Un tueur pour cible

P'tit Nouveau Nombre de messages : 25 Date d'inscription : 30/11/2008

[hrp] suite des aventures de Mangolds[/hrp]

« Et voilà, les emmerdes recommencent....
- Si elles nous ont quitté un jour mon cher !!!! »

La foule en colère qui se pressait devant les portes du palais du maire empêchait quiconque de passer, ce qui posait bien évidemment problème à Mangolds et Gerro, lesquels se devaient de rencontrer le dirigeant de la ville portuaire. Descendant de cheval, les deux hommes s'approchèrent doucement de la foule et hélèrent un vieux clochard avec un balais qui hurlait que le gouvernement était corrompu et qu'il voulait de l'argent.

« Dites-donc, c'est quoi ce foutoir ? Le maire organise une surprise-party chez lui ?
- Tudieu jeune homme, c'est la révolution ! Y'en a maaaaaaaaaaaaaarre !!! Promizouliiiiiiiiiiiiiiiin !!!!
- Euh du calme, du calme !! Qu'est-ce qui se passe exactement ?
- Nos frères les marins disparaissent, et le maire ne fait rien. Il semble ne pas se préoccuper du sort des habitants de sa ville. Et maintenant voilà qu'un voleur en profite pour cambrioler les maisons en laissant des traînées de sang derrière lui.
- Un tueur ?
- Non, un voleur. Il barbouille les portes de sang avant de partir. Mais....mais pourquoi toutes ces questions ?
- T'occupe du gland, c'est mes oignons. Gerro ! On se trouve un autre chemin. »

Les deux hommes laissèrent le vieux retourner à la manifestation, et s'apprêtèrent à prendre une ruelle, quand une sombre silhouette encapuchonnée, sous laquelle on devinait facilement une armure, accosta Mangolds.

« Vous êtes les envoyés du Consortium des Alchimistes ?
- Peut-être....vous êtes qui ?
- Capitaine Lahmar, responsable de la sécurité du palais du maire. Suivez-moi, on va prendre une entrée cachée.
- Quelques ennuis avec la population vous semblez avoir n'est-ce pas ?
- Vous avez remarqué aussi ? C'est à cause de ces disparitions, et de ce voleur. Tout le monde est sur les nerfs. Naturellement, dès que quelque chose va mal, ce sont les instances dirigeantes qui trinquent.
- Je compatis. »

Lahmar les emmena dans une rue parallèle à la grande rue de la mairie, puis il s'arrêta après 200 mètres contre une vieille porte en fer rouillée. Il frappa trois coups et annonça son nom, ce qui eut pour effet d'ouvrir la porte. Un groupe de cinq gardes armés et prêts à dégainer les attendait derrière.

« Rien de cassé les gars ?
- Pour le moment la population n'a pas attaquée la grille. Elle attend de voir le maire à sa fenêtre.
- Ça veut dire qu'on est dans les temps, suivez-moi. Laissez les chevaux ici, on va s'en occuper. »

Les trois hommes marchèrent alors à travers les somptueux jardins, remplis d'arbustes, de fleurs et de pelouse bien verte, puis il se rendirent jusqu'au troisième étage du palais, où les attendait le maire, ou plutôt son cadavre. Visiblement, il avait eu le crâne défoncé par le tison de la cheminée encore brûlant qui reposait à terre.

« C'est quoi cette merde ?
- Monsieur le maire !!! »

Lhamar se précipita vers le corps inanimé.

« Il est mort.
- Je croyais que les habitants n'avaient pas pu franchir le portail.
- Ils ne l'ont pas franchit Mangolds. Et personne hormis les gardes ne sont venus. Il n'y a personne, à part la garde et nous.
- Tu veux dire Gerro que....
- Nous sommes tombés dans un beau piège oui !!!
- Ne bougez plus tous les deux ! »

Le capitaine Lhamar se tenait devant eux, l'épée dégainée, barrant l'accès à la porte. Une vingtaine de soldats débarqua alors, et les deux voyageurs se retrouvèrent bloqués.

