal.
Sortant de sa grotte, à nouveau la tête en bas, le monstre ne se pressait pas d’avancer vers sa proie, les fils morts pendant sur son abdomen, donnait à la menthe religieuse un parfum rafraichissant de mort.
Elle tissa magiquement dans ses deux mains humaines, deux armes étranges qui ressemblaient à des dagues momifiée où elle injectât de sa bouche un poison plein de promesse.
Alia’ane déglutit, elle n’avait aucun moyen ici de protéger son périmètre d’un combat rapproché.


-« Vous… allez… payer ! »

Et l’hybride sur ses pattes musclées fondit vers elle.
Alia’ane reconnue la même tétanie que dans la grotte surplombée, un courant électrique parcourant ses bras impuissant face au monstre peut avenant et armé qui chargeait.
Elle tira quelques flèches rapide, mais celle-ci furent parée par la reine araignée que rien ne semblait arrêter dans sa progression dévastatrice, et les dagues qui finiraient plantées dans le corps d’Alia’ane ne semblaient pas vouloir de loin trouver d’autres finalités…
C’est alors que l’archère se rendit compte qu’un faible rayon du soleil transperçait une ouverture infime sur un coté du trou, qui avait échappé à notre architecte, mais ce n’est pas avec ce halo aussi grand qu’une pièce d’argent qu’elle pourrait faire grande chose à la faucheuse en route, à moins que…
Elle ouvrit à la volée son pendentif en forme de cœur qui pendait sur son ventre nue, tira la main qui le tenait à s’en décrocher les articulations et orienta le rayon salvateur dans les yeux presque fermés de l’hybride qui étaient enfin à portée de l’embrocher la seconde suivante.
Cette dernière émis un gémissement aveugle et s’emmêlait les mains et les pattes pour reculer face à l’affreuse torture lumineuse.
Tenant toujours son bijou précieux, Alia’ane de sang froid tira de l’autre main l’arbalète accrochée, et sans aucune chance cette fois de parer, l’Arachné fut criblée de centaines de carreaux, et s’affaissant sur son poids, rependit aux alentours son sang vert et visqueux et ses dagues empalées dans ses propres bras.
Alia’ane tenait la position, et lorsqu’elle fut certaine que la bête avait trépassé, elle s’effondra à son tour sur ses genoux, ses cheveux abimés par ce combat couvraient ses larmes et ses tremblements masqués jusqu’à cette conclusion ; elle qui avait été si proche de la mort, elle décompensait seule contre terre, le traumatisme du combat.


-« Je te dois toute ma vie, toutes mes pensées, tout mon amour… Toi qui me sauves encore, du trépas de la mort... »

Elle déglutit avec effort, tout en regardant le portrait de son amoureux prisonnier qui faisait le pendant au miroir prévenant.

-« Raphael… »

Passé ce temps d’intimité, elle se mise à s’inquiéter pour son vampire de compagnie, et se relevant après avoir contourné le monstre écœurant de surnaturel, elle fondit ventre à terre vers la grotte sanctuaire.
Là elle vit Selath bien mal en point, lui administrant un sédatif et un soin tiré d’un des nombreuses poches de cuir qui cerclaient ses cuisses encore en sueur.


-« Comment te sens-tu ? »

Elle lui mit une main à son front, il ne semblait pas fiévreux, mais gardait les yeux clos.

-« Allez arrête de jouer au mort avec moi ! »

Elle le gifla, il ouvrit à nouveau ses yeux comateux.

-« Mais je suis déjà mort, une fois ! »

Elle le regarda droit dans les yeux.

-« Et bien ne recommences pas… »

C’était comme une petite confession, elle lui avouait par là, qu’elle tenait étrangement un peu à lui.

-« Quand tu es remis, nous partirons d’ici… »

Elle le laissa se reprendre et remit de l’ordre dans ses propres affaires en désordre et … remplies des toiles d’araignée.



