For another dimension

Flèche 36 : Paradis inanimés.

Ils avaient suivit le mage cybernétique, quittant le château aux éclairs verts de rages, que le nécromant accomplissait que ceux sur lesquels il régnait.
Dans les bras exsangues de Selath, ils franchirent avec circonspection le portail de celui qu’ils avaient libéré, pour se retrouver sur ce rocher, au dessus de la forêt gloutonne en contrebas, il la déposa délicatement sur une pierre nue.
La lune volant impudique sa peau lactescente, pour venir se cacher derrière un nuage violine.

-« J’ai soif… »

Il n’y avait aucunes bêtes alentour à cette distance du sol, elle avait mourir quand même, tandis que son enfant semblait se dérouiller d’une si longue gestation.
L’enfant de nuit de lui faire remarquer la situation critique pour sa « mère » alors qu’elle agonisait une seconde fois.
Le passage en son sein du troisième avatar de la trinité avait dénaturé l’intime de la génétique de l’ex gardienne, elle semblait déjà ailleurs.

…

-« Mère ? »
-« Restes loin de moi, tu n’es plus ma fille… »

Un couloir sans fin et blanc, une femme magnifique aux cheveux d’or, et à coté d’elle une petite poupée qui semble désarticulée, se tenant debout et la regardant avec un étonnement peint sur son visage de pierrot.

-« Pardonnez-moi… »

Elle de se jeter à son cou en pleurant des larmes de sang, les mains de l’âme maternelle initialement crispées, l’enserre avec rupture finalement pour la consoler.

-« Pardonnes-moi mère, mais j’ai trop soif ! »

Le sang gicla de nouveau, de leurs corps psychiques et immortels, à travers les diverses dimensions elle l’avait retrouvé, ce cordon placentaire qui lui procurait le fluide nourricier, d’une seconde naissance.

-« Alia’ane, non ! »

Les yeux, noircissures putréfiée de son âme divisée, ouverte sur la dimension de l’impossible, fermèrent dans la chute de la belle dame, la délectation de cette non-vie.
Sur le sol, le cheval piétinait une seconde fois la mer, dans la forêt agitée des murs blancs accusateurs, sur lesquels l’impensable avait taché.

-« Mon nom est Aria’ane, je suis celle qui rompt les liens… »

Alors qu’elle allait s’en aller, la poupée la retint par une manche immaculée…

Flèche 37 : Ames jumelles.

Aria’ane venait de tuer sa mère, l’ex-gardienne de la forêt morte pour la première fois d’une chute de cheval, lors d’une chasse-à-cour.
Apparemment, les pouvoirs de la troisième trinité avaient déteint sur elle, le maitre des dimensions lui permettant après un accouchement compliqué, de retourner dans celles qu’elle avait auparavant visiter.
C’est ici que son âme c’était divisée, ici que l’ombre de Selath et l’affreuse poupée l’avait déchiré en deux pour la ramener à une pseudo-vie.
Pourtant, ce n’était pas la même poupée qui la retenait cette fois, la poigne n’était pas violente, mais triste et désespérée ; elle aurait put tôt fait de s’en débarrasser pour retrouver son corps et rassurer son amant de la nuit.

-« Qu’est ce que tu me veux ? »

Elle se retourna donc, le visage de l’objet animé qui semblait avoir une âme qui s’attachait ainsi à sa manche, lui parut familier.

-« Lâches moi, elle est morte, tu le vois ! »

Il y avait eut beaucoup de sang sur le sol blanc de ce couloir christique, chacun doit porter sa croix d’y t’on, elle ne voulait pas se retourner, elle ne voulait pas la regarder encore une fois allongée comme si elle dormait, morte une seconde fois par sa propre lignée.

-« Je suis désolé… »

Aria’ane tombant à genou, se mit à hauteur du pantin féminin, elle ne pleura pas, juste s’essuya les mains.

-« Ra… ra… ra… »

Un étrange bruit sortait du mannequin, pourtant aucun ventriloque pour lui prêter voix au loin.
Aria’ane approcha son oreille pointue de la bouche de la poupée, qui clignait des yeux.

