Chroniques de l'éternel renouveau...

suite de "promenons-nous dans les bois, coté harzaeldrel]
Debout devant le miroir, Harzaeldrel hésitait: qu'allait-il découvrir en accomplissant un tel periple. L'image que lui renvoyait l'onde figée n'avait plus rien avec celle qui était la sienne à son arrivée: son armure de mithrill reforgée luisait d'un blanc lumineux qui n'avait rien à voir avec le rouge terne de son propre sang séché sur le métal, et ses étuis à fauchons rendus inutiles par le bris de ceux-ci étaient maintenant remplacés par deux lames attachées directement dans son dos, à la lame batarde entre un katana et un cimeterre, longues mais fines, modelées dans les dents même de la reine OCS.

Un flash s'imposa à lui, dans lequel il se revit se reveillant dans une chambre directement taillée dans le roc, mais dont pas un seul centimetre des murs n'avait échappé à la sculpture, constatant que ses blessures mortelles étaient refermées comme sous l'action d'une grâce divine.
Et pourtant, pour autant qu'il ait pu en juger, ce n'était pas un dieu resplendissant qui les avait accueilli, loin de là. C'était au contraire un nain boiteux, aux traits frustres mais dont le torse nu laissait saillir de puissants muscles derriere un épais tablier de cuir, les avait accueilli lorsque lui et Vjornak s'étaient réveillés dans la salle de soins. Il avait fallu un moment plutot long pour que son allié et son hôte lui expliquent la situation.
Apparemment, ils étaient dans la partie de l'Hadès ouverte aux mortels. Le vulcanium, ou les forges abandonnées des immortels. Hadès? Vulcanium? C'était le petit être qui lui avait donné le fin mot de l'histoire. Lorsque le dieu des forges et de l'artisanat avait enseigné une partie de son art aux mortels des milliers d'années auparavant, il avait apprécié grandement leurs talents et avait accueilli les plus doués d'entre eux dans une partie de son propre royaume, pour leur permettre d'atteindre la quintessence de leur art. Les forgerons les plus brillants, les combattants aux styles les plus intéressants, pouvaient demander à entrer dans ces forges qui n'avaient plus servi depuis la création du monde et elaboraient ici les armes les plus formidables que le monde ait connu. Certains mêmes seraient entrés dans ces forges depuis le royaume des morts. Mais lorsque les grandes races commencérent à se déchirer, il renvoya tous ces êtres à leur place respective, et leur fit jurer de se tenir hors de ces conflits, sous peine d'ètre éliminés par ses serviteurs. Depuis ce temps, l'Hadès reste ouvert aux mortels mais plus aucun n'a accès a l'enseignement des maitres morts, ni à celui du dieu.
La nature de ce lieu restait néanmoins une enigme pour un ancien apprenti d'archimage. Il semblait qu'ils se soient trouvé dans un plan diférent du monde, se superposant au gruyere de galeries qui traversait franconie, surtout les montagnes noires. D'après Miznor, forgeron d'elite nain, celui qui pouvait controler les plans parallelesa l'interieur d'Hades pouvait toujours trouver un chemin, même à travers le roc. Néanmoins, fort peu pouvaient le faire, et les forgerons gardiens du secret n'avaient accès qu'à un réseau très limité de galeries, suffisant néanmoins pour parcourir le pays en un temps record.
Les propriétés de ce palais. souterrain ne se bornaient pas à cette geographie peu credible, mais s'étendaient au temps: ainsi, celui-ci, toujours d'apres le petit bonhomme, passait plus vite dans ce dédale, et les mois passés à reforger leurs armes et à s'entrainer, n'étaient que quelques jours pour les habitants de la surface. Leur hôte avait même bredouillé quelque chose sur les prescients et les voyants qui ne pouvaient pas se projeter ici ni en tenir compte. C'était un lieu vraiment étonnant, et à chaque pas, il s'y sentait mal a l'aise et en même temps si bien.
Cela faisait deux jours que Vjornak avait disparu, à la recherche avait-il dit, de sa « propre vorpale » quand le maitre nain l'avait pris à part pour lui presenter ses armes.le travail accompli était plus que remarquable, mais si l'armure souple de mithrill était digne d'un prince, les sabres, surtout, avaient excité sa curiosité: faits d'une matiere blanche et soyeuse, il mit du temps à comprendre qu'ils étaient fait d'une substance analogue a de l'os.

Les incisives du monstre que vous avez tué, monseigneur. Plus dures que le mithrill. Non non, ne dites rien: aucun paiement n'est attendu par un maitre qui a le privilège de travailler une telle matiere. Un dieu se serait contenté de telles armes, les forger est en soi un honneur et une recompense. Vous avez vaincu la bête, elles vous reviennent. Néanmoins, j'ai un petit service à vous demander.
Marquant une pause, son regard changea et laissa transparaitre un éclat pale

Je souhaiterais que vous me rameniez vivante la femme qui vous a trahi. Elle a dérobé un objet auquel je tiens plus que tout, et tué plusieurs de mes compagnons. Cs armes ne seront pas de trop, vu les alliés et les ennemis que je lui connais.

