La guerre des 6 reines

Rol’mariane traina le mage chinois et la plantureuse demoiselle échouée à une vitesse qui n’était raisonnable que pour elle. Faut dire qu’elle avait de l’entrainement. Tout mauvais joueur, et surtout tout tricheur, doit bien s’attendre un jour à devoir fuir à toute jambe. Et en temps que rôdeuse, les dangers tels que les orcs, gobelins, animaux de tout poils étaient aussi monnaie courante.

Quand elle jugea avoir parcouru assez de mètres pour semer le monstre, la brune demie-elfe lâcha ses otages involontaires qui crachèrent à leur guise leurs poumons sur le sable. Elle-même était à peine essoufflée. L’habitude, à tous les coups ! Elle essuya du plat de la main la sueur qui avait perlé sur son front blanc et replaça machinalement ses courts cheveux bruns correctement derrière ses grandes oreilles. A moins que ce ne soit un geste pour les décoiffer un peu plus… le résultat faisait d’avantage pencher la balance vers cette ultime hypothèse.

Alors que Kozor et sa tomate parlante les rejoignaient, au grand damne de Rol’mariane, Zhao râla du traitement qu’il avait reçu. La demie-elfe le regarda de haut. Non mais ! Elle venait sans doute de lui sauver la peau de son derrière, à ce type ! Il pourrait se montrer un peu plus reconnaissant ! Elle décida qu’en tout cas, celui là était le plus saint de la bande, et par conséquent une bonne barrière entre le grand dadet obsédé et le fruit parlant. Ces derniers ne semblaient pas enchantés. Tant mieux !

Et puis il y eut ce temps d’arrêt, et les sanglots étouffés. Rol’mariane découvrit avec les autres la dénommée Arielle. Joli nom, songea la brune. Joli minois. De manière générale, Mariane se méfiait des jolies filles. Déjà, Taro, elle la trouvait bizarre. Différente… Mais cette Arielle, c’était pire !

« J’ai déjà fait halte au Poséïdon, une seule fois dans ma vie. » dit-elle, songeuse, en détaillant la jeune femme avec arrogance, se foutant royalement des larmes sur son visage ou du cadavre du frère… elle avait appris à ne pas avoir pitié sans quelque assurance de l’identité des personnes impliquées, et Zhao lui avait foutu un satané doute ! « Je me rappelle bien de la femme de ce Roger - une sacrée matrone ! – mais j’ignore si ils ont eu des enfants… c’est bien possible, après tout ! »

Rol’mariane se rapprocha un peu du corps mort en laissant le droit à la demoiselle de pleurer dans des bras plus réconfortants que les siens la mort de son parent. Elle inspecte cette mâchoire… enfin cette absence de mâchoire…

« C’est étrange comme procédé. » remarque-t-elle à voix haute, pour toute oreille susceptible de trouver ses remarques intéressantes. « Pour des pirates comme pour une créature mythique d’ailleurs ! Un rituel ? Un petit-déj improvisé ? Pauvre gosse en tout cas ! Crever comme ça, c’est pas humain ! »

Ceci est le RP du PNJ Arielle, jouée par Gabrielle.

La jeune femme aux cheveux rougie par ce drame familial se lève, rapidement elle se signe d’une croix inclinée sur le côté, signe caractéristique d’appartenance au culte d’Ilo.
Puis avec votre aide généreuse, le corps de son « frère » est transporter dans la barque sur la grève, elle monte à bord fluette, le vente en coupe rapporte de ces phanères des odeurs de coraux.
Vous l’y rejoignez pour parfaire à l’enterrement, mettez les voiles dehors en bon moussaillons et partez à distance de la plage.
La « fille de Roger » un tavernier local qui plusieurs années après mettra la clé sous la porte pour quitter Portlabor et monter plus loin une plus prestigieuse auberge au nom évocateur (la taverne des voyageurs) se positionne de manière étrange dans la fragile embarcation, comme il elle craignait particulièrement l’eau.
Lorsque vous avez éliminé dans vos hypothèses, la possibilité qu’elle ait peur de se faire défriser par le sel marin, vous remarquez une mèche blanche que vous n’aviez pas remarquée avant.
Le souci que la mort de son « frère » lui cause, assurément, comment l’expliquer autrement.
Soudain la jeune Arielle et se met à coiffer tristement ces cheveux avec une fourchette en argent, puis les passe en arrière de ces épaules dénudés par son vêtement aux tissus grossiers.
Lorsque vous êtes à mi-distance de l’ile qu’elle vous avait montrée et de la plage, le bateau s’arrête soudainement, et le rituel commence.
Vous remarquer un poignard à sa ceinture lorsqu’elle se relève, une arme qui pourrait passer pour féminine, même si sa richesse vous laisse perplexe.
Avant le corps recouvert d’un linge mortuaire de son frère qui va être mit en mère ne plonge pour nourrir les requins sympas, votre accompagnatrice entame un chant d’une profonde douceur, d’une tristesse comme vous n’en avez jamais connus, faisant remonter à la surface les bulles des souvenirs de vos propres défunts.
La mélopée et tellement captivante que vous vous laissez charmer, et à moins que vous ne possédiez pas d’oreille, vous ne vous rendez point compte que les gouttes d’eau de mer qui perlent au travers de l’air marin, commencent d’entacher la chevelure rousse de la choriste, pour se laver progressivement en un blanc éclatant.
Et à moins que vous n’ayez toujours pas d’oreille, et la peau rouge comme un légume fruité, vous ne pourrez remarquer les écailles bruîmes, qui commencent à se former sur ces illusions de jambes qui la tienne à vos côté.
Cependant, si vous n’avez pas d’oreille, mais que vous êtes magique, il vous faudra rapidement prévenir les autres de votre effroi, à moins de les condamner rapidement au trépas…

