Reflets d'Outre-Lunes
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 Keredrin Tel'Virwin

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Keredrin
Machiavelique Dompteur d'Horreur
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Keredrin


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MessageSujet: Keredrin Tel'Virwin   Keredrin Tel'Virwin Icon_minitimeMar 13 Nov 2007 - 21:49

Nom : Keredrin Tel'Virwin.
Age : Pour des raisons particulières (voir explications dans le background), on peut définir deux âges à Keredrin : d'une part, 6000 ans, le nombre d'années approximatives depuis lequel il existe, et 35 ans, l'âge de son corps (là encore, c'est de l'environ, puisque même lui n'a aucune idée du nombre d'années précises que son enveloppe corporelle aurait derrière lui.)
Race : Heu... disons humain, pour simplifier.
Sexe : Masculin, pour une fois qu'il n'y a pas de doute Wink
Religion : Aucune, à vrai dire, ce serait plutôt paradoxal pour notre personnage, vu son passif divin, de croire en une entité supérieure...

Caractère : Keredrin est, tout d'abord, volontiers provocateur envers ces "misérables mortels", ces "fourmis pensantes", ces "grains de sables gonflés de leur importance". Il ne perd pas une occasion de souligner le ridicule de leurs moeurs, se moque souvent des paradoxes de l'âme humaine, et est par-dessus tout un maître pour annoncer une vérité pas forcément bonne à entendre sur le ton de la conversation. Mais quand il s'agit de prendre un air condescendant et un sourire de circonstance en expliquant d'un ton compassé, et au fond, légèrement désolé, un fait qui est pour l'occasion montré comme une réalité incontournable, il faut avouer qu'il n'est pas en reste non plus. Et en plus de ça, ses paroles sont pratiquement constamment pleines de sous-entendus et de railleries subtiles, de pointes acides voir acerbes. Il est aussi fortement charmeur et charismatique, son côté désabusé y étant probablement pour quelque chose. Toutefois, il n'est pas vraiment en phrase avec le monde terrestre, ses remarques incessantes risquent d'agacer. De plus, il est assez autoritaire et a du mal à envisager qu'on ne lui obéisse pas (6000 ans de carrière dans le patronat, ça fait légèrement mal d'être rétrogradé). Limite mégalomane, en fait. Hormis ces "quelques défauts, il est tout à fait charmant... enfin, presque. Mais en dehors de ses travers, il peut se montrer remarquable et fin stratège, sérieux et juste quand les circonstances l'exigent...
Peurs : Peur du ridicule, sans nul doute... Surtout devant des "miettes à peine conscientes". Peur aussi de se révéler humain et de montrer ses failles (ce qui rejoint la première affirmation dans sa perspective).

Physique : Keredrin est plutôt "bogoss" (é laché vo coms ! (ok, je sors)). Son corps est pourtant assez normal quand à ses mensurations (comprendre par là qu'il n'est ni géant, ni maigre, et qu'il ne possède pas de biceps à faire pâlir un elfe après une comparaison avec son tour de taille). Son allure générale est plutôt élancée, et il est musclé tout en finesse (du genre pas une once de graisse). Sa peau est plutôt mate, pas vraiment brune, mais pas non plus totalement claire. Ça accentue son air de latino ténébreux. Pour faire vraiment encore plus cliché, il a une petit barbichette. Oui, je vous jure, c'en est presque consternant d'originalité. Et si je vous dis qu'il a des cheveux noirs ? Vous allez crier au honteux stéréotype, n'est-ce pas ? Et d'un côté, je l'aurais un peu mérité. Sa voix est plutôt grave. Ses mimiques constituent une caractéristique à part entière chez lui : entre sa capacité extraordinaire à lever à seul sourcil et ses sourires qui vont de : condescendance désolée à raillerie marquée, en passant par le faux étonnement si classique désormais.
Taille : 1 mètre et 79 centimètres.
Poids : Environ 70 kilos.

Particularités : Keredrin possède un immense phénix tatoué sur le dos, la tête arrivant à la base du coup et sa queue, au dessus du bassin. Bien qu'il ne sache pas exactement ce qu'il fait là, il n'empêche qu'il pourra mettre la peau de son dos à bon prix s'il décide un jour de s'écorcher vif.

Statut, métier, pouvoirs, compétences : Keredrin possède un style de combat très particulier et très étrange qui le faisait appartenir à une caste spéciale de son temps (j'écrirais un petit pavé là-dessus). Toutefois, ces techniques, toutes spectaculaires et efficaces qu'elles soient, ne sont pas magiques au sens propre du terme. Sa seule particularité "particulière" est sa résistance à la mort (oui, dit comme ça, ça paraît ridicule) : il arrive à se remettre de blessures graves qui auraient probablement tué un humain banal. Mais attention, malgré cela, il est tout de même vulnérable aux blessures : un carreau d'arbalète dans la gorge ou une épée bâtarde dans le coeur raccourciront sa durée de vie à quelques demi minutes, à l'instar de n'importe quel mortel.
Il est très cultivé et parle à ce titre une bonne trentaine de langues et idiomes variés (en 6000 d'existence, tout est rapidement relativisé), dont le Sélénarien des étoiles, une langue déjà étudiée en temps que langue morte quand il était jeune, ce qui ne remonte pas précisément à hier. Bon, ça ne sert pas à grand chose, mais ça fait toujours effet sur un CV. Il est aussi incollable sur les soixante derniers siècles d'histoire, en particulier les évènements dramatiques qui ont bouleversé le monde. Il en a même influencé une partie, donc, fatalement... Mais hormis cela, il peut aussi étonner n'importe qui en ressortant un obscur savoir concernant la période de floraison du sanguin des neiges ou à propos des résonances étonnantes constatées quand on met en contact un Diamant Brûlefoudre avec un Saphir Vortex-du-Néant (deux pierres précieuses par ailleurs peu connues...)

Histoire : Keredrin fait (ou plutôt faisait) partie de l’ordre des dieux inférieurs. En effet, la hiérarchie des dieux est plutôt cloisonnée. On trouve les dieux majeurs, qui possèdent des attributs bien précis et qui gouvernent un domaine large, comme le feu, l’obscurité, la guerre, la lune, la magie et caetera. Ils sont relativement peu nombreux. En dessous, il y a les dieux mineurs ou intermédiaires, qui possèdent un domaine plus restreint. Souvent, ils sont sous l’autorité d’un dieu majeur, ou ils essayent de se faire le part du gâteau. Leur influence est donc plus restreinte : il y a des dieux mineurs de la trahison, de l’équitation, des félins, de la stratégie et des échecs, des gladiateurs... La catégorie qui possède la moins de pouvoir mais qui est aussi plus éloignée de celle des autres, est celle des dieux inférieurs. Eux n’ont pas de domaine d’influence : un dieu qui prône une philosophie guerrière ou même nihiliste peut créer du jour au lendemain un culte pacifique. Ce sont aussi les plus proches des humains niveau caractère. Car leur art est la gestion des êtres, et pas d’éléments ou de symboles.

Les dieux majeurs et mineurs eux, gagnent leur énergie des prières qui sont énoncées dans leur temple, alors que les dieux inférieurs, ont un petit « cheptel » qu’ils surveillent jalousement. La plupart connaissent même tous leurs humains d’une façon plus ou moins profonde, mais ils les connaissent en tout cas. D’ailleurs, souvent, ils ne sont pas vénérés en tant que dieux, mais ils préfèrent créer une sorte d’organisation. Il peut très bien exister un dieu des athées, qui aura décidé de lancer une pensée comme quoi les dieux n’existaient pas, ce qui est certes assez paradoxal, mais qui permet au moins d’engranger de la croyance. Les dieux, en effet, se nourrissent de la croyance des humains. C’est pourquoi ils leurs sont indispensables. Chaque prière qu’un humain fait, chaque acte qu’il fait pour son dieu le renforce.

Ce qui crée une sorte de tourbillon : les plus forts se renforcent car ils ont plus de puissance pour agrandir encore leur culte. Toutefois, le jeu divin est passionnant : l’alliance des plus faibles, des trahisons, des frappes sournoises, peuvent facilement mettre à bas un ennemi. Les dieux qui perdent tous leurs fidèles meurent lentement, leur énergie s’épuisant lentement. Les dieux inférieurs sont bien moins connus que les autres catégories de dieu, pourtant, ce sont ceux qui sont les plus impliqués dans la vie de l'humanité en elle-même. Ils tissent les évènements et tentent désespérément de survivre sans s'affaiblir. Leur but principal est de consolider leur croyance pour pouvoir prendre la place d'un dieu mineur affaibli. En effet, une fois hissés à ce niveau, leur "vie" devient beaucoup plus stables : plus de risque de voir ses humains balayés par un destin malheureux...

Keredrin, lui a été déifié il y a un peu plus de 6000 ans, en mourrant en défendant un temple majeur jusqu'à sa mort. Un dieu, vaguement reconnaissant, éleva son esprit. Rapidement, il se montra plutôt remarquable, servant de Hérault à un dieu inférieur très important, durant les âges noirs, menant ses armées et le servant. Quand son maître fut tué par plusieurs de ses confrères qui n'avaient pas apprécié ses incartades, il prit sa place, aspirant ce qui restait de son âme déchirée. Il observa la situation et s'aperçut que le monde tout entier courrait à sa perte, déchirée par les guerres. Reprenant ce qui restait de la civilisation de son employeur, il la sépara en deux parties, protégeant ces quelques humains dans deux immenses vallées aux creux d'une chaîne de montagne. Pendant ce temps, à l'extérieur, la situation s'aggravait, et finalement, l'humanité manqua de s'éteindre, ravagée par les conflits et les épidémies... Je ne vous ferais pas l'outrage de raconter quelques millénaires d'histoire (mais un jour, il est possible que je les poste quand même...). Ce qui est important, c'est qu'un jour, notre dieu, pour un crime dont il ne se souvient pas, fut jugé puis condamné au pire des châtiments : être rétrogradé au titre de simple mortel... Et c'est à ce moment que nous retrouvons notre ami Keredrin...

Des annexes quant à son passé mortel et à son "cursus" divin suivront...


Dernière édition par Keredrin le Lun 21 Avr 2008 - 20:04, édité 2 fois
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Feyzin
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MessageSujet: Re: Keredrin Tel'Virwin   Keredrin Tel'Virwin Icon_minitimeMar 13 Nov 2007 - 22:35

Cela peut-il laisser un doute ? Surprised Ta fiche est validée, c'est une évidence ! Very Happy
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Gabrielle
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MessageSujet: Re: Keredrin Tel'Virwin   Keredrin Tel'Virwin Icon_minitimeMer 16 Avr 2008 - 20:35

[HRP : je vous post ici la suite de l'histoire de Keredrin le saucisonné Keredrin Tel'Virwin 162514 ]


E PRIMORDIA

"Les Baronnies d'Atteronn forment l'état au système de gouvernement le plus atypique de notre continent, et peut-être même de notre monde tout entier. Elles sont basées sur la semi-indépendence de différents seigneurs plus ou moins importants qui portent le titre de barons, et qui administrent selon leur guise leur territoire, ne s'unissant que deux fois par an, aux équinoxes, pour un grand conseil au cours du quel ils décident de quelle politique globale va être appliquée. En général, ces débats ne sont que peu constructifs, chaque participant ayant des opinions plutôt tranchées qui ne laissent que peu de place à la négociation. Mais vu la tradition fortement guerrière des Baronnies, il va sans dire que si ces états désunis décidaient de se coaliser en une armée, beaucoup de dirigeants auraient brusquement quelques difficultés à trouver le repos..."