« Où sont leurs chevaux lieutenant ?
- Euh ben c'est à dire que Smith a glissé et....ils se sont échappés !!!
- Crétins. On réglera ça plus tard. Mangolds, Gerro. Au nom du nouveau gouvernement de Portlabor, c'est-à-dire la Phalange du Phoenix, vous êtes en état d'arrestation.
- Et si je dis non ? »

Mangolds n'attendit pas une seconde et dégaina son arbalète pour décrocher un carreau en direction de la fenêtre, qui était à l'opposée de la seule entrée de la pièce.

« On s'arrache !!!!! »

Le tueur et le scientifique coururent de toutes leur forces vers la fenêtre et sautèrent, en ayant apparemment oublié qu'ils étaient au troisième étage ! Du moins c'est ce que pensait Mangolds.
Alors qu'il voyait le sol se rapprocher à une vitesse folle, il sentit une main l'attraper par le col et le faire brusquement remonter. Ce n'est qu'au bout de trente seconde qu'il comprit qu'il était en train de voler. Relevant la tête, il aperçu Gerro, les yeux rouges sang, avec deux grandes ailes de chauve-souris dans le dos, qui l'emmenait vers la partie de la ville la plus éloignée du palais. Après deux minutes de vol en basse altitude, il le posa au sol sur une petite place, et replia ses ailes sans un bruit. Reprenant ses esprits, Mangolds pointa son arbalète sur l'alchimiste, furieux, contrarié et légèrement inquiet de la tournure des évènements.

« Je crois que tu me dois quelques explications.... »

P'tit Nouveau Nombre de messages : 25 Date d'inscription : 30/11/2008

Les deux hommes étaient assis sur une petite place, vide de monde, prêt d'une magnifique fontaine représentant un ange tenant une harpe entouré de quatre dauphins d'où l'eau émergeait. Tranquillement, Gerro s'assit sur le bord de la fontaine, et planta ses yeux rouges sang dans ceux de Mangolds, en lui adressant un joli sourire, dévoilant ainsi une belle paire de canines longues et pointues. Le tueur lui ne bougea pas d'un pouce, pointant toujours son arbalète sur celui qu'il pensait n'être qu'un « simple » chef de département du Consortium des Alchimistes.

