Shay[...]

Nom complet : Shaynythyryanéthanayorynyalosyanavalynyas.
Nom un peu moins complet : Shaynythyryanéthanalosyanas.
Nom accessible au commun des mortels : Shaynythyryas.
MAIS BORDEL, UN NOM FACILE : Shay.

Fiouw...

Détail du nom : Shay de Thyr, fils de Néthan d'Oryn et de Losya de Valyn.
Explication du nom :
Les domaines de Thyr, Oryn, Valyn étant totalement inconnus;
Les noms de Néthan et Losya ne figurant sur aucun registre;
La formation incohérente et absurde du nom complet ne rappelant aucune langue commune;
Il y a fort à parier que tout cela ne soit que du pipeau, probablement destiné à frimer un max ou tout simplement emmerder les registres d'état civil.

Surnoms : Shay, le Chat, le Chat Beauté, Sa Majesté Lui-Même, Mégalo.
Plus connu cependant sous les surnoms de "sale emmerdeur" ou "con de chat".


Age : de l'avis de l'intéressé, le temps n'est qu'une illusion, et l'existence au sens cosmique des choses dépasse le simple cadre des dimensions habituelles; définir un âge n'a donc aucun sens réel.
Age : de l'avis de l'observateur lambda, dans la vingtaine.

Race : supputé Chat-garou; probablement demi-elfe.
L'individu se déclare lui même comme un "Félin Supérieurement Evolué", ce qu'il définit comme un Chat à morphologie humanoïde.
Mentalement, on catalogue l'individu comme appartenant à la race des "crétins profonds".

Sexe : sans doute masculin (mais personne n'a jamais daigné vérifier.)

Religion : Cénobiarche de l'Église de Saint Isaac.
(note du traducteur : à ce jour, aucune mention n'a jamais été faite de l'existence d'une telle église.)

Taille : de l'avis de l'intéressé, la taille n'est qu'une illusion, et patati et patata mais en fait il fait genre 1m75 et il va bien vouloir la fermer s'il veut survivre au moins jusqu'à la fin de sa fiche d'état civil, merci bien.

Poids : 50 kgs.

Caractère : mégalomane, mythomane, hautain et arrogant, le Chat n'hésite cependant pas à ravaler son orgueil et à se carapater aussi lâchement que possible dès que pointe le moindre danger.
Il se prétend investi d'une mission divine et se présente comme l'Envoyé de Saint Isaac Newton, pour combattre les forces occultes d'Albert Einstein.
Les probabilités que l'individu soit mentalement complètement dérangé ne sont pas à exclure.

Physique : mal rasé, cheveux mi-longs un peu gras, maigrelet, l'individu déclare, au sujet de son physique pathétique, que "l'aspect physique n'est qu'une illusion", et patati et patata, vous connaissez la suite.
Cheveux violets (que de la frime), oreilles longues, efféminé (confond avec effet minet).

Peurs : l'individu ne présente pas la moindre peur, il est bien au delà de toute émotivité en relation avec des contingences bassement terrestres.
Néanmoins, il a été constaté qu'il se carapate aux moindres signes d'accordéonisme, ou à toute mention de "travail".
Ne supporte pas la vue du sang, mais seulement du sien.

Statut :

Shay est un errant; plus précisément, un fuyant. Il parcourt le monde en exposant ses théories à qui veut (ou ne veut pas) l'entendre, prend la fuite pour éviter les jets de cailloux, et attend son heure.

Selon lui, le temps viendra où son Combat aura lieu, et où ses vrais pouvoirs se manifesteront.

Il traque tout signe "d'albertisme" dans les manifestations étranges et inexpliquées.


Métier :

Préférant étudier plutôt que travailler, mais trop dilettante pour appréhender la magie, il a appris la sorcellerie.

