Un petit salon en extérieur.

L'elfe fantasque qui semblait diriger le petit groupe et, au passage, en pincer pour le magicien écervelé, expliqua patiemment à Keredrin et à Draal qu'il n'était pas question qu'ils les accompagnent tant qu'ils n'auraient pas passé un certain "test". Elle leur indiqua également la direction qu'ils devraient prendre pour rejoindre le château d'une certaine sorcière dénommée Kuru. Elle semblait plus irritée qu'autre chose par ces deux apparitions et avait visiblement hâte de se consacrer à des activités plus productives que la diplomatie. Le guerrier, comprenant que de toute façon, il n'était pas le bienvenue, rangea ses deux épées dans les fourreaux barrant son dos et se mis à marcher dans la forêt, serpentant entre épais buissons de ronces et troncs imposants, sur un sentier à peine visible tant le bois était touffu. Il ne pensait de toute façon plus à grand chose, observant seulement la nature autour de lui avec une acuité étonnante, comme s'il la découvrait pour la première fois. Des oiseaux chantaient, lâchant des trilles aigues tandis que le soleil baignait la sylve de ses rais, fluctuant avec le vent qui agitait nonchalamment, tel un gamin ennuyé, les branches des chênes et autres peupliers qui dressaient leur corps d'écorce massif dans un hasard savamment calculé, dans un désordre finement organisé.

Ici et là, la vie s'agitait, que ce soit par les traits d'un renard glissant dans les fourrés, poursuivant un innocent lapin (à moins que ce ne soit l'inverse ?) ou d'une vipère qui se glissait, invisible, entre des racines, son vert très sombre la confondant avec les feuillages ombragés. Un petit ruisseau émettait une douce mélodie enchanteresse de bruissements et clapotis, se frayant un chemin dans l'épaisse masse végétale. En vérité, la matinée était belle et incitait à la gaieté. En réalité, l'homme qui déambulait dans ce paysage était un peu trop préoccupé pour se sentir accordé avec l'harmonie ambiante. De multiples questions l'assaillaient sans relâche ni remord, martelant son esprit, lui faisant ressentir une douleur presque physique. Pourquoi avait-il été ainsi châtié, renvoyé sur ce monde ? Quel crime avait-il pu commettre ? Et surtout à quoi rimaient les images qu'il entrevoyait, par flashs ? Des humains qu'il avait dû surveiller ? Mais alors, pourquoi ressentait-il des sentiments étranges dès qu'ils avaient rejaillis ? Non, décidément, cette affaire était bien trouble... D'autant qu'il savait qu'il possédait des informations très importantes, mais elles restaient comme verrouillées dans un coin de son cerveau, inaccessibles, ce qui frustrait gravement le dieu incarné.

Il ne saurait dire combien de temps il marcha ainsi, essayant désespérément de trouver un sens aux quelques images fragmentaires qu'il possédait... le sang d'un gros homme jaillissant à flot d'une gorge tranchée par les Flammes... une femme superbe, aux cheveux pâles, à la peau crème et aux yeux bleus très purs... un roi, grand, puissant, le regardant, les yeux habités par la colère et la déception... un jeune homme, un prince, manipulateur, le fixant avec un sourire... des batailles, du sang, des pics aux sommets tranchants... tout ceci n'avait pas de sens, à priori. Était-il mortel, ou dieu, ou autre chose ? Ces natures s'entremêlaient d'une façon étrange dans son esprit, sans même parler des étranges paroles qu'il s'entendait lui-même prononcer sans savoir comment il pouvait savoir ces choses. Mais tout ceci s'effaça quand il vit le château de la dite princesse. Des flèches élancées et fines, filant vers le ciel en un bel ensemble, de diverses hauteurs, couronnées de tuiles étrangement dorées sous le soleil matinal, plusieurs tours légèrement détachées de l'ensemble principal, dominant la forêt environnante, projetant leurs ombres surdimensionnées sur ce qui semblait des kilomètres aux yeux d'un observateur terrestre. Mais immédiatement, comme pour briser ce petit instant de contemplation, une image s'intercala à nouveau entre la réalité et la rétine de Keredrin. C'était également une forteresse imposante, entièrement faite de pierre blanche, presque aveuglante de majesté, qui captait le regard. Elle était à la fois imposante et élégante, et à nouveau, le guerrier sentit un certain émerveillement presque naïf monter en lui, comme attaché à ce souvenir, qui ne tarda toutefois pas à éclater comme une bulle de savon, pour le faire revenir à la réalité. Même s'il avait été irrité par ces intrusions dans un premier temps, il aurait maintenant voulu pouvoir les saisir dans toute leur profondeur, s'imprégner de chaque détail tant ils lui semblaient importants désormais.

Finalement, s'arrachant à ses rêveries amères et curieuses à la fois, il marcha vers le château, essayant de penser à l'ici et maintenant et pas à se concentrer sur d'étranges rêveries. Peu à peu, en s'approchant, il discernait de nouveaux détails, des statues d'anges et des fenêtres à la mode des vitraux, ainsi qu'un grand jardin, joli et bien ordonné. L'ombre d'un nouveau souvenir émergea, mais l'homme avait fermement décider de ne plus penser à ces étranges flashs back. Il le regretta instantanément. Il arriva finalement juste devant le portail finement ouvragé, aux courbes délicates, un véritable chef d'oeuvre de ferronnerie. Deux gardes attendaient patiemment, leur armure composée de plaques lourdes de métal aérées, ce qui leur assurait une bonne protection, une liberté de mouvement intéressante malgré les failles évidentes qui étaient une contrepartie gênante à ces deux avantages. Ils s'approchèrent, calmes, et l'un deux commença à parler au nouvel arrivant d'un ton poli.

"Bonjour à vous, messire. Que nous vaut l'honneur de votre présence ?
-J'ai rencontré, en marchant en ces bois, une compagnie restreinte qui m'après m'avoir expédié fort neivalantieren (=impoliement), m'ont renvoyé vers votre palais, et vers la princesse, qu'une charmante femme surnomme la sorcière... J'ai été désappointé de ce traitement cavalier, mais j'ai fait contre mauvaise fortune bon coeur et je ne suis pas déçu, rien que la vue de vos tours élancées valait sans doute la peine de venir jusqu'ici. Pourriez-vous me conduire jusqu'à Kuru ?
-Je vais vous confier à notre majordome, il saura quoi faire, d'autant que les quelques personnages que vous avez rencontré sont à coup sûr les membres de l'Ordre du Coeur, qui ont été envoyé par notre maîtresse dans la forêt, pour tester leur valeur.
-Ce test impliquait probablement d'attaquer tous les pauvres voyageurs passant à portée de vue...
-Voici justement celui qui vous guidera jusqu'à notre princesse. Nous vous ouvrons..."

Dans un très léger grincement feutré, les deux battants de fer s'ouvrirent, et un homme au cheveux grisonnant arriva. Un garde lui chuchota rapidement de quoi il s'agissait, reçut un rapide signe de tête avant que le majordome ne fasse signe à Keredrin de le suivre. Le guerrier, sans attendre, emboîta son pas alerte, traversant une bonne partie du jardin ainsi, avant d'être conduit vers un petit salon donnant sur le jardin, plutôt discret et presque invisible à cause des arbres qui créaient une ambiance ombragée et douce. Le domestique prit alors la parole :

"Voulez-vous un encas, ou des rafraîchissements pour vous aider à patienter ?
-Eh bien... connaissez-vous le vin ?
-Euh... bien sûr, oui. Messire a-t-il une préférence ?
-Rouge et corsé, je vous prie.
-Très bien, un serviteur vous l'apportera. Je vais quérir son Altesse..."

Le vin arriva avec diligence, sur un plateau d'argent. Il y avait une petite bouteille amarante et une petite flûte finement ciselée. Avec délectation, Keredrin se servit un peu du liquide rouge sang et le porta à ses lèvres. Le breuvage était fort et corsé, très plaisant à boire, et on sentait bien son grand âge. A n'en point douter, la princesse devait être très riche pour pouvoir se permettre d'offrir d'aussi bons crus à ses invités. Un arrière-goût fruité, léger et subtil, et légèrement enivrant. L'homme but une gorgée, savourant la sensation agréable qui submergeait ses papilles gustatives, lui communiquant une étrange impression de chaleur, comme s'il buvait du vin pour la première fois. Il se sentait également légèrement fatigué. Et soudainement, une connexion se fit dans son cerveau un peu embrumé : les aventuriers du dimanche qu'il avait croisé dans le bois avaient regretté ne pas avoir Kuru avec eux, pour tester la véracité de ses dires. Est-ce que le vin si raffiné qu'on lui avait offert n'aurait pas été ensorcelé ou assaisonné d'une potion de vérité ? Pour tester ceci, l'homme parla à haute voix, tentant d'affirmer qu'il s'appelait Nirderek.

"Je m'appelle Nir... Keredrin."

Ses soupçons se vérifiaient donc ! Il se morigéna un instant avant de se dire qu'il ne comptait de toute façon pas mentir à la princesse. Il s'assit donc calmement et attendit.

[HRP: Edit Kuru: le majordome écrit en noir.]

Après les mots prononcés par la "garde chasse" Draal suivit Keredrin (en effet, c'était le seul à avoir un plan) qu'il perdit de vue lors d'une escarmouche survenue pendant leur randonnée pedestre.
La lutte fut de courte durée, les monstres, bizarrement, ont fuit assez rapidement. Mais pendant l'agitation, Draal, une personne inconnue à qui il soutira, après quelques coups biens placés (ce n'est pas qu'il est agressif mais il était pressé et n'avait pas de temps à perdre avec un inconnu récalcitrant) , certaines indications pouvant lui être utiles pour sortir de la forêt.

Il n'eut cependant que peu de mal à retrouver son compagnon dès qu'il fut sortit de la forêt grâce à une vue aérienne de la situation. Il se mit donc à suivre Keredrin des yeux depuis les cieux, ce qui lui évitait de répéter la même ereur commise précédement. Mais soudain celui-ci s'arretta, ne comprenant pas pourquoi Draal observa Keredrin qui semblait fasciné par quelque chose. Draal leva les yeux et vit le château tant recherché.
Cette pierre blanche lui faisait penser au palais de son ancien maître et comprennait qu'un mortel soit impressionné devant une telle merveille.

Voyant Keredrin entrer dans l'édifice, il se dépécha d'arriver, et, réussissant à persuader les gardes qu'il était (ce qui était vrai) avec l'inconnu arrivé plus tôt, entra dans le salon au moment où Keredrin buvait une liqueur qui lui était inconnue.