« Qui es-tu donc ?
- Je comprends votre inquiétude mon ami mais je....
- J'ai une tronche à faire copain avec les vampires ? Tu me prends pour un débile ? J'imagine que Maria n'est naturellement pas au courant !!! Tu comptais lui dire avant ou après l'avoir mordue ?
- Écoutez, laissez-moi tout vous expliquer.
- Donne-moi une bonne raison !
- Zaartius n'apprécierait pas d'apprendre que vous m'avez tué.
- C'est pas faux. Alors parle, mais fais gaffe à ce que tu vas dire.
- Mon vrai nom est Hector Bradstow. Je suis né il y a plusieurs siècles de cela maintenant, et je n'étais au début qu'un simple humain, comme vous. Quand j'eus 22 ans, je n'étais qu'un simple étudiant en alchimie, et me préparait à rentrer au Consortium des Alchimistes, avec pour maître de tutelle Peter Vankvaard, le dirigeant de l'époque. Hélas, une nuit, alors que je faisais des recherches avec une petite équipe dans les grottes de Calcaire près de Tylen, nous fûmes attaqués par un vampire. Ce fut un vrai carnage, il massacra tout le monde, moi y compris, du moins c'est ce que je pensais, jusqu'au moment où je me suis réveillé. J'étais dans les sous-sols du Consortium. Un des membres de notre équipe avait réussi à s'échapper et à donner l'alerte. Le Consortium m'a alors rapatrié, mais j'avais été infecté, j'étais devenu un vampire.
- Et ils vous ont gardé ? J'ai du mal à le croire.
- C'est une chose que je ne m'explique pas. La plupart des humains sont agressifs et assoiffés de sang dès lors qu'ils deviennent des vampires. Et surtout ils se considèrent supérieurs et pensent que les humains ne sont là que pour leur servir de bétail. Étrangement, je n'ai de toute ces caractéristiques que la soif de sang. De ce fait, le Consortium m'a gardé pendant toutes ces années et ces siècles.
- Mais dans ce cas, pourquoi ne pas être devenu dirigeant après la mort de Vankvaard ou de son successeur ? Vous êtes devenu chef du département de l'alchimie après tout.
- Vous imaginez la réaction des gens si ils apprenaient que le plus grand rassemblement de scientifiques et de magiciens était dirigé par un vampire ? C'est inconcevable. Ainsi pour éviter tous les soupçons, je me mettais en hibernation pendant une génération, au moins 60 ans, puis revenait ensuite pour une période de 60 ans, sous une autre identité et en modifiant légèrement mes traits. Mais vous avez de la chance, vous avez devant vous le véritablement visage de celui que je fus à 22 ans.
- Si je comprends bien, seul Zaartius sait réellement qui vous êtes ?
- Pas exactement. Mais peu de personnes savent quel genre de monstre je suis. Zaartius est naturellement au courant, de même que le conseiller Bartholomey. Le docteur Kouze, du département de la médecine est aussi au courant, c'est lui qui a inventé le sérum qui me permet de pouvoir résister aux rayons du Soleil et de me balader de jour. Je pense que le mage Shaft a également deviné qui j'étais, de même que Dzuentes, la voyante. Mais c'est à peu près tout.
- Et Maria ?
- Ah votre soeur.... »

Gerro poussa un long soupir, et une lueur de tristesse passa dans son regard rougeoyant.

« C'est un déchirement. Voyez-vous, j'aime votre soeur. Elle est la plus belle chose qui m'ait été donné depuis longtemps. Mais jamais nous pourrons être ensemble. Je suis immortel, elle non. Et je refuse de la transformer. Alors j'ai décidé de rester auprès d'elle, et de Will, en sachant que je les verrais mourir un jour ou l'autre, sans pouvoir les en empêcher.
- Est-ce qu'elle sait ?
- Oui elle sait. Elle l'a même su avant que nous soyons vraiment ensemble. Elle est intelligente et a la tête sur les épaules, soyez sûr qu'elle a agi en toute connaissance de cause. »

Mangolds baissa son arme, contrarié. Il ne savait plus vraiment que faire. Les chevaux avec leurs bagages avaient disparus, la ville semblait tomber aux mains de la Phalange du Phoenix, et son compagnon de voyage était un vampire qui sortait avec sa soeur.

« Je comprends mieux pourquoi elle ne m'a rien dit, elle savait la réaction que j'allais avoir si j'étais au courant de tout ça. Mais vous disiez que vous aviez besoin de sang pour survivre. Comment avez-vous fait toutes ces années ?
- Du sang d'animaux principalement. Et par moment du sang humain, quand vraiment je n'arrivais pas à me contrôler. Mais ce fut rare. Je savais quand les crises arrivaient. A ce moment là on m'enfermait dans une cage avec un condamné à mort pour que je puisse me défouler et boire. C'est pas glorieux je vous l'accorde.
- Mouais c'est le moins qu'on puisse dire. Bon, c'est pas le tout, mais on peut pas rester ici. On va aller « Chez Merry », on devrait être en sécurité là-bas. Je vous fais confiance Gerro, vous me semblez honnête, et bien différent des vampires que j'ai croisé jusque ici. Mais au moindre faux pas, vous y laissez la tête. »

Gerro se leva et les deux hommes partirent en silence en direction du vieux port de la ville, où se trouvait le lieu préféré de tous les marins et autres hommes en quête de plaisirs charnels : « Chez Merry ».

» Mangolds - tueur de monstres
» Départ pour Tyllen
» Sieste inattendue pour un juge attendu