-« Ra…raphaël…ël…m’a tu...tué ! »
-« Comment, elle a fait QUOI ? »

Aria’ane secoua la poupée, mais le choc rendit muette la poupée, dans un son articulé qui ne sortait plus.
Elle se releva donc, furibonde.

-« Si cette sale WITCH l’a tué, je vais la BURN comme elle le mérite ! »

La poupée s’agitait sans pouvoir rien ajouter, apparemment elle avait été très mal comprise.
Alors que des images de la princesse Kuru en train de brûler sur un bucher semblaient défiler devant les yeux de l’elfe, sa moitié d’âme Alia’ane prisonnière de la poupée de Cascendre, voulait la prévenir sur ce « Raphaël », un certain commis de cuisine au château, qui venait de lui jouer un tour pendable, et contre lequel elle cherchait à se venger.
Derrière la poupée, on ne pouvait voir, mais des fils imperceptibles du plus sombres des noirs, partaient de son dos, vers d’improbables destinés.
Aria’ane quand a elle avait le poing furieux et levé, puis fermant les yeux, elle commençât à disparaitre pour rejoindre sa dimension du réel.

Flèche 39 : The link.

Les yeux du vampire s’éveillèrent sur une lune dévorant des croissants, le sang qu’elle avait aspiré dans une autre dimension, teintait ces joues rosies, contrastant avec le masque de cire qu’elle affichait maintenant.
Sur le Rocher, surplombant l’ensemble de la forêt maudite, où le duel entre les deux facettes d’ Harzaeldrel : le mage blanc et l’ombre encre, venait sans doute de s’achever ; Aria’ane pleinement debout, scrutait l’horizon chargé en nuages décharnés.


-« Alia’ane… »

Mais elle l’interrompit net d’un geste simple et catégorique, l’enfant de la nuit imaginait sans doute dans quels tourments il avait jeté son esprit aux dents longues, mais peut être pas au point d’avoir l’âme scindé en deux facettes.
Celle qui s’exprimait dans son cœur, n’était que violence, colère et vengeance, mais là bas au loin, elle le sentait, comme un lien invisible qui l’avait mit en garde sous la forme d’une poupée, comme…

-« Le fil d’Aria’ane... »
-« Que dit tue ?

Elle se retourna avec violence, ces cheveux en bataille, elle s’approcha de son fils qui s’amusait à faire disparaitre un de ces membres biotechnologique au travers d’une dimension pour le faire réapparaitre derrière lui, sans doute dans le but caché de satisfaire un prurit particulièrement gênant au niveau de son postérieur.
Ceci dit, lorsqu’elle fut à son niveau, il stoppa avec une lenteur calculée son jeu, et sortant sa dextre du trou noir, celle-ci revint tachée du plus beau rouge carmin, avec d’autres décorations qui ne faisait aucun doute sur l’origine sang pour sang naturelle du produit de départ.

-« As-tu soif, femelle ? »

Les viscères se rompirent sur la pierre du Rocher, lorsque le passage se ferma, avec un bruit des plus délicieux, cependant elle ne venait pas pour partager son repas, même si le sang qu’elle avait volé à sa mère morte une seconde fois, ne la satisferait plus assez longtemps, pour son complet réveil.

-« Cyber-mage, je désire apprendre ce pouvoir que tu m’as légué malgré toi, celui de faire passer mon corps au travers le temps et l’espace, pour rejoindre au plus tôt, de Kuru le château ! »

Elle de lui raconter son expérience maternelle dans l'eau de là, mais Selath l’assura que son corps n’avait pas bougé d’un pouce, alors que le troisième avatar restait muet devant son plaidoyer ; pour autant il avait bien entendu les mots de Kuru et de château.

*Seul mon esprit navigue entre les mondes immondes…*

Il souriait comme un méka-scientifique observant son œuvre, allant jusqu’à comprendre le fondement interne et toute la psyché de sa création commune avec le vampire Selath, que cela lui retourna le cœur de se savoir ainsi sondée.