Il s'appretait à en boire lui aussi quand il remarqua que son compagnon parlait dans le vide depuis quelques secondes et ne bougeait plus. Kuru étant une sorcière, elle devait pouvoir préparer toutes sortes de potions, et ne les connaissant pas, elle pouvait les considérer comme des ennemis potentiels.
Il en déduit donc que ce nectar fruité était certainement drogué et préféra ne pas y toucher.

Il attendit donc, imitant Keredri, l'arrivée de la sorcière en question.

Après plusieurs mois passé en dehors du château Scribs était enfin de retour. Il n'avait pas encore eu l'occasion de retirer son déguisement, c'était donc un scribes qui avait plus l'air d'un drow que d'un humain qui entra dans le château de la princesse. A peine eut il franchit le portail qu'un domestique vint à sa rencontre.

« Ah non ! On ne va pas me refaire le coup du seau et du balai quand même ?

-Que dit Monsieur ?

-Il dit qu'il voudrait qu'on annonce à la princesse le retour de Scribs.

-Et ou est-il, si cela n'est pas trop impoli de ma part ?

-Devant vous... C'est moi.

-Aaaaaaah! Je ne vous avez point reconnu avec votre déguisement Messire.

-Arrêtez avec vos ''Messire'' et dépêchez vous d'aller dire à la princesse que je suis revenu!

-La princesse doit être dans le petit salon, un invité l'y attends déjà.

-Bien, j'y vais donc de ce pas... Sauf que... C'est où ?

-Prenez le couloir à votre droite en entrant, allez jusqu'au bout et c'est la porte à gauche.

-Merci. »

Scribs se dirigea vers la porte et une fois qu'il fut à l'intérieur du château, tourna dans l'un des deux couloirs au hasard.

*Pitié, pour une fois faites que je sois chanceux...*

Arrivé au bout du couloir il ouvrit la porte de droite et...

*SCHPONK*

« Aïe ! Je me suis encore planté de côté ! »

Il repoussa donc le balai qui lui était tombé dessus dans le placard et se tourna pour entrer cette fois-ci dans la bonne pièce.

*Remarque pour une fois je ne me suis pas planté dès le début.*

Il se trouvait bel et bien dans le salon que lui avait indiqué le domestique. Deux personne semblaient attendre.

*Sûrement les invités de la princesse...*

« Et bah, il y a foule ici. Bonjour, je me nomme Scribs. Et même si ce n'est, peut-être, que pour une courte période je suis enchanté de faire vos connaissance. »

Scribs observa les autres personnes preésente dans la pièce un instant, lorsqu'une pensée lui vint soudain à l'esprit.

*La princesse risque de ne pas me reconnaître comme ça... *

Il retira donc la sacoche puis entreprit d'enlever son déguisement. Il commença par ses oreilles, il exerça une légère pression sur le bout et ce qui sembla être la pointe de ses oreilles elfiques tomba par terre, éclatant en plusieurs morceaux. Devant le regard de l'un des deux autres homme il ne pu s'empêcher de dire.

« Fausses oreilles en argile... »

Il ouvrit ensuite la sacoche pour en sortir un grand morceau de tissu blanc, il le frotta énergiquement sur tout son visage et ses mains, lorsqu'il eut fini son geste le tissu était devenu noir et son visage lui avait reprit sa couleur normale. D'un geste rapide il retira le fil qui retenait ses cheveux en queue de cheval et les recoiffa.

« Voilà qui est fait... »

Il rangea le tissu dans sa sacoche, en sortit une carte, puis s'installa en face de l'homme. Décidant d'établir le contact il engagea la conversation.

« Si cela n'est pas trop indiscret de ma part, qu'êtes vous venus faire ici ? »

Keredrin patientait tranquillement, assis autour de la petite table de ce salon entre château et jardins. Elle était en bois de magnolia blanc, les noeuds naturels bien apparents sur la surface lissée mais qui avait gardé une touche de naturel. Les pieds, quand à eux, étaient au nombre de trois, courbés vers l'extérieur, délicatement taillés de lignes sans décor particulier. Des tonnelles formaient un toit qui ombrageait le salon, laissant passer un peu de lumière, créant une ambiance calme et relaxante. Des fleurs joliment rosées dégageaient un léger parfum de gaieté, qui, sans embaumer la "pièce", parvenait tout de même aux narines de qui se laissait aller à la flânerie. De petits arbres, des cèdres, dissimulaient légèrement ce petit havre de paix, lové au pied d'une tour, de leur tronc large et vigoureux. La brise qui soufflait dans la forêt était toujours présente, apportant une agréable douceur, sans parler de son doux murmure quand elle faisait onduler les feuilles des végétaux de son souffle, entre deux pépiements d'oiseau. L'endroit entier, en somme, appelait à la sérénité, et notre héros avait beaucoup de mal à s'inquiéter de quoi que ce soit en ce moment. En somme, il était comme dans une bulle.

Une bulle qui ne tarderait pas à être brisée. En effet, alors que notre héros détaillait mélancoliquement les pétales d'une fleur entrain de s'ouvrir timidement, il s'aperçut que l'ange qu'il avait déjà vu tout à l'heure, dans la clairière, était arrivé, et observait la bouteille de vin d'un air étrange, comme si elle allait se jeter à son cou avant de l'étrangler. Cette métaphore fit légèrement sourire l'homme qui attendait lui aussi la princesse Kuru. Il détailla rapidement le séraphin d'un oeil vif mais critique. Il ne paraissait pas être une flèche, se moqua intérieurement Keredrin. Bien entendu, il ne le connaissait pas vraiment, mais avait vu comment il était resté à l'écart à la clairière après s'être fait envoyer balader par la garde-chasse. Peut-être s'agissait-il d'une prudence bien calculée, au demeurant, mais il aurait dans ce cas mieux fait de venir discuter, profitant du fait que Magic avait déjà agressé sauvagement quelqu'un. En réalité, cela n'aurait pas changé pas grand chose, mais cette interruption de sa songerie avait quelque peu agacé le dieu incarné, qui n'avait déjà pas spécialement un à priori positif sur Draal.

Il finit de boire son verre et commença à tapoter ses doigts de la main gauche, les uns après les autres, sur le bois léger de la table, dans un bruit léger et étouffé. C'était, chez lui, un tic dès qu'il attendait quelque chose. Plus les petits coups étaient rapides, plus Keredrin était nerveux. En l'occurrence, ils étaient très espacés, car il savait, dans une certaine mesure du moins, se montrer patient durant un temps, quand il le fallait. C'est alors qu'arriva une nouvelle personne. L'homme se demanda si il était bien dans un château et non un moulin. Soudainement, par ailleurs, le jeune elfe noir qui était arrivé arracha un bout de ses oreilles. Le guerrier fut légèrement étonné jusqu'à ce que les dits appendices frappent avec force le sol, se brisant en mille morceaux d'argile, avant de commencer à se frotter énergiquement la face avec un tissu blanc, qui rapidement, ne fut plus immaculé alors que le maquillage s'en allait peu à peu. Finalement, il releva la tête vers les deux invités, des petites marques noires entre dans les creux de son visage. A moins qu'il ne s'agisse de cernes authentiques. Puis il demande ce qu'ils étaient venus faire ici. Le dieu incarné savait qu'il pouvait de toute façon pas mentir. L'omission marchait-elle ?

"Je ne le sais pas vraiment. Je suis apparu dans la forêt sans aucun souvenir. Mais je préférerais en parler à la princesse Kuru, et à vrai dire, désolé de ce manque de confiance, mais je ne vous connais pas."

Ses cartilages du nez n'enflant pas démesurément et des plaies n'apparaissant pas sur son dos comme le faisaient certains sortilèges de vérité, visiblement, l'omission était acceptée. C'est parfait. Bon, à vrai dire, Keredrin se dit un instant qu'il n'avait pas grand chose à cacher : même s'il n'avait pas spécialement envie de parler des visions qu'il avait qu'il sentait très importantes.

"Et au fait, je peux vous retourner la question. Êtes-vous un voyageur arrivé, à dessein ou par hasard, ici, à mon instar, êtes-vous un serviteur ou même tout autre chose ?"

Scribs regarda un instant la bouteille posée sur la table. Seul un verre semblait avoir servit et c'était l'homme qui parlait le plus qui semblait avoir déjà goûté le nectar.

« Avant toute chose je dois vous féliciter... Bien que je n'aime pas vraiment l'alcool je sais que la boisson que contient cette bouteille est l'une des meilleures qui soient... »

*Surtout que la princesse y a sûrement fait mettre du sérum de vérité...*

Il se tourna vers l'homme qui pour le moment était resté muet... Préférant pour le moment éviter de répondre au premier homme.

« Vous par contre ne semblait pas l'apprécier, voulez-vous une autre boisson ou des gâteaux ? La princesse Kuru en fait de très bons lorsqu'elle cuisine... Je pourrais peut-être vous en faire apporter quelques-uns... »

* Quelle belle façon je viens de trouver pour parler des biscuits au sérum de vérité... »

Il observa l'homme un instant, il ne semblait pas l'avoir écouté, ou tout simplement était trop occupé à chercher s'il devait accepter ou non la proposition. Scribs se retourna donc une nouvelle fois vers le premier homme, cette fois-ci pour répondre à sa question.

« Comme vous le savez déjà je me nomme Scribs et j'ai effectivement oublié de dire la raison de ma venue... Je suis... Un fidèle, on va dire ça comme ça, de la princesse Kuru. »

Il s'étira longuement puis laissa s'échapper un long bâillement.

« Je ne suis pas sûr de faire encore long feu moi... J'aimerais bien que la princesse se dépêche d'arrivée, même si je pense que nous sommes tous dans ce cas-là...»

Il leva la tête vers le plafond, puis se mit à se balancer inconsciemment.

