Chambre de Feyzin

Après s'être quelque peu balladé dans l'étage, Harzaeldrëlfinit pas se décider à aller voir ce nouvel hôte.

* J'imagine qu'il a eu le temps de s'installer.*

Il frappa légérement à la porte. Devant l'absence de réponse, il frappa plus fort. Après tout, il ne risquait pas de reveiller la maisonnée, encore vide... Lorsque l'autre lui eut dit d'entrer, il toucha la poignée et la fit jouer.
Il fut très surpris de constater que cette chambre était plus petite que la sienne. D'un naturel peu curieux,il avait directement spécifié ses désidératas personnels sur la brochure qu'avait envoyé l'administrateur, et ne s'était jamais intéressé aux autres chambres, ce qui faisait qu'il ignorait qu'elles avaient des tailes différentes...

Il avait devant lui un jeune forgeron plutot mal reveillé, mais, fait plus surprenant, toujours dans la tenue de RDOL.

- Je vous ai vu passer tout à l'heure. Vous avez passé le nez à la porte de ma chambre, mais vous ne m'avez pas vu. Bonjour à vous, mon nom est Harzaeldrël. Et vous, comment vous appelez-vous?

HRP/ apres la porte qui claque, je serais dans le couloir (logique)

Il lui tendait la main

- Alors, vous passez quelques jours avec nous, ou vous êtes nouveau?

La chambre était relativement spacieuse. Relativement, car elle était gigantesque pour quelqu'un habitué aux placards à balai des quartiers pauvres de Tylen, comme Feyzin, alors que personnes plus familiers de la noblesse, comme ce petit prince à qui le forgeron avait déjà eu affaire, en feraient peut-être à peine un débarras... Toutes les chambres étant de la même longueur, celle-ci était finalement assez étroite, ce qui renforcerait l'impression d'exiguïté pour ceux qui n'en avaient coutume...
La pièce était meublée de façon très sobre. C'était certainement cela qui avait plu du premier coup d'oeil au jeune homme... Les chichis et les broutilles lui importaient peu, et il n'était pas un amateur de décoration. En face de la porte se tenait une porte fenêtre, qui menait sur le large balcon reliant toutes les chambres de l'étage. De chaque côté, des étagères, sur lesquelles étaient rangés uniquement des livres. Le forgeron n'avait pas regardé les titres, il y en avait une certaine quantité, mais s'il avait le temps de lire, ce serait avec plaisir qu'il en ouvrirait quelques uns.
Une armoire trônait du côté gauche, prévue pour ranger les vêtements. Mais en plus de ceux amené par l'habitant, elle en contenait déjà : la penderie était en partie occupée par des robes, tandis que des tenues d'homme étaient pliées sur les étagères de l'autre côté. Il y avait également à disposition des serviettes propres et tout un nécessaire de toilette, mixte, dans les tiroirs. La chambre n'avait été aménagée à l'intention de personne en particulier, et avait vraisemblablement pour but ne mettre à l'aise quiconque la choisirait... Mais cela, Feyzin ne pouvait pas le savoir, tant qu'il n'aurait pas prit la peine d'ouvrir les portes de l'armoire...
A côté du meuble imposant, à gauche de la porte avait été placé un simple fauteuil à l'apparence confortable, mais sans plus. Idéal pour simplement se reposer, ou lire tranquillement... Restait enfin le lit sur lequel l'artisan s'était endormi, lui-même d'une simplicité extrême. Bien que possédant un certain confort, le minimum que demandait une chambre sans une maison aussi attrayante, la chambre avait été conçue pour une personne appréciant un équilibre entre la sobriété et le confort, et amatrice de littérature...

C'est dans ce cadre définit que le forgeron émergea peu à peu de sa torpeur. Il ne s'était pas assoupi longtemps, juste de quoi apaiser un peu son corps après le voyage. Ses idées au réveil n'avaient, elles, en revanche, pas encore retrouvé leur place... Feyzin reçut l'empreinte d'une lumière inhabituelle sur ses rétines. Il se demanda un instant où il était. Il avait beaucoup voyagé, et, lorsqu'il reconnut l'endroit, se dit que cela faisait bien trop longtemps qu'il était resté sédentaire... Il ne serait jamais posé une telle question, auparavant...
Décidant de ne pas rester toute la journée à fixer le plafond, Feyzin se redressa. les bras posés sur les genoux, il jeta un regard panoramique autour de lui, découvrant pour de bon son environnement. Il en était satisfait. Il s'assit au bord du lit, et entendit alors qu'on frappait à sa porte. Vu l'insistance des coups, ce n'était pas la première fois... et cela ne l'avait même pas réveillé... Prenant garde à ne pas se lever trop vite, Feyzin se dirigea un peu à l'instinct vers l'origine du son. Il aurait voulu ranger ses affaires, mais tant pis. Il pourrait toujours le faire plus tard...
La porte de bois tourna bientôt sur ses gonds, dévoilant, debout dans le couloir, un homme... La première réflexion du forgeron encore ensommeillé fut de penser qu'il était aussi pâle que lui était sombre... Et il était maigre ! Ne voulant pas vexer son visiteur, Feyzin prétexta intérieurement sa propre fatigue pour ne rien dire. Il y avait quelque chose chez lui qui faisait instinctivement réagir son corps... D'ailleurs, l'inconnu parla en premier.

- Je vous ai vu passer tout à l'heure. Vous avez passé le nez à la porte de ma chambre, mais vous ne m'avez pas vu. Bonjour à vous, mon nom est Harzaeldrël. Et vous, comment vous appelez-vous?