-« Très bien alors, ouvres moi un passage vers les mondes souterrains, que le labyrinthe sous la Franconie me serve à rejoindre mon but, avant les landes-soirs. »

Elle visualisait clairement la caverne de la femme-araignée, et son instinct de salope… je veux dire nyctalope, lui permettrait de gagner un temps certain.

Pendant ce temps, quelque part dans le sombre château, dans une partie épargnée par la colère du Lord, un demi-elfe vaquait à ses occupations. L'assistant de la grande prêtresse Algarys n'avait que bien peu de choses à faire, toutes les actuelles missions d'espionnage étant rapidement menées par les sbires déjà en place, parfois, par ses soins.

Il arpentait donc les couloirs en sifflotant gaiement une chanson traitant de la mort de lapins blancs et de dévergondée à la taille changeante dans le royaume de la Reine de Coeur...

"Qu'on lui coupe la tête !" lança-t'il joyeusement à la paire de gardes squelettes qu'il croisa.

Avisant un miroir, il s'arrêta un instant. Il tenait à être impeccable avant de se présenter devant la Prêtresse. Dame Algarys ne l'appréciait pas uniquement pour ses talents mais très certainement pour ses atours. Il fit un sourire charmeur, et évidemment, son reflet lui renvoya un sourire complice. Tout allait pour le mieux, il allait passer la porte et y trouver...

"Argl !"

Une douleur intolérable lui labourait l'abdomen. A présent incapable d'émettre un son ou même seulement de respirer tant la douleur était énorme, il vit avec horreur une main gantée de noir SORTIR de son ventre, déchirant l'armure de cuir dont il était si fier. Dans la main, il sut sans doute possible que se trouvaient ses propres intestins qu'il étudia d'un œil étonnamment critique, étant donnée la situation.

La main mystérieuse se retira aussitôt, emportant avec elle ses macabres trophées. Le pauvre Edriel sentit une grande partie de lui le quitter brusquement, impression aussitôt renforcée par une intolérable sensation de déchirure qui le coupa en deux.

Il s'affala contre le miroir dans lequel il se mirait un instant plus tôt à peine, crachant à présent du sang et en en perdant beaucoup par sa blessure d'où pendait misérablement un gros bout d'intestin...

"Al... ga... rys... Prêtr... esssssssse... Je... je... meurs..."

Il s'écroula, incapable de tenir debout plus longtemps. Les squelettes croisés plus tôt semblaient revenir mais, seraient-ils assez malin pour le sauver ? Un Oeil avait tout vu mais son Patron aux abonnés absent ne pouvait rien non plus pour lui venir en aide...

Ainsi disparut, Edriel, l'assistant de la Grande Prêtresse Algarys...

Ailleurs... Les viscères se rompirent sur la pierre du Rocher, lorsque le passage se ferma, avec un bruit des plus délicieux, cependant elle, Aria'ane, ne venait pas pour partager son repas, même si le sang qu’elle avait volé à sa mère morte une seconde fois, ne la satisferait plus assez longtemps, pour son complet réveil.

Le CyberMage, enfin libéré de sa prison interdimensionnelle goutait enfin à une liberté retrouvée et, debout sur le Grand Rocher, appréciait le simple fait d'être à l'air pur.

Sans un mot, il écouta celle qui serait sa mère dans ce monde, un peu étonné de cette capacité qu'il lui aurait donné. Lorsqu'elle émit sa requête, il aspira goulument et bruyamment tous les fluides encore présents dans son repas et le jeta négligemment par dessus son épaule avant de répondre en s'essuyant la bouche d'un revers de la main.

"D'abord, je dois t'avouer quelque chose, "mère". Se déplacer entièrement ainsi requiert énormément d'énergie. Presque autant que si je désirais quitter ce monde. Le voyage sera unique, sans retour et... Tu seras seule... Mais avant, si tu me parlais de ce château et de cette Kuru tant détestée au ton de ta voix ? Est-ce elle qui dirige ce monde, ce pays ? De qui doit-on se faire des alliés et de qui doit-on se méfier ?"