Lorsqu’ils purent partir enfin de la grotte, Alia’ane arracha les dagues momifiées à sa rivale de ses bras ensanglantés, et arriva à les faires entrer sans problème dans l’étui de ses couteaux à dépecer, comme si elles avaient été faites pour elle.
La vraie veuve noire des deux, avait maintenant à sa ceinture, un poison bien plus mortel que ses propres pensés…
Ils abandonnèrent la grotte, en s’engouffrèrent encore plus dans les bois, qui sait ce qu’ils pourront rencontrer cette fois…


[HRP : suite pour Alia'ane dans "Si le tourmenteur y était... il nous mage leurrait !" dans la forêt noire et maudite] Les chroniques de la femme araignée 162514
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MessageSujet: Re: Les chroniques de la femme araignée   Les chroniques de la femme araignée Icon_minitimeJeu 10 Juil 2008 - 17:20

Oubliée, l’ombre. Oubliée, la haine envers la sœur de sang. Seul la douleur, seul le feu qui parcourait ses veines comptait. Elle accompagnait le moindre de ses battements de cœur, s’amplifiait à chaque recrudescence cardiaque. Chaque souffle laissait présager le dernier, et Selath, dans son état de semi-conscience , doutait de parvenir au prochain. De brèves images, les souvenirs du combat face à l’hybride principalement, lui revenait. C’était la seule chose qui permettait au vampire de se savoir en vie. Quoi qu’il aurait préféré être mort –définitivement mort - que d’endurer une telle souffrance. Le jeune albinos tenta de se mouvoir. Mais c’était vain. Il n’avait même plus conscience du monde physiquement parlant. Ses membres n’existaient qu’à l’état de souvenir.

-J’aurai aimé être là lors de ta mort. Dommage.

Cette voix. Ca ne pouvait être que lui. La conceptualisation de ses dilemmes, de ses pensées était elle obligée de prendre voix par une membre de l'outre-monde aussi détestable pour s'imposer à lui?

-Dommage que tu ne pourrisses dans une pièce à demi-effondre, sans sépulcture décente…

-J’avais raison. Tu confirmes mes dires. Tu ne regrettes donc pas d’avoir tué ton géniteur. Ce qui ne m’étonne guère. Jamais tu ne feras quoi que ce soit de bien dans ta vie. Regarde, la seule personne que tu peux regarder sans que celle-ci te haïsse : Cette Elfe. Tu n’as même pas été fichu de l’aider, au contraire, tu as été un fardeau. Elle a cru pouvoir te faire confiance, et a abaissé sa garde. Elle est probablement dévorée vivante à l’heure qu’il est, et ce par ta faute. Tu ne sais que tuer, fils indigne. Tu n’es bon qu’à cela. Tu as ça dans le sang, monstre.

Quelques jours avant, Selath Vereïs lui aurait répondu qu’il se trompait. Qu’il haïssait tuer. Mais pourtant… Le vampire revit le soldat du Phénix. L’arbalétrier. Uniquement parce qu’une parfaite inconnue lui avait ordonné de le tuer, le jeune assassin avait obtempéré immédiatement. Et cette rage… Cette fureur bouillante, qu’il avait auparavant attribué à l’aura émanant d’Alia’ane… Il l’avait retrouvée lorsqu’il combattait l’hybride. Elle faisait partie intégrante de lui-même. Il était un vampire. Mais jusque là, l’albinos avait essayé de renier le tueur. Logique, vu qu’il avait tenté de renier intégralement son passé. Mais tout comme ce dernier, renier son talent indéniable d’assassin était futile.

-Non. En effet, tu as raison. Tuer est ce que je fais de mieux. Félicitations pour ton enseignement.

La voix resta un moment sans voix (HRP :haha /HRP), hésitante.

-Tu as changé, Selath Norioné. Pas en mieux.

-Vereïs. Si j’ai compris que je ne pouvais pas abandonner mon passé, je ne peux m’empêcher de vouloir… me dissocier de ta dynastie immonde. Je te remercie toutefois de ton héritage. Je te prie maintenant de rester à ta place. Parmi les morts.

Dans un sifflement moqueur mais dépité, la voix disparue. Pour bientôt être remplacée par celle d’Alia’ane :

-« Comment te sens-tu ? »

-Comme quelqu’un venant de mourir… Je me sens si las… Laisse-moi. Pour une fois que je suis totalement en paix avec moi-même…

Selath se rendit compte que sa voix était inaudible. En fait, il n’avait même pas prononcé ces mots.

-« Allez arrête de jouer au mort avec moi ! »

Une plaisanterie stupide vint alors à l’esprit du vampire. Incapable de contenir une telle idiotie plus longtemps, il l’extériorisa :

-« Mais je suis déjà mort, une fois ! »

Le regard que lui lança Alia’ane lui fit immédiatement regretter ses paroles. Une chose était sûre : La Gardienne n’avait été réceptive à la contenance hautement comique de sa plaisanterie.