-« Toi qui est mort à cet endroit, écoutes le chants des sirènes… Toi mon frère qui me jette en émoi, tu n’es point seul à me causer cette peine !»

Dangereuses chansons que sont les marins morts en mer...

[HRP]Petit poste avant MJ[/HRP]
« C’est étrange comme procédé. » remarque-t-elle à voix haute, pour toute oreille susceptible de trouver ses remarques intéressantes. « Pour des pirates comme pour une créature mythique d’ailleurs ! Un rituel ? Un petit-déj improvisé ? Pauvre gosse en tout cas ! Crever comme ça, c’est pas humain ! »[/quote]
C'qui est pas humain Melle la pas très humaine c'est d'être capable de dire cela devant une proche sans éprouver la moindre gêne et de ne pas être surprise en découvrant pour la première fois un fruit capable d'exprimer sa pensée !!!
[HRP]Bon, bon, reprenons[/HRP]
Quelle charmante créature, mais quelle manière étrange de se coiffer... pouffais-je à Kozor.
Nous avions embarqué, moi sur son épaule, et eux sur le bateaux. Le malheur de cette demoiselle et sa singulière manière de se coiffer m'avaient sortis de ma mauvaise humeur tant la situation était incongrue, même si je m'en voulais encore. Je me demandais alors quel effet aurait l'eau salé sur ma peau et comment mon pouvoir réagirait à l'eau, et surtout, comment réagirait l'eau à mon pouvoir...
Mais je fus interrompu dans mes pensées par une constatation bien plus inquiétante : les êtres autours de moi commençaient à s'estomper tandis que l'anima d'Arielle se transformait. La mélodie qu'elle chantait ne vibrait pas sur ma peau à la même fréquence que ses pensées allaient, comme...
Comme un enchantement !!!. Cette pensée m'avait heurtée d'un coup, mais c'était vrai, il s'agissait d'un enchantement, apparemment lié à l'ouïe puisqu'il ne m'affectait pas. Je mis les phénomènes en relation, comprenant qu'Arielle ne disait pas la vérité et qu'elle n'était pas ce qu'elle paraissait être, ce qui expliquait ma sensation bizarre vis à vis de celle-ci. Malheureusement, le temps que je me rende compte de tout cela, les présences de mes compagnons étaient de plus en plus diffuses et confuses, j'étais comme dans un brouillard ouaté, tout était de coton blanc, sauf celle qui semblait, au milieu de ce monde brumeux, une roche. Je tentais en vain de les contacter, m'enfonçant de plus en plus profondément dans ma solitude, pourtant ils étaient là, juste sous mes yeux, je pouvais les voir, je sentais l'épaule de Kozor contre ma récente brulure, mais j'étais comme un fantôme, ou plutôt eux étaient comme des illusions dans ce monde, tout hypnotisé qu'ils étaient par cette, avais-je dit charmante plus tôt ? Je m'étais trompé, car il s'agissait d'une Loreleï magnifique, le charme résidait donc aussi dans son apparence, surtout dans ses cheveux...
Un mouvement trop vif de ma part lui fit remarquer ma présence, et le fait que je n'étais pas sous ses charmes, puisqu'apparemment il y en avait plusieurs. Alors, vive comme l'éclair, elle m'attaqua. En un instant, ses yeux s'étrécirent, et virèrent au rouge, son visage passa de sirène a furie. Trop tard pour moi : elle m'avait asséné un coup d'estoc à quatre dents, par pur réflexe je déployais toute ma volonté et réussis à dévier la fourchette mortelle qui m'était destinée. L'onde de choc poussa mon porteur sur le côté tandis que je me retrouvais expulsé de l'embarcation.
La suite se déroula en moins d'une seconde : la déconcentration de l'enchanteresse ajoutée au choc que j'avais infligé à Kozor l'avaient libéré, et il se vautra lamentablement contre son voisin dont la présence revenue d'un coup m'éblouit comme l'éclat du soleil, je sombrais dans le noir et lutta de toute ma volonté pour rester éveillé, sans le vouloir, je la déployais aussi autour de moi, ce qui sauva ma peau rouge du choc de l'aviron que le tibia de mon compagnon avait heurté douloureusement et qui me renvoya sur le bateau, j'atterris mollement dans les voiles et sombrait dans les pommes.