« Et vous, qui n'avez pas décroché, ou du moins presque pas, un mot depuis tout à l'heure, qu'êtes vous venus faire ici ? Je suppose et ce sûrement à juste titre, que vous êtes là pour rencontrer la princesse... Sûrement pour entrer sous ses ordres ou pour la tuer... »

*Princesse, je sais que vous ne pouvez sûrement pas m'entendre, mais je vous en prie dépêchez vous, y en a un qui ne veut parler qu'à vous et l'autre pour le moment il pourrait être mort ça ne ferait pas de différence... M'enfin faut que j'avoue que je ne lui ai pas trop laissé le temps d'en placer une non plus...*

Toujours dans un équilibre plus que précaire sur sa chaise, Scribs lança aux deux hommes :

« Dîtes moi, a tout hasard on ne vous a pas reçu en vous disant que vous étiez en retard et en vous collant un balai et un seau dans les mains ? »

[HRP : Ceci est la deuxième partie de la suite du RP avec Evanescent « Réveil Matin ».. que je posterai après.. (oui c’est très logique mais j’ai mes raisons )]


Il y eut un grand bruit ... *SPLONCK* .. puis un léger râle.. « Ahh~ »... et quelque chose qui tombe à terre dans un bruit étouffé par le tissu. Un air de déjà vu pour certains, une grande surprise pour d’autres. La princesse se retrouvait une fois encore en proie avec sa maladresse qui commençait à lui forger une résistance toute particulière aux coups frontaux. Elle s’était prise une vitre portée de plein fouet alors qu’elle discutait avec son ange gardien qui n’avait eu le temps (ou l’envie) de la prévenir d’un (si ridicule) danger. Les domestiques faisaient décidément trop bien leur travail. Les yeux ne distinguaient pas le verre de l’air tellement les vitres étaient propres. En deux temps trois mouvements on avait ouvert l’arme coupable heurtant à nouveau (accidentellement) la jeune femme au sol. Un nouveau râle agonisant se fit entendre suivit d’un empressement affolé de la part du domestique présent et du majordome arrivé peu après. Ils transportèrent la princesse vers un fauteuil où on lui fit de l’air avec un éventail. Le majordome lui tamponnait le visage avec un linge humide fraichement apporté par une bonne.. tout allait si vite. Kuru avait repris ses esprits très vite mais personne ne lui laissait le temps de rassurer l’assemblée. Après le premier choc matinal, plus violent, celui-ci lui paraissait bénin. Elle essayait d’écarter les gens autour d’elle en criant : « Je vais bien ! je vais bien ! » Elle expira calmement tout en souriant.

- «Je ! vais ! bien ! Ahaha.. merci.. merci.. il ne faut pas vous en faire pour si peu voyons.. »

Tout le monde semblait être debout dans la pièce qui se faisaient donc plus étroite. La princesse essaya de remettre un nom sur chaque visage mais la tache s’avera plus ardue qu’elle ne l’imaginait.

- « Mais dites moi, c’est moi qui vois double ou il y a foule ici ?» dit-elle alors que les domestiques se retiraient..

Elle se releva majestueusement et réajusta sa coiffure, un peu gênée avant d’aller saluer les têtes inconnues qui semblaient envahir son petit salon. Elle fit un rapide tour d’horizon en commençant par ce qui était le plus proche. Elle vit d’abord la bouteille de vin ouverte et posée sur la table accompagnée d’un verre à moitie vide (ou à moitie plein, comme vous voulez).

*Il est bien tôt pour du vin.*

Elle releva rapidement le regard vers celui qui semblait avoir apprécié le grand cru. Son gout pour le bon vin et sa posture calme en disait long sur le personnage. Il était grand et sage. Une personne digne de confiance assurément. Kuru s’inclina respectueusement.
La figure qu’elle vit ensuite en tournant la tête paraissait plus énigmatique, il ne semblait pas avoir passé le soit-disant test.. du moins il ne semblait pas avoir bu. Un coup d’œil en direction du majordome lui fit comprendre qu’il n’avait rien mangé non plus. Qu’à cela ne tienne, il fallait rester polie, Kuru s’inclina dans sa direction également. Ce n’est qu’en dernier lieu que la princesse remarqua la présence d’un regard familier. Elle ne l’avait pas vu tout de suite à cause du noir qui persistait un peu sur son visage. Elle sourit en reconnaissant Scribs.

- « Vous êtes tout sale mon ami. Tenez, prenez mon mouchoir. » fit-elle en lui tendant un carre d’étoffe couleur crème qu’elle venait de sortir de sa manche.
Cela faisait un moment qu’elle ne l’avait vu. Son retour en ces lieux promettait des informations de la plus grande qualité et l’assurance d’un allié de plus pour accompagner la princesse et le demi-ange vers Tylen. Secrètement réjouie par cette bonne nouvelle, elle demanda plus simplement :

- « Que me vaut le plaisir de toutes ces visites ? »

- « Ces personnes demandent une audience majesté. » répondit le majordome.

- « Je vois... Mes amis, seriez-vous partant pour un « brunch » ? »

A peine avait-elle prononcé ces mots que le majordome quitta la pièce.
Dans le langage courant, on appelait brunch une sorte de collation, plutôt riche avec un choix immense de gourmandises salées ou sucrées, de fruits et légumes frais, de pâtisseries etc.. le tout accompagné de toute sorte de boissons. Chacun était libre de se servir à sa guise tel un buffet regroupé sur une table ronde autour de laquelle les convives s’installaient. Cette table tout à fait particulière possédait en son centre une sorte de plaque tournante sur laquelle on posait les plats et les amphores. Chaque convive faisait pivoter la roue centrale pour choisir ce qu’il voulait manger. Ce petit bijou d’ameublement (chinois) mesurait deux mètres de diamètre et se situait dans un salon communiquant plus grand.
L’avantage de ce genre de repas, et plus particulièrement de cette table, c’est qu’elle avait des vertus cachées. On pouvait discrètement glisser de petits mots en dessous de la plaque et en la faisant tourner, désigner la personne à qui le message était destiné. Scribs connaissait cette possibilité et devinerait surement que la princesse n’attendrais pas de se retrouver seule avec lui pour qu’il lui raconte ce qu’il avait vécu.

En attendant de passer dans la pièce voisine, Kuru jeta un coup d’œil rapide en direction de la porte qui l’avait touchée. Elle porta machinalement la main sur son front à l’affut d’une éventuelle bosse.

Keredrin continuait à pianoter tranquillement sur la table tandis que Scribs commença à parler. Il apprécia d'abord la qualité du vin apportée par le majordome. Un petit signe de tête approbateur fut la seule réponse de l'homme, qui n'avait pas spécialement envie de parler pour l'instant. Ses frappes de doigts se faisaient plus rapides par à-coup. Même s'il savait pertinemment que les grands de ce monde avaient un mal singulier à être disponibles rapidement, et après tout, il n'était qu'un invité banal, qui, en fait, n'avait même pas de motivation valable d'être présent. Il continuait donc à patienter tranquillement, se sentant brusquement exténué. Peut-être les réincarnations fatiguaient-elles, ou, plus prosaïquement, peut-être était-ce un épuisement moral tout à fait justifié au vu du tourbillon d'évènements qui l'avait ballotté avec une force inouïe en seulement quelques heures. Ou alors, il s'agissait de la marche en pleine forêt. Voir, des trois à la fois ? Toutefois, hormis les Mentus Ichiidari, célèbres moustiques géants se nourrissant des réflexions inutiles, personne ne se souciait vraiment de ça, pas même le guerrier lui-même. Scribs, après avoir fait une remarque subtile à Draal, pleine de sous-entendus qui firent sourire le dieu incarné qui se doutait bien que le scribe voulait le forcer à boire le sérum d'une façon ou d'une autre. Il anticipa donc sa réponse, qui était d'affirmer qu'il était un allié de longue date de la princesse. Plus le jeunot bailla, se plaignant rapidement de sa fatigue. Keredrin leva un sourcil. Il avait lui aussi une terrible envie de dormir et l'image d'un duvet lui donnait presque des frissons, mais il avait au moins la décence de rester silencieux.

Quelqu'un de sincère, probablement. Mais pour une raison étrange qui devait avoir à faire avec son étrange passé, il ressentait étrangement que les gens trop sincères avaient tendance à bénéficier d'un raccourcissement de l'espérance de vie. Surtout quand ils vivaient à la cour. Mais d'un coup, un bruit sourd retentit, parvenant aux oreilles de l'homme, qui se leva, entendant un râle. Avait-on agressé quelqu'un ? Un coup de bâton pouvait produire ce bruit... Il s'aperçut alors, en regardant à travers la véranda, qu'une jeune femme richement habillée était étendue par terre, un peu groggy. Pour ne rien arranger, un domestique un poil gauche lui donna un nouveau coup dans le visage en ouvrant la porte vitrée, ce qui provoqua une nouvelle plainte évoquant plus le chat à l'agonie que l'humaine en détresse... Immédiatement, un certain empressement eut lieu, le majordome, qui revenait apparemment bredouille de son expédition courut vers la maladroite, étendue au sol. Diligemment, elle fut portée vers le petit salon où patientaient les trois personnes, avant d'être déposée sur un joli fauteuil où personne n'avait osé s'asseoir. Un linge mouillé, apporté en urgence, fut tamponné sur son joli minois. A vrai dire, la principale intéressée semblait surtout essayer de se dépêtrer de toutes ces attentions. La scène fit sourire le guerrier, qui trouvait cet effervescence tout à fait amusante.

La jeune femme finit par réussir à respirer, ses servants s'étaient enfin écartés. C'est à ce moment que le dieu incarné se dit qu'elle était sans doute la dite princesse Kuru qu'ils attendaient tous. Eh bien, vivre avec elle avait l'air d'être remuant, au moins. D'autant que les domestiques avaient l'air du genre stressés. Si des situations semblables étaient courantes, ils finiraient par avoir un ulcère avant leurs trente ans... Bref, finalement, après cette agitation, les jeunes gens s'éclipsèrent, comme si rien ne s'était passé. Ne restait qu'une petite rougeur sur le front de l'héritière... Elle cilla plusieurs fois, s'étonnant visiblement de ne pas reconnaître ses invités. Puis, finalement, elle rajusta sa chevelure, un léger rosissement visible sur ses joues, ce qui arracha un léger relèvement de ses commissures à Keredrin. Comme vous avez pu le remarquer, les sourires francs, ce n'était pas son truc. Puis, elle s'inclina devant lui. L'homme en fut gêné, mais il répondit rapidement selon les usages, mettant son bras gauche derrière son dos, son bras droit sur son ventre, au même niveau, avant de s'incliner jusqu'à ce que son tronc soit à angle droit, avant de dire à mi-voix :

"Soltara (Soltaro/a = Votre Altesse) Kuru."

Il releva rapidement, et croisa un instant son regard. Et immédiatement, un flash lui parvint. Il ressemblait fort à un autre qu'il avait déjà vu précédemment, mais celui-ci était infiniment plus fort, ciselé avec précision. Il s'agissait d'une jeune femme. Ses cheveux, attachés dans son dos, étaient blonds platine, presque blancs dans la lumière du soleil. Sa peau était immaculée et d'une pureté inouïe, et ses yeux bleus brillaient d'une lumière fascinante. Elle arborait un doux sourire et immédiatement, le guerrier, même dans la réalité actuelle, sentit son coeur battre à toute vitesse. Mais à peine le temps d'un cillement, l'image avait déjà disparue, laissant le dieu incarné avec son coeur qui battait à toute vitesse. Puis Kuru les invita à prendre un "brunch". Keredrin ne savait pas de quoi il s'agissait, même s'il pouvait se douter que ceci était sans doute un synonyme de petit déjeuner.