Par la suite, il étudia en autodidacte les lois de la physique, et se fit théoricien physicien de renom. Le fait qu'il soit renommé pour ses incohérences, son absence de sens commun et l'absurdité totale de tout à partie de ses théories ne semble pas l'affecter outre mesure, ni le freiner dans ses fortes propensions à dispenser ses Théories au tout venant.
De fait, nul n'a jamais vu la couleur de ses diplômes.


Pouvoirs :

- l'individu est un méta-morphe accompli, qui peut se changer en Chat à volonté.
Détail étrange, ce fait là est totalement vrai; d'où son statut présumé de "chat garou".
L'utilité d'un tel pouvoir reste encore à démontrer.
- l'individu dispose également de compétences avancées en : carapatage, cachage dans un tonneau la tête dans un sac, verbiage, théoricisations...



Histoire : histoire réelle inconnue; les divagations élucubratoires de l'être en question étant plus que sujettes à caution et totalement incohérentes, il est généralement admis que l'on en a strictement rien à faire.




L'histoire qui suit pourrait commencer ainsi...

"Oyez, oyez, la fantastique et époustouflante épopée du vaillant guerrier fougueux et tumultueux et gnagnagna exploits fabuleux gnagnagna héroïsme exemplaire gnagnagna..."

...mais ce ne serait pas tout à fait vrai.

En, fait, ce serait même carrément à côté de la plaque.

Non, l'histoire qui suit serait bien plus représentée à sa juste valeur ainsi :

"Oyez, oyez, l'ennuyeuse et lamentablement banale histoire de Shaynythyryas, le demi-elfe chat-garou au nom imprononçable !"

Voilà qui est nettement mieux.

Mézalors, me direz vous, parce que c'est plus joli que mais alors, mézalors, si cette histoire est si ennuyeuse et cet elfe si banal, pourquoi nous la narrer ?
Eh bien parce que le monde est peuplé de gens banals, et que pour un héros splendide aux exploits incalculables qui finit bravement en une petite tâche de graisse devant un dragon un peu plus gros que prévu, combien de gens infiniment plus banals ont fait partie de la vie de ce héros, et pris part aux même exploits mais dans une mesure un peu plus moindre (et un peu plus survivante), si bien que nul n'entendit jamais parler d'eux ?

Cette histoire est donc elle de ce demi-elfe qui croisa la vie de héros sans jamais en être un.


Chapitre Premier : De la naissance à l'adolescence : ses parents, son amours, ses études, ses fuites.


C'est par une belle nuit de printemps que naquit ce demi-elfe, dans une bourgade minable en périphérie de château, de parents franchement insignifiants. Tellement insignifiants que franchement, ça ne vaut vraiment pas la peine d'en parler. A moins que vous n'y teniez vraiment.. si ? Bon d'accord.
Le père, Machin (sincèrement, cela vaut il réllement la peine de lui donner un nom ? Oui ? Rôh, z'êtes exigeants vous.. bon, d'accord, allez !), Néthan, donc, était un humble rustre chasseur sans travail, braconnier tous azimuts.
Sa mère, Losya, était dame de bonne compagnie au château, et même plus si affinités pour arrondir ses fins de mois à la nuit tombée. Rien d'étonnant, donc, dans le fait que Shay ne ressemblât à rien à son père, qui n'était probablement pas le sien.
Bon si ça peut vous faire plaisir, on peut dire que son vrai père était un mystérieux aventurier encagoulé porteur de mystères et de charmes, mais il est bien plus probable que ce ne fût qu'un quelconque bourgeois qui prenait du bon temps.
A cet elfe naissant fut donc donné le nom de Shaynythyryanéthanayorynyalosyanavalynyas, nom fabuleux et évocateur de mystères s'il en est, ce qui est franchement dommage vu qu'il ne voulait absolument rien dire et était en plus vachement dur à prononcer. On l'appela donc, pour plus de commodités, Shay.