Maître nain, ce sera un honneur de remplir ce contrat, mais si les dangers sont tels que vous les decrivez, je crains de ne pas être à la hauteur. Plus aucun de mes pouvoirs ne m'est accessible.

La cause n'en est pas difficile a deviner. Tu es un tourmenteur, et tu as été un mage. Les deux sont incompatibles car ils ne prennent pas leur énergie dans la même source, mais dans des principes opposés. L'école d'Aesir est l'école des porteurs d'espoir, tandis que les tourmenteurs portent la terreur dans l'esprit de leurs adversaires. Tes pouvoirs ne peuvent pas revenir d'eux-mêmes, mais il existe un moyen.

Et c'est ainsi qu'il se retrouvait là: traverser le miroir, et affronter l'adversaire qu'on lui donnerait, tout ça pour restaurer ses pouvoirs, et decouvrir la vérité sur lui-même. Eh bien, puisqu'il le fallait...
l passa la main a travers le miroir tel un bateau qui fondait l'onde. Pas encore remis de sa surprise, il se retrouva aspiré et disparut aussitôt.

Quelques instants plus tard, un être fut rejeté par le miroir. En tout point semblable au tourmenteur dans ses traits, il était d'un noir d'èbéne, à part ses yeux qui luisaient d'une lueur rouge comme deux braises plantées dans les orbites d'un mannequin-brasero. Son armure, elle, ne luisait plus du tout, seule une ou deux dorures se faisaient voir.
Partant d'un ricanement effrayant, la créature se tourna face au miroir, et dégaina un sabre. Celui-ci était devenu noir comme une ombre, et au lieu de l'éclat de l'original, il semblait aspirer et capturer la lumiere alentour. Alors qu'il voulait frapper le miroir, le nain l'interpella:

-Tu connais les règles: 6 de leurs heures d'avance. N'y pense même pas.

Le tourmenteur noir vint planter ses yeux de braise dans ceux du forgeron, mais, bientôt, ses traits devinrent moins fiers, et il baissa la tête. Le petit être lui indiqua une direction d'un long doigt décharné, direction qu'il emprunta au pas de course, apparemment pressé de sortir de ces galeries.
-Alors, où va-t-il? Tylen ou la foret noire? Qu'importe, l'autre saura le retrouver.

Il se retourna alors vers le miroir, qui présentait l'image d'un harzaeldrel surpris, figé dans une position de mouvement.

- Six heures... Ce n'est pas si long, si?

[Le tourmenteur noir va dans "sil le tourmenteur y était..." Nouveau passager dans six heures...]

Flèche 42 : Profondeur.
[HRP : En décalage de 6 heures avec le post du dessus]

Aria'ane marchait depuis de longues heures dans les souterrains granitiques de l'endroit.
Elle avait laissé en arrière la statue de son créateur Selath, qui ne tarderait pas à décongeler sur place, si un monstre de la forêt maudite ne se prenait pas à l'idée d'explorer la grotte où elle l'avait abandoné, demeure de l'ex femme-areignée qui gisait toujours à son entrée.
Elle s'était attendue à trouver de nombreuses toiles de la filante adversaire aux accents asiatique, mais la « 4ième reine » n'était pas très portée décoration.
Maintenant en se repérant seulement à son instinct, elle s'enfonçait profondement et sans éclairage aucun dans les méandres labyrinthiques des profondeurs de la Franconie.
Son instinct la trompait, sa nyctalopie nouvellement améliorée par le sang vampirique l'avertirait d'un danger visuel imminent, mais son esprit ganbadant, avait l'impression de se faire téléguider.
Aussitôt elle regarda derrière elle, mais aucun fils rouges ou noirs ne s'apprêtaient à lui fondre dessus, sans l'avouer encore, elle les craignait, irrationelle.