"Votre idée, même si j'avoue ne pas avoir connaissance du dernier mot que vous avez employé malgré mes hypothèses fort probantes sur le sujet, me semble très à propos, Soltara. Un domestique nous y conduira, ou nous ferez-vous l'honneur de nous guider par vos propres moyens à travers votre charmante place ?"

L'homme, bien sûr, ne se rendait absolument pas compte de la désuétude du ton qu'il employait... Et semblait tout à fait sérieux.

Ça faisait un moment que Sokuu marchait, malgré des points de cotés par intermittence et ses jambes lui donnant l'impression de s'être transformées en gelées, Sokuu continuait à marcher, il n'avait pas vraiment le temps pour faire une halte. Après avoir marché toute la nuit et une partie de la matinée dans une forêt malsaine, Sokuu approchait enfin du château qu'on lui avait décrit...

Le royaume de "l'amour", mouais... Sokuu avait déjà vu tant de royaume prôner des idéaux de paix... Mais bien peu qui les respectaient (ou alors de manières étranges), quand à ceux qui les respectaient, leur durée de vie ne permettait pas de les qualifier de "royaume".
Enfin, celui-ci avait l'air plutôt sérieux, le château qui se dressait de le jeune fallen était imposant. D'après les villageois des bourgades environnantes, on y accueillait tout ceux qui voulaient entrer au service de la princesse, Sokuu avait tout de suite tendu l'oreille: être sous la protection d'un souverain était l'idéal pour lui. Les anges le laisseraient peut-être en paix si ils voyaient ça, un royaume de l'amour en plus... Il ne pouvait rêver mieux. Il s'était donc mis en route et après cette (lonnnngue) marche, était arrivé devant le château de "l'amour" (Sokuu se demandait pourquoi les villageois lui avait donné un nom aussi peu sérieux)...
Sokuu s'avança de manière incertaine (les ailes masquées bien sûr, pas fou le fallen) vers le portail surveillé par deux gardes qui lui barrèrent la route:

- « Halte, mon garçon! Que fais-tu ici? »

Evidemment, eux aussi, le prenaient pour un ado venant voir Kuru suite à une crise de concupiscence particulièrement violente avec dans l'idée d'"inciter" la princesse à se marier avec eux.... Enfin, on ne pouvait pas vraiment leur en vouloir, il en avait l'apparence après tout...

- « Laissez-moi passer je vous prie, je viens rencontrer la princesse Kuru... J'aimerais entrer au service de l'ordre du coeur... "

Tu peux repartir, je ne pense pas que les gamins soient acceptés.

Le mot de trop.
"J'ai 25 ans, messire, et j'aimerais-entrer-au-service-de-l-ordre-du-coeur-alors-maintenant-laissez-moi-passer s-il vous plait......." fit Sokuu d'une voix aussi glaciale que la banquise, il avait beau avoir l'apparence d'un ado, il détestait qu'on le traite de "gamin"...

- « 25 ans? Excusez moi mais j'ai du mal à y croire, enfin..... On voit de tout dans ces contrées, je suppose, allez, entrez, en revanche, je ne réponds pas de vous si vous vous faite sortir par la princesse elle-même (qui n'est pas aussi gentille que moi, au passage) »

"Allez mourir...." pensa Sokuu (sans le dire à voix haute) en entrant. Dès qu'il eu un peu avancé au delà du portail, un serviteur vint à sa rencontre, malgré son statut il était plutôt bien habillé... Ce château avait l'air de bien traiter ses gens:

- « Vous venez voir son altesse Kuru, je présume? »

« En effet, mon brave. Pouvez-vous m'annoncer à elle? »

Enfin quelqu'un qui le traitait respectueusement... Le serviteur n'avait même pas l'air surpris qu'un gamin ait été admis au château, Sokuu était aux anges, décidément, ce royaume lui plaisait de plus en plus:

- « Qui dois-je annoncer? »

- « Je me nomme Sokuu Maku. Dois-je vous attendre ici? »

- « Je reviens immédiatement, je vais lui annoncer votre visite. »

- « Je vous attends mon brave. »

[HRP : Rien de palpitant ni de nouveau dans ce RP, je remets juste les choses en place. Sokuu, tu pourra nous rejoindre à présent. Draal, tu pourra participer. Nous voila donc tous dans ce nouveau salon au décors asiatique. Les pays d'Asie n'existant pas dans ce monde, je vous déconseille d'utiliser des noms précis.. ]

Quand tous eurent fini les salutations respectueuses et respectives, Evanescent dirigea la petite troupe hors de la pièce devenue décidément trop exigüe. Miracle du hasard, la porte double dissimulée sans un des mur coulissa. Un femme bien portante apparut, s’inclina et s’adressa timidement à la princesse :

- « Le salon rouge est prêt madame. »

La salon rouge : tel était le nom de l’un des salons du château. Il le devait à la couleur acajou teintée de reflets rougeoyants de ses meubles étrangers. La porte elle-même, à double battant, avait été conçue d’après les récits de voyages fabuleux des membres de la famille royale. La table, ainsi que les chaises et fauteuils qui la complétaient avaient étés rapportés de l’un de ces périples par delà les mers.
La pièce était grande et bien éclairée. Les grandes fenêtres vitrées couvraient deux murs entiers alors que les deux autres portaient des tapisseries représentant d’étranges animaux.

- « Merci Madeleine.»

Evanescent prit les devants en entrant le premier, fidèlement suivit par Scribs et Keredrin qui s’était rapproché. Face à eux se tenait la grande table circulaire avec tous les plats en son centre. L’argenterie scintillait de mille éclats et les fruits passionnés surplombaient l'amas culinaire qui s’offrait à eux. Tout autour de la tour Eiffel de victuailles étaient disposées les chaises dont le dossier et l’assise étaient rehaussés d’un coussinet. Il y avait un accoudoir en bois de chaque coté.

Kuru entra à son tour mais il semblait manquer quelque chose. Elle regarda en arrière et vit le personnage énigmatique qui restait en retrait. Il était très grand, froid et sombre mais semblait assez intimidé pourtant puisqu’il ne disait absolument rien. Contrairement à Evanescent, il ne prenait pas soin de cacher ses ailes noires. D’ailleurs, elle lança un regard dans l’autre pièce et vit son tuteur surveiller la scène du coin de l’œil. En effet l’homme était encore un danger potentiel, n’ayant toujours pas avalé de sérum de vérité, il fallait rester méfiant.

- « Vous ne venez pas ? » lui demanda-t-elle finalement. Puis en souriant, elle lui tendit la main, lui faisant signe d’avancer.

Voyant qu’il se décidait finalement, elle le devança, lui montrant qu’il n’y avait rien à craindre. Au même instant, le majordome réapparut, se racla la gorge et récolta l’attention de la princesse. Il murmura quelques mots à son oreille attentive puis elle rétorqua :

- « Oui et bien faites le entrer, nous allions justement commencer. »

L’homme s’exécuta et sortit à nouveau. Ce fut alors Evanescent qui attira le regard de Kuru un moment. Il semblait perplexe devant la corbeille de fruit.

*Voyons.. hmmm*

D’une manière tout à fait naturelle et spontanée, elle lui tendit un petite assiette creuse pleine de salade fraichement assaisonnée. Elle affichait maintenant un air faussement joyeux voire presque exagéré. Elle s’approcha encore afin que lui seul n’entende ses paroles :

-« Tiens papy ! La salade c’est booon pour ta santé. »

Son petit rictus moqueur se transforma en vrai sourire. Il avait l’air si désemparé, comme c’était amusant pour la jeune femme. Elle alla s’asseoir, imitant ses convives qui s’étaient timidement choisi une place.

Scribs refusa d'un geste de main le mouchoir que lui tendait la princesse, puis il salua ensuite Evanescent. Il fut le deuxième à entrer dans la salle, juste après 'Le vieux' comme l'appelait la princesse. Il s'assit sur une chaise, le plus loin possible de l'entrée, mais surtout de façon à faire face a celle-ci. Il ouvrit ensuite discrètement sa sacoche et se mit à fouiller silencieusement dedans. Il en sortit un livre qu'il ouvrit, la première page était une grande illustration représentant le château. Il tourna lentement les pages jusqu'à trouver ce qu'il cherchait. Un morceau de parchemin d'une taille raisonnable et extrêmement froissé. En voyant le morceau de parchemin, Scribs ne pu s'empêcher de masser lentement son avant bras.

*Saleté de piaf, il m'a pas raté ce jour là... Enfin, j'ai quand même réussi à garder le papier...*

Prenant bien soin de vérifier que personne ne puisse le surprendre il glissa le papier sous la petite tablette qu'il fit tourner jusqu'à ce que le message arrive à Kuru. Il se saisit d'une grappe de raisin, expliquant ainsi son geste. Le parchemin qu'il avait fait parvenir à Kuru contenait un message.

*Chère princesse,

Comme je ne peux dire si je vous remettrais ce message en main propre ou non, je ne dirais rien sur l'état dans lequel je suis. Étant donné la mission que vous m'aviez confié j'ai jugé important d'écrire mes découvertes sur un morceau de parchemin, qui si je venais à mourir vous parviendrais par l'intermédiaire d'un hibou.

Avant de commencer mon rapport je tiens à ce que vous interveniez en ma faveur auprès des autorités de Tylen et ce même si c'est à titre posthume. J'ai eu, comme à mon habitude, de petit soucis et je crains que la garde ait mis une prime sur ma tête... J'aimerais que vous leur expliquiez que le fait que je me trouvait sur les lieux du crime, ne veut pas dire que c'est moi qui ai tué ce dénommé Rodrigue.

Venons en maintenant au fait. Comme vous vous en doutez sûrement déjà je n'ai pas trouvé grand-chose, mes sources d'informations habituelle ont préférées se taire, on pourrait penser qu'ils ont peur... Pour la plupart des informations que j'ai réussi à me procurer, j'ai pu constater, de mes propres yeux, qu'elles étaient fausse. Une seule d'entre elles a retenu mon attention. C'est une rumeur qu'il serait bon de vérifier. J'ai entendu dire qu'un certain Archange des silences était détenu par le nécromant (le seigneur Velvorn).