Shay grandit donc dans une cité humaine de taille modeste (un trou paumé, quoi), apprenant le métier de son père approximatif, à savoir aucun. Quand celui ci s'aperçut que son pseudo fils ne lui ressemblait nullement, qu'il était chétif, malingre, lisait des livres dont lui ne comprenait même pas le titre et arborait en permanence un fin sourire ironique qui lui donnait à croire que son fils se moquait de lui et était sans aucun doute beaucoup plus intelligent que lui, Néthan flanqua vigoureusement ce petit con suffisant hors de chez lui avec ordre de se débrouiller tout seul, puisqu'il était si malin.
Après avoir traîné suffisamment longtemps avec une jeune voleuse auprès de laquelle il profita de son ineffable charme et de son bagou pour récupérer suffisamment d'or, il s'inscrit dans une école de magie.
Son indiscipline absolue et son inconscience suicidaire le firent rapidement mettre à la porte, suite à quoi il alla retrouver sa chère petite voleuse pour tenter d'embrasser sa fonction en même tant que bien d'autre choses chez elle mais passons. S'il s'avérait très habile (dans un cas comme dans l'autre), il était en revanche totalement incapable de soutenir le moindre combat, même face à un gobelin crevé, s'écroulait sous le poids des butins qu'ils étaient sensés récupérer, et s'essoufflait au bout de trente secondes de course.

"T'es vraiment une chiffe, lui dit un jour Jyaryn, sa chère elfette, en le délivrant pour la quatrième fois d'une prison dans laquelle il commençait à prendre ses habitudes.
- Ouais, ouais. Hey, les geoliers font une fête ce soir, on reste ?
- T'es vraiment givré. Allez, viens, on se tire, et en vitesse !
- ... ouais, ouais...
- Bon d'accord, t'essayeras de courir et je te porterai sur les derniers mètres, ok ?
- Ca marche.
- Youhou ! Euh, vous pourriez me délivrer aussi tant qu'à faire ? Fit soudain une autre voix toute proche.
- Quoi ? Qui ? Demanda Shay en se retournant brusquement pour s'apercevoir que l'être qui avait parlé était un vieil homme à qui l'on aurait donné le bon dieu sans confession.
- Ouais, ouais, et magne toi un peu ptit morveux avant que ces t'chulés de garde n'rappliquent", répondit le vieillard en crachant par terre, ce qui fit s'effondrer les illusions de Shay.

Jyaryn, quant à elle, était déjà rendue déverrouiller la porte. Le vieil homme s'extirpa bien vite de sa geôle, regarda d'un oeil franchement lubrique la jeune voleuse, et avançait la main vers elle quant Shay l'assomma brusquement de toute la force dont il était capable, ce qui était certes peu mais bien suffisant pour le vieillard.

" C'est quoi ce truc ? s'écria t'il.
- Un sale pervers, je te le dis moi ! M'a tout l'air d'un vieux mage traîne-ruisseau... l'a p'têt encore des trucs de valeurs. Bon, y pèse pas un gramme, je le porte et on se fait la malle en vitesse.
- Suis moi, je commence à connaître les lieux."

Une fois hors de portée de tout danger, Jyaryn posa à terre le vieux lubrique, lui lia les mains dans le dos et le réveilla à grands renforts de claques dans la figure dans lesquelles elles semblait donner beaucoup plus d'intensité que nécessaire.