Le boucher sanguinaire semblait plus calme à présent, curieux d'en savoir plus sur ce nouveau monde qui s'offrait à lui. Il brulait de rencontrer celui ou celle qui était maitre à bord. De ne pas tomber dans un monde pollué par une industrie lourde avait des avantages de confort mais nuirait probablement à ses objectifs...

Alors qu'il attendait la réponse à ses questions, il réfléchissait déjà aux moyens dont il devrait user pour créer la future armée de défense de ce monde... Il lui fallait un... Comment appelait-on ça autrefois ? Un maréchal-ferrant ! Ou un bon forgeron peut-être...

Flèche 40 : Trahison.

Aria’ane n’avait que peu de temps, elle le sentait car le petit matin aurait bien tôt fait de voir le jour, et elle ne voulait pas avoir l’ami Harzaeldrel en double au petit déjeuné.
L’obscurité des grottes promises, la plus sombre facette de sa personnalité, rattaché eà son nouveau corps de vampire, n’avait aucune raison de ne pas vouloir faire couler ce monde qu’elle vomissait au travers de chacun des pores diaphanes de sa peau.

-« Le monde tel qu’il est aujourd’hui reste en apparence mièvre et polie comme de la ponce, de peur de blesser autrui.... »

Elle prit une pause respiratoire, certaine d’être entendue et comprise par la machine inhumaine aux rouages complexes.

-« Le pouvoir est régit par un conseil supérieur, auquel siège généralement les rois de cœur. Y préside la sorcière Kuru qui se fait passer pour une simple ensorceleuse, mais qui cache bien son jeu, la gueuse ! »

Un sourire plein de méprit déformait les traits de la belle femme autrefois adulée par de nombreux prétendants qui avaient le malheur de ne pas avoir le nom de Raphaël.

-"Autour d’elle, dans ce conseil se retrouve différents acteurs important de la vie du royaume : Le frère Evanescent, porte parole de l’Eglise d’Ilo sur le déclin, mais surtout conseillé de la catin ; le proéminent maire de la ville de Portlabor, Mr Bedonnaire engraissé tel un phacochère ; le très riche et très influent propriétaire terrien, Dame Aguilen qui gouverne à main mise sur la nouvelle secte à la mode à qui lui manque son os, mais rogne telle une hyène ; le grand maitre Zaartius Selmotte du consortium des alchimistes, fou et séniles comme la plupart des gens qui travaillent pour lui ; et nouvellement le jeune prince enfariné de Tylen que je n’ai encore jamais vu siéger au conseil."

Elle conclut, philosophe.

-« Voilà du moins pour les plus intéressants de nos dirigeants bienfaisants. »

Que lui importait tout ces noms, elle en avait soupé avec le frère Evanescent de ces réunions interminables, elle qui faisait partit des membres de l’assemblée plénière, ces seuls sourirs lors de ces colloques étaient pour son voisin de chaise qui s’amusait à changer la forme de son nez, lorsqu’un mensonge aussi gros que le maire de Portlabor venait d’être dit avec assurance ; son nom lui échappait sur le coup, il ressemblait beaucoup à celui d’un dieu égyptien, où alors…

-« Cela te suffira comme informations, où il te faut d’autres détails ? »

Le mage d'acier garda un instant le silence, semblant réfléchir... Un sorcière-ensorceleuse, une Eglise sur le déclin, des marchands bedonnants et des alchimistes séniles ? Voilà qui était intéressant... Il lui fallait rencontrer tout ce petit monde... Les... persuader... Hum... Du travail l'attendait en quantité.

Quant à ce prince mystérieux, il ne devrait pas être un problème, fut-il fine lame à la tête d'une armée puissante. Dans le pire des cas, il lui réserverait une des deux Puces de Contrôle Mental qu'il lui restait...

"Je te remercie, Mère, je pense que cela suffira... Pour le moment, du moins." Il marque une nouvelle pause, semblant goûter et apprécier l'air ambiant, le souffle salin et les rayons d'un soleil pâlot malgré l'épaisseur de son manteau et son capuchon toujours rabattu. "Cela fait bien longtemps que je n'ai pu revoir un monde autant baigné de magie que celui-ci. Je sens mes pouvoirs me revenir rapidement... Oui... Il y a une ville... Tant de gens... Tant de pensées... Hum... Ils parlent de... morts qui marchent ? Et si..."