« Hum. »

Le charisme débordant dans cette secrête alcôve, sa progression se fit de plus en plus hésitante, à chaque tournant ou croissement de roche, elle guétait, prédatrice.
Il devait faire bien jour au dessus d'elle pour qu'elle ne se préoccupa de sortir immédiatement, sa vengeance contre la princesse Kuru attendrait la nuit prochaine.
Elle l'a pensait au château, mais à mesure elle délirait progressivement sur un registre panaroiaque envers son bourreau désigné, imaginait un moment que la sorcière l'attendant dans les roches pour la perdre, la précipiter dans une seconde mort acerbe, qui l'éloignerait à jamais de Raphaël, et du paradis dont elle avait de toute manière baclé magistralement son entrée.
Puis, enfin le chemin s'éventra, pour finir dans une grotte magniquement gigantesque, qu'elle appréhenda soudain, elle se trouvait là exactement sous les montagnes noires, où son pas vampirique l'avait conduite malgrès elle, à l'exact opposé du château de coeur et de guimauve.
Ceci elle ne le savait pas, mais un étrange petit personnage, pas le moins du monde appeuré, l'attendait le dos tourné.
Instinctivement, son aura l'effreya, tellement qu'elle emplissait toute la pièce, pourtant le « nain » à défaut de le qualifié autrement, était si minuscule.

« Et vous là, qui êtes vous et que faites vous ici ? »

L'être costaud se retourna, ses yeux aspirait la nuit qui les encerclait, sa peau se confondait presque avec la terre qu'il devait chérir à sa manière ; musclé et apparement forgeron à l'habit qui ne fesait pas les moines, il avait tout pour lui plaire sauf sa taille, sa fausse-jambe et... non je n'ose pas vous le dire en tant que narrateur... bon, alors puisque vous insistez : la couleur de ces cheveux n'était pas bleu !

*Ce n'est pas qu'un simple demi-homme, il m'attend, il m'a conduit ici...*

Ce n'était même pas une question intérieure, mais simplement une constatation des plus tragique, il y avait une sorte de puissant magnétisme qui sortait de ces pores invisibles, l'attirant comme un champ gravitationel.
Tout le temps Alia'ane avait été le jouet du destin et d'hommes influents, comme cet Evanescent, prêtre miroiteur : maintenant qu'elle était Aria'ane, cette partie de son âme refusait la manipulation, et s'insugeat aussitôt contre le prétendu nabot.

-« Je t'ai posé une question nanesque, vas-tu saigner de me répondre ! »

Alors, l'être boiteux ouvrit la bouche.

Flèche 43 : Gravité.

Il ouvrit la bouche, et l’ombre s’engouffrera dans la moindre de ces interstices afin de produire un son caverneux du plus bel effet, qui inspirait la crainte, ou le respect.

-« Bonjour Alia’ane, je suis ravis que tu es trouvé l’endroit… Mon nom n’a pas d’importance ! »

En effet, il la voyait aussi bien qu'elle, grâce à son infra-vision, et elle allait tout de suite répliquer à l’écoute de son ancien nom.
Elle se refréna donc, et attendit muette, la fin des explications qui n’espéraient plus aucune interruptions, la puissance que dégageait le nain semblait relié à la terre, et elle en était entourée de partout, cet élément somptueux, qu’elle scrutait émue.

-« Tout ceux qui traversent mes terres, doivent passer l’épreuve du fer, avant de pourvoir repartir à leurs enfers. »

Puis attentif à sa réaction, il répondit instinctivement.

-« Tu l’avais compris sans doute, il n'existe aucun moyen de m’échapper sous cette terre ! »

Comme pour appuyer à son discours, il disparut à une vitesse folle, puis sortit de terre, à deux mètres d’elle, il paraissait encore plus petit à cette distance, sa peau frôlait l’hérésie tellement elle partageait la couleur de l’endroit.

*Ainsi donc il détient la capacité de voyager sous terre, et il attire à lui quiconque l’affaire.*

Il n’avait fait que quelques mètres, mais la gravité qu’il dégageait autre que sur son visage inexpressif, semblait encore plus puissante.

-« Qu’êtes-vous ? »

Murmura t’elle à peine, sa peur l’empêchait même de se mettre en position de défense, elle craignait de terminer là sa seconde vie, sans avoir revu la sorcière Kuru ; mais plus que cela, c’était l’ombre que dégageait le demi-homme qui l’effrayait d’autant.
Derrière lui contre la pierre, il avait révélé un miroir sans teint qu’il masquait avant, par sa prestance.

-« Tu es au Vulcanium, maintenant laisse moi t’examiner ! »

Comme si cela répondait à sa question, son corps vampirique se crispa, et interdite elle tomba à ces genoux, tellement la gravité pressait sur elle, à croire que son être mauvais ne pouvait plus se rebeller contre son maitre.
Il approcha ces deux extrémités, qui entrèrent alors en contact avec le front humide d’Aria’ane, à sa hanche elle voyait différents instruments à l’apanage des forgerons, de quoi réaliser des armes fantastiques, de ces mains d’orfèvre.

-« Ne me détruisez pas, pitié ! »

L’aura que dégageait le nain dépassait sa propre forme physique, comme si cette dernière n’était qu’un artifice, mais sur son front ridé, on pouvait lire une très grande vieillesse d’âme, presque…

*Mourante !*

Flèche 44 : Pandémonium.