Traité de Tarag : Tome II, Politique appliquée



Le fil d'acier glissait inlassablement contre la corde, entaillant le lien solide lentement mais sûrement, avec la même détermination aveugle qu'une horloge, qui depuis plusieurs vingtaines d'années, s'obstine à continuer son long mouvement de balancier alors que tout un chacun ne porte même plus ne serait-ce qu'un regard fugitif sur elle, trop habitué à voir le gros pendule tracer le même trajet de jour en jour, de semaine en semaine, sans dévier de sa trajectoire inéluctable. Seul signe de sa présence effacée de tous les esprits pressés, son martèlement rythmé sur qui les pieds s'indexaient, éternels esclaves du bruit ambiant. Mais le poignard, lui, contrairement à la vieille comtoise qui s'affairait sans but ni raison, possédait un objectif final. Trancher les unes après les autres, les fibres qui ne protestaient pas vraiment contre l'intrusion de l'acier qui les déchiraient. Peut-être aimaient-elles ça, après tout ?

Finalement, quelques fils demeurèrent, retenant à eux seuls quelque chose de beaucoup trop lourd pour eux. Bien sûr, cette force étonnante n'aurait su durer, et dans la minute suivant, il aurait été surprenant de les voir continuer à s'escrimer à maintenir le corps en l'air. Bien entendu, il ne s'agissait que de filaments, qui n'avaient pas vraiment une grande intelligence, et le tranchant affûté d'une dague mit fin à leur absence de réflexion, laissant tomber soixante-dix kilos au sol, dans un bruit sourd et étouffé. Le gibet, probablement surpris par cette modification de sa charge, à moins qu'il ne s'agisse, plus prosaïquement, que d'un problème d'équilibre, vacilla brutalement. Le jeune homme qui venait de trancher la corde et au passage, de gagner une ampoule sur sa paume, se rétablit sur la terre dur avec souplesse, avant de se diriger vers le cadavre pâle qui était étendu au sol.

Une larme solitaire coula sur sa joue, traçant un sillon brillant sous les rayons du soleil resplendissant. Keredrin, car tel était son nom, était en colère contre le temps, qui n'avait pas la décence de s'accorder à son deuil et à sa tristesse. Pas de pluie drue, pas de nuages menaçants, par d'orages noirs : non, juste une petite brise et une douceur fort appréciable, et l'astre du jour qui brillait presque insolemment, se jouant de la tristesse de notre héros. Il se ressaisit vite, toutefois, et, après avoir essuyé la goutte d'eau salée prisonnière du haut de son menton, il prit l'homme étendu au sol sur ses épaules et s'enfonça dans la petit forêt. Le poids était presque aussi lourd que lui, et il semblait presque illogique qu'il réussisse à le supporter aussi longtemps qu'il le supporta. Mais il faut croire que le chagrin peut faire oublier les considérations purement matérielles... Cette marche ne dura toutefois qu'une petite dizaine de minutes, le temps pour le jeune homme de conduire son aîné près d'une petite fosse qu'il avait creusée lui-même : comme pour attester de son travail tout récent, une pelle était encore plantée dans un monticule de terre humide.

Puis Keredrin déposa le corps dans le trou. Il déglutit, le visage inexpressif à l'exception de ses yeux, fenêtres de l'âme, qui brillaient presque de désespoir. Puis, raide comme le cadavre qu'il venait de déposer, il se mit à jeter des pelletées de terre pour recouvrir au plus vite cette tombe, rapide puis frénétique, comme s'il pouvait effacer son affliction et ses souvenirs de cette façon, en évacuant la fatigue morale par la fatigue physique. Quand il en eut fini, il tomba à genou sur la terre meuble qui avait été fouillée par ses coups de pelles et regretta de n'avoir pu saisir plus encore l'image du visage de son maître, mais avant tout, de son ami... Il s'inquiéta à l'idée de voir les traits fins, les cheveux châtains clairs, le nez aquilin mais plus encore, le sourire porteur d'espoir de Sertalion... Et immédiatement, les larmes qu'il avait retenu les derniers jours, son chagrin infini, tout, absolument tout se libéra, comme un barrage ayant retenu pendant trop longtemps un flot impétueux ne demandant qu' à être affranchi de ses limites.

Le jeune homme n'avait aucune idée du temps qu'il passa à pleurer, étendu sur la terre mouillée. Ce qui était sûr, c'est qu'il se sentit beaucoup mieux ceci fait. Pour chaque larme qui avait coulé sur ses joues, un souvenir taché par son deuil était redevenu étincelant, lavé par l'eau salée qui avait dévalé la pente sèche de son visage. Il se releva, purifié de sa tristesse, et marcha lentement à travers le bois paisible, pour retrouver Ombrelune, son étalon, qu'il avait laissé dans un coin tranquille à côté du petit fleuve qui zigzaguait dans toutes les baronnies d'Atteron avant de se jeter dans le Golfe Rouge.

La mémoire de Keredrin continuait à faire des siennes, lui montrant des souvenirs qu'il aurait préféré oublier à propos de son maître, mais il se sentait tellement las qu'il s'abandonna à la rêverie. Les claquements de leurs lames, les sifflements de l'air déchiré par les tranchants aiguisés des épées, les tourbillons élégants, les parades fulgurantes et les bottes presque surhumaines de vitesse et d'une exécution impressionnante. S'il n'avait plus qu'un regret, c'était bien pour le style Phénix... Son maître en était le dernier porteur. Les combattants Phénix exploitaient une rapidité et une inventivité surprenante qui les rendaient maîtres du duel mais tout aussi capables de s'opposer à plusieurs adversaires en même temps, changeant de tactique à une vitesse ahurissante. Le jeune homme était un très bon épéiste. Mais jamais il n'avait pu atteindre le Chant.

Le Chant était le surnom de l'état dans lequel s'immergeaient les meilleurs pratiquants de cette forme de combat à présent disparue quand ils réussissaient à coordonner parfaitement leur esprit, leur âme et leur corps. A ce moment là, seul un autre combattant possédant le même avantage ou ayant un exceptionnel degré de maîtrise de son arme pouvait les arrêter. Mais même si Sertalion pouvait presque entendre le chant à sa guise, son élève s'était révélé, malgré ses prouesses martiales, incapable de réussir une seule fois à entre en transe. Il n'avait pas perdu espoir de réussir un jour, jusqu'à maintenant. Sans un guide, comment pourrait-il réussir un jour à perfectionner son art ?

Perdu dans ses pensées, l'apprenti guerrier ne s'était même pas aperçu de son arrivée près de sa jument, Ombrelune, et de l'Altem aux eaux transparentes. Il regarda vaguement son propre visage, reflété dans la clarté du flot. Sa peau était légèrement hâlée par des heures de déambulation en forêt, de courses dans la nature avec Ombrelune ou d'entraînements improvisés au détour d'une colline. Son visage était bien dessiné bien qu'un peu sec, sans oublier que les nombreuses larmes qu'il avait versé durcissaient encore son expression. Ses yeux étaient des puits de ténèbres impressionnants et captivants, dans lesquels le regard se perdaient. De plus, ses iris étaient plus grands que la normal, ce qui accentuait l'impression de se perdre dans ces ténèbres troublantes... Ses cheveux étaient assortis à ses yeux, donnant une impression constante de noirceur, accentuée par les habits de deuil qu'il portait ce jour.

Il s'arracha sans peine à cette contemplation et d'un geste habile, se hissa sur son cheval. Il était noble et farouche, majestueux et sauvage. Sa robe était elle aussi entièrement noire, ce qui l'assortissait étrangement avec son maître. D'une petite tape sur le dos, Keredrin fit partir son cheval au galop à travers les arbres, savourant le vent sur son visage et la vitesse enivrante. Comme pour contraster avec sa tristesse de tout à l’heure, il éclata de rire à ne plus pouvoir s'en arrêter. Ses émotions étaient tellement contrastées qu'elles s'emmêlaient en un mélange explosif, si bien qu'il se trouva à rire et à pleurer en même temps. Mais malheureusement, une vision lui coupa brusquement tout envie de rire. Son étalon, d'ailleurs, s'arrêta nettement, sentant ses mains se crisper sur sa croupe. Son oncle et son cousin se tenaient devant lui, sur leurs grands destriers bruns. Le jeune homme leur jeta un regard hostile, mais eux n'affichaient qu'un air goguenard. Le frère de son père, qui possédait quelques kilos en trop et était fort mal rasé, intervint de son ton bourru et railleur :

« Et bien, Keredrin... toujours à pleurer cette chiffe molle de Sertalion ?
-Il n'était pas une chiffe molle et valait autant que dix comme vous, mon oncle...
-Je ne l'ai pas vu beaucoup se défendre, ce sale traître, quand mes gardes l'ont pris... Et ce fameux héros ne s'est pas non plus beaucoup débattu lors de sa pendaison.
-A vrai dire, si je devais côtoyer un idiot pareil toute la journée, j'accueillerais aussi la mort comme une délivrance, renchérit son fils Tegon, heureux de piquer un peu plus Keredrin, qu'il détestait depuis toujours. »

Le jeune homme, malgré son envie de répliquer, savait que cela ne servait à rien. Aussi donna-t-il un petit coup de pied dans le flanc d'Ombrelune, avec une certaine raideur, et partit dans les bois, ignorant les piques acides qui lui étaient destinées, criées par les deux soudards. Il se sentait bouillir intérieurement, et essayait de s'éloigner le plus rapidement possible d'eux, de leur bêtise crasse et de leurs moeurs qu'il détestait. L'apprenti guerrier se sentait enragé, prêt à tuer quiconque se trouverait sur son chemin tant le monde entier semblait s'être ligué contre lui. Il arriva ainsi en quatrième vitesse au fortin familial, récemment reconverti en palais pour satisfaire les envies de débauche du propriétaire actuel.

L'intérieur avait été réarrangé, des tapisseries fines cachant les murs de pierre brute, des armures de gardes ayant sacrifié la solidité à quelque chose qui ressemblait plus à de l'apparat qu'à une vraie protection, la beauté spartiate de l'ancienne citadelle s'étant amollies sous les tentatives désespérées des propriétaires pour dissimuler son ancien usage, et la transformer en une copie des manoirs modernes, élégants de par leur conception spécifique, mais surtout son implacable efficacité en cas de siège, par exemple. Keredrin entra dans l'enceinte, et croisa le chef des gardes, Utharo, un vieux briscard, dur comme du roc, qui détestait lui-aussi la tournure que prenait les évènements, et était un reliquat du temps où le père du jeune homme gouvernait encore sur la Baronnie. Il considéra les cernes du guerrier en herbe.

