Départ pour Tyllen

Scribs était enfin arrivé au portail, il avait dû faire demi tour après s'être rendu compte qu'il avait oublié son sac et donc son nécessaire de survie... Après être allé rechercher son sac il s'était trompé de route, arrivant tout d'abord aux cuisines, puis dans les cachots et enfin devant une porte menant à la cour. C'est à ce moment-là qu'il demanda à un domestique de l'aider à retrouver son chemin. Le domestique l'amena donc jusqu'au portail et repartit s'occuper des corvées qu'il avait laissées tomber pour Scribs.

*Bon, ou qu'ils sont... Ah ! En voilà un... Prenez les paris, à la tenue je dirais Evanescent..*

Scribs se dirigea donc vers l'encapuchonné, sa démarche était parfaitement féminine, la tenue quelque peu légère laissait le vent lui mordre les cuisse et les mollets.

*Ouah ! Il fait froid !*

Scribs arriva après quelques secondes de marche auprès du prêtre.

« Désolé pour le retard... Mais y a que toi pour le moment ? »

Scribs n'avait pas pensé qu'il était méconnaissable et il s'était adressé à Evanescent comme s'ils se connaissaient déjà. Les seuls éléments pouvant rappeler Scribes Evanescent était son sac et sa bague.

Keredrin entra dans la salle rouge, et s'aperçut qu'elle avait en partie été désertée de ses occupants. Scribs avait disparu, à l'instar des deux anges. Le dieu incarné se demanda avec ironie si leurs ailes dépassaient le stade sur simple ornement ; leur lourdeur défiait tout bonnement les lois de l'univers, à défaut de contrarier la gravité. Pour des êtres sensés se rapprocher de la perfection, il fallait croire que les critères d'efficacité avaient clairement changés. Et après observation, l'étrange prêtre s'était lui aussi évanoui, avec une évanescence bien assortie avec son nom. Bref, à peine entré, le guerrier sortit de la pièce, pour se mettre a parcourir de nouveau les coursives d'un pas alerte, se dirigeant de mémoire vers le petit salon extérieur où il s'était confortablement installé en arrivant ici ; on aurait dit que ceci s'était passé il y a déjà de nombreuses journées.

Il se rendit donc vers le portail où se tenaient deux silhouettes dépourvues d'ailes ; mais après un examen un peu plus attentif, seule l'une d'elle lui était familière : il s'agissait d'Evanescent, toujours empêtré dans sa robe, portant un capuchon qui masquait son visage. A côté de lui, cependant, se trouvait une jeune femme, de race elfique. Ses cheveux blonds tombaient comme une cascade d'or sur ses épaules. Sa tenue était élégante et son visage resplendissait de beauté. Keredrin se fit la réflexion que nombre d'humains, ou de membres d'une quelconque autre race mortelle partageant leur critères d'esthétismes, avaient pu tomber follement amoureux de ce minois splendide et de ce corps délicieusement sculpté. D'ailleurs, il semblait qu'Evanescent lui même soit tombé sous le charme...

Soudainement, une décharge de magie envahit l'air. La présence de la magie n'était pas quelque chose d'avéré, mais plutôt quelque chose qui ressemblait à un bourdonnement lointain, à une odeur d'ozone après l'orage ou a une sensation quelconque, comme le rappel à l'ordre venant d'un sixième sens. Toutefois, l'impression fut rapidement visuelle, alors que jaillissait une pure fontaine de lumière, un rayonnement fugitif et puissant, de véritables éclats de lumière jaillissaient alors que se condensaient, en un tourbillon de poussières luminescentes qui laissaient autant de traces persistantes sur la rétine du dieu incarné, déjà ébloui par les rais d'or fondu qui avaient jailli de l'épicentre du sortilège.

Le champ de lumière s'évanouit soudainement, tel un manteau de magie qui s'ouvrait, dévoilant des occupants que le guerrier ne connaissait que trop bien : il s'agissait des malandrins qu'il avait croisé en pleine forêt. Le sorcier à l'esprit dérangé venait de s'évanouir, son grimoire se consumant devant lui. Autour du mage plein de toupet, Aël et Kyo étaient les seuls debout. Un cadavre dépourvu de tête se trouvait un peu plus loin, et malgré son antipathie, Keredrin ne put s'empêcher de plaindre les combattants au vu des blessures qui couvraient leur corps. Sans compter que plusieurs d'entre eux manquaient... la garde-chasse fantasque, un prêtre discret, et l'étrange homme pâle aux yeux luisants qui avait pris sa défense. Mais comme Evanescent avait déjà pris la parole, Keredrin se décida à attendre une réponse des deux aventuriers encore à peu près conscients...

Hrp : Post de Aël à prendre en compte ici (posté dans "Promenons-nous dans ...")/hrp

magic flottait dans un brouillard opaque et étouffant. L'arrivée s'était bien passée puisque un groupe de personnes plus ou moins bienveillantes avaient veillé sur eux, du moins c'est ce qu'il lui avait semblé.
Les souvenirs qu'il avait tant cherché semblaient refluer vers lui : c'était pour détruire le mal qu'il était arrivé là, changeant sans cesse de plans astraux pour dénicher ce qu'il recherchait. Il l'avait enfin trouvé. Le mal qui rôdait sur ces terres, il lui fallait l'éradiquer. La mort de son familier apparaissait comme le premier signe d'un retour à sa conscience.
Mais il était dans un sale état : les multiples combats l'avaient affaibli, sa magie mettrait un temps infini à revenir, ses blessures seraient longues à panser ... s'il s'en sortait. Car une rupture si brutale d'avec le flux de mana ne se faisait jamais sans conséquences. Au moins, il avait pu sauver le groupe, où ce qu'il en restait.
- Alia'ane, je te tuerai, murmura-t-il alors qu'il se sentait transporté ailleurs.

Une fraîche brise l'avait revigoré : était-ce Aël ? Il n'en savait rien. En lui seule la vengeance dominait : tuer, tuer Alia'ane, lui faire payer toutes ces souffrances.

Le point positif venait du fait que la voix des ténèbres s'était tue en lui, du moins, il le croyait...