"Hey, tue le pas non plus, faut juste le réveiller.
- Il est déjà réveillé depuis longtemps, j'ai senti ce saligaud me passer sa main... allez vieux pervers, ouvre les yeux, je sais qu't'es réveillé !
- Ca va, ça va. Vous frapper fort jeune fille.. j'aime ça moi les femmes fortes...
- Ferme là ! Et maintenant tu vas m'répondre à quelques p'tites questions !
- Je me tais où je réponds aux questions ? dit il avec un grand sourire tout en lorgnant furieusement l'anatomie de la jeune fille.
- Arrête, Jya, fit Shay. Il prit sa place devant le vieillard, sortit un couteau et le plaça sous sa gorge. "S'il vous plaît ? dit il avec un sourire dément.
- Ah. Hum. Oui oui, je vois. Hum. Des questions, jeunes gens ? Mais bien sûr, je suis certain d'avoir les réponses ! Oui oui oui, répondit il, devenu la servilité absolue.
- Si tu crois que ça nous a amusé de te tirer d'affaire, tu te goures. On a besoin d'argent, alors tout ce qui peut être précieux, ta baraque, quoique ce soit, je veux tout savoir. T'es un mage nan ?
- ..Euh, oui.. vous voulez quelque chose de magique ? Je peux certainement..
- Peux pas encaisser les mages. Me suis fait virer d'une saleté d'école, sous prétexte que je creusais des trous dans le continuum espace temps parce que je faisais pas gaffe. Alors...
- Ah.. ah oui, je vois parfaitement, dit le vieil homme d'un ton soudain plus normal. Des mages, hein... ces vieux fous ne savent rien.
- T'as dit que t'étais un mage.
- Oui, ben, voyez vous, certains arguments, dit en lorgnant furieusement vers le couteau sous sa gorge, m'ont poussé à commettre des réponses un peu hâtives, hum. Mais je ne suis pas mage. Je suis ensorceleur moi !
- Ah ouais ? Et quelle est la différence ?
- Eh bien nous autres ensorceleurs faisons fi des livres de magie et de toutes les règles stupides des mages.. nous utilisons la vraie puissance de la magie ! Evidemment, sans livres ni parchemins, on retient moins de sorts mais nous pouvons en lancer bien plus... c'est beaucoup de magie brutale mon ptit gars !
- Continue, tu m'intéresses.
- Et.. eh ben si tu veux, euh, je peux t'enseigner tout ça. Gratuitement, qui plus est, je tiens à le souligner.
- Tu peux bouger la tête, dit Shay en rangeant son couteau.
- Tu vas faire confiance à ce traîne ruisseau ? lui demanda sa compagne en surveillant les mains du vieillard.
- Ouais, au moins pour l'instant. C'est vrai que c'est sûrement un vieux dégueulasse, mais je pense qu'il peut m'apprendre des trucs intéressants.
- Hmmm. Ben je viendrai certainement pas assister à tes cours, et crois bien que si je le revois approcher en douce ses mains de moi, je les lui fait bouffer.
- Ca marche. Ok le vieux, montre moi où t'habites, je te suis pour ce soir. Mon amie s'en ira d'un autre côté, et n'espère même pas la suivre.
- Râh, vous êtes si rétifs, vous, les jeunes... allez, suis moi."

Shay suivit le vieux Tygondyr, puisque tel était son nom, dans son .. sa.. l'espèce de grenier qui lui servait de chez-lui. Le meilleur moyen de nettoyer était certainement d'y mettre le feu, et Shay dut réprimer une furieuse envie de le faire.
Impatiemment, il suivit l'enseignement étrange de cet homme sans âge, un enseignement très hétéroclite qui voguait parfois dans de domaines passablement louches, mais plus rien chez le vieil homme n'étonnait Shay.
Quand il fut capable de maîtriser sans peine les effluves de magie pour lancer ses premiers vrais sortilèges, le vieil homme lui annonça solennellement qu'il n'avait lors plus rien à lui apprendre et que le reste de son enseignement se ferait de lui même au gré de ses pérégrinations.
Remerciant chaleureusement mais pas trop le vieillard, Shay lui paya un coup à boire pendant que sa chère voleuse faisait l'état des lieux du grenier en pillant consciencieusement tout ce que Shay lui avait indiqué sur une longue liste.