Ceci est le RP du PNJ Arielle, jouée par Gabrielle.

Vous vous engagez alors dans une lutte mortelle avec la belle amazone des mers, sa chevelure d’un feu carne contraste avec votre peur d’être à sa merci, lorsque dans l’eau bleue vous vous retrouvez.
Les tentacules ont disparue en apparence, mais vous n’êtes certain de rien, donc prudence.
Lorsqu’enfin vous vider la tasse du sel qui vous sert pour parler, la frêle embarcation repose en débris éparse, où vous pouvez trouvez pied.
A la surface encore, sa tête bien à s’évacuer, la puissance de sa nageoire lui fait avoir bien le dessus en taille sur vous, la sirène prévenante autrefois serveuse vous affuble de sa langue trainante.

- « Pauvres fou, marin des espoirs brisés, cherchez à créer le remous, votre mort est assurée ! »

A l’une de ces mains, se porte maintenant une arme nouvelle, point de trident, mais la courbe d’une dague autrefois donnée par une autre reine, du ciel dit-on souvent.

- « Avec la dague des Noés, ta vie reviens des damnés… »

Si vous n’y prêtez pas trop attention, un gentil squelette marin, sans mâchoire inutile pour vous prévenir d’un quelconque bruit, s’apprête à vous blanchir, comme un os blanc, décidément ce faux frère est bien trop prévenant !
Au dessus de vos têtes, des nuances se forment, de plus en plus sombres…

Tout le monde à l'eau ! Plouf, la vie parfois fait plouf. Alors n'hésite pas, toi aussi jette toi à l'eau, avec tes amis c'est encore plus drôle !!! Surtout quand il se trouve une sirène qui vous attend, un puissant artefact magique dans les mains ! Voilà une idée qu'elle est bien. On dirait un peu un « T'inquiète, ça peut chémar. ». Tout ébaubit de la première vague, le magicien le fut encore plus quand la tarte à la phalange et à l'os administrer avec force par notre frère entarteur qui l'envoya voler, la tête rebondissant sur un morceau de gouvernail qui trainait par là. Un joli ricochet somme toute, si l'on prend en compte la forme sphérique de l'objet en question. Kozor ayant trop tardé à reprendre ses esprits, une de ses haches lui ayant tapée l'arrière du crâne, il mourut vraiment stupidement, noyé dans vingt centimètres d'eau, inconscient, plaqué au fond par ses lourdes lames en fontes sans que les lames qui se déposent sur la grève ne puissent le sauver. Quand à l'elfe, la vague l'ayant tout à fait réveillée, elle nagea dans le sens du courant aussi vite et loin que lui permettaient ses jambes non-palmées. Dommage pour le pari, mais elle préférait le perdre que la vie. La dame poisson était par ailleurs bien trop occupée avec ses joujoux et les deux mâles pour s'occuper d'elle. Elle rejoignit la terre au plus vite afin d'éviter tout risque de combat aquatique.

Notre rouge ami, quand à lui, errait toujours dans les limbes de son esprit. Coincé dans la voilure, il n'avait fait qu'un bouchon dans l'eau et était resté sur place, bien loin du drame et de ses amis. Et c'est ainsi que depuis bien longtemps, sa transformation en tomate en fait, il rêva.