« Alors, ça va mieux, mon garçon ? Tu es allé enterrer Sertalion ?
-Oui...
-Bien joué, mon gars. Quelqu'un comme lui ne méritait pas de pourrir au soleil comme n'importe quel pillard. Tout ça parce qu'il a essayé de sauver cette pauvre fille...
-Je trouve cela terriblement injuste... Mais surtout, pourquoi s'est-il laissé faire ainsi ? Pourquoi n'a-t-il pas fui ? Il aurait aisément pu défaire les gardes que lui avait envoyé mon oncle... Vu comme les nouveaux accoutrements imposés par cet idiot de baron, et vu son talent incroyable, quelques coups lui auraient suffi pour les mettre tous au tapis...
-Tu sais, Sertalion accordait une grande importance à la vie humaine. Les hommes que lui a envoyé Gueryos ne méritaient pas de mourir ... il a peut-être compris que son temps était révolu... Et puis, il a sauvé la femme qu'il aimait, je pense que plus rien ne lui important... Car pendant le temps que notre bien-aimé baron concentrait ses forces sur lui, encerclant toutes les issues, il a fait suivre Nethelia par quelques anciens de la garde. Évidemment, nous la repérions à dix kilomètres, mais nous avons fait preuve d'une incompétence rare... Et je pense, que c'est cela, plus que tout, qui comptait aux yeux de ton maître d'arme... Vois sa mort comme un sacrifice, qu'il aurait fait tout aussi sûrement pour toi, à mon avis.
-Eh bien, visiblement, l'amour ne sert qu'à rendre les hommes faibles et indolents... Quel piège sournois...
-Tu ne penseras pas la même chose quand tu auras trouvé, toi aussi, chaussure à ton pied...
-Oui, peut-être, admit Keredrin, la voix atone, sans grande conviction. »

Les yeux perdus dans le vague, il s'éloigna et entra dans les écuries. Il y avait une bien meilleure ambiance que dans le château : en effet, les pitoyables tentatives de déguisement du baron, ses décorations criardes, créaient une atmosphère pesante. Ici, tout était resté franc. Les hennissements des chevaux amenaient une convivialité inattendue, de même que la paille, qui conservait très bien la chaleur, tout ceci soutenu par le travail incessant des palefreniers et leur affairement. Le jeune homme, lui s'approcha de l'un d'eux, un garçon qui n'avait pas plus de quatorze ans, mais qui s'occupait déjà des chevaux avec un doigté extraordinaire. Et plus que tout, il adorait Ombrelune. Le guerrier se jeta au sol avec souplesse, le revêtement du sol amortissant aisément sa chute. L'adolescent, du nom d'Ariento, grand et fin comme une brindille, les cheveux roux, l'oeil brun et vif, flatta rapidement le museau du bel étalon et le conduit dans son box en lui murmurant à l'oreille, avant de clore la porte sans arrêter se caresser le haut de sa tête. Il se tourna finalement vers le maître du cheval qui attirait toute son attention et le complimenta une fois de plus :
« Ombrelune est vraiment un cheval extraordinaire, décidément, je ne me lasse jamais de l'observer...
-A te voir t'en occuper, Ariento, je me demande si ce cheval ne te reviendrait pas plus justement...
-Oh, non seigneur, un cheval de cette qualité se doit de posséder un maître de qualité, lui aussi. Et de toute façon, avec ma jambe, je ne serais pas un assez bon cavalier pour l'étalon le plus exceptionnel qu'il ne m'aie jamais été donné de voir... »

En effet, ironie du sort, il y a moins d'un an, Ariento avait été désarçonné par un cheval. Sa jambe s'était cassée, et malgré les soins qu'on lui avait prodigué, le diagnostique du médecin était sans appel : il boiterait toute sa vie. Toutefois, il s'agissait d'un jeune homme courageux, et on ne l'entendait jamais protester, malgré une certaine mélancolie qui demeurait sans cesse au fond de ses yeux. Malgré cela, il ne faisait aucun doute qu'il serait un des plus grands maîtres palefreniers que connaîtrait et qu'avait connu le domaine. Keredrin savait qu'il s'escrimait à ses heures perdues à monter sur des poneys, certes moins vigoureux et rapides que des destriers comme Ombrelune, mais qui avaient de l'endurance à revendre ainsi qu'une certaine robustesse, pour réussir à surpasser son handicap. Le jeune homme salua Ariento puis fit volte-face en direction des bâtiments principaux.


Dernière édition par Gabrielle le Mer 16 Avr 2008 - 20:46, édité 6 fois
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MessageSujet: Re: Keredrin Tel'Virwin   Keredrin Tel'Virwin Icon_minitimeMer 16 Avr 2008 - 20:38

Quand il en franchit l'entrée, il avait replongé dans son humeur massacrante, et on s'écartait de son chemin avec crainte. Seules quelques salutations de vieux domestiques familiers ou de jeunes, désireux de se faire remarquer, émaillaient la marche solitaire et impétueuse du noble. Il allait visiter une dernière fois la chambre de Sertalion, située presque à l'opposé de l'entrée du château, surplombant l'Hydron. Cette partie de la forteresse avait été abandonnée au fur et à mesure des années ; autrefois, aucune menace d'invasion ne pouvait être soupçonnée de ce côté, et sous le règne de son oncle, Gaflan, on se souciait plus de mondanités qui ne s'exécutaient guère en surplomb d'un fleuve en furie, dans des pièces spartiates et vieillies que les deux débauchés à la tête de la baronnie, ruinés par leurs excès, n'avaient eu ni l'argent ni l'envie de rénover. Son maître s'était établi là pour préserver sa tranquilité...

Keredrin se glissa doucement dans la chambre, à pas de loup, comme s'il pouvait encore y déranger quelqu'un. Il balaya la pièce d'un regard circulaire ; tout y avait été pillé. Les étagères, autrefois pleines de livres et de souvenirs de voyage, avaient été vidées. Bien qu'il s'y soit attendu, le jeune homme sentit comme une piqûre au coeur. Mais il n'était pas venu pour ça.

En effet, il s'approcha d'un coin de la pièce. Son pied s'arrêta sur une planche du parquet qui s'enfonçait sous son poids. Se baissant, il souleva le morceau de bois bancal puis intercala son genou pour empêcher le morceau de chêne de claquer comme un fouet sur ses doigts en plein délit d'exploration. Sous la planche se trouvait en effet une cache, où Sertalion avait entreposé quelques objets. Une bourse bien rebondie était laissée en évidence. Une légère pointe de culpabilité au coeur, il l'empocha. Mais surtout, un trésor inestimable pour le jeune guerrier était exposé : les fameuses lames de son maître. La première, destinée à être portée en main droite, était plus lourde et plus massive, destinée à blesser ; la seconde était plus effilée, la lame plus mince et légèrement moins grande ; une arme aussi bien destinée à des parades rapides qu'à des attaques surprises.

Il ne faisait aucun doute que les deux épées avaient été laissées à dessein par l'épéiste décédé qui avait voulu faire un dernier cadeau à son élève. Et pour finir, un petit rouleau de parchemin, était placé tout au fond de l'espace explorable par une simple main. Il s'agissait d'une esquisse peinte à l'aquarelle qui représentait une femme, très belle ; et sans jamais l'avoir vu, Keredrin la reconnut au premier regard. Sa mère. Ses cheveux étaient peints d'une couleur auburn ; sa peau avait été brossée avec une peinture pâle. Ses yeux avaient été représentés en un vert brillant, constellé de petites pointes dorées. Le jeune homme savait que Sertalion était aussi doué en calligraphie et en dessin qu'avec une lame à la main ; mais il fut très touché par cette peinture qu'avait fait son maître pour lui...

En se relevant, les présents à la main, il se sentait de nouveau très ému ; mais il passa ses lames à sa ceinture, glissa l'aquarelle dans sa veste et fourra la bourse dans sa poche sans laisser paraître les moindres expressions. Le jeune guerrier fit volte-face, pour parcourir à nouveau les coursives en direction de ses appartements. Il les avait meublés avec goût et simplicité, dans un ambiance qu'il avait conçue comme étant "zen". Sa suite était composée de seulement trois pièces : un petit salon, sa chambre et une salle d'ablutions. Toujours penseur, il rejoignit sa chambre ; et voyant le soleil décliner sur l'horizon, sa fatigue le rattrapa brusquement. A peine allongé sur son lit, le sommeil l'emporta...

Un cri strident résonna dans le couloir. Keredrin bondit, entre ses draps, le visage mouillé de sueur à cause de rêves agités. Il tendait l'oreille, et entendit de nouvelles protestations, d'une voix féminine "Lâchez-moi, lâchez-moi !". Un rire gras éclata, celui de son cousin. Le sang du jeune homme ne fit qu'un tour ; toujours tout habillé, il saisit ses lames et se mit à marcher dans les couloirs d'un pas dur. Une rage étrange l'enivrait alors qu'il se guidait en entendant des gémissements de plus en plus proches. En prenant un tournant, l'épéiste vit alors la scène ; un soldat et son cousin tenaient fermement une jeune fille d'une petite vingtaine d'années. Elle se débattait tant bien que mal, et Tegon la gifla sèchement tout en la menaçant. Keredrin sentit sa haine l'envahir. La colère qui le brûlait de l'intérieur se cristallisa, et son sang sembla se geler dans ses veines, charriant une noire et implacable envie de mort. L'harmonie se fit alors ; le monde venait de changer. Le Chant l'avait envahi. Il était pierre, il était lame, il était âme, il était coeur, rien ne lui échappait ; cette hégémonie parfaite n'avait qu'un seul but, la vengeance, une vengeance cruelle et instantanée, en souvenir de Sertalion, mort pour défendre lui aussi une jeune femme comme celle-ci...

Le jeune épéiste, transcendé par le Chant, qui coulait en lui et le transformait en un tueur parfait, eut l'impression que le temps suspendait son cours pour un instant, un instant seulement. Ceci lui suffirait. Ses jambes se fléchirent, puis se détendirent avec force ; il arriva devant les deux soudards. L'un d'eux, il ne savait lequel c'était tant ces deux humains lui semblaient être des mouches sans individualité, projeta sa main vers son fourreau. Geste futile. En un mouvement parfait, droit, impitoyable, les deux épées de Keredrin tranchèrent l'air. La petite lame auxiliaire de celle de gauche fusa droit vers le guerrier, tandis que l'estoc de sa soeur traversait l'espace en direction de la gorge dénudée de Tegon.

La seconde suivant, deux vies s'étaient éteintes avant même que leur enveloppe charnelle ne touche le sol, tandis que le tueur impitoyable avait déjà glissé ses instruments de mort à la ceinture. Cet instant de perfection absolu, où l'art de l'épée avait été sublimé par une efficacité inhumaine, s'était éteint. Mais le Chant de mort dansait toujours dans l'esprit du jeune homme qui s'élança à toute vitesse dans le couloir, tandis que la jeune femme faisait de même, jetant un dernier regard à son sauveur. Il devait fuir. Mais pas n'importe où. L'instinct supérieur qui le dominait à présent avait pris la décision pour lui, assemblant des bribes de souvenirs et des faits dérisoires pour conduire l'épéiste ballotté par la puissance froide et exaltante qui coulait dans ses veines.

La chambre vers laquelle il courait sans s'arrêter, en oubliant tout ce qui se passait autour de lui, était normalement déserte ; cela lui permettrait de s'enfuir sans être repéré. Mais surtout, l'une de ses fenêtres donnait sur une partie des jardins toute proche de l'écurie. Et une plante grimpante coriace s'était établi sur cette façade, laissant tout loisir au fuyard de s'y accrocher pour continuer sa descente. Quand il se retrouva face à la porte ouvragée, il ne marqua pas une seule pose ; en un mouvement habile, son pied repoussa le panneau de bois. Keredrin s'aperçut soudainement que deux personnes se trouvaient dans la chambre ; mais il ne s'y arrêta pas, ne cherchant pas à voir leur visage ni à discerner leurs intentions ; seule la vitesse comptait.