Adieu (du moins peut être).*

Scribs venait tout juste de finir son raisin lorsqu'il remarqua que pas loin de lui Evanescent était perdu dans ses pensées, il prit donc un parchemin qui traînait au fond de sa sacoche, ouvrit un pot d'encre violette dans son sac et se mit à écrire (se servant pour ça de l'un de ses fils qu'il anima).

*Alors, on commence à se perdre dans ses pensées? Ça demande tant d'effort de réflexion que ça de surveiller la princesse?*

Il arrêta un instant son fil, puis ajouta :

*Fait attention au dernier entré, il n'a pas but de sérum de vérité...*

Scribs fit ensuite glisser le morceau de parchemin jusqu'à Evanescent, en le dissimulant sous la tablette, puis se renfonça dans son fauteuil, observant les invités.

Peu après que Keredrin ait accepté le "brunch", Draal fut étonné de voir arriver une nouvelle personne dont la démarche lui était familière. Cette nouvelle personne l'intriguait, si ce n'était pas un ange, alors ce n'était pas un être venant de ce monde. Du moins, c'est ce qu'il pensait.
Le nouveau venu semblait connaitre la sorcière, et l'homme étrange qui avait apparemment la capacité de changer d'apparence.

Les présentations faites, ils quittèrent la pièce pour rentrer dans une autre plus spacieuse où se trouvait une table couverte de plats plus appétissants les uns que les autres.
Draal, perdu dans ses pensées, fut interpelé par la sorcière qui lui tendait la main avec comme toujours son grand sourire qui semblait factice. Malgré sa paranoïa constante et ses doutes envers la nourriture, il la suivit.

Arrivé dans la salle dont la brillance l'éblouissait, il s'assit légèrement en retrait. Il observaitles autres et remarqua que certains, la princesse, Scribs et l'ange, mangeait des plats semblait leur être prédestinné... ce qui renforça encore ces doutes.
Il vit aussi que Scribs passait généralement sa main sous la table avant de la faire tourner et que les plats qui étaient en face de lui se retrouvait généralement devant ses hôtes. Ce n'était peut-être que des coïncidences, mais ces gestes l'intriguaient.

Son sujet de réflexion était maintenant de manger ces plats prédestinés à ses hôtes, mais comment faire pour les distinguer, il essayait aussi de trouver un moyen de pouvoir parler à Kuru.
Peu après sa réflexion commencée, un nouvel étranger arriva. LUI aussi avait cette démarche qu'il connaissait, d'ailleurs le regard de l'inconnu resta quelques secondes bloqués sur ses ailes.
Après avoir vu deux anges dans la même journée et après leur impassibilité devant ses ailes, il finit par en déduire que les créatures célestes étaient courantes dans ce monde.

Keredrin remarqua que dans la suite de la princesse, était entré un personnage étrange. A première vue, il semblait nettement être un humain banal. Toutefois, après observations, plusieurs indices venaient contredire. Il était tout simplement trop parfait. Sa peau était d'une blancheur parfaite, assortie avec ses cheveux, sans même parler de son grain parfait et plus lisse que la plus fine des soieries. Cette étrange perfection totalement inhumaine laissait l'homme étonné. Peut-être s'agissait-il d'un elfe ? C'était bien possible...

Il avançait avec noblesse, semblant léviter au-dessus du sol, avec une grâce ébahissante, avant de s’arrêter et de saluer le jeune homme qui était déguisé en elfe noir à son entrée, petit sourire toujours aux lèvres. D’ailleurs, une fois qu’il les eut salué avec politesse, son regard s’attarda légèrement sur le guerrier. Celui-ci savait qu’on le jaugeait, aussi ne montra-t-il absolument pas qu’il sentait un regard presque pesant sur sa nuque, même si ceci n’était qu’un effet purement psychosomatique. En tout cas, ce questionnement mental était vraiment réciproque.

Puis Kuru les emmena dans une superbe salle, le « salon rouge ». C’est en entrant que le dieu incarné comprit la raison de cette dénomination fort justifiée. En effet, tous les meubles étaient d’un acajou du plus bel effet. La porte de marqueterie était finement incrustée de scènes mettant en scène d’étranges serpents de mer ou des bateaux qui semblent littéralement flotter dans les airs. La poignée elle-même portait un motif en forme de dauphin, superbement gravé avec une précision telle qu’on aurait dit que ce n’était pas une main humaine qui l’avait formé, mais un quelconque sortilège ou les doigts graciles d’une race artisane disparue.

La pièce en elle-même était vraiment superbe. Les vitres larges diffusaient une lumière magnifiée par les étranges reflets rougeoyants, comme si des braises encore chaudes continuaient à diffuser leur éclat. Des tapisseries figuraient des créatures étranges et à n’en pas douter exotiques. Les plats, eux, étaient largement variés. On trouvait de nombreux fruits, mais aussi diverses sortes de pains, des sortes de gelées colorées (= des confitures) sur lesquelles Keredrin n’arrivait pas à mettre un nom. Une douce odeur chaude de pâtisserie sortant du four s’élevait.

Le mobilier était, à y regarder de plus prêt, charmant ; les chaises sur lesquels ils allaient s’installer avaient l’air fort confortables, leurs accoudoirs tordus de manière à épouser la forme des bras. Des petits coussinets qui étaient eux-mêmes brodés permettaient une meilleure assise. En tout cas, l’endroit état charmant, même si cette débauche de luxe ne plaisait pas vraiment à la nature plutôt austère de l’hôte, qui devait reconnaître un certain bon goût à la princesse malgré tout. Dès que la princesse fut assis, il s’installa à son tour et commença à jauger d’un oeil légèrement dubitatif les nombreux mets qui leur était offerts.

La princesse, elle, fourrait dans les mains de l'étrange personnage éthéré un bol... de salade. L'homme se demanda à quelle fin... Peut-être avait-il des cousins lapins, peut-être était-il végétalien, ou peut-être tout simplement qu'il aimait la salade. En tout cas, il regardait d'un air étrange les fruits qui se trouvaient devant lui. Peut-être sélectionnait-il les aliments qui ne portaient pas de serum ? C'était assez étrange... D'autant que Kuru semblait se moquer amicalement de lui, et leurs relations ne semblaient pas très formelles... Peut-être étaient-ils plus qu'un mentor et une noble ?


Scribs fit tourner la table alors qu’il tendait la main vers une viennoiserie en forme de croissant de lune, qui se déroba devant lui. Le guerrier fit la moue, avant d’attirer à nouveau à lui le plat. Il prit prestement le gâteau fumant, qui embaumait une délicieuse odeur, avant de mordre précautionneusement dedans. Il se révéla être très bon, et avec une certaine délicatesse, le dieu incarné finit par avaler entièrement la pâtisserie.

« Soltara, je reconnais ne pas être bien renseigné sur ce lieu et ses habitants, ni même sur votre fonction... Pourriez-vous me renseigner quelque peu ? »

Kuru s’était assise et s’attachait à servir le thé d’une manière très princière. Elle porta la tasse de fine porcelaine à ses lèvres et en but délicatement le contenu. La tisane chaude et apaisante lui enivrer les sens à chaque gorgée. Ce fut un délice pour ses papilles.

Tous s’étaient vite accommodé au mécanisme de la table ce qui réjouissait la princesse. On aurait dit des enfants qui jouaient à faire pivoter le rond de bois au centre de la table. Le montant tournait et s’arrêtait. Les yeux de la belle furent interpelés par un morceau de parchemin qui dépassait sous la tour giratoire. Voyons, seuls Scribs et Evanescent connaissaient cette vertu messagère du mobilier. Evanescent ne se générait pas pour parler de vive voix à la princesse. Ce ne pouvait être que Scribs dont elle attendait le rapport avec autant d’impatience qu’une jeune pucelle sa nuit de noces. Elle prit le pli du bout des doigts le couvrant de son mouchoir. La princesse passa le feuillet sur ses genoux. De là où ils étaient, les invites ne pouvaient remarquer la présence du papier dans les mains de fée.

« Alors, on commence à se perdre dans ses pensées? Ça demande tant d'effort de réflexion que ça de surveiller la princesse?

Fait attention au dernier entré, il n'a pas but de sérum de vérité. »

*Ooups*

Elle replia vite le bout de parchemin et le remit en place faisant tourner le plateau pour qu’il atterrisse devant son mentor. Fort heureusement cela amena le plateau de fruits devant le nez de la princesse ; exactement ce qu’elle voulait. Une poire, une mandarine et quelques myrtilles. Une petite salade printanière serait des plus appréciées. Qu’est-ce que cela ? un autre pli qui dépasse ? il avait l’air plus gros cette fois.. En proie à sa curiosité, la princesse réitéra son acte et lut le message qui cette fois lui était réellement destiné.

« Chère princesse,

Comme je ne peux dire si je vous remettrais ce message en main propre ou non, je ne dirais rien sur l'état dans lequel je suis. Étant donné la mission que vous m'aviez confié j'ai jugé important d'écrire mes découvertes sur un morceau de parchemin, qui si je venais à mourir vous parviendrais par l'intermédiaire d'un hibou.

Avant de commencer mon rapport je tiens à ce que vous interveniez en ma faveur auprès des autorités de Tylen et ce même si c'est à titre posthume. J'ai eu, comme à mon habitude, de petit soucis et je crains que la garde ait mis une prime sur ma tête... J'aimerais que vous leur expliquiez que le fait que je me trouvait sur les lieux du crime, ne veut pas dire que c'est moi qui ai tué ce dénommé Rodrigue.

Venons en maintenant au fait. Comme vous vous en doutez sûrement déjà je n'ai pas trouvé grand-chose, mes sources d'informations habituelle ont préférées se taire, on pourrait penser qu'ils ont peur... Pour la plupart des informations que j'ai réussi à me procurer, j'ai pu constater, de mes propres yeux, qu'elles étaient fausse. Une seule d'entre elles a retenu mon attention. C'est une rumeur qu'il serait bon de vérifier. J'ai entendu dire qu'un certain Archange des silences était détenu par le nécromant (le seigneur Velvorn).

Adieu (du moins peut être).”