Une fois enfuis à toute vitesse du quartier, du moins à toute vitesse pour Jyaryn qui dut porter Shay sur les derniers mètres, les deux gugusses décidèrent qu'il leur fallait cesser de s'adonner à de vulgaires pillages comme ils le faisaient. Maintenant que Shay maîtrisait plus ou moins la magie, ils pouvaient envisager de s'engager comme mercenaires afin de piller de bien plus grands et plus intéressants lieux. Ce qu'ils firent. Mais alors que Shay allait de groupe en groupe, leader charismatique et insolent, Jyaryn se retrouvait sans le sou, et décida donc de reprendre son ancienne profession, ce qui fut l'affaire d'une seule nuit, à me fin de laquelle Shay se réveilla pour retrouver toutes ses affaires disparues.

Il n'eut de cesse, lors, de voyager, de groupe en groupe, dans l'espoir de retrouver son elfette, et par là même se faire rembourser à juste titre.









[HRP : à éditer ultérieurement.]
[HRP : toute ressemblance avec un Chat Beauté Synopsien, ses délires newtoniens, son mage reflets-d'acier-ien, serait purement fortuite.]

[HRP: Ceci est un message du Chat patapay. ]

Fuyant de plus en plus tout travail honnête, errant de bourgades en cités, Shay continuait ses vagues recherches; mais l'entrain et la motivation, déjà imperceptibles à l'oeil nu chez le demi-elfe, n'étaient plus que de lointains souvenirs poussiéreux pleurnichant dans leur coin abandonné du grenier bordélique qui servait de conscience à Shay lorsqu'il avait la soudaine idée de s'en servir, ce qui se produisait peu.

Chapitre Second : Fuites, errances et aventures calamiteuses.Oubliant plus ou moins ce pour quoi il était parti et ce vers quoi il allait, sans but ni la moindre envie de s'en fixer un quelconque, Shay rencontra son Destin au fin fond d'une gargotte dont il avait oublié le nom, dans une ville dont il ne s'était pas soucié de connaitre le nom non plus.


Se présentant sous les traits rudes et rougeaux d'un tenancier du nom de Grisham, le Destin frappa Shay de plein fouet et lui rappela avec une soudaine brusquerie qu'il n'avait plus un sou en poche; ni moyen de payer ne serait-ce que son présent repas, ni non plus la force de conviction de faire comprendre le concept de "payer à crédit" à un tavernier aussi rustre (et dangereusement menaçant qui pis est).

Or donc, le hasard voulut qu'en cette taverne se passent, en l'espace d'une seule soirée, bien des évènements d'une portée on ne peut plus mystérieuse, et dont pratiquement tout échappa à Shay tant il n'était quand même pas dans son habitude de prêter attention au restant du monde.

Alors qu'il tournait discrètement le dos au comptoir (et donc au tavernier qui faisait montre de plus en plus de signes d'impatience), Shay fut témoin d'une bien étrane scène. Se trouvaient là, pêle mêle, un nain, trois elfes, plusieurs types pas très net ainsi qu'un ou une dernier(e) elfe franchement louche d'aspect.
L'une des elfes, visiblement en colère après un type à l'étrange coiffure orange, avec un épouvantable accent ridicule, qui avait tout l'air d'un voleur, et qui brandissait un artefact étrange à la forme carrotoïde, et dont le demi-elfe ne manque pas de percevoir l'essence magique; l'une des elfes, donc, s'en prit non pas à lui mais à une ménéstrelle à la voix de sifflet et qui jouait faux. S'ensuivit un violent échange verbal, suite à quoi, à la grande surprise générale, la ménéstrelle, obéissant (visiblement à regret) aux ordres de l'elfe, se rua sur le voleur, dans l'intention visible de le cogner à grands coups de mandoline.
Or donc, il advint que pas douée comme pas possible, la ménestrelle se plantât misérablement, trébucha, et envoya un grand coup de mandoline blindée dans l'épaule de Shay, qui ne se priva pas de hurler et d'invectiver comme il se devait la stupide troubalourde.