Sans se départir de son élan, le jeune homme s'élança en direction de la fenêtre. Toujours d'une façon aussi fluide, il saisit un fauteuil et, sans marquer d'arrêt, le lança avec force sur le verre fragile. Sans prendre le temps même de regarder le résultat, le bretteur s'était lancé en arrière, en une courbe parfaite, tandis que des éclats volaient encore autour de lui en tout sens, au mépris des morceaux cristallins encore tranchants qui bordaient l'encadrement. Il s'éleva dans le vide,

En un mouvement parfait, il se raccrocha au lierre, avant de se rendre compte qu'il n'était pas aussi long qu'il l'avait escompté ; se lâcher d'ici lui briserait sans doute une jambe. Mais il ne lui fallut pas longtemps pour trouver une solution de rechange, alors même que l'arc de cercle que décrivait son corps n'était pas terminé. Quand ses pieds touchèrent le mur, il lâcha les lianes et s'élança, poussant avec force sur ses jambes pour garder assez de puissance, en direction de sa cible ; un arbre. Il lui suffirait de s'accrocher à une branche pour perdre de sa vitesse de chute, qui le conduisait pour l'instant droit à une fracture s'il touchait le sol.

Il se rendit compte en vol, lors d'un de ses nouveaux instants d'éternité que lui avait longuement décrit son maître quand il le questionnait sur le chant, qu'il avait surestimé sa force ; la seule branche à laquelle il pouvait se raccrocher sur sa trajectoire était sans doute trop frêle pour supporter son poids. Mais il devait toutefois essayer. Ses mains agrippèrent avec raideur le bois dur, et alors qu'il entamait le mouvement destiné à ralentir sa vitesse avant que l'extension ne cède sous le fardeau qu'elle supportait. Là encore, il avait fait une erreur ; la surface dure de l'écorce n'était pas assez lisse pour rendre efficace la rotation qu'il envisageait ; ceci ne fit que précipiter sa chute.

Le bout de bois brisé dans la main, Keredrin frappa le sol avec dureté ; il sentit instantanément qu'un signal de douleur émergeait de sa cheville. Elle n'était pas cassée, ni même foulée ; mais il devrait la ménager pour ne pas que l'articulation malmenée ne manifeste sa protestation en le faisant boiter pour quelques semaines. Mais maintenant, son impressionnante acrobatie était terminée, et il pouvait au moins se concentrer sur la suite de son plan, qui serait sans doute quelque peu compliquée par les cris qui émergeaient de diverses fenêtres. D'une part, un homme, que le jeune épéiste identifiait comme le majordome à sa voix, criait au meurtre ; d'autre part, il entendait de vives exclamations venant de la pièce qui avait été estropiée d'une fenêtre, une voix de jeune femme qui signalait sa position.

Malgré l'inhumaine rapidité et efficacité avec laquelle il avait réalisé sa sortie ; deux soldats se dirigeaient déjà vers lui. Vu l'état lamentable de l'organisation de garde sous le règne de Gaflan, ceci était déjà un exploit que deux veilleurs se soient retrouvés en même temps dans un même secteur du jardin ; à moins qu'il ne s'agisse bien sûr de la garde rapprochée de l'écurie, seule partie de la garnison qui était toujours mobilisée à cause de la rareté des chevaux et des voleurs qui guettaient toujours dans les baronnies. Dans ce cas, il aurait deux soldats de moins à passer pour accéder à Ombrelune, ce qui n'était pas un mal.

Les deux hommes frappèrent de leurs épées. Leurs gestes, légèrement décalés de sorte à gêner la parade ou le blocage auraient peut-être gênés, voir blessés un épéiste normal. Mais ils n'avaient aucune chance, face à Keredrin, touché par la grâce exceptionnelle du Chant ; leurs attaques, pourtant rapides, semblaient aussi lentes que si l'air avait soudainement pris la consistance de l'eau. Le bretteur Phénix se glissa derrière eux avec agilité, tandis que leurs morceaux d'aciers tranchants fendaient de l'air. Stupéfait par cette rapidité d'exécution extraordinaire, l'un d'eux tarda à faire volte-face : il était mort avant même d'avoir pu initier un mouvement de hanche.

Son compagnon, lui, donna une large attaque circulaire, sans prendre le temps de l'ajuster. Son adversaire fléchit ses genoux presque nonchalamment, avant d'éventrer sans difficulté le soldat. Les nouvelles armures « décoratives » de Gaflan avaient fait preuve de leur faiblesse ; à peine valaient-elles un plastron puisque seul le torse était protégé. Keredrin, sans plus attendre, fila vers l'écurie.

Il ne restait plus qu'un seul garde : il s'agissait d'Utharo qui persistait à monter la garde malgré son âge et ses rhumatismes. Son épée à la main, il scrutait la nuit, prêt à en découdre avec l'assassin qui avait semble-t-il frappé cette nuit. Les deux jeunes recrues avaient voulu partir plus en avant ; lui avait décidé de rester là, espérant que personne d'autre que Tegon, que personne ne regrettait n'aurait à mourir cette nuit. Alors que le vétéran se faisait cette réflexion tout en observant les divers mouvements de gardes dans la nuit, il ne vit pas l'ombre qui se glissait vers lui. Le jeune bretteur, qui n'avait pas à coeur de tuer l'homme respectable, frappa avec dureté sur la tempe du vieil homme, qui chut au sol, assommé.

Le jeune épéiste sentait la fatigue le gagner, et l'harmonie que lui avait apporté le Chant, disparaître peu à peu. Même s'il espérait ne plus avoir à être confronté à une situation qui nécessiterait l'utilisation de ces extraordinaires capacités, il ne pouvait que souhaiter que celle-ci dure jusqu'à ce qu'il soit hors de danger. Aussi Keredrin ouvrit la porte du box d'Ombrelune, et monta avec dextérité. Malgré la situation étonnante, la jument réagit rapidement et monture et cavalier s'élancèrent au coeur de la nuit sans lune, se confondant dans l'obscurité totale. Ne leur restait plus maintenant qu'à rejoindre le portail, laissé le plus souvent ouvert ; il fallait espérer qu'il en soit ainsi.

Ils arrivèrent ainsi au triple galop en vue de l'oeuvre de ferronnerie ; et même si celle-ci était ouverte, l'épéiste sut qu'il devait se hâter, car deux gardes s'apprêtaient à clore le portail. Plus vite que l'éclair, la jument et le bretteur en fuite filèrent vers l'ouverture. Les soldats qui poussaient les deux battants s'aperçurent de la proximité du fuyard et appuyèrent de toute leur force. Keredrin et Ombrelune ne pourraient jamais passer. A moins que...

L'épéiste tira de sa veste le couteau dont il s'était servi pour trancher la corde du gibet. Il était assez équilibré pour être lancé... et assez affûté pour tuer un homme. Il lui suffisait de viser l'homme de droite, plus exposé, et plus proche de lui. Pourtant, la partie consciente de son esprit, désertée par l'ivresse du Chant, savait qu'il ne réussirait pas. La distance était trop grande. Il allait trop rapidement. Le sol n'était pas assez régulier. Sa cible était en mouvement. C'était impossible. Tout simplement. L'autre partie de son esprit, quant à elle, avait sérieusement songé à bannir définitivement le mot « impossible » de son vocabulaire.

La lame partit. Le soldat, qui se tournait pour vérifier l'avancée du cavalier, la reçut dans la base de la gorge. Tituba. De sa gorge n'émergeaient que des gargouillements. Et Keredrin fusa. Sa main, alerte, saisit la poignée de l'arme, la dégageant de la chair, libérant un flot de sang qui souilla ses mains, alors qu'Ombrelune se faufilait dans l'ouverture. Il avait réussi. Il était passé. Il filait à présent à travers la campagne du domaine, sans vraiment savoir où il allait. Il voulait seulement s'éloigner d'ici. Et le Chant le déserta...

La fatigue s'abattit sur lui comme une chape de plomb. Son esprit était embrouillé, et sa vue semblait se troubler. Il lui sembla que son estomac protestait. Il avait tué cinq personnes. Même si les deux premiers morts le méritaient sans nul doute, son coeur se serrait à la pensée des trois autres. Il avaient peut-être une fiancée, des enfants, des parents, qui les attendaient et ne les retrouveraient jamais. Ce prix pouvait-il être toléré, pour sa seule vie ? Était-il important au point de mériter ces sacrifices ? Il souhaita alors de trouver de nouveau la froideur implacable, le calme et l'absence de sentiment qui l'habitait quand le Chant guidait ses pas...
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MessageSujet: Re: Keredrin Tel'Virwin   Keredrin Tel'Virwin Icon_minitimeDim 1 Juin 2008 - 19:57

RECOEPIERE (partie 2)


"Le royaume d'Eranis est un des plus connus, des plus stables et des plus prospères des royaumes de l'occident. Même s'il ne possède pas la grande taille de l'empire de Ferthin ou la puissance militaire des Baronnies d'Atteronn, il possède une unité que lui envient la plupart de ses voisins, même s'il se heurte aussi aux dissensions de ses différents nobles. Plus qu'ailleurs, le peuple est une partie importante de cette réussite modeste mais réelle : d'un bout à l'autre du pays, malgré des dialectes et des superstitions différentes, une identité commune demeure et permet aux rois d'avoir toujours pu mener leurs actions sans avoir à craindre sans cesse une rébellion, la naissance d'un mouvement d'insurgés ou un schisme. Aussi Eranis, a réussi à conserver sa puissance en évitant les pièges de l'ambition grâce à des générations de rois raisonnables et justes.
Traité de Tarag : Tome II, Politique appliquée


Keredrin émergea avec difficulté d'un sommeil agité. Il poussa un long bâillement tout en s'étirant à s'en rompre les bras. Machinalement, tout en se frottant les yeux, il sortit de son lit. Il avait passé une nuit médiocre de plus, dans un lit peu confortable du Griffon qui Louche. Cette petite auberge, située tout près du port, n'avait presque aucun avantage : ses chambres étaient exiguës au possibles, ses matelas durs comme du roc. En outre, il valait mieux ne pas s'interroger sur la provenance de la viande sèche qui était servie, sur les endroits ou avaient séjourné le pain rassis qui était servi, sur le nombre d'années depuis lesquelles les verres n'avaient pas été lavés, et finalement sur la proportion d'eau qu'on trouvait dans l'alcool insipide qu'on leur servait.

En réalité, le Griffon qui Louche offrait un seul grand avantage : ses prix ridicules, accessibles aux plus modestes. Le Sanglier Rôti, une auberge concurrente, située non loin de là, offrait pourtant lui aussi des tarifs raisonnables pour une qualité de vie bien supérieure ; mais le lieu de vie actuel de l'épéiste lui permettait de se loger et de se permettre de temps en temps de manger un repas de bien meilleure qualité dans des établissements plus propres sur eux. Le propriétaire de la taverne pouvait aussi se vanter de réussir à conserver une certaine « respectabilité » à son établissement, qui, bien loin de tavernes malfamées comme le Tripot du Rat, repère de tous les détrousseurs, arnaqueurs, charlatans et filles de mauvaise vie.