*Et bien, en voilà d’étranges façons.. mais après tout. L’archange des silences, l’oncle d’Evanescent.. oui nous savions qu’il avait disparu.. mais que ce soit le seigneur Velvorn qui le détienne prisonnier, cela est en effet une nouvelle des plus troublantes.*

Elle referma le parchemin et le mit dans un des replis de sa robe qui constituait une poche imperceptible. Alors qu’elle songeait à la situation, Keredrin intervint :

« Soltara, je reconnais ne pas être bien renseigné sur ce lieu et ses habitants, ni même sur votre fonction... Pourriez-vous me renseigner quelque peu ? »

« Ah et bien.. »

Un nouvel être entra dans la pièce par la porte coulissante. Il avait dans son dos deux grandes ailes grises qui balayaient maladroitement les airs. Un peu timide, le jeune homme demanda audience et la princesse l’invita à se joindre au petit déjeuner.

« Vous arrivez à pic mon ami, nous allions justement commencer les choses sérieuses. »

Kuru avait toujours eu une petite voix fluette et douce. Elle fit un effort pour que tous puissent entendre ses propos. L’agencement de la pièce venait suppléer son timbre par une pointe de résonance.

« Messire Keredrin, permettez moi de vous répondre en quelques mots. Sachez que je suis la grande princesse du royaume du coeur. Je dirige mes terres de paix depuis la mort de mes proches. » son ton impérial perdit de son ampleur alors qu’elle repensait à son père, à Irwing.

« Vous êtes ici mes invités et je m’apprête à vous parler en toute franchise... et certains diront que je ne suis pas assez méfiante. »

Kuru se leva et entreprit de faire le tour de la tablée.

« Depuis un temps, nous avons constaté d’étranges phénomènes un peu partout dans le royaume et d’autant plus chez nos voisins. Les anges eux-mêmes en sont troublés. Leur grande cité n’avance plus et nous avons perdu contact avec certaines grandes villes. Nous perdons le contrôle d’une situation qui reflète les prémices d’une guerre. »

*Une guerre..* elle médita un moment sur ce mot avant de reprendre.

« Il arrivera un moment où tous nous devrons choisir un camp. Pour l’honneur, nous nous battrons.. pour la paix, nous nous défendrons. Oui.. nous ne voulons pas de cette guerre mais nous n’acceptons pas les idées que diffusent le nécromant. Il nous faut donc brandir les armes et défendre nos valeurs. J’espère avoir étanché votre soif de savoir messire Keredrin, du moins pour le moment. »

Kuru continuait sa ronde autour de la table, Sokuu s’empiffrait, Evanescent pensait, Draal se méfiait et il avait raison. La princesse fit un signe de tête au majordome qui fondit sur l’ange noir et le piqua à la main d’une aiguille. Le délai était passé, il n’avait rien ingurgité et la sécurité était de plus en plus compromise alors que le temps filait.
Voyant l’agitation des convives ne comprenant pas ce geste, Kuru s’empressa d’expliquer.

« Veuillez pardonner notre méfiance. Rassurez vous, cela ne vous fera aucun mal mon ami.» fit-elle vers Draal.

Puis le majordome prit la parole : « Depuis des générations et à plus fortes raison avec les évènements récents, nous nous devons de vérifier la pureté des intentions des personnes pénétrant dans l’enceinte du château. La princesse est la seule survivante d’une grande lignée de rois. Si nous la perdions, ce serait la fin d’une dynastie. »

« Maintenant que vous êtes tous prêt à répondre avec franchise. Je vous retourne la question de messire Keredrin : pourquoi venez vous me rendre visite et que puis-je pour votre bon plaisir ? »

La princesse était à présent derrière Scribs et avait posé sa main sur son épaule. Elle regardait en direction d’Evanescent cherchant timidement le reflet d’une quelconque fierté dans son regard. Kuru avait parlé avec prestance et agit avec une grande témérité. L’avait-il remarqué ?

Après l'arrivée du nouvel inconnu, la princesse s'empressa de répondre à la question posée par Keredrin. Elle se leva pour que l'assemblée l'entende. Pen dant qu'elle parlait, elle observait les invitésen tournant autour de la table. Au moment où elle fut en façe de Draal, elle fit un signe de tête au majordome qui fondit sur l'ange le piquant à la main et lui injectant le sérum que Draal redoutait.Il comprenait cependant que l'on puisse vouloir se protéger par quelconque moyen.
Etant contaminé, Draal leva la tête vers la sorcière qui réitera la question posée précédement par Keredrin.

«Pourquoi venez vous me rendre visite et que puis-je pour votre bon plaisir ? »

Draal, voyant qu'il ne pouvait rien faire pour resiter, répondit:

<<Je tiens d'abord à dire que de m'injecter ce sérum de force n'était pas util, je l'aurais pris si vous me l'aviez demandé... j'attendais juste de pouvoir vous parler en privé mais bon je n'ai pas le choix.

Je suis ici en mission pour L'Archange de l'eau: Gabrielle. Elle souhaiterait vous aider en m'envoyant, moi un de ses meilleurs anges. Je suis aussi là pour vous surveiller et l'informer. Je servirai de messager.

Maintenat c'est à moi de vous poser une question: acceptez-vous l'offre soumise par celle dont je suis le messager???>>

De toute évidence la princesse ne s'attendait pas à cette réponse de la part d'un ange portant des ailes sombres. Elle marqua un petit temps d'arrêt (elle réfléchissait sans doutes) puis partit se concerter avec ses alliés. Draal la voyant revenir dit:

<<Alors, que décidez-vous?>>

Keredrin venait de poser sa question que brusquement, la porte coulissante s'ouvrit dans un chuintement feutré. La princesse, qui commençait à lui répondre, en fut coupée dans son élan. L'être possédait deux longues ailes aux plumes grises, qu'il s'empressa de replier sur son dos en arrivant. S'il espérait se rendre plus discret ainsi, c'était clairement un échec. Mais peut-être était-ce un signe d'humilité. D'ailleurs, fait assez étrange, deux des invités possédaient des attributs emplumés semblables, dont ne changeait que la couleur et la taille. Leur forme et leur plumage semblaient globalement semblables. Il faisaient ainsi partie de la même race, selon toute probabilité. Toutefois, l'homme savait vaguement qu'il n'avait jamais vu de créature ailée semblable de ses yeux... Pourquoi étaient-ils aussi nombreux ici ? Peut-être que dans cette partie du monde, les anges possédaient un statut particulier. Ou étaient-ils un des peuples principaux. Les interrogations s'amassaient et les réponses se faisaient rares...

Le nouvel arrivant semblait étrangement timide. Il se tourna vers la princesse Kuru et se mit à bredouiller quelque chose de totalement incompréhensible. Un faible, supposa le dieu incarné. La jeune femme, d'un ton qui se voulait majestueux mais qui concordait mal avec sa voix douce et paisible, l'accueillit. Elle avait une certaine aura ; il s'agissait probablement d'une bonne gouvernante. Puis, elle se tourna à nouveau vers le guerrier, qui ne montrait pas de signe d'impatience et gobait délicatement des grains de raisin juteux et relativement énormes. La noble se leva finalement, et commença à marcher doucement autour de la table, comme pour être plus proche de ses convives. Quand elle s'exprima, sa voix semblait quelque peu fatiguée mais malgré tout pleine de résolution, tandis que l'ange aux ailes grises dévorait une part de gâteau sans prendre garde au monde extérieur.

Elle dit que la situation actuelle se dégradait, des étranges phénomènes se déclenchant ici et là. Pour une raison inconnue de lui, Keredrin sentait que ceci lui était relativement familier. Les Ages Sombres... Qu'une guerre allait éclater à un moment ou à un autre. Qu'ils ne la feraient pas de bon coeur, mais qu'ils la feraient. Pour défendre leurs idéaux face à ceux d'un certain nécromant. Elle souhaita finalement avoir étanché son désir de réponses. Il n'en était rien, car l'homme ne pouvait strictement rien faire de la majorité de ses informations, ne connaissant pas assez bien le contexte.

Puis, finalement, la princesse leva brusquement la tête et fit un petit signe de chef. Immédiatement, le majordome planta une aiguille dans le bras de Draal. Le guerrier sourit. Il aurait pu se douter que son refus manifeste d'absorber quoique ce soit le ferait remarquer... Il n'avait donc guère de jugeote, sans quoi il se serait donné au moins la peine de faire semblant de manger... Car son attitude manifeste de méfiance d'avait pu qu'accélérer le moment où Kuru déciderait de le forcer à absorber le sérum. Un léger soupir filtra donc entre ses lèvres. Décidément, les anges ne devaient pas être un peuple bien brillant. Soudainement, sans pourtant de rapport direct, une conclusion vint à l'esprit du dieu incarné : l'étrange personnage nommé Évanescent devait avoir un rapport avec cette race... Il possédait la même grâce naturelle et était bien trop parfait pour être humain. Sans parler de ses larges drapés, idéaux pour dissimuler les grands appendices... Mais ceci ne l'avançait pas à grand chose, après tout. Il savait à présent que l'homme de confiance de la princesse était sans doute l'une de ces étranges créatures ailées, et après ? Il avait sans doute une raison de ne pas le montrer à ses invités...

Alors que Keredrin allait prendre la parole pour répondre à la question de Kuru, qui avait demandé à son tour quel était leur but, Draal le devança. Il en conçut un légèrement agacement. Et alors, il commença à parler. Disant qu'il était le messager d'une archange, nommée Gabrielle. Il expliqua alors qu'elle désirait posséder un homme de confiance qui assisterait et surveillerait la princesse. Un espion, en réalité. Puis, avec un culot tout à fait hors de propos, il se plaça lui-même en position dominante, demandant à la jeune femme de trancher. Apparemment, de nombreuses personnes manquaient d'éducation... Dans le même temps, l'"ange" nommé Évanescent laissait tomber sa coupe. Son air semblait abasourdi. Il fit un sourire pâle et peu convaincant avant de déclarer tout simplement que ce nom lui rappelait une connaissance de jeunesse.

Visiblement, il possédait le contrepoison à l'élixir ou mangeait des aliments qui en étaient dépourvus ; car ce mensonge était franchement peu convaincant. A moins que la dite éponyme ne le torturasse à l'époque, rien ne justifiait un tel sursaut. Il était fort probable qu'il la connaissait réellement, et ceci mettait encore en exergue la théorie de l'angélisme. Keredrin savait qu'il avait un avantage sur les mortels : là où ils ne cherchaient pas à voir ce qu'ils considéraient comme dit, lui venait d'arriver, et des ressemblances même ténues lui sautaient aux yeux. Ces créatures diverses étaient très superficiels, beaucoup de choses leur échappaient apparemment... Comme Évanescent le fixait, l'homme lui adressa un grand sourire ironique, du genre "on ne me la fait pas à moi". Puis, se demandant s'il allait à nouveau voir un ange débarqué de nulle part l'empêcher de parler, il ouvrit prudemment la bouche et répondit à son tour à la question de Kuru.