-« Et bien ne recommences pas… »

Au même instant, la voix d’Alia’ane trahit ses émotions autant que ses dires. Selath tenta de l’identifier. Le vampire fini par conclure que ce sentiment ne pouvait être qu’une affection amicale, sentimentale ou perverse –connaissant ce dernier grâce à de généreux voyageurs ayant effectué une tentative, qui fut écourtée en même temps que leurs phalanges. Être pacifiste est une chose, bon-samaritain en est une autre. Il exclu immédiatement les deux dernières options, étant donné l’état du mari de la Gardienne. Quant à l’amicale… L’abinos se savait plus proche d’Alia’ane que de n’importe quelle autre personne –hormis sa sœur de sang, mais on pouvait dire que les sentiments intrinsèques n’avaient pas grand chose en commun.

-« Quand tu seras remis, nous partirons d’ici… »

Selath allait acquiescer, car il avait bien besoin de repos, quand un étrange picotement lui parcouru la nuque. Il y avait quelque chose, une présence dérangeante. Jamais le vampire n’avait pris la peine d’aiguiser son sixième sens, estimant ses compétences comme largement suffisantes. Raison pour laquelle il ne savait si la sensation venait réellement d’un danger, ou était le fruit de son imagination. Ainsi, l’albinos joua la carte de la prudence :

-Je me sens mieux, mentit-il, allons-y dès maintenant, si vous e voulez bien.

La Gardienne lui lança un regard inquisiteur, mais lui épargna d’embarrassantes questions, et le vampire lui en fut gré. Ils se mirent ainsi en route, prenant juste le temps de ranger leurs affaires.

-Au fait…

Selath pris une inspiration, comme se préparant à faire une confession –ce qui n’était pas exactement le cas, mais qui l’avoisinait suffisamment pour ressentir semblable sentiment.

-Je suis désolé de ne pas avoir pu vous aider. La seule occasion où mes talents auraient pu être utiles, je n’ai rien pu faire.

Puis, plus bas, pour lui-même, mais audiblement :

-Je ne peux aider personne.

Dit son père.
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Gabrielle
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MessageSujet: Re: Les chroniques de la femme araignée   Les chroniques de la femme araignée Icon_minitimeJeu 10 Juil 2008 - 17:49

Chapitre 24 : chaperon rouge

Gabrielle avait laissé seul le faux prince Färvien aux portes de Tyllen avec ses dernières recommandations ; Océane semblait faire bonne impression dans les ruelles avec sa tenue jonquille lorsque l’archange veilleuse s’en assurait la progression en hauteur dans la ville, avant de partir à tire d’ailes nacrées dans des nuages rosés mais non alcoolisés en vu d’une entrevue des plus… pressante.
L’orbe jumelle du roi Morthys qui leurs permettrait de communiquer, se trouvait dans une petite pochette en cuir raffiné, qui saignait sa taille fine.
Dans le ciel, enfin libérée de la surveillance du mortel efféminé, Gabrielle pouvait s’adonner à son jeux préféré : avec les nuages aux gouttes microscopique, fusionner son corps aquatique pour leurs donner des formes psychédéliques.
Ainsi sur la terre des hommes ont pouvait du ciel voir, un cocktail de nuages cotonneux des plus merveilleux, avec ici un nimbus-papillon, un cumulus en forme de cœur nimbé de la lumière solaire qui filtrait au travers, ou plus loin encore un stratus avec de faux air de harpe prête à jouer de ses cordes et à faire pleurer les notes de gouttes de rosées.
L’esprit de l’archange était dans une paix profonde avec ses éléments, elle se laissait aller à quelques vagabondages jusqu’alors où sortant d’un dernier nuage, la forêt noire et maudite, dense végétation à ses pieds tel un sol plus jaloux envers le ciel que la simple herbe folle, se fit la curieuse présence.
Aussi loin que portait son regard, on pouvait admirer dans cette marée verte, baignade pour les grands, au bout de l’enfer, le château oppressant du roi nécromant.
Gabrielle comptait si rendre par les airs, mais comme sa visite se devait de rester secrète, elle envisageait un moment la folie d’un quelconque atterrissage dans le bois vert.
Son regard fut dévié par une ouverture dans le taillis au dessus d’elle, qui du blanc laiteux contrastait avec le sombre émeraude des arbres ennemis ; s’y approchant elle constatât avec un dégout prononcé, la confection de toile collante du parasoleil naturel.
C’était une vaste tapisserie d’araignée qui lui servait d’atterrissage, mais à choisir avec les bois écornée, cela semblait le plus sage ; ainsi donc surmontant son appréhension, elle tomba du ciel dans ces sables mouvant qui amortirent sa chute sur le sol guerrier, interceptant une sorte de… cocon mobile?