A Erendar, capitale du royaume d'Eranis, la vie dans la Ville Basse n'était pas facile tous les jours. De nombreuses familles peinaient ne serait-ce qu'à ce nourrir. Aussi beaucoup de gens sombraient dans l'illégalité : Keredrin, ne pouvait pas vraiment leur en vouloir tant la tentation avait été grande pour lui même. En effet, quand il était arrivé, il y avait déjà quatre mois de cela, après une éprouvante traversée en mer sur le bateau d'un marchand irascible, sans un sou en poche malgré la promesse du commerçant, qui s'était empressé de l'oublier à l'arrivée, il s'était retrouvé perdu dans la grande ville. Sa première déconvenue avait été lorsqu'il avait aidé une petite fille, soi-disant perdue, et qu'elle l'avait délestée de sa bourse.

Il avait du apprendre à s'endurcir avec rapidité. Il avait, au début, hésité à repartir sur un navire, et s'engager dans une carrière de marin ; mais il était envers et contre tout tombé profondément amoureux d'Erendar. Au début, il avait alors enchaîné des petits boulots, subsistant comme il le pouvait. Un jour, il était manoeuvrier, le lendemain, se retrouvait assistant chez un herboriste, et le troisième, scribe improvisé chez un notaire, avant de se retrouver palefrenier, puis ouvrier, virevoltant de métier en métier. Ayant eu vent de son habileté aux armes, un aubergiste, tenancier du Coin du Pommier proposa de l'engager comme videur. Ceci fut son premier travail vraiment stable, garantissant des rentrées d'argent régulières. Aussi put-il se stabiliser. Pour finir, il avait rejoint la garde de la ville, au détour d'un recrutement ; même si ceci ne changeait pas grand chose sur le plan pécuniaire, devoir jeter des ivrognes ou de pauvres bougres dans le froid ne lui plaisait guère.

Aujourd'hui se déroulait la fête du Feu, pour célébrer le solstice d'été. Toute la journée ne serait faite que de danse, de chant, de feu de joie et de célébrations diverses. La musique résonnait déjà dans la rue, une mélodie entraînante et rythmée. Les célébrations dureraient jusqu'au matin suivant, dans une ambiance parfois avinée. En se faisant cette réflexion, Keredrin songea qu'il pouvait s'estimer heureux de ne plus être videur : il aurait sans doute dû trimer toute la nuit.

A cette réflexion, il manqua de s'étrangler : il avait lui aussi un devoir à remplir ! En effet, le roi allait lui-même parader dans les rues de la ville, et le jeune épéiste avait été sélectionné, au détriment de gardes plus anciens parfois, pour avoir l'honneur de surveiller sa majesté, sans toutefois empiéter sur les plates-bandes de sa garde rapprochée, dont chaque homme valait, paraissait-il, quinze soldats normaux. Cette réputation était sans doute exagérée, mais quoiqu'il en soit, il ne valait mieux pas se mettre sur leur chemin. Quoiqu'il en soit, le jeune homme savait qu'il devait être à l'heure ; les anciens voyaient d'un oeil mauvais la progression rapide de celui qu'ils considéraient comme un parvenu, et ses coéquipiers jalousaient son ascension et son amitié avec le colonel, et on ne perdrait pas une occasion de lui faire payer sa réussite.

Toutefois, ce lien amical n'était pas un passe-droit, et le bretteur n'échapperait pas à une vigoureuse réprimande s'il devait se présenter en retard et ainsi manquer à ses devoirs. Aussi, sans tarder, Keredrin s'habilla de sa pèlerine réglementaire noire et blanche, enfila sa ceinture et y glissa son glaive. Après une brève hésitation, il mit aussi les deux épées héritées de Sertalion dans son dos et s'élança dans l'escalier, dévalant les marches quatre à quatre, avant de passer comme une flèche dans la salle de repas, ignorant les regards discrets qu'on lui lançait. En sortant de l'auberge, il vit que le soleil commençait déjà à s'élever timidement par dessus l'horizon.

Il pourrait peut-être être à l'heure, mais cela lui demanderait de passer par les ruelles peu fréquentées qu'il n'aimait guère parcourir. C'est pourtant sans hésiter qu'il les rejoignit, sa foulée si rapide et si ample qu'il eut parfois, au détour d'un pavé un peu surélevé, l'impression de s'envoler pour quelques secondes. Il filait entre des maisons branlantes, souvent en bois, les pieds trempés dans une eau stagnante à la propreté douteuse originellement, et qui était maintenant croupie, sentant parfois un gros rat d'égout enhardi se faufiler contre une de ses jambes.

C'est donc à bout de souffle, mais sans avoir fait de mauvaise rencontre, qu'il arriva devant la caserne. Il constata donc avec soulagement que ses compagnons n'étaient pas encore partis, mais en flottement devant le bâtiment. Avec promptitude, Keredrin rejoint les quelques 30 autres soldats qui attendaient là. Le colonel, Heralden l'apostropha :

-Eh bien, Tel'Virwin, je me demandais si vous arriveriez. Tâchez d'être plus ponctuel, la prochaine fois. Vous avez de la chance, toutefois, quelques minutes plus tard et nous étions partis... Je doute que vous auriez aimé être dans cette position. Mais tout ceci est oublié, après tout, vous êtes à l'heure...

Malgré cette façade autoritaire, le jeune épéiste savait d'expérience qu'il était un homme bon. Il savait rester égal à lui-même et juste en toutes les situations, tranchant les conflits entre membres de sa garde avec justesse, au point que même ceux qui étaient mis en difficulté par son jugement reconnaissaient souvent la sagesse de son verdict. On lui manifestait un respect unanime, non seulement parmi la garde, mais aussi parmi le peuple. En effet, il était connu pour appliquer la loi sans complaisance, tout en comprenant les difficultés de la vie dans les bas-fonds d'Erendar. Il passait souvent de longues soirées à discuter avec des prisonniers ; et aussi étonnant que cela puisse paraître, il n'était pas rare qu'ils rejoignent la garde pour un temps d'essai où ne réussissent à trouver un emploi plus respectable peu après.

Il était, d'une certaine façon, auréolé de mystère ; proche du roi, probablement richissime au vu de l'argent qu'il lui arrivait de prodiguer mais vivant dans une maison à l'apparence modeste, semblant pouvoir étirer le temps tant il arrivait à faire de choses en une simple journée, capable, disait-on, de mater puis d'ordonner en un bataillon irréprochable une horde de barbares Thulls, il était tout cela à la fois. A côté de cette bonté, le lieutenant Compen faisait figure d'une souillure. Blond et arrogant, il s'agissait d'un noble renié par ses parents, ayant utilisé ses relations comme tremplin. Aucune empathie ne filtrait de son être ; personne n'avait jamais, semble-t-il, observé de moindre sentiment cordial venant de lui. Fielleux devant les puissants et cruel avec les miséreux, on lui vouait une antipathie qui équivalait en force l'admiration totale et la foi quasi-religieuse dédiée à Heralden.

Pendant que la petite compagnie se mettait en branle, Keredrin s'aperçut que le colonel ne les suivait pas. Il devait avoir fort à faire ; car ce seraient plusieurs centaines de gardes qui seraient déployés dans toute la ville pour surveiller et contrôler la foule. Lors de sa formation sommaire, le jeune épéiste avait appris que son pire ennemi qu'il aurait sans doute à affronter était une foule dirigée par des instincts primaires. Les individualités se noyaient et l'homme le plus respectable d'habitude pouvait devenir une bête enragée et assoiffée de sang. En cette période de festivités, les débordements pouvaient se produire, surtout au soir, quand les feux de joie auront été consumé, et des alcools plutôt corsés, consommés.

La troupe de soldats traversa ainsi la ville en direction du palais royal. Autour d'eux, les habitations se métamorphosaient ; les maisons modestes du début du parcours étaient remplacées par des petites demeures cossues et proprettes. Puis elles cédèrent à leur tour leur place à des habitations qui affirmaient leur richesse de façon plus ostentatoire, ressemblant à des versions miniatures des manoirs de campagne. Finalement, alors que la forme massive de la forteresse, coeur d'Erendar, se profilait, les lieux de vie de la noblesse et de la bourgeoisie se faisaient plus somptueux, prenant des allures de petits châteaux, cette impression confirmée par la taille des jardins, en plein coeur d'une ville où, à quelques kilomètres de là, on pouvait toucher la maison d'en face simplement en déployant le bras depuis une fenêtre.

Pour finir, la place pavée qui entourait le château du roi avait tout d'un lieu extraordinaire. Quatre arches superbement ornées de gravures et d'inscriptions, surplombait chacune des rues qui y menaient. Un régiment de gardes y patrouillait en permanence, éloignant les fauteurs de troubles, chassant les mendiants qui espéraient récolter quelques Dorures venant d'une poche de soie appartenant à quelque noble désirant montrer sa charité à la face du monde avant d'être repoussés. A aucun autre endroit de la ville le sol n'était si régulier et si bien entretenu. Des arbres centenaires s'épanouissaient ci et là, offrant leur ombre à des bancs où des damoiseaux faisaient leur cour à quelque greluche naïve qui roucoulait en s'aérant à l'aide d'un éventail. Une immense fontaine brassait sans cesse la même eau, qui faisait le bonheur des oiseaux en tout genre qui venaient s'y abreuver.

Mais le château effaçait presque la beauté de la place. Imposant et gracile à la fois, sa pierre blanche reflétait une lumière presque aveuglante sous le soleil du solstice. Le jardin autour de lui, lui, était verdoyant ; l'herbe s'agitait doucement sous la caresse du vent, les arbres oscillaient avec noblesse : il s'agissait réellement d'un monde à part. Un temps, Keredrin se sentit mal à l'aise. Il était lui-même né dans un monde doré, fils de l'ancien baron et d'une femme mystérieuse morte en lui donnant le jour. Mais maintenant, après avoir affronté les écueils de la pauvreté et la dureté de la vie dans les quartiers pauvres, il ne se sentait pas à sa place, comme décalé dans cette paix artificielle. Ils n'eurent pas à entrer dans l'enceinte ; leurs consignes étaient d'attendre devant le mur que le chariot qui porterait le prince et le roi se présente, puis de l'escorter jusqu'au lieu de départ de la procession.

Bien que le roi et son fils mirent du temps à se présenter, un trait commun à un certain nombre de puissants qui semblaient estimer que se presser était une vilénie réservée aux démunis, il fallait reconnaître que compte tenu des soucis logistiques évidents que comportait le chargement de feux d'artifices et la déplacement à travers un jardin élégant sans abîmer les merveilles de talent créées par les jardiniers, leur heure d'arrivée était tout à fait honorable. Autour des deux puissants étaient positionnées quelques gardes immobiles, portant une armure noire, légère et fonctionnelle : les Liges. Leur réputation les dépassait ; on ne comptait plus les racontars et légendes urbaines qui courraient sur eux. On disait qu'ils étaient liés par magie à la famille royale ; qu'ils n'étaient plus tout à fait humains, qu'ils chevauchaient des dragons cachés au coeur du palais royal pour leurs opérations les plus dangereuses, etc. En dehors des boniments de bardes cherchant à récupérer quelques piécettes au détour d'une taverne, il ne faisait aucun doute qu'ils étaient tous des soldats implacables et dévoués.