"Il se trouve quant à moi que je me suis retrouvé dans la forêt jouxtant votre charmante demeure durant la nuit passée. Sur le coup, je n'avais aucun souvenir. Une heure après, ma mémoire m'est revenue, bien que fragmentée, ou peut-être était-ce deux, je ne sais plus."

Keredrin s'arrêta brusquement, ménageant son effet. Les regards étaient portés vers lui, plus ou moins appuyés, plus ou moins curieux, plus ou moins indifférents. Mais il savait que ce qu'il allait révéler ne saurait être ignoré...

"Je suis -ou plutôt, j'étais- un dieu. Je vois à vos mines que vous ne me croyez pas, mais pourtant, c'est vrai. Votre sérum de vérité semblant d'une efficacité, je ne suis de toute façon pas en mesure de mentir. Bref, j'ai rencontré une petite troupe, apparemment vos envoyés, qui m'ont violemment rebuté, surtout un jeune mage plutôt arrogant... m'est avis qu'un démon s'est niché en son coeur. Puis une femme -une archère- très étrange m'a conseillé de vous rendre visite ; c'est pour ça, et pour nulle autre raison, que je suis avec vous aujourd'hui."

Ainsi donc sa chère cobaye ne lui avait ramené pas moins qu'un Dieu !!!

*Quelle charmante enfant, cette Alia'ane... Vraiment très... Précieuse !*

Evanescent perplexe regardait lascivement le plat déchu se faire ramasser par une domestique bien équipée pour ce genre de travail.
Scientifiquement le trop peu d'explication d'une telle déclaration avait le don d'énerver le théologien expérimental ; pas énerver au sens physique ce dont il serait bien incapable, mais d'un point de vue excitatif.
En effet, il n'aurait de cesse de ne pas trop montrer l'intérêt incommensurable qu'il éprouvait à ce moment, pour ce qui était son désir intime de l'examiner, de le disséquer, comme il l'avait fait avec cette volubile salade.
Justement, en temps que prêtre il se devait de réagir autrement que le n'âmenipulateur laborantin qui sommeillait en lui, et il ne s'en priva pas.

« Un dieu ! Comme c'est original... Savez vous qu'en tant que comtemplatif j'ai fait moi même mortel l'expérience de la divinité ? »

C'était sur le ton de la conversation, mais en appuyant insidueusement sur le mot de mortel avec le regard insistant qu'il fallait, l'ange lui signalait par la même que son état réel ne lui avait pas échappé.

*Je sais que tu sais...*

Il continua.

« D'où ces cheveux blanchis prématurément, et certaines mauvaises blagues... »

Un clin d'œil en direction de la princesse et d'une extrême rapidité qu'il pouvait passer inaperçu.
Puis sur le ton de la comédie, puisque les révélations n'arrêtaient pas de se suivre...

« Ne seriez vous pas Ilo, le Dieu que je vénère?
Tant qu'à faire, je gagnerais un temps précieux en m'adressant directement à vous ! »

La jeune femme à ses pieds avait sans doute terminé, mais rien ne pouvait lui enlever son sourire angélique et magnifique.

Keredrin venait de faire ses révélations en quelques phrases concises et efficaces. Pendant ce temps, une jeune servante s'était littéralement jetée au pieds d'Evanescent, veillant à ramasser les feuilles de salade qui s'étaient répendues mollement sur le sol. L'ange ne semblait pas se sentir concerné par cet affairement soudain dont il était la cause, et arborait un air légèrement surpris, bien qu'il semblait toujours regarder la vague, comme s'il ne se souciait pas du monde alentour et qu'il le regardait certes avec intérêt, mais sans particulièrement s'y sentir impliqué. Le prêtre, observait lui le dieu incarné, le disséquant du regard, comme étrangement intéressé par cette annonce. Ce n'était pas la première fois qu'il l'observait conscienscieusement, comme pour arracher sa peau avec ses yeux perçants et pour fouailler à souhait ses entrailles pour y découvrir quelque chose d'intéressant. Bien sûr, Keredrin savait également que ses pensées étaient totalement sans fondement, car il se représentait mal l'ange, apparemment assez distrait, se jeter avidement dans la vivisection.

Puis il ajouta qu'il avait fait l'expérience de la divinité de par son rôle de contemplatif. Ce titre, pensa le guerrier avec un rien de moquerie, lui convenait parfaitement : il l'imaginait très mal dans un rôle plus concret, avec ses yeux vagues et son air neutre, comme s'il était en permanence ailleurs. Il savait que ses préjugés étaient basés sur de l'air, du vide et des impressions, car son divin sixième sens s'était visiblement émoussé au contact de la réalité. Pendant ce temps, Evanescent lui demandait, sur le ton de la plaisanterie, s'il n'était pas un certain « Ilo », disant qu'il perdrait moins de temps s'il l'était.

« Il est peu probable que je sois « Ilo », comme vous dites, car je pense que je le saurais, comme j'ai su, par une intuition improbable, que j'étais Keredrin. De plus, même si ma mémoire me donne l'impression d'être un patchwork aux trop nombreuses zones blanches, je devine que votre Ilo est un dieu supérieur, il faut avouer qu'il est bien aussi de moi en pouvoir, même au temps où j'étais encore un pur esprit d'éther. Nous sommes des dieux de l'ombre, les dieux des hommes, des dieux concrets, là où nos confrères des hautes sphères sont des dieux de concept. »

Keredrin se sentit soudainement mal., le coeur serré dans un étau, la poitrine prisonnière un carcan et le souffle court, comme si ce monde le rejettait. Sans doute n'était-ce que psychosomatique. Mais il se sentait malgré ça mal, comme un corps étrangé, rapporté. Tous ses voisins lui semblaient tellement balourds ! Même ces anges gracieux semblaient être pesants, le langage articulé était de plomb et les paroles, vides de sens, totalement futiles. Des façades de peau, des viscères grouillantes, des chairs encombrantes et des yeux de poisson mort...

Le monde réel était fade et à cet instant, il agissait sur le dieu incarné comme un poison subtil, comme un fiel nocif qui le rongeait. Son sang, qui lui paraissait si vif et les sensations, si vraies, disparaissaient. La bouche lui renvoyait un goût de bile tant il se sentait mal. Sa tête lui donnait l'impression d'être en coton et sa langue était molle et incapable d'articuler. Tout était factice, inutile. Le bois riche sous ses doigts était lisse, et brouillé, humidifié par la sueur qui perlait au bout de ses doigts. La suffocation s'accentuait le souffle lui manquait. A moitié étouffé par le mal qui l'assaillait, il cherchait désepérément quelque chose à quoi se raccrocher. Mais personne ne semblait remarquer son agonie insupportable... ne voyaient-ils pas que son regard se voilait lentement alors qu'il sentait le froid envahir son coeur ? La main tremblante de l'air vicié qui lui semblait pénétrer dans ses poumons, il saisit une bouteille de cidre non loin et en fit couler un peu dans son verre... ceci semblait inutile mais il se raccrochait à elle comme un désespéré, la main crispée.

Ne voyaient-ils pas ? Les doigts humides de sudation, Keredrin apporta le liquide pétillant à sa bouche... Immédiatement, il sentit sa tension se dissiper, les muscles tendus de son dos se relâcher, l'air entrer à nouveau dans les poumons, un bon air pur, et le monde redevenir normal. La main encore tremblante, il but le fond qu'il s'était versé dans sa faiblesse. Keredrin fit tourner la table plutôt sèchement, attirant vers lui une corbeille de fruits. Il avala une petite framboise qui éclata doucement sur son palais sur la pression de sa langue, délivrant l'arôme et le jus sucré. Puis il se décida à questionner Evanescent en retour, le souffle toujours court de sa désagréable expérience... Le mal d'incarnation, peut-être...

« Et vous, que faites vous au château... humain ? Vu l'affairement de cette jeune servante, je suppose que vous n'êtes pas n'importe qui... un prêtre, apparemment, mais encore ? D'autant que je sache, il n'est guère dans la coutume d'inviter les clercs aux réceptions ? A moins que nous ne soyons dans un royaume religieux, auquel cas, je m'empresserai de retirer mes paroles... »

Draal les observaient, était-il sans doute quelque peu racunier de s'être fait planter une serringue dans la main. Quand l'ange annonça qu'il était le messager de Gabrielle un des alliés de la princesse laissa tomber son verre... il semblait à la fois étonné et effrayé, chose anormale venant d'un ange, race n'étant pas sensée montrer ses émotions. A moins qu'il ne le soit pas complètement...

Malgré le petit incident, il enchaina la conversation avec Keredrin qui d'après lui (et il ne ment pas) est un dieu. Il y avait tout de même un point commun entre Draal et lui, il ne savait pas pourquoi ni comment il est arrivé là. Cette pensée interpella Draal, il ne connaissait personne dans ce monde (ni Gabrielle non plus). Comment se faisait-il qu'il ait répondu à la question si facilement alors qu'il ne savait rien? Mais le sérum ne pouvait pas se tromper, il doit y avoir un rapport entre cette Gabrielle et son arrivée ici.

Pendant qu'il pensait, il remarqua que le dieu tremblait, il n'était peut-être pas habitué aux anges... en temps normal Draal l'aurait aidé mais là il ne bougea pas. Il était trop préocuppé par cette réponse. Avait-il déjà vécu ici? Il pensait à une question qu'il pouvait formuler pour en savoir plus. Chose qui se révèlait d'une grande difficulté.

Keredrin se servait un verre du nectar alcoolisé quand un flash traversa l'esprit de Draal qui s'empressa de demander:

-<<Excusez-moi de vous interrompre messire Keredrin, mais j'aurais un e question urgente à poser à l'assemblée: Où se trouve la tour des Anges???Ne vous inquietez pas, je ne m'en irais pas>>

Sokuu avait fini son gateau depuis quelques minutes et ils se détendait, observant son environnement sans préter attention à la cacofonie ambiante.... 2 mois à se nourrir de racines et de pain noir, il avait failli crever... Ce chateau était décidément salvateur... Revenant à la réalité, Sokuu commença à détailler les convives en essayant de saisir des bribes des conversations diverses qui régnaient dans la salles, puis, n'y arrivant pas, il se désinteressa des invités puis comença à penser jusqu'à entendre ou plutota ne plus entendre les conversations qui s'étaient toutes arrétées d'un coup.
Un certain keredrin prétendait être un dieu..... Bien sur, c'était ridicule, un dieu, ce n'était pas comme ça... Encore plus fou, il prétendait avoir été un dieu transformé en humain... On voit vraiment de tout dans ce monde....
Même le grand individu qui avait l'air de servir de bodyguard à la princesse n'avait pas l'air d'y croire, renvoyant des questions ironiques...
Puis tout d'un coup, étrange, l'aura du -soi-disant- dieu incarné sembla vaciller, comme à la limite de disparaitre, mais sans diminuer, Sokuu leva un sourcil en tournant légèrement les yeux dans sa direction, mais le vit prendre une bouteille de cidre et son aura redevint normale, que lui était-il arrivé? Après tout, c'est peut-être aussi moi qui suis fatigué....
Apparemment, L'individu (prénommé "Keredrin"), reprenait la conversation comme si de rien n'était, étrange, je dois me tromper.....
Puis, tout d'un coup, l'individu louche au deux ailes noires pris la paroles rapidement et posa une question qui lui glaça le sang.