Là, pour sûr, on était de beaux draps. Et tout aurait certainement tourné à encore plus vilain si, couvrant le vacarme de sa voix de basse beuglante, Grisham ne s'était pas saisi de son immense hachoir, en hurlant : "Maintenant ça suffit les conneries , ou JE COUPE !". Suite à quoi l'ambiance se calma quelque peu, laissant libre cours à Shay pour gémir tranquillement tandis que, sans s'en rendre compte, il venait se retrouver imbriqué dans une équipe soudée par la bêtise et une quête mortellement flippante.

La suite des évènements échappa quelque peu à l'entendement malmené de Shay, qui, après avoir été guéri par un clerc carrément louche, suivit tant bien que mal l'équipée, sans cesser de faire part de ses inquiétudes plus ou moins fondées sur le caractère pas très net dudit clerc qui les entraînait on ne sait où; grâce à quoi, n'écoutant surtout pas les conseils d'un traine-ruisseau pathétique et froussard, ils parvinrent brillamment à faire se libérer deux démons majeurs et l'avoir profondément dans le baba, avant de se carapater.
Alors qu'ils traversaient une quelconque forêt, à la suite d'un démon bibliothécaire étrange dont la tarte à la rhubarbe avait fini comme garniture de fumette au demi-elfe désabusé, il trouva moyen de se perdre; et de se fait, ne revit plus jamais ce groupe, hormis l'elfe vindicative qui était la cause de ses blessures, et qui l'avait poursuivi pour une raison inconnue (mais peut-être en rapport avec les quelques pièces non remboursées qu'il lui devait).
Complètement pété, l'elfe moribond n'eut d'autre choix que d'accompagner l'elfe pour s'acquitter de ses dettes.

Ses déboires en sa compagnie et comment il en vint à s1e perdre une fois de plus suite à avoir mis la main sur sans doute un peu trop de substances plus ou moins licites, sont une fois encore de vagues et flous passages plus ou moins disparus (plus ou moins volontairement) de la mémoire en gruyère effiloché du demi-elfe devenu, à ce stade, sorcier râté, handicapé du bras gauche et marqué eu feu runique du bras droit, drogué notoire, criblé de dettes, ET, une fois de plus, perdu.



[HRP : librement inspiré (et ellipsé) des aventures rôlistes dont se souviendront Velvorn, Meectzow et Feyzin.]



Chapitre Troisième : Ermitage, vie avec les chats et révélation pommière.

[A venir]

Chapitre Troisième : Ermitage, vie avec les chats et révélation pommière.


A l'intention de tous ceux qui auraient vaguement lu en diagonale juste histoire de faire comme si que ils avaient lu, et qui, la troisième page arrivant, se disent qu'ils vont avoir du mal à faire semblant d'avoir tout compris, voici le résumé des épisodes précédents :


Shay, demi elfe sorcier, glandouillard et dilettante, cherche sa bien-aimée, sournoisement enfuite avec la quasi totalité de ses affaires, en bonne voleuse qu'elle était.
Ce faisant et échouant, il se retrouva par malheur embarqué dans un groupe d'aventuriers dont il se tira avec successivement un bras cassé, une liste de dettes longue comme un jour sans pain, une addiction certaine pour tout ce qu'il arrive à rouler dans la première feuille venue pour le fumer, un esprit en psychose névrosée.
Notre zéro se retrouve donc perdu au milieu d'une forêt quelconque, à fumer tout ce qui lui tombe sous la main et sourire bêtement en parlant aux arbres.



Désormais totalement perdu, sans le moindre espoir de retrouver la civilisation ni d'ailleurs la moindre motivation d'essayer, Shay tentait tant bien que mal de subvenir à ses besoins, tant en domaine de survie que de psychotropes ou de réponses mystiques à ses débats philosophiques avec les arbres.
Se nourrissant principalement de champignons, de fougères et de tout gibier qu'il parvenait à crâmer sans mettre le feu accidentellement à la forêt ou à lui même, les jours où il parvenait à se concentrer suffisament de secondes pour faire abstraction des girafes violettes fluo saxophonistes et des baleines volantes clignotantes dansant la musette; Shay échoua un beau jour dans une étrange clairière à la population pour le moins insolite.
En effet, au milieu des champs de champignons (servant de villages miniatures à des gnomes bleus à bonnet blanc, avec qui Shay avait pu avoir d'incroyables conversations d'ordre cosmique), se trouvait là une véritable civilisation... féline.