Le chariot était tiré par plusieurs chevaux. Sa taille était imposante, aussi son déplacement ne serait guère aisé. Toutefois, l'itinéraire ne passait que par des rues larges, qui laisserait non seulement la place au chariot, mais aussi aux gardes qui patrouillaient le long des rues, à ceux qui tentaient de maintenir un cordon de sécurité au public déchaîné. Des arbalétriers étaient placés dans les immeubles, surveillant le moindre mouvement, prêt à abattre de sang-froid n'importe qui aurait l'outrecuidance de s'approcher trop près du roi. Pour parachever le dispositif, des soldats habillés comme de simples citadins se baladaient incognito, veillant à ce que nul ne puisse s'approcher avec une arme. Depuis que le père de sa Majesté avait été assassiné lors d'une procession semblable, chaque défilé semblait être une petite démonstration de paranoïa à lui tout seul.

Puis la procession se mit en route alors que l'astre du jour commençait sans se presser son long trajet quotidien. La chaleur serait sans nul doute étouffante, et Keredrin se demanda si le port de la lourde pèlerine était bien fondée. En attendant, il n'avait pas à contester la tradition des gardes, bien que ses applications pratiques puissent être mise en doute. D'après ce que savait le jeune garde depuis son briefing d'hier, ils allaient se réunir sur une autre place, où d'autres chariots et les divers cavaliers harnachés allaient défiler. S'y déplacer fut assez rapide, malgré les curieux qui affluaient pour voir au plus tôt leur roi parader et les divers participants du défilé. Leur nombre était toutefois relativement faible, grâce à l'efficace barrage de garde qui arrêtait le plus de "fouineurs" possibles.
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MessageSujet: Re: Keredrin Tel'Virwin   Keredrin Tel'Virwin Icon_minitimeDim 1 Juin 2008 - 19:58

Ils se positionnèrent sur la place du Carillon, de loin la plus grande d'Erendar. Le bretteur se surprit à tenter d'inventorier tous les participants. Déjà, des artistes en tout genre patrouillaient sur la place. Certains lâchaient quelques trilles de leur instrument ; d'autres vocalisaient d'un air distrait ; d'aucuns jonglaient avec quelques quilles pour vérifier leur adresse pour des numéros plus dangereux qu'ils devraient exécuter plus tard ; et d'autres encore enchaînaient roues, roulades, sauts périlleux, portés... A côtés des saltimbanques en tout genres, des soldats révisaient leur ordres de parade. Ici, les fameux dragons, cavaliers lourds connus pour combattre à l'aide de redoutable lances, se mettaient en ordre et dressaient leurs armes vers le ciel, et là, plusieurs hommes en char tentaient tant bien que mal de se positionner.

Une heure plus tard, le défilé commença. Les différents intervenants réguliers se mettaient en place, le chariot du roi environ au milieu de la procession. Quant aux divers artistes qui espéraient récolter un peu d'argent, ils se plaçaient entre deux des principales attractions et entamaient leurs divers numéros, tandis que quelques jeunes gens qui les escortaient, les ramasseurs, s'occupaient de récupérer les pièces d'or qui leur étaient destinés. Keredrin, lui, était positionné à droite du chariot royal. On ne voyait guère ses deux Altesses, mais des poignées d'Irines, les pièces de platine servant habituellement au transactions bancaires, pleuvaient par moment, causant de véritables émeutes au point de chute. Les Liges, eux, étaient impassibles, comme de parfaites statues, formant un carré parfait autour d'Ezaric XII et Axir Ezaric.

La chaleur, comme l'avait prévu l'épéiste, devenait de plus en plus lourde, au point qu'il soit tenté de retirer sa pèlerine. Toutefois, il ne pouvait pas se permettre d'inattention : ils entraient dans un des secteurs les moins protégés du parcours, à cause de diverses contraintes qui avaient transformé le positionnement en un casse-tête. La vitesse du défilé se ralentissait d'ailleurs, car ce pan de rue était plus étroit, et la foule était de plus en plus difficile à contenir, alors que des citadins s'évanouissaient à cause d'une insolation, causant un certain émoi chez les gardes qui devaient tenter de les protéger du piétinement qui les menaçait à court terme sans relâcher la bride à la masse humaine.

C'est à ce moment que tout bascula.

Une arbalète dépassa de l'encadrement d'un des immeubles. A vrai dire, il était normal que des tireurs soient positionnés ici. Mais le fait qu'elle soit pointée sur le chariot royal l'était beaucoup moins. Le carreau partit avec une force incroyable. L'engin de mort était redoutable pour l'assassinat : il s'agissait d'une de ces machines capables d'abattre un homme à 300 mètres, de percer une armure de plates, et de garder malgré tout une certaine précision même à grande distance. Le prince Axir se jeta au sol. Un Lige s'élança avec une incroyable vélocité. Le projectile transperça son armure. Il tomba à genoux. Des cris commencèrent à naître dans la foule. On avait tenté d'assassiner le roi ! La garde rapprochée de ses Altesses se massa autour de lui. Mais ils n'étaient pas encore hors de danger. Une petite boule tomba sur le chariot.

Une bombe. Un des Liges, avec une impressionnante vivacité, put donner un coup de pied dans l'enveloppe chargée de poudre. Mais il savait que cela ne ferait que repousser le danger. L'enveloppe du chariot était assez résistante ; elle avait été conçue pour que les feux d'artifices ne soient pas tout de suite touchés en cas d'incendie. Mais la détonation suffirait à percer le bois. Et à mettre, au sens propre, le feu au poudre. Le prince, qui avait compris, sauta hors de danger, sans attendre de réaction de sa garde, tandis que son père était poussé à l'abri avec la rapidité que confère l'urgence.

Keredrin, lui, devina ceci plus qu'il ne le vit. Mais quand la flamme de la bombe jaillit, causant des hurlements dans la foule, il se jeta à terre. Derrière lui explosait avec une force incroyable des dizaines de kilogrammes de feu d'artifice, créant un immense champignon de feu, projetant des débris de bois igné un peu partout. Les chevaux qui tiraient s'enfuirent en tout sens ; et ce fut une véritable débâcle. Partout, on ne cherchait qu'à s'éloigner du feu et à sauver sa vie des dangereux tueurs qui avaient, on en doutait pas, causés ces deux évènements. Un immense panache de fumée s'étendait, et poussé par un vent soudain, couvrait le sol. L'épéiste, encore désorienté cherchait des repères. Et il vit brusquement qu'au milieu de la véritable nuée ardente de fumée dense qui brûlait son visage par sa proximité, se tenait... le prince.

Il était couché au sol, mais bougeait encore ; il avait encore probablement sa conscience. Le bretteur regarda autour de lui, espérant vaguement qu'un Lige arriverait et lui dirait qu'il n'avait pas à s'en soucier ; malheureusement, cela n'arriva pas, et le jeune homme s'enfonça au coeur des brumes noires et asphyxiantes. Le jeune garde avançait, le visage vaguement caché par sa pèlerine, et un peu plus de scories noirâtres et étouffantes s'engouffraient dans ses poumons. Il lâcha une quinte de toux. Heureusement, il s'approchait rapidement du Prince ; dans quelques minutes, tout serait terminé. Axir Ezaric était allongé au sol, visiblement encore conscient, mais en état de choc. Il gémissait faiblement, mais ne toussait pas, n'ayant pas été touché par le nuage nocif et chaud qui avait tendance à épargner le sol. Il semblait extrêmement vulnérable à cet instant précis. Keredrin s'adressa à lui :

-Votre Altesse ? Vous allez bien ? demanda le garde, agenouillé devant l'adolescent.
-Je... je... bredouilla le prince, avant de sembler retrouver ses esprits. Oui, je vais plutôt bien. J'ai un mal de tête affreux et ma jambe est cassée à dix contre un... D'ailleurs, je crois que mon poignet est foulé. Mais je pense que je peux dire que je m'en suis bien tiré. Aidez-moi donc à me relever, au lieu de me regarder avec ces yeux de poisson mort, ordonna finalement Axir avec un aplomb, une autorité mais aussi une certaine familiarité qui étonnait le bretteur.
-Appuyez-vous donc sur mon épaule.

Le jeune garçon de 12 ans se dressa avec une force surprenante, à un tel point que l'épéiste tituba. Toutefois, ce dernier se ressaisit vite et ils commencèrent à marcher. Là encore, malgré sa blessure, l'héritier du trône se déplaçait avec une énergie surprenante, avec une démarche surprenante mais efficace à l'aide de balancements de sa jambe valide. Un peu plus loin, une silhouette se profilaient dans la brume : à n'en pas douter, il s'agissait d'un garde ou d'un Lige cherchant son Altesse dans la fumée dense produite par la poudre explosive et la combustion du chariot. Mais alors qu'il se rapprochait, Keredrin commença à s'interroger. La personne était entourée d'une robe blanche, et portait autour du cou un étrange médaillon doré, qui représentait une étrange rune. Un capuchon cachait son visage ; et elle portait deux lames courtes flamberges**. Le jeune garde, lui, jeta sa pèlerine et tira les deux lames croisées dans son dos. Le prince se dégagea, visiblement inquiet, et sortit lui aussi une épée à une main courbée de ses riches habits.

"Écartez-vous, nous ne vous voulons pas de mal, dit l'étrange guerrier muni de deux lames, à Keredrin. Ceci n'est pas encore votre combat.
-Après avoir échoué à assassiner notre roi, vous voulez exécuter son fils ?
-Vous ne savez pas, vous ne comprenez pas, répéta la voix mélodieuse et légère. Ce jeune garçon doit être éliminé. Ceci n'est pas encore votre combat. Nous sommes les Veilleurs.
-Désolé de devoir interrompre une si belle démonstration de fanatisme, mais je n'aime pas spécialement l'idée de m'asseoir par terre en attendant tranquillement que vous répandiez le sang de quelqu'un, qui, à priori n'a rien fait de particulier ? Mais je suppose qu'il v a apporter l'apocalypse sur notre monde, non ? demanda le bretteur avec ironie.
-Vous n'en êtes pas si loin, répondit sans humour la voix, presque désincarnée.

En un tourbillon d'acier fluctuant qui sifflait en fendant l'air, l'agresseur fut sur le bretteur. Celui-ci, en voyant le mouvement rotatif fléchit ses jambes tandis que le combattant s'étonna de voir disparaître sa cible au dernier moment. En une extension parfaite, le garde réussit à se dégager du contact qui risquait de tourner à son désavantage s'il n'avait pas la place de manier sa paire d'épées, plus grandes que les flamberges de son adversaire. Après ce premier contact, les deux belligérants s'écartèrent. Puis s'élancèrent, simultanément. Les deux lames entrèrent en contact. Rebondirent sous la force de l'impact. L'attaquant inconnu eut la primeur de la riposte enchaînant quelques coups d'estoc d'intimidation sur le flanc droit, moins protégé, avant de frapper à la vitesse de l'éclair sur l'autre côté.

Le premier sang coula sur le flanc de Keredrin, qui se mordit la lèvre tandis que le sang souillait sa chemise et son équipement de cuir renforcé d'acier, tandis qu'après cette passe, les deux belligérants se laissaient quelques secondes de répit. Le garde, bien décidé à se venger, frappa. Plusieurs fois. Comme la morsure du serpent, chaque coup qu'il donnait semblait se faufiler entre la barrière de lame érigée par l'étrange combattant, qui ne réussissait qu'à éviter les frappes avec difficulté en sautillant en arrière. Au sixième coup, l'épéiste laissa une seconde de répit à son ennemi. Qui sauta littéralement sur l'occasion. Tandis que la silhouette blanche bondissait le tissu qui le couvrait volant au vent, elle fit quelque chose d'inattendu.

