Promenons nous dans les bois, tant que les ocs n'y sont pas!

O_O auc commandes: je reprendrai peut-etre plus tard un peu ce post, mais il expose les faits.

Vjornak revint à lui, embrumé. Ce grand choc avait paralysé son corps l'espace d'un moment, et il venait à peine de recouvrer ses esprits. Sorti de son état de berserk, il lui était impossible de se rappeler de ce qui s'y était passé. Mais du coin de l'oeil, il venait de voir le match nul qui s'était déroulé sous ses yeux. Etait-ce cette odeur de mort qui lui rendait cette grotte si familliere? Non, pas du tout! il se rappelait, à présent:
Il était encore jeune, et un de ses oncles -ou son père? Impossible à dire, car tous les balors males de cette tribu avaient violé la jeune elfe, tout ça parce que leur chef était assez fou pour tenter d'avoir un enfant d'elle.- l'avait amené a travers des dédales souterrains jusqu'en la salle millenaire où les armes forgées avant les guerres, avant les hommes et même avant que le monde soit tel- avaient été forgées. Dans ces forges où quelques maitres encore exerçaient parfois leur art, reposaient des secrets que bien peu connaissaient: des armes qu'aucun être n'aurait pu maintenant manier sans être écrasé par leur aura, des armures destinées à des forces que seuls des dieux majeurs pourraient posséder aujourd'hui. Tous ces artefacts étaient inutilisables, rangés dans leurs rateliers ou tombés au sol, brisant dans leur chute les quelques imprudents qui avaient essayé de s'en saisir, et ce depuis bien avant que les épées vorpales n'aient été conçues dans ces lieux. le jeune demi-sang avait pris peur devant les hauts fourneaux gigantesques plus à l'échelle d'aucune creature, mais qui continuaient de rayonner d'une lueur aveuglante, eternellement entretenue par la plus ancienne magie qui soit. Echappant à son oncle, il avait couru dans le dédale des couloirs, jusqu'à ce qu'il trouve un boyau dans lequel il avait rampé avant d'arriver dans une caverne. Et bien qu'il put maintenant en voir le fond, il se rappelait aujourd'hui avec exactitude que c'était ici, dans cette grotte, que la laniere du fouet de son tuteur s'était enroulée autour de sa gorge pour le ramener en arriere.

Saisissant son ami blessé sous le seul bras qui lui restait entier, il s'approcha du fond de la caverne et repeta l'incantation memorisée des années auparavant. Alors, un point rouge apparu au fond de la caverne tandis qu'une voix s'élevait, lui lançant dans le même sabir apparent, melange d'abyssal, draconique et divin, que le sort precedemment lancé:

-Guerrier qui veux entrer en mon royaume, montre-t'en digne. Que celui qui a besoin de mes armes combatte, que celui qui a besoin de fuir le fasse

Honorant le rituel millenaire et ancestrale, le demi-demon lança la boule au bout de sa chaine droit sur le point rouge. Et lorsque l'impact eut lieu, le sol s'ouvrit sous ses pieds, engloutissant les deux batards, projetés au plus profond des entrailles de la terre.

Le point rouge disparut de la paroi, tandis que les parois de la faille se refermaient, inexorable machoire d'un monstre de pierre.

aux commandes : une nouvelle victime...

Un témoin silencieux avait assisté à l'intégralité de l'affrontement et au massacre des OCS, dissimulé dans les branches les plus hautes d'un arbre de taille imposante. De son poste d'observation élevé, l'être filiforme avait pu, à loisir, apprécier la violence des combats.

Aussi, quand l'extériorité du conflit se fit plus intime, la créature, dépitée dût se rendre à l'évidence : il lui fallait changer de position pour continuer à profiter du spectacle. Fâcheux que tout cela.

En quelques bonds aussi souples que félins, la jeune Lysis descendit de son chêne pluri-centenaire et se dirigea d'un pas tranquille vers l'entrée de la caverne qui lui gâchait son plaisir... Plaisir, oui, en effet. C'était toujours un plaisir pour elle de voir des troubles-fête se faire massacrer et le OCS en faisaient partie.

Les "aventuriers" aussi, bien sûr !

Quelque chose bougeait dans un fourré... Qu'était-ce ? Elle s'approcha...

L'innocente Lysis ne comprit jamais comment une carotte pouvait avoir de telles dents et la mordre si cruellement. Elle ne comprit pas non plus que cette sensation étrange venait de son sang quittant peu à peu ses artères et ses veines pour nourrir la petite carotte.

Une carotte autant hémophage que démoniaque.

Ainsi finit Lysis, seule dans sa forêt, vampirisée par une carotte...

Lysis était, Lysis n'est plus...

: Tiens tiens tiens... Une forêt... Un druide solitaire... Hum...


Dans la forêt lointaine (et enchantée), on entendait le coucou. Du haut de son grand chêne, il répondait au hibou :

"Coucou Hibou ! Coucou Hibou ! Coucou Hibou, coucou ! Cou..."

Le cri s'arrêta net. Selothi qui paraissait mollement au pied de l'arbre leva brusquement les yeux, intrigué. Cela faisait bien une heure qu'il écoutait les chants du coucou et du hibou qui se répondaient et cette brusque interruption des programmes ne lui plaisait pas.

Secouant son vêtement ample des feuilles mortes accrochées ça et là, il pesta intérieurement contre la qualité du service public, maugréant que c'était mieux dans sa jeunesse.

"Bon, alors ? Qu'est-ce donc que cette campafouillade... ?"

L'imposant Druide ne put finir sa phrase, devant bondir de coté pour éviter un objet volumimeux qui lui tombait dessus. Un magnifique roulé-boulé l'envoya directement dans le plus proche fourré d'où il jeta un oeil précautionneux sur l'attaquant... Quelle ne fut pas sa surprise en découvrant avec horreur et stupéfaction que ce n'était autre que le coucou occis, percé de milles projectiles aux formes caractéristiques : de longues carottes effilées !!!

Le malheureux volatile avait tellement reçu de ces "flèches" qu'il en était presque méconnaissable. Avec dégoût, Selothi entama une prudente retraite stratégique en profitant de son habileté à se fondre dans le décor forestier.

Il s'éloignait, confiant, de la scène du carnage lorsqu'il entendit approcher.

* Aucun risque... * Pensait-il en se plaquant contre le tronc d'un peuplier.

Tourné vers l'origine supposée du bruit, il fut à nouveau stupéfié : une carotte dotée de bras et de jambes avançait sur le sentier. Seule, elle atteignait les 60 cm et tenait dans son petit poing ce qui pouvait être une sarbacane rudimentaire... Cette apparition aurait été risible si elle n'avait pas été rapidement rejointe par une demi-douzaine de semblables, puis, une douzaine complète...

Pour le Druide, ça se présentait mal.

Un craquement. Arrivant de l'autre coté, une autre dizaine de ces pygmées béta-carottéinés surgissait de la végétation.

Là, ça se présentait vraiment très mal. Au moins, il leur était invisible tant qu'il ne bougerait pas.

Des feuilles tombaient lentement...

Au-dessus de sa tête, d'autres monstruosités descendaient tête en bas aggripées au tronc de l'arbres par leurs griffes acérées. Toutes arboraient à présent le même sourire carnassier.

* Ces créatures ne sont pas naturelles... * fut la dernière pensée du Druide avant qu'une volée de fléchettes-carottes, masquant le soleil pendant un instant, ne le frappe de plein fouet, le clouant littéralement à l'arbre contre lequel il était adossé.

Ainsi disparut Selothi. Ainsi reprend la danse macabre...