Des chats à perte de vue, de toute race, vivaient en parfaite harmonie; mangeant, ronronnant, se battant, copulant, établissant leurs plans de domination de l'Humanité et téléportant leurs envoyés soumettre les humains à leur volonté.
De stupeur, Shay s'en génuflexa. Une incroyable Révélation avait fait chemin en son esprit : il allait désormais devenir l'un des leurs, quitter son enveloppe charnelle misérable pour apprendre la voie des Êtres Suprêmes Cosmiques.

Aussi étrange que cela puisse paraître, les Félins l'acceptèrent. Il vécut ainsi en leur compagnie de longues années siècles ou secondes, le temps n'étant à l'évidence qu'une pure illusion, mais vous connaissez la chanson.

Lorsqu'ils l'estimèrent prêt à accomplir son Destin, les Félins l'envoyèrent au coeur de la forêt, chercher sa Voie, chercher une Révélation ou tout autre truc fabuleux avec une grosse majuscule devant.



Le demi elfe, désormais devenu un être mi humanoïde, mi félidé : un Félin Supérieurement Evolué, obéit donc. Il erra ainsi des jours durant, ne se nourrissant plus que d'eau croupie, de champignons multicolores et de fleurs d'arc-en-ciels.
Alors que sa réserve de papier standard à fumette (pages de livres déchirées) en vint à se tarir, Shay commença alors à rouler ses champignons dans des feuilles arrachées à même ses vieux bouquins de magie.

Coincidence étonnante, c'est à compter de cet exact moment que lui vinrent des pensées encore plus mystiques que d'ordinaire, et que son esprit commença de s'affranchir de ses basses contraintes physiques pour aller faire un tour dans quelques univers parallèles.

Ainsi, alors qu'il était en pleine méditation avancée au pied d'un chêne centenaire, advint l'Evenement.
Venant de nulle part, une pomme lui échut sur la tête.




Chapitre Quatrième : Parallèlisme cosmique, Vérités Ultimes et fondation de l'Eglise de Saint Isaac.


[à suivre....]

Chapitre Quatrième : Parallèlisme cosmique, Vérités Ultimes et fondation de l'Eglise de Saint Isaac.

Or donc, advint-il que chut la Mystique Pomme sur la misérable tête de notre non moins misérable demi-elfe semi-chat.

Mais sacrebleu, vous interloquerez-vous, d'où donc chut tel fruit, l'arbre sous lequel s'abritait le pathétique ramassis de sorcellerie étant indubitablement un chêne ancestral, et j'aime autant vous dire qu'on en est franchement sûrs et certains puisque c'est lui même qui l'a dit à Shay, alors si on ne peut même plus faire confiance aux arbres, où va le monde, je vous le demande.

Si ladite Pomme n'était point chue du chêne, alors de deux choses l'une :

- Ou bien s'agissait-il là on ne peut plus clairement d'une perturbation du continuum espace-temps causé par la distorsion cosmique du Grand Mic-Mac Céleste provoquée par une trop forte, abrupte, et chaotique décharge de magie brute.

Qui plus est, une magie imprégnée de l'essence même d'une race d'Êtres suprêmes, autant vous dire que ça décanille sévère, et que lorsqu'on la laisse vagabonder un peu trop chaotiquement, par exemple en la fumant, on peut déjà s'estimer heureux de s'en tirer avec le même nombre de membres qu'avant.

- Ou bien s'agissait-il là d'un gland que notre dépravé zéro, en son infinie shootitude, a déjà eu fort à faire pour ne pas le confondre avec les grenouilles fluo chevauchant les arcs-en-ciel.