Un sourire apparut aux commissures des lèvres du CyberMage. Une illusion d'optique liée à sa position actuelle donna un instant l'impression à Aria'ane qu'il était plus grand que lors de... sa venue au monde. Plus grand, plus imposant, plus... impressionnant. Une aura de charisme semblait l'entourer. Sans sa condition actuelle, elle n'aurait qu'une envie : boire ses paroles...

Voilà donc le troisième Avatar : la Perfidie...

Son sourire s'élargit juste ce qu'il faut pour laisser apparaitre quelques dents effilées lorsqu'il se tourna vers elle :

"Es-tu prête, vampirette ? Prête à embrasser ta nouvelle vie ? Et de ton père, que dois-je faire ?"

Il a l'air prêt à faire exactement ce qu'elle pourrait dire, quoi que ce soit, juste pour le plaisir de pouvoir le faire... Il en serait presque terrifiant.

Flèche 41 : Pattern-aile.

L’ex-gardienne tiqua lorsque le métaleux lui parla de son père, sur le moment les souvenirs de son ancienne vie lui revinrent en vagues amorphes…

...

Le père d’Alia’ane était un elfe-mage, profondément amoureux à l’époque de la futur gardienne de la forêt enchantée.
La réserve légendaire des elfes emmurait son cœur triste dans le plus lourd des silences tachycardes, en effet son aimée érotomane était promise à d’autre forêt, bien loin des hommes qu’il affectionnait tant, de par ces dons pour la froide magie.
Le jour de son départ, il la vit s’enfuir bien loin de son peuple, et son âme pleurait de n’avoir jamais put lui dire combien il l’aimait.
Il existait dans cette tribu de sylvain, un elfe du nom de Daliel qui était son ami depuis longtemps, lui-même secrètement amoureux d’une humaine du village voisin qui portait le doux nom de Lucia.
Voyant l’état apathique de son compagnon, il le travailla sur le corps pour enfin lui faire dire la raison de sa dépression, chose peu commune chez les elfes mâle d’âge mûr.
Ragaillardit par son amis, l’elfe-mage partit à son tour de leurs clans, afin de lui demander sa main.
Une année plus tard, Alia’ane naissait dans une petite cabane de la forêt enchantée, entouré de sa mère et de son père.
Malheureusement tout cet amour c’était éteins lors de la chute maternelle et mortelle de cheval, durant une chasse à cours organisé par le roi de cœur.
On ne sut jamais ce qui avait effrayé ainsi la monture d’habitude si calme, certains parlèrent de lapins géants, où de monstres gigantesques, et ailés.
Quoiqu’il en soit, sa fille formée à lui succéder, prit sa place comme nouvelle gardienne, et son père inconsolable, retourna auprès des humains qu’il aimait tant, il s’exila à Portlabor où il tient encore certainement une boutique de livre magique.

...

Aria’ane reprit à nouveau le fils de la conversation, il parlait de Selath, forcement.
Elle se retourna donc.

-« Selath, j’ai besoin de toi ! »
-« Oui Alia… !?! »
-« Merci. »

Lui dit-elle simplement, à mesure qu’elle plantât ces crocs gelés dans son cou, pour refaire provision de sang, celui de sa mère spirituelle ne faisant plus effet.
Lorsqu’elle eut finit, son père de sang se retrouvait bloqué dans un bloc par un fin revêtement de glace, apparemment un nouveau pouvoir que son état de vampire lui débloquait, venant de son père biologique et magique, très certainement.
Et c’est qu’à demi-surprise qu’elle se mit à dire.

-« Transportes nous tout les deux à l’entrée de la grotte que je visualise à présent, je laisserais son corps gelé dedans, le temps qu’il se réchauffe, j’aurais gagné du temps ! »

Elle ne souhaitait plus qu’il l’encombre à présent, non pas qu’elle ne l’aimait plus, mais la mission qu’elle s’était fixée, serait en solitaire, comme le diamant de glace qui lui servait de cœur.