-« Fichues toiles d’araignée, sortez moi de là, imbéciles ! »

Gabrielle qui du pied posé en hauteur sur la grande toile blanche, pensait faire une entrée, n’avait réussie maligne qu’à s’empêtrer dans cette chute facile.
Comme il n’y avait évidement personne pour la sortir de ce mauvais pas, le cocon vivant qui bougeait hystérique dans tout les sens soudainement s’immobilisa, on entendit un murmure à l’intérieur, puis ce dernier se mit à gonfler telle une bulle, c’est ainsi qu’il éclatât, rependant dans le décor forestier une fontaine éphémère d’eau projetée sur les herbes assoiffées par des cimes avares.
Trempée, la rose rouge éloigna de ses joues quelques toiles restantes, et d’un pinceau alla les pendre loin de son corps suffoquant de ce coup détestable.


-« Velvorn n’a pas sut employer les talents cachés de mon frère jumeau, je suis sûre que de sa forêt aussi mal entretenue, il aurait été un excellent jardinier… »

L’ange des silences, Feyde en question maniait le feu comme élément ; on pouvait comprendre que Gabrielle pestait contre ce bois environnant et si peu compréhensif à sa beauté souillée en recherche d’un regard autre que passif.
Mais là encore, pas d’anges gardiens pour s’en émouvoir, pas de bel humain pour chercher à la voir, rien que des êtres vivant inexpressif, qui rendaient Gabrielle mal à l’aise.


-« Bon, il va falloir que j’arrête de parler à voix haute… Je ne suis pas en grande maman cette fois, je vais finir par croire que par moment je frise la démence…»

-« Tu veux peut être que je te tienne la conversation… ma mie ? »

C’était la voix glaciale et métronome du dragon d’eau prisonnier du collier rubis où il était enfermé, l’archange posa une main sur son collier trop serré avant de vociférer.

-« Alors toi alors je retiens Léviathan, tu aurais du m’avertir prestement du futur, que la toile était trop fragile pour supporter mon poi … »

Un léger éclat passa entre les deux yeux de Gabrielle qui hésitait à en terminer la phrase, comme si elle se rendait compte de l’affreuse affirmation qu’elle allait donner sur sa pondération, sujet aussi bien gardé que ses réelles mensurations…

-« Quoi donc maitresse ? »

Le ton était obséquieux, remplit d’humour et de bassesses.

-« Non rien, finalement, c’est… le destin voilà tout qui dicte la moindre de mes actions ! »

Elle eut un grand geste théâtral de la main.

-« Mais oui voyons… »

Gabrielle fit celle qui n’entendait pas, et elle mirait l’endroit où elle avait atterrit tant bien que mal, ma foi la lumière donnait un peu de couleur à la ténèbre des bois, on distinguait plusieurs nuances de verts sur le sol rocailleux qui semblaient converger avec style vers un sorte… d’araignée fossile ?

-« Ah mon dieu un monstre ! »

-« Tu t’es vue dans tu joues la gitane ? »

-« Silence le lézard, où je te fumes ! »

-« Tu n’as pas ce pouvoir… »

-« Mais je connais quelqu’un qui l’a ! »

Il eut un silence, puis le dragon maléfique de l’eau répliqua.

-« Feyde est encore prisonnier.. »

Elle détacha avec lenteur le moindre de ses sons.

-« Plus pour longtemps ! »

Et dans la clairière ainsi crée par sa chute, prêt d’une grotte qui avait été récemment occupée, l’archange de l’eau s’arracha à la contemplation de la femme-araignée percée de flèches, pour emboiter le pas dans la même direction qu’avait prise Selath et Alia’ane quelques instants plus tôt.

*Alia’ane est donc passée par là, ce combat porte sa signature…*

Mais ce n’était pas un gentil pot de beurre, ni une galette faite maison que le petit chaperon rouge apportait à sa mère grand, mais un flot de promesses et de malheurs qui suintait du moindre déplacement de l’archange dans la forêt étrange qui devenait verte de peur par sa seule présence.

-« Je tiens bientôt mon échange ! »

Un rire cristallin disparut avec elle dans la ténèbre des bois.
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