Mais ce serait très certainement jeter l'opprobre, la diffammation (famation !), la calomnie sur ce Noble Héros, en quête de Gloire, de Justice, de Vérité, de Rhubarbe !
Et ce n'est quand même pas notre genre de faire ça, humm ? Avouez que ça ne serait pas très gentil. En plus de ruiner totalement la suite de l'histoire, qui plus est.

Mais bon, vous faites ce que vous voulez après tout. Peut-être avez vous une vraie raison valable de foutre en l'air quatre pages de récit alambiqué sous prétexte que ça vire au n'importe quoi généralisé.

Oh et puis merde, hein, qu'est-ce que je vous en pose des questions, moi, hein ! Je continue, et pis ceux qui sont pas contents, z'ont qu'à arrêter de lire. Na.

Donc.

La Pomme ayant chu, le félinoïde s'en retrouva carrément assommé. Lors, tandis que son enveloppe charnelle perdait toute prise avec le monde extérieur, l'esprit de Shay s'engouffra dans la brèche du Continuum.
En ce point de la Matrice des Potentialités du Grand Mic-Mac, l'esprit de Shay s'emmêla avec un autre esprit dans un univers parallèle; un puissant esprit, qui plus est, tant grande devait être sa puissance pour percevoir les effluves distorsionnelles du Continuum mais je sens que si je continue avec tous ces termes de métaphysique de troisième zone, ma crédibilité y perdra.

Ainsi, en ce point de communion fusionnelle, totale et infinie, libérés du temps et de l'espace, deux esprits oeuvrèrent de concert et refirent le monde, si j'ose dire. Mettant à profit leur savoir, leurs connaissances, leur puissance réflexionnelle, ils en vinrent à déceler des Vérités d'un autre ordre, des Vérités... Ultimes !

Mais n'allez pas croire qu'on peut faire le malin comme ça avec le Continuiniuum : à peine avaient-il pu commencer à élaborer des théories sur la structure fondamentale des Multivers, les deux esprits se virent fermement coupés par la cicatrisation des univers se séparant d'un air penaud sous le regard pas très content du Continuinuinuum.

Pour qui n'a jamais assisté à une collision d'univers, la séparation se passe aussi aisément et naturellement que de séparer deux peintures d'une toile et les renvoyer à leur pot respectif.

Autant vous dire que Shay ne ressortit pas indemne de ce phénomène, loin de là. Se réveillant, il eu néanmoins l'agréable surprise de constater qu'il disposait encore de deux bras et deux jambes. Une vague inspection manuelle lui appris que son organisme n'avait pour ainsi dire, a priori, pas souffert du choc.

Mentalement...

Observant les alentours, il fut bien en peine de se souvenir de ce qu'il pouvait bien ficher ici. S'asseyant, il prit une ou deux minutes de repos pour tenter de rassembler ses esprits.
Le choc qu'il eut en constatant qu'il en manquait des bouts ne fut rien à côté de celui qui l'attendait quand il en découvrit de nouveaux.

Une nuit durant, Shay médita prondément. Ce choc pommier, cette rencontre extraréalitaire, sa reconfiguration spirituelle, tout ceci ne menait que vers une direction possible.

L'Univers était menacé. Des forces occultes, à la solde de l'envoyé des Forces du Mal en personne, d'une puissance difficilement imaginable, mettaient toutes les réalités en péril.

En un autre univers, on nommait cet envoyé l'Albert Einstein.

Seul un Être de Vérité pouvait le contrer : cet être, c'était le Saint Isaac Newton.

En cet univers présent, aucun indice ne l'aidait à localiser ces deux entités.


Shay prit une décision. En sa nouvelle qualité de Physicien de l'Absolu, il prêcherait la Bonne Parole des Vérités Ultimes de Saint Isaac.
Il mettrait à jour les complots de l'immonde albert.
Il aiderait, à sa modeste mesure, à sauver la réalité.
Il rétablirait leur vraie place aux chats.