Flèche 42 -->

Gardant son énigmatique sourire, le Mage mécanisé s'approcha lentement de celle par qui il avait été libéré. Indéniablement, il avait grandi, pris plusieurs centimètres. Alors qu'il était paru de taille moyenne devant le Nécromant, il abaissait désormais les yeux pour fixer le regard de la demandeuse de transports gratuits. Presque tendrement, il caressa sa joue du revers de la main, écartant un mèche de cheveux rebelle.

Elle avait un peu de sang sur la joue. Celui de Selath probablement. Ou peut-être des traces des souffrances qu'elle avait eu à endurer avant de renaître vampire ? Le nouveau géant se pencha, ne décrochant son regard inhumain que pour lécher la trace, simple trainée d'hémoglobine, avant de souffler, directement dans le creux de son oreille :

"Il sera fait selon vos désirs, laissez-moi donc voir cette destination..."

Et, avant qu'elle ne puisse réagir, il posait ses lèvres sur les siennes, tenant son menton dans le même temps d'une main d'acier pourtant si douce une seconde plus tôt. Bien qu'elle ne ressentit rien, elle comprit qu'il devait y avoir une raison derrière un geste qui aurait pu faire déplacé venant d'une créature tel que le CyberMage.

Après un temps qui pu paraître fort long et pas si désagréable, il se recula enfin. Son sourire ne l'avait pas quitté alors qu'il glissait, sur le ton de la confidence :

"Intéressante forêt autour de ce château... Cette sorcière n'a qu'à bien se tenir si elle ne veut pas avoir d'inquiétants lapins au menu..." Avant de continuer d'une voix plus normale : "Bien, j'ai vu l'endroit. Je vais tenter de vous y envoyer tous deux même si je sais combien cela est risqué. Même si la magie présente dans ce monde devrait me permettre de maintenir les flux, le nombre de paramètres à gêrer reste très élevé. Une erreur de calcul pendant le transfert et... Mais trêve de bavardage ! Allons-y."

Le Cyborg s'écarta de quelques pas en marmonnant quelques mots indistincts avant de lever un poing auréolé d'une énergie crépitante. D'un geste circulaire, il traça rapidement ce qui devint bientôt l'entrée d'un tunnel lumineux parcouru d'éclairs bleutés. Puis, levant l'autre main, il sembla tisser l'air de fils d'énergie, formant une vaste matrice.

Son regard sans vie se fit scrutateur alors qu'il prenait les mensurations des deux vampires. La matrice éthérée se couvrait de symboles étranges et entrecoupés, totalement incompréhensible dans le fond comme dans la forme.

"Tous les paramètres sont entrés dans le programme, taux de mana à 130%, stabilité du vortex continue. Tout est paré. Attachez vos ceintures, le commandant de bord et son équipage vous rappelle que les issues de secours sont réservées aux pleutres et à l'Empire !"

Presque entièrement incompréhensible dans l'ensemble, il ressortait de la dernière remarque un ton des plus ironique envers cet Empire. Mais ce n'était plus le moment de tergiverser, d'un geste le transplanaire finissait son sort étrange et Aria'ane et Selath furent aspirés par le tunnel magique... qui disparut aussitôt !

Si les programmes statistiques ne se trompaient pas, il y avait 98,989898% de chances que les deux voyageurs aient survécu entier ! Peu importait les 1.010101 % de risque de ne pas finir le voyage que ce soit partiellement ou totalement... Ce n'était plus le problème du CharcuDoc... Une Princesse du Coeur l'attendait...

Mais d'abord, il voulait tester ce monde et se faire connaître... Ce petit village sur la route de... quel était ce nom déjà ? Tylen ! C'était cela ! Il se rendait dans la ville de Tylen. S'il s'y prenait bien, malgré son arrêt en chemin, il y serait avant le caillou volant...

Chantonnant un vieil air emprunté à un dénommé Richard, le tueur cyborg prit la direction de ce petit village si intéressant...