Elle se laissa tomber. Ses deux épées fendaient l'air comme une épée de Damoclès au-dessus du poitrail de Keredrin. Ce dernier savait que cette attaque lui serait fatal. En une détente prodigieuse, il réussit à se glisser entre les deux instruments de mort, sentant presque la caresse de l'acier sur sa chair. Alors qu'il se redressait, l'agresseur attaquait de nouveau, souhaitant creuser son avantage. Comment pouvait-il sauter aussi haut et frapper avec autant de vitesse après s'être réceptionné d'un saut périlleux ? Malgré tout, il n'était pas l'heure d'y penser, alors qu'elle tentait de cisailler la gorge du garde, qui titubait, ne pouvant se redresser sans exposer sa nuque à un coup fatal. Heureusement, le combattant ennemi ne frappait pas avec trop de force : mais la rapidité et la précision des coups comblaient largement ce défaut.

Mais derrière le tueur, s'approchait quelqu'un. Le prince. Il éleva sa lame, portée en main gauche pour éviter d'inutiles souffrances contreproductives à son main droite, silencieusement, tandis que les coups de l'assassin se faisaient insistants et de plus en plus dangereux. Quand Axir initia son mouvement, l'étrange personnage en blanc frappait toujours le garde. La seconde d'après, elle pivotait sur elle-même et, en une botte imparable, fit sauter l'arme des mains du prince, qui recula, cherchant autour de lui une arme improvisée. Il esquiva un, puis deux coups. Son corps se mouvait avec rapidité esquivant à chaque fois de justesse une frappe qui l'aurait mutilé ou tué. L'épéiste, qui s'était quant à lui rétabli cherchait le moyen de détourner l'attention du belligérant au visage masqué. Bien que l'héritier du trône se défendait presque aisément, il devait agir.

Son intervention était réglée à la seconde près. Un peu trop tôt, il se trouverait sans défense, un peu trop tard, les deux flamberges déchireraient sa poitrine. Tout se passa heureusement sans accroc. Le choc fut violent. Keredrin s'était interposé entre l'étrange tueur et sa cible, doubles lames en avant pour préparer la parade, qui fit voler la lame de gauche de la combattante à quelques mètres de là. Mais cette fois, les deux ennemis ne se laissèrent pas le temps de respirer, et un véritable ballet de frappes s'engagea, une terrible alternance de fulgurances, tandis que la fumée fuligineuse semblait s'épaissir tandis que tandis que des gardes essayaient de circonscrire l'incendie qui s'étendait, ce dont ne s'apercevaient pas les combattants en enchaînant bottes, coups tordus, attaques frontales et contre-attaques éclair.

Le garde, déchiré par une quinte de toux, les vapeurs nocives et épaisses noircissaient l'intérieur de sa gorge, ne put éviter que partiellement la pointe de la flamberge qui traça une ligne sanglante sur sa joue. En un flash, l'épéiste sut alors ce qu'il devait faire, car il ne pouvait se permettre de combattre plus longtemps ; ses forces déclinaient et son ennemi semblait insaisissable. Même à une seule lame, elle réussissait à parer toutes les attaques, son épée ondulée volant comme un feu follet. Mais elle ne s'attendrait pas à ce que l'attaque vise... sa lame.

Keredrin brandit ses lames en un ciseau meurtrier. Le combattant ennemi se décala légèrement vers l'arrière, sur de lui. Mais l'épéiste avait un autre objectif. Refermant le ciseau et faisait torsion, il arracha la flamberge qui tomba au sol. Souhaitant écarter tout danger, il l'éloigner d'un coup de pied. L'ennemi sembla vouloir attaquer à main nue, aussi le garde frappa, d'un rapide coup de pied qui lui coupa le souffle et la fit reculer. Son adversaire se réceptionna sur un bout de chariot noirci et se pencha pour récupérer sa lame gauche, qui était tombé ici. L'épéiste jura et l'attaqua avec force. L'étrange combattant réussit à dévier la lame lancée à toute vitesse : celle-ci heurta avec force sa propre main gracile. Le capuchon tomba tandis que l'homme masqué criait de douleur...

Ou plutôt, la femme masquée.

L'épéiste Phénix eut l'impression que sa respiration s'arrêtait brusquement. Devant lui se tenait une jeune femme. Ses cheveux étaient une magnifique cascade de cheveux bruns aux reflets roux ; ses yeux étaient verts et brillants ; sa peau, pâle et lisse. Ses oreilles, plus pointues que celles d'un humain de pure souche, traduisaient son métissage avec du sang elfe. Keredrin fut saisi la beauté magnifique de ce visage, de ces yeux magnétiques, attiré par une inexplicable magie. Malgré la douleur, la jeune femme lui sourit et dit d'une voix faible :

-Keredrin Tel'Virwin, je te pardonne. Suis ton propre destinée... et ne m'oublie pas. N'oublie pas ce qui s'est passé.

La demi-elfe se mit à courir dans la fumée, se dérobant rapidement à la vue du garde troublé par l'étrange femme qui venait de s'évanouir dans les fumerolles. Le bretteur fit finalement volte-face pour se tourner vers Axir. Assis par terre, il massait son poignet blessé tout en observant d'un oeil critique son sauveur. Sans attendre le moindre geste de sa part, il s'agrippa à son bras pour se retrouver debout et s'appuya sur le dos du bretteur, qui, tout en toussant, se déplaça vers l'extérieur de la nuée. Quand ils en furent sortis, le garde, tout en se raclant la gorge à s'en faire cracher les poumons, constata le désastre : deux maisons avaient pris feu, ainsi qu'un autre chariot. Heureusement, à grand coup de seaux d'eau, l'incendie avait été circonscrit.
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MessageSujet: Re: Keredrin Tel'Virwin   Keredrin Tel'Virwin Icon_minitimeDim 1 Juin 2008 - 19:58

Un petit groupe de Liges, qui quadrillait le terrain à la recherche de leur prince, se dirigèrent vers les deux silhouettes dégingandées qui émergeaient d'une bouffée sombre. Ils formaient un tableau étrange : Son Altesse clopinait avec lenteur, laissant pendre mollement son poignet endolori, du sang coulait de sa tempe, ses yeux semblaient hallucinés et ses vêtements superbes étaient sales et déchirés. Keredrin avait le flanc percé, le sang s'écoulait de sa plaie, ayant tâché son pantalon et ses chaussures, un mince filet s'échappant sur le sol. Sa joue, elle, saignait abondamment même si l'éraflure était seulement superficielle. Ses cheveux étaient collés par sa sueur, et tout son visage était encrassé par une poussière noire ressemblant à de la suie.

-Votre Altesse ? Vous allez bien ?
-Étrangement, j'ai l'impression qu'on m'a déjà posé cette question. Bon sang, vous avez l'impression que je vais bien, Teyban ? J'aurais perdu mes deux bras que vous m'auriez posé cette même question ? Allez plutôt me réquisitionner un cheval à un aubergiste pas loin. S'il refuse, passez lui trois piécettes de platine, ça devrait enlever toute résistance. Quant à l'homme à côté de moi, il m'a sauvé la vie, avec une certaine promptitude, lui. Bon, vous n'êtes pas encore parti ?
-J'y vais, Votre Altesse.
-Ah, au fait, Teyban, est-ce que vous savez ce qu'est devenu Père ?
-Il était inconscient, mais en vie. On l'a transporté au palais, mais à priori, il n'a pas d'autres séquelles.
-Je vois, dit Axir avec une insensibilité qui étonna le garde.

Un peu moins d'une heure plus tard, ils entrèrent dans l'enceinte du château. Keredrin était intrigué par le prince, qui possédait à n'en pas douter une personnalité remarquable. En rejoignant des rues plus fréquentées, il avait été acclamé, et n'avait pas boudé son plaisir en faisant de grands signes à la foule. Il était tout sourire, serrait une ou deux mains tendues ici et là en murmurant des mots de réconfort aux personnes qui lui parlaient de leurs malheurs. Un véritable attroupement s'était créé autour d'eux. Le bretteur comprenait ce qui faisait le charisme de Son Altesse, dont il avait souvent entendu parler : un mélange d'autorité et de dureté quand les circonstances le voulaient, qu'il réussissait à contrebalancer grâce à son intelligence et sa maîtrise du verbe.

Sans s'en être aperçu, l'épéiste était tombé son influence du charisme incroyable de ce jeune garçon de 8 ans son cadet, tant il semblait dégager une énergie forte par sa démarche de panthère, ses yeux qui semblaient capables de trancher de l'acier, mais aussi la façon qu'il avait eu de saisir sa lame lors de son combat, en dehors de considérations techniques, car il ne semblait guère maîtriser sa main gauche, avec une détermination inflexible, une position souple et étonnement... mortelle. Son regard fixé sur Axir, le dénommé Teyban lui tapota sur l'épaule.

-On voit bien que vous rencontrez Son Altesse pour la première fois, dit-il à voix basse, en souriant.
-Qu'est-ce qui vous fait dire ça ?
-Vos symptômes, répliqua le Lige avec ironie. Regard fixé sur lui, sourcils froncés, air perplexe en général... je diagnostique un mal aigu d'interrogation. Plus sérieusement, Axir fait ça à tout le monde. Ce gamin -j'ai presque du mal à le voir comme un enfant, en fait- est immédiatement le centre de toutes les attentions, quelque soit l'endroit où il arrive. Même son père, qui possède une certaine présence, un certain charisme pourtant, est immédiatement éclipsé par la moindre apparition de son fils. C'en serait presque drôle. Quoiqu'il dise, on boit ses paroles, on exécute ses ordres, on pardonne même ses piques, son caractère parfois difficile quand il nous fait grâce d'un simple sourire ou en forgeant des excuses, au point même de le défendre s'il nous fait la grâce de présenter des excuses en bonne et due forme ! Je sais que vous ne devez pas me croire mais si vous aviez l'occasion de le côtoyer un peu plus, vous me comprendrez.

Keredrin ne répondit pas. Il observait la cour du château avec admiration. Les chemins étaient impeccablement entretenus et recouverts d'un gravier blanc. Autour de lui, la nature semblait respirer. Un paon se baladait tranquillement à côté du petit groupe de cavaliers. Des arbres exhibaient de superbes fruits : ici, de magnifiques cerises rouge sombre, là, des pommes à la surface parfaite qui côtoyaient des poiriers, des orangers. Des parterres de fleurs multicolores s'étendaient, sous le pépiement gai de petits oiseaux. Des statues de marbre étaient érigées sur les côtés, non loin de colosses plus naturels comme des chênes centenaires ou des saules au houppier démesuré.