Un sourire se dessina sur le visage de feyzin. Il avait été particulièrement maladroit sur ce coup-là. Etant donné qu'il se pensait seul dans la maisonnée, il n'avait pas réalisé qu'il se pouvait très bien qu'il dérange quelqu'un... Il avait exploré une bonne partie des chambres, et n'avait même pas remarqué qu'il avait le nez dans une de celles qui étaient occupées... Il avait été si inattentif ? Combien de personnes avait-il ainsi importunées à cause de sa distraction ? Quelle gaffe... Il allait répondre, quand le-dit Harzaeldrël lui tendit la main, pour enchaîner...

- Alors, vous passez quelques jours avec nous, ou vous êtes nouveau?

Quelle question... Les deux, M'sieur ! Oubliant son cynisme, Feyzin entreprit de répondre convenablement. L'homme avait été très correct avec lui, il n'avait aucune raison de le blesser. C'était lui, qui devait paraître particulièrement impoli, à pénétrer dans la chambre des gens sans gêne... Il empoigna la main tendue avec un sourire équivoque.

- A vrai dire, je viens d'arriver... Et je compte bien rester un peu, oui.

Il ne savait pas exactement combien de temps, mais prendre un peu de bon temps ne pouvait que lui faire du bien. Il verrait bien quand il en aurait assez...

- Je suis Feyzin... et aussi désolé de vous avoir incommodé... Je ne pensais pas que certaines chambres étaient déjà occupées...

Le demi-elfe voulait vraiment s'excuser, mais n'eut pas le temps de prendre un air contrit, car un délicieux fumet vint lui chatouiller les narines. Sa tête s'avança dans l'encadrement de la porte et se tourna d'elle-même vers l'extrémité du couloir, avec un léger étonnement. Ses yeux revinrent se poser sur Harzaeldrël, avec sur les lèvres une réflexion particulièrement niaise, le pire étant qu'il en avait conscience.

- Ca sent rudement bon...

Malgré cette phrase qui ressemblait à une invitation, Feyzin détourna soudain le regard. Il avait croisé très franchement celui d'Harzaeldrël... Et sa première impression s'était confirmée... un peu trop violemment... Le regard troublé, le forgeron recula lentement, craintif. Il semblait avoir vu, réalisé quelque chose... Il y avait quelque chose d'anormal...

- Je... Pardonnez-moi, mais... je voudrais... me laver...

Sans plus d'explication, il ferma sa porte. Il s'adossa à elle, respirant avec difficulté. Il ignorait pourquoi cela lui faisait cet effet là, mais voir les yeux luminescents avait été pour lui comme voir le fond de l'âme de son visiteur... C'était infime, mais il était imbibé de magie... Le forgeron regrettait d'avoir dû abréger la conversation, mais il ne pouvait pas le supporter longtemps... Le demi-elfe secoua la tête. Mais qu'est-ce qu'il avait avec ça, à la fin ? Il aurait du mal à vivre dans cette maison si son cœur se décrochait de sa poitrine à chaque fois qu'il rencontrait une personne possédant la moindre capacité magique... D'un autre côté, il se sentait physiquement parlant réellement gêné. La sueur et la poussière du voyage lui collaient sur la peau, n'arrangeant rien à son mal-être... Son prétexte était bon, finalement, il allait réellement se nettoyer, il en avait réellement besoin...
Le jeune homme se dirigea vers l'armoire. Il ouvrit directement les tiroirs du bas. Si jamais il y avait des serviettes, ce serait à cet endroit... Et il y en avait. Il remarqua même qu'il avait eu tort de se soucier d'emmener ses affaires de toilette, il y avait déjà tout ce dont il aurait besoin... mis à part son peigne, objet qui restait personnel... Toujours secoué par ce qu'il avait ressenti, il prit une serviette qu'il posa sur son épaule, et un savon. Il avait repéré une salle de bain proche, elle était juste en face de sa chambre... Un bon bain, ou au moins une douche lui feraient le plus grand bien... Pour la suite, il aviserai, même s'il avait déjà une idée derrière la tête pour la suite des évènements...
Feyzin attendit d'être certain que Harzaeldrël soit parti avant de sortir. Ce dernier devait sans doute être vexé par son comportement, mais il avait plutôt juré lui voir le regard inquiet. En même temps, il savait qu'il avait agi de manière étrange... Il penserait à se faire pardonner lorsqu'il pourrait voir ses yeux sans frémir... Y avait-il beaucoup de personnes de ce type dans la compagnie ? Le jeune homme n'en doutait pas, et cela faisait naître en lui une source angoisse... Il jugea enfin avoir assez patienté... Il n'y avait plus bruit. Tout indiquait qu'il n'y avait personne dans le couloir. A peine avait-il ouvert la porte de sa chambre que l'agréable odeur envahit à nouveau ses sens. Elle venait sans doute de la cuisine, quelqu'un se faisait un bon petit plat... Il ne voulait pas l'avouer, mais cela lui donnait affreusement faim... Il sortit dans le couloir et ferma a porte derrière lui. Aussi affreusement appétissante que soit cette odeur, il ne préférait pas qu'elle s'installe dans sa chambre... Il était si difficile de s'en débarrasser, après ! Jetant un long regard empli de regrets en direction de l'escalier, il traversa le couloir et entra dans la salle de bain. Il penserait à se restaurer après... Son estomac pouvait bien attendre encore un peu...

HRP/ ---> Salle de bain - Fond du couloir
Pour Harza : ---> Le couloir