"Excusez-moi de vous interrompre messire Keredrin, mais j'aurais une question urgente à poser à l'assemblée: Où se trouve la tour des Anges? Ne vous inquietez pas, je ne m'en irais pas"

La tour des anges... Le sang de Sokuu en fit qu'un tour, pourquoi cherchait t-il cet... enfer?

Mon ami, je ne vous connais pas, je ne sais pas pourquoi vous cherchez la tour des anges, ni si vous savez qui elle abrite. Mais si vous tenez à votre santé mentale, ou mieux, à votre vie, je vous conseille de vous en tenir éloigné... J'ai moi même, jadis, aperçu en image et entendu parler de ceux qui y habitent... A mes yeux, ce sont des monstres.... Des êtres commandant la destinée des être avec la même aisance que.... Que s'ils jouaient aux échecs.... Non, sérieusement, je ne vois pas pourquoi vous vous approcheriez d'eux.... Pouvez-vous vous expliquer?

tout en parlant de l'archange de l'eau, une goutte de sueur avait perlé sur la nuque du jeune ange déchu. Comment ne pas frissoner devant les images de cet être... Belle à pleurer, mais dangereuse comme.... Vu ce qu'on lui en avait dit, il ne valait mieux pas y penser... Au vu de l'effet qu'elle pouvait produire sur certaines personnes et au vu de sa renommée, au sixième ciel, il n'y avait pas à douter... Pourquoi ce type, qui plus est qui avait l'air d'être un ange déchu, avec ces ailes noires cherchait-il à aller à l'endroit où ses chances de mourir étaient les plus grandes en ce bas monde... Enfin, on trouve même chatiment pire que la mort dans cette tour... Non, je ne comprend pas......

Kuru ne portait guère d’attention au petit comité qui commençait à parler des habitants de la cité des Anges. Le majordome était revenu dans la pièce portant sur un plateau d’argent un message plié et celé par de la cire de bougie rouge. Il était talonné de près par un coursier haletant qui semblait avoir galopé pendant des heures. Il était en piteux état et semblait lui aussi détenir un message des plus important sur une affaire urgente.

-« Mais voyons, asseyez vous, vous avez l’air épuisé ! » fit Kuru en direction du coursier alors qu’elle se levait de son siège (qu’elle avait retrouvé quelques temps avant).

-« Non ma reine, je suis porteur d’une nouvelle urgente. » Le jeune homme marqua une pose et considéra l’assemblée. « Il est préférable que je m’entretienne seul à seul avec sa majesté. » conclu-t-il en courbant l’échine.
Le majordome toussota et désigna le pli en direction de la jeune femme.

-« Très bien » fit-elle rapidement. « Veuillez m’excuser un moment, je vous laisse finir votre petit déjeuner. » Puis elle sortit en direction du petit boudoir d’où ils venaient en souriant mais d’un air grave cependant, suivie de près par le coursier et le majordome.



Elle revint quelques minutes plus tard.. le teint pale. Une légère odeur de brulé pénétra dans la pièce par la même occasion comme si un feu de cheminé avait été fait dans le petit bureau voisin. Elle hésita un moment puis ouvrit la bouche pour qu’une timide voix vienne atterir dans les oreilles attentives et curieuses des convives.

-« On m’apprend à l’instant que le prince Färvien a disparu.. un coursier chargé de le ramener au palais s’est rendu à Tylen hier et n’a trouvé qu’une maigre piste… il est fort possible qu’on l’ait enlevé. Le prince est un membre essentiel de notre Ordre du Cœur, je crains le chantage, la torture ou pire encore. C’est pourquoi il nous faut partir à sa recherche. » Elle regarda ses invités puis continua : « Je conçois très bien que cette affaire ne vous concerne pas tous.. » Son regard insista sur Keredrin qui ne connaissait surement pas le prince. « Cependant je demande solennelement à ce qu’un petit groupe parte incognito à sa recherche tandis que mes gardes, avec ceux du prince feront une enquête plus officielle. Je pense que cette solution permettra de prendre un éventuel ravisseur à revers. » Kuru marqua encore une pause et tourna la tête vers le sol. Elle semblait bouleversée. Etait-ce la disparition de Färvien qui la chagrinait à ce point ? Chagrin était un bien grand mot car son visage ne laissait paraître qu’un air contradictoire entre joie, peur, stupeur et tremblements.

-« Je .. je ne peux malheureusement pas vous accompagner. Une affaire des plus urgentes m’appelle ailleurs et je dois partir immédiatement. »

Baignée dans une lumière zénithale venant des fenêtres haut placées, Kuru rayonnait de mystères.

-« Où vas-tu ? » demanda posément son ange gardien.

-« Et bien… je.. Je vais là où nul ne peut aller à ma place. » répondit-elle timidement à son mentor. Elle savait qu’il ne se contenterait pas d’une si maigre réponse et qu’il ne la laisserait pas partir seule en de telles circonstances. Celles évoquées précédemment, le rapt de Färvien pourrait conduire à celui de la princesse. Mais rien n’était sûr pour autant… Elle devrait ruser pour éviter les questions d’Evanescent et partir le plus vite possible. Elle se tourna vers la tablée pour une dernière salutation.

-« Je me vois dans l’obligation de prendre congé, profitez autant que vous voulez de mon hospitalité, mes sujets sont à votre service. Je regagnerai Tylen, une fois que j’aurai résolu cette affaire.»

La princesse fit une révérence et quitta la pièce promptement.

Elle s’évanouit (disparaitre hein) dans la pièce voisine où de la fumée dansait encore dans la cheminée. Dans l’âtre, un bout de parchemin calciné, celui-là même que le majordome lui avait apporté. Au milieu de cendres et charbons de bois grisâtres, sur un morceau épargné : « Ne fais confiance à personne. Je t’aime. I. »

[HRP: pardon pour la longue attente, je crois que cela devrait débloquer la situation, vous avez pour mission de retrouver Färvien donc (vous tomberez automatiquement sur Feyzin ), le coursier vous indiquera qu'il faut commencer les recherches vers Tylen. Ceux qui veulent y aller, je vous en prie, les autres, visitez la cité des anges? XD Valà, je ne vous ferai plus attendre!!]

Scribs n'avait rien fait d'autre qu'observer depuis le début de la conversation. Il en avait appris des choses, surtout sur les nouveaux venus... Il avait bien eu quelques remarques qu'il aurait aimé faire, mais il s'en retint. Il n'avait donc pas prononcé un mot et ses pensées avaient été peu intéressante. Enfin jusqu'à ce qu'un coursier viennent pour parler à la princesse. Celle-ci partit s'isoler avec le message dans une autre pièce.

*Je me demande bien ce qu'il peut se passer... Hum...*

Scribs saisit un morceau de papier et recommença à écrire discrètement... Il écrivait toutes ses impressions et les informations qu'il venait de recueillir. La princesse revint quelques minutes plus tard, leur annonçant une terrible nouvelle. La disparition du prince Färvien.

*Hum, voilà qui risque d'être fâcheux...*

Scribs continua calmement d'écouter ce que la princesse disait. Elle demanda à ce qu'un groupe parte incognito à la recherche du prince, puis elle se retira à nouveau, l'excuse qu'elle sortit à Evanescent était sûrement fausse, mais la disparition d'un membre de l'ordre du cœur aussi important que le prince devait grandement l'inquiéter.

« Bien, je pense que ceci met un terme à la discussion... Je ferais partit du petit groupe. Je le précise maintenant au cas ou... Il faudra que nous partions le plus tôt possible, c'est-à-dire dans l'heure qui suit. »

Rangea le morceau de papier sur lequel il continuait à griffonner des pensées depuis tout à l'heure. Puis il se saisit à nouveau d'une grappe de raisin. Sont il commença à enlever, puis manger les fruits.

Une disparition... Hum... Sokuu avait réfléchi un bref instant à ça... Jusqu'à entendre l'idée d'un groupe de recherche, qui se mettrait en quête de ce petit prince incognito... Interessant. Sokuu ne savait pas qui était ce prince et il s'en contrefichait, mais c'était l'occasion rêvée pour prouver sa loyauté (toute relative) à l'ordre du coeur, faire monter son karma et être innataquable faces aux deux autre anges... Une pierre, trois coup.

Et puis, à bien y réfléchir, il ne serait pas trop difficile de se renseigner sur cet homme, si il avait été kidnappé par des brigand (pour un prince sensé savoir se battre, c'est la honte...) il suffirait de sortir la monnaie et le prince reviendrait. Si c'était autre chose, c'était déja bien plus embêtant. Si il avait été pris par ces horripillants petits monstres verts par exemples, il serait difficile de les corrompre (quoique par la bière...), mais dans ce cas là, il suffirait de foncer dans le tas et de retrouver le prince, ces monstres ne sont jamais vraiment discrets... Mais si c'était quelque chose de plus grand... De plus monstrueux...
Ce serait plus difficile. Hmm, en fait, ces déductions n'avançaient pas à grand chose mais elle permettaient d'éliminer passablement vite un petit nombre de possibilité...
Sokuu se surprit à commencer sa propre enquête "mentale", il s'y interessait réellement... L'effet du manque de contact humain comblé peut-être... hmm...
enfin:

"j'en suis aussi, je n'ai pas envie de m'ennuyer plus longtemps ici. Et puis, j'ai besoin d'un peu de contact humain... Si cela ne vous gène pas bien sur..."

fit sokuu en jetant un regard sur la jeune fille.
apparemment, si elle acceptaient, ils seraient déja deux...
pourvu qu'il vienne... Draal...je sais enfin qui tu es.
Sokuu pensait enfin savoir pourquoi il cherchait la tour... Il ne pouvait y avoir qu'une raison... Et dans ce cas là, il faudrait le surveilller de près.