Il courrait dans les herbes folles, elles lui fouettaient ses jambes, protégés uniquement par une culotte courte, son sarrau ouvert il lui courrait après. Il sentait, son odeur exquise, l'odeur de la terre, celle des champs, de la forêt, des fleurs, arbres, fermes et animaux non loin de là. Il entendait tout ceci aussi, exception faite de la terre, le vent lui sifflait dans les oreilles et le bruit mat de ses pas sonnait agréablement sur ce sol battu. Un rire léger comme la fragrance de l'automne chantât au loin. Il allongea les pas. La forêt était toute proche à présent, mais le chant ne semblait pas plus proche, insaisissable et moqueur. Pourtant, il la savait toute proche. Il haletait, il avait soif, il avait faim, mais il s'en moquait. C'est alors qu'il aperçu une ombre, c'était elle, elle s'était tue, mais il entendait une source d'eau fraîche non loin.

Il se laissa porté par ce doux bruit. Elle l'attendait, là, silhouette évanescente, fugace, pieds nus, sa robe blanche et translucide, légèrement remontée pour qu'elle ne soit pas mouillée, découvrant une cuisse de reine. Son odeur se mélangeait avec celle de l'humus humide et son chant, lorsqu'elle ouvrit la bouche se confondit avec la musique des bois et le gargouillis de l'eau. La pureté de ce spectacle était confondante, et pour la première fois depuis trop longtemps, il rougit. La soif finit par l'emporter sur l'innocence et timidement, il s'approcha de la nymphe et but à la source.

Fraîche et pure, voilà telle qu'elle était, avec un léger goût de verdure. Sa douceur était toute minéral. Envahissant langoureusement sa bouche, elle le fît frissonner jusqu'à la moelle, et quand il l'avala, elle répandit tous ses bienfaits en lui. Tout ceci sous le regard espiègle mais néanmoins bienveillant de son agréable compagne.

Son visage entouré du halo de soleil de sa chevelure reflétait la beauté même, beauté changeante, insaisissable, d'ailleurs, quand il s'approcha d'elle, elle s'esquiva, laissant une bouffée de son parfum flotter derrière elle. Se penchant au passage pour ramasser des baies, elle en plaça une entre ses lèvres tendant sa main gracieuse paume ouverte, une mûre au creux de celle-ci. Il approcha tendrement ses lèvres de la main offerte, le chant toujours aussi emportant, l'odeur toujours aussi enivrante et la beauté toujours aussi enchanteresse l'emportèrent plus loin, jusqu'au contact langoureux de ses lèvres sur la peau translucide... Et tout devint blanc, sa tête se rejeta en arrière, spasme incontrôlable de désir qui lui fit perdre conscience, jusqu'à ce que résonne l'angélique voix qu'il avait oublié depuis ce temps...

« Voilà bien longtemps que tu ne m'avais rendu visite, Rêve-Fort
- Mon ange... »

Mais les échos de sa voix avaient déjà fini de résonner, il s'en était allé.

Rol'mariane avait perdue la face devant la femme poisson. Et après tout, elle n'était pas de taille contre une sirène. En dehors du jeu, elle pouvait admettre sa défaite. C'est donc sans aucun scrupule qu'elle admit sa défaite, dans le combat comme dans le paris fait contre Kozor, en abandonnant lâchement ses camarades d'infortune pour nager, vite et loin.

Si vite et si loin qu'elle n'en voyait plus le bout. Fatiguée, épuisée, après plus d'une heure, poussée par de violentes vagues et pas du tout dans son élément, Rol' se laissait porter par le courant, tentant juste de garder la tête hors de la flotte salée. A quoi bon se battre? Elle allait bien un jour retrouver sa bonne vieille terre ferme, non?

Ses paupières commençaient à se fermer, au fur et à mesure que son souffle manquait. Elle n'était pas bonne nageuse. Ses membres engourdis refusaient de lutter plus longtemps dans la pression humide de la mer. Elle s'évanouit, comme tous les autres. Mais par un miracle, une chance de cocue, et venant d'elle ce n'était pas peu dire, car ce n'était pas rare (et elle avait bien du faire au moins une cocue dans sa vie, non?), le courant la ramena là où elle pensait quelques minutes avant de sombrer ne jamais plus se retrouver: la plage. La terre. Le sable. Echouée sur le sable, sans armes, avec une respiration faible et les muscles tendus par des efforts trop denses, trop répétés, trop forcés, son corps affaibli semblait attendre en silence une aide. Raideur. Elle, elle était bien entière. Mais sans aide, sa vie ne pesait malgré tout pas bien lourd dans la balance.