Ils se rapprochaient de plus en plus du château, admirable au point de faire de l'ombre à son jardin pourtant fabuleux : ses murs étaient intégralement faits d'une pierre blanche, qui, sous les assauts du soleil, devenaient presque étincelants. On aurait dit un compromis entre les graciles constructions qui tenaient plus un rôle d'ornementation que de défense et les anciens castels aux murailles épaisses et sans grâce. Il était composé de plusieurs blocs collés les uns aux autres. Même ses fenêtres étaient un pont entre deux époques : on n'y retrouvait pas d'immenses baies vitrées et vitraux insensés, mais les ouvertures ne se réduisaient pas simplement à des meurtrières ci et là. Keredrin était béat d'admiration. (***)

Ils arrivèrent devant l'arche de l'entrée du château en elle même. Axir descendit précautionneusement de son cheval. L'épéiste songea qu'il avait du souffrir le martyre pendant la chevauchée, mais il n'en laissait rien paraître. La petite escorte du prince l'imita alors que des serviteurs emmenaient les chevaux à l'écurie. Le hall d'entrée était impressionnant en lui-même. Là encore, les serviteurs étaient omniprésents ; plusieurs d'entre eux fondirent sur l'héritier pour s'enquérir de ses désirs :

-Allez d'abord prévenir mon père, ou l'intendant Kythorn si le roi n'est pas encore en état, que je suis de retour et en vie. S’il veulent en savoir plus sur ce qui m’est arrivé, une fois qu’ils se seront remis de l’immense bonheur qu’ils ont du ressentir à l’idée de me savoir en vie, ajouta Axir avec ironie, dites leur seulement qu’un garde m’a sauvé d’une tentative d’assassinat et qu’il loge actuellement au palais, sous ma responsabilité. Et emmenez cet homme à l’infirmerie, dit-il en pointant l’épéiste. Si le docteur Nyjah estime que soigner un roturier est trop en dessous de lui, dites lui seulement que j’attache une importance toute particulière à la qualité et au zèle qu’il pourra employer pour soigner Keredrin Tel’Virwin. Ça devrait suffire. Et contactez Ombra, je veux qu’elle se tienne prête à rechercher des informations. Demandez lui pour l’instant de rassembler ce qu’elle sait à propos des sectes et autres religions déviantes... et n’oubliez pas de lui préciser que le fait qu’elle soit une elfe ne lui donne pas le droit de se croire exemptée de petites formalités comme la ponctualité ou une convocation royale, au hasard.
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MessageSujet: Re: Keredrin Tel'Virwin   Keredrin Tel'Virwin Icon_minitimeDim 1 Juin 2008 - 20:00

Keredrin délaissait ses jambes en tournant en rond dans l'infirmerie. Bien que la pièce soit étonnement spacieuse et bien organisée, laissant une certaine intimité à chaque patient, il en avait assez de devoir patienter en faisant les cent pas comme un lion en cage. Le docteur Nyjah, qui semblait avoir été échaudé par la "recommandation" du prince, le surveillait du coin de l'oeil comme s'il avait peur que son patient tombe en morceaux. Le garde songea un instant à simuler un évanouissement avec amusement mais ne concrétisa pas l'idée de peur de faire tomber en syncope le pauvre homme. Il se sentait mal à l'aise dans cet endroit, ses rideaux de soie, ses colonnes de marbre et ses médicaments hors de prix... Toutefois, il pouvait s’estimer heureux de la qualité des soins qu’on lui avait prodigué, notamment grâce à une pâte translucide qui avait accéléré la vitesse de cicatrisation de ses plaies à un tel point que la blessure de son front était déjà presque disparue. Quant à son flanc, en dehors d’un léger élancement quand il marchait, son état s’était grandement amélioré.

-Messire Tel’Virwin ?
-Oui ?
-Le prince vous fait mander. Ce serviteur va vous mener jusqu’au boudoir royal.

Le bretteur, ravi de quitter le cadre étouffant de l'infirmerie, suivit le page dans les couloirs du château. Il fut surpris de leur étendue mais aussi de l'assurance de son guide, qui, semblait-il, aurait pu s'orienter dans le dédale les yeux fermés. Autour d'eux, les murs de pierre blanche s'étendaient à l'infini, leur monotonie cassée par de nombreuses cages d'escaliers, portes diverses, oeuvres d'art et alcôves. C'est donc presque avec étonnement que Keredrin découvrit l'entrée du boudoir : il s'agissait d'une petite porte dans l'aile nord du château. Deux hommes armés de lance étaient postés devant.

L'intérieur, toutefois, était impressionnant. La pièce avait su conjuguer une taille faible avec un ameublement ingénieux qui donnait l'impression d'une place relativement étendue. Une table se trouvait au centre de la pièce, entourée par quatre personnes, que le garde observa avec plus d'attention. Tout d'abord, le roi. Sa crinière de cheveux blonds déclinaient peu à peu en mèches blanches. Il possédait également une barbe imposante et une moustache du même calibre. Sans être enrobé, il était toutefois d'une carrure imposante. Ses yeux étaient d'un beau bleu marine. Il avait un certain air bonhomme et ses yeux brillaient de sympathie. A côté de lui, son fils détonnait. Ses cheveux étaient noir de jais, son visage droit et sévère. Le seul point qui le rapprochait de son père étaient ses yeux, eux aussi bleu sombre.

L'elfe que l'épéiste identifia comme étant Ombra était d'une étonnante beauté. Ses longs cheveux soyeux de couleur noire aux reflets bleu violacé. Elle dotée d'une étrange beauté mystérieuse. Quant au dernier homme, ses cheveux étaient gris acier et il avait nettement l'air d'un guerrier vétéran. Son visage était dur et son dos plus rigide que le dossier de sa chaise. Le dernier arrivant mit sa main gauche derrière son dos, la droite sur son abdomen, et s'inclina. Il se souvint tandis qu'il effectuait d'une façon machinale le geste que cette salutation était réservée aux nobles et non aux roturiers, avant d'espérer que personne n'ait prêté trop d'attention à son geste.

-Asseyez vous, Keredrin Tel'Virwin, demanda le roi.
Le bretteur obtempéra avec rapidité, s'installant dans le petit fauteuil resté vide.
-Mon fils m'a brièvement raconté vos exploits après l'attentat que nous avons subi. Il tenait que vous en fassiez une description plus complète, aussi vous écouté-je.
Le narrateur du moment expliqua sans complaisance sa situation, comment il avait repéré Axir, son combat...
-... le capuchon de notre agresseur est alors tombé et je me suis aperçu qu'il s'agissait d'une femme.
-Pourriez-vous faire une description physique plus complète d'elle ?
-Difficilement, mentit l'épéiste qui avait son visage gravé au coeur de son esprit dans les moindres détails. La fumée était épaisse et l'action, confuse. Je peux seulement dire qu'elle est jeune, sans doute plus que moi. A la suite de ça, elle s'est enfuie et je n'ai pas pu la rattraper, énonça-t-il en éludant à nouveau la vérité. Vous connaissez sans doute la suite : plusieurs Liges nous ont repéré puis conduits jusqu'ici.
L'auteur des omissions et autres semi vérités songea, le coeur brusquement serré d'angoisse que le prince pourrait confondre ces tromperies. Toutefois, il n'y eut aucune remarque, avant l'intervention du roi :
-Ombra, à la lumière de ce témoignage, avez-vous une idée plus précise de qui a pu être à l'origine de cette attaque sur moi et Axir ?
-Le plus intéressant est en réalité ce qu'a dit cette femme. Bien que ses prédictions puissent convenir à nombre de cultes apocalyptiques qui prônent l'arrivée proche du chaos et d'un âge de ténèbres pour divers prétextes comme sa non croyance en leur dieu, la débauche des hommes, le non-respect de l'environnement, et qui veulent souvent attirer des âmes égarées dans l'espoir d'un peu de réconfort "spirituel" ou autres promesses comme une place dans un hypothétique monde meilleur, aucune secte n'est clairement identifiable par les autres symboles comme la robe blanche, presque universelle à un tel point qu'on se demande comme la guilde des tisseurs peut soutenir la production. Le capuchon est aussi un poncif, mais le symbole runique dont vous parlez m'intrigue. Ne seriez-vous pas capable de la représenter nettement ?
-Non, le combat reste confus dans ma mémoire. Mais je peux vous dire qu'il était doré, et environ de la taille d'une paume, composé de lignes courbes et d'angles aigus. Malheureusement, la fumée était telle que je suis incapable d'organiser ces impressions.
-Ceci peut toujours être utile, dit pourtant l'espionne en chef du palais. Toutefois, l'autre point important que vous nous avez rapporté est l'appartenance aux "Veilleurs" il peut s'agir d'un rang de puissance mais aussi tout simplement du nom de la secte. Je dois reconnaître qu'aucune des organisations que je connaisse ne porte ce nom. Mais tout semble indiquer un important degré de fanatisation de part la jeunesse et les paroles de la jeune femme. Je vous remercie de votre description, messire, elle pourra nous être très utile. Votre Majesté, si vous me le permettez, je vais me retirer dans mes quartiers pour tenter d'exploiter au plus vite ces informations avant que la piste que n'ont pas manqué de laisser ces terroristes ne s'effacent.
-Je vous l'accorde.
Ombra quitta rapidement la pièce.
-Et si nous parlions de vous, maintenant, messire Keredrin ?
-Il n'y pas grand chose à dire de moi, je le crains, votre Majesté, dit humblement le garde.
-J'ai pris contact avec le colonel Heralden à votre propos. En réalité, il me semble qu'il m'avait déjà glissé votre nom au détour d'une conversation, bref. Vous êtes dans la garde depuis seulement deux mois, et quatre mois à Erendar. D'où venez-vous ?
-Des baronnies d'Atteronn.
-Vous y étiez noble ?
-D'une certaine façon. Mon oncle gérait une baronnie depuis la mort de mon père. Nous avions des... divergences d'opinion et j'ai fini par partir.
-Rejoindre le rang des Liges vous intéresserait-il ?
Keredrin manqua de s'étouffer.
-Bien sûr, il n'est aucunement dans mes intentions de vous y contraindre. Il paraît évident que vous ferez une belle carrière dans la garde d'Erendar, et comme vous avez pu le remarquer, être membre d'une garde d'élite n'est pas exempt de tous risques. Trois Liges sur les douze en service sont morts lors de l'attentat d'hier, plusieurs autres sont blessés.
-Sa Majesté a raison, ajouta l'homme taciturne qui n'avait dit mot depuis le début de la rencontre. Je suis Vareleïn, le capitaine actuel des Liges. Chaque jour qui passe nous rapproche un peu plus d'une fin probablement tragique, comme les trois décédés d'aujourd'hui. Vous verrez sans doute mourir, si vous avez la chance de survivre assez longtemps, des compagnons, des amis. Vous allez devoir faire des choix terribles. Votre vie entière sera centrée sur votre engagement. Vous n'aurez probablement pas de vie de famille. Mais il faut que certaines personnes soient là. Et il faut qu'elles soient les meilleures. Je pense, et c'est pour ça, que vous avez les qualités d'un des nôtres. Mais j'ai assez souvent douté de mon propre choix pour savoir que je ne peux forcer personne.
-J'accepte, dit Keredrin du tac au tac.
Il se sentit étonné de son audace à la seconde d'après, mais sut qu'il avait fait le bon choix. La flamme qui s'était allumée dans les yeux de Vareleïn, les iris impénétrables d'Axir, la lueur d'espoir et de bonté qui brillait dans les yeux bleus d'Ezaric XII étaient comme une encre dans l'âme du garde.
-Vous en êtes certain ?
-Oui.


*Traduction : Verbe recommencer à l'infinitif. Ca va, je ne me suis pas trop foulé.
**Contrairement à ce qu'on se représente traditionnellement, une flamberge n'est pas une longue épée à la lame ondulée mais à priori toute arme blanche tranchante dotée de cette particularité. Ainsi, un kriss, lame orientale ayant des ondulations sur ses tranchants, peut à priori être considérée comme une "dague flamberge".
*** Pour avoir une idée plus précise que ma description bidon, ça a un vague air de ça : http://www.castle-vianden.lu/images/chateau.jpg
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