Aria’ane était accaparée par la gravité qui la forçait à courber l’échine, puis soudainement, plus rien pour l’envoyer jusqu’en Chine.
Elle releva des yeux reconnaissants vers celui qu’elle avait dut très vite rejuger autrement que par sa hauteur, une larme de sang coula sur sa joue gauche.

-« Intéressant, ton âme est déjà divisée par l’ombre, je ne puis te faire traverser le miroir ! »

Le son de sa voix exprimait le doute, mais il se retira d’elle, elle n’osait pas bouger devant ce maitre… nain.

-« Va t’en ! Prend ce chemin là, et à la fin du jour tu aboucheras où tu le souhaiteras…. »

Il ajoutât devant son manque de réaction manifeste.

-« Ne crains rien, je ne te poursuivrais pas ! »

Aria’ane détala comme un vrai lapin, ou un ocs affolé, ne perdant pas trop de temps en courbette inutiles, se posant de multiples question sur la puissance de cet être qui n’avait pas de nom.

…

Après quelques seconde, deux présences se formèrent derrière le nain, l’une d’elle avait une voix claire que l’on pouvait attribuer à celle d’une femme, le second ne parlait pas encore, mais la grotte c’était éclairée drôlement à son apparition.

-« Toujours à rechercher ton inutile disciple, comme si tu craignais si fort de bientôt rejoindre l’indicible. »
-« Tu sais bien qu’il me restes peu de temps avant de me transmettre, elle n’aurait pas fait un bon hôte à mon pouvoir ; son âme est divisée certes, mais un fragment reste incompréhensiblement absent, surement lors de sa transformation. »

Après un temps il ajouta.

-« Par contre Harzaeldrel à exactement le profil que je recherche, s’il n’a pas tout fait exploser d’ici là, il reviendra pour moi ! »
-« Arrêtes de parler ainsi, tu ne vas pas mourir ! »
-« Depuis quand vois tu l’avenir, Ecathe ! »

La voix féminine réprima un juron lorsque la torche vivante prit la parole, comme dans un feulement.

-« Toi le cabot, on ne t’a pas sonné ! »
-« Ne vous disputez donc pas pour me faire plaisir. »

Ils se calmèrent aussitôt tout deux, le respect de l’âge peut être.

-« A propos d’avenir donc, j’ai réussit à exacerber le pouvoir des devins de Franconie afin de les orienter vers une autre piste : Velvorn. »

Puis, un rire colora la phrase chantante suivante.

-« Enfin, ceux qui ont survécue à mon pouvoir ! »

A côté d’elle, on grogna, elle l’ignora.

-« Pourquoi gardes-tu encore cette forme là ! »

Elle ne comprit pas avant qu’elle ne réentende sa voix.

-« Tu sais bien que dans l’autre, je ne me contrôle pas ! »
-« Il serait bien de te trouver une forme pareillement dans ce cas, Efrit ! »
-« Je brûle de te la montrer ! »
-« Encore des promesses. »
-« J’ai peur de te marquer les fesses. »
-« Peut-on se recentrer sur la prophétie ! »

Un silence gêné s’installa avant qu’il ne reprenne.

-« Espérons qu’Il aura fait sa part de travail. »
-« Je ne l’aime pas. »
-« On n’a jamais demandé à un chiot d’aimer un serpent ! »
-« Suffit ! »

Décidément, la gentille haine mutuelle entre celle qu’on nommait Ecathe et du « chiot » brûlaient plus que la patience du vieux nain.

-« Il l’endort, elle ne se rend pas compte combien Il l’a manipule ; Il a même réussit avec le temps à faire endormir son dragon minuscule. »
-« Très bien, encore un peu de temps avant de révéler celle du crépuscule. »
-« Elle l’ignore encore, mais les trois qu’elle possède de Sa bouche ne sont que des couplets. »
-« La prophétie de l’ombre, et blablabla. »

Le nain ne put s’empêcher de sourire devant l’enthousiasme du jeune loup, se qui le rida d’avantage.

-« Mais, à propos, je la sens encore, n’est t’elle donc pas loin ! »

Les bruits de reniflement sonore s’étendirent à toute la grotte, et Aria’ane prit peur, elle qui écoutait en douce derrière les portes de roches, elle prit la poudre d'escampette , et s’enfonçât vers son destin.

-« Elle à tout entendue, veux tu que je la force à se mordre ! »
-« Ton pouvoir est vraiment sadique, laisses moi la traquer avec mon odorat ! »
-« Mais quel pif ce chien ! »
-« Ecathe, Efrit, c’est inutile de vous disputer, sa vie est déjà comptée…. »

Deux sourires s’embrassèrent, et dans le noir l’antichambre du Pandémonium progressivement se vida.

Flèche 45 -->