Atelier de forgeron

L'air frais lui fit du bien... Il avait enfin quitté l'air devenu trop rare de la taverne... Feyzin erra un peu dans les rues, respirant à plein poumons l'oxygène frais et vivifiant du dehors... L'ambiance de l'établissement était trop lourde pour lui... Seul le samouraï que Feyzin avait aperçu au bar avait un tant soit peu attiré son intérêt et sa curiosité, après tout, ils venaient du même endroit, mais il avait pris la porte avant même qu'il n'ait songé à aller lui parler... Suivant ses pensées, il avait laissé ses pas le guider dans les ruelles. Déambulant ainsi, un peu au hasard, il finit par retrouver le chemin de son appartement...
Le bâtiment était assez misérable... Il avait trouvé là de quoi se loger à son arrivée dans la ville, et malgré son salaire qui le rendait un peu plus aisé, il n'en avait pas changé... Il y était chez lui, et au moins personne ne posait de question... De plus, depuis que son apparence était connue, ainsi que son talent, il était toujours utile d'avoir un endroit où les clients potentiels pouvaient se rendre sas hésiter... Le lieu n'était pas mal famé, alors cela lui convenait... Récemment, il avait loué la chambre voisine, afin de disposer d'un endroit où il pouvait dormir, abrité de la poussière du métal qui restait toujours en suspension dans l'atmosphère. L'autre pièce lui servait à présent d'atelier à temps plein, c'était mieux ainsi...

Le demi-elfe poussa la porte de bois et commença à monter les escaliers. Il l'avait faite renforcer, pure précaution contre des intrusions éventuelles... Peut-être était-il un peu paranoïaque, mais il se sentait mieux ainsi... Mais les amélioration qu'il avait apporté à la bâtisse concernaient surtout les murs et le sol. Le dallage devait tenir à la chaleur du foyer qu'il allumait régulièrement... Ce n'était pas un simple feu de cheminée, il fallait que son logement y résiste parfaitement...
Il entra chez lui. Il regarda le lit avec envie mais s'en détourna pour se réfugier dans son atelier. Il était fatigué, cela était certain... Il avait travaillé de façon acharnée sur cette oeuvre... son oeuvre... Il ne referait jamais une telle chose... Alors il n'abandonnerait pas maintenant, il continuerait jusqu'à ce que ce soit terminé... Feyzin s'assit. Ceci était un travail de précision... Le premier qu'il effectuerait, peut-être pas le dernier, mais cet objet qu'il façonnait avait une signification particulière pour lui... Peut-être ne trouverait-il pas la même motivation pour recommencer... Pourtant, si être forgeron lui convenait, réaliser une pièce d'orfèvrerie lui apportait une satisfaction extraordinaire... Il ferma les yeux. Il ne pourrait pas le reproduire, ce qu'il faisait était trop... trop...
Les iris verts s'éclairèrent à nouveau. Les pupilles fixaient sa table de travail, sur laquelle trônait une petite croix en or. Les ciselures qui les ornaient n'étaient pas achevées, et il manquait une pièce au bijou pour qu'il soit complet. Ses outils se retrouvèrent seuls entre ses doigts, et le jeune homme se pencha, travailla minutieusement le fin métal. Il était concentré, rien ne pouvait le perturber. Les ciseaux qu'il avait lui même forgés parcouraient la croix, reproduisant à la perfection les dessins qui ornaient celle qu'il portait à l'oreille gauche, il en manquait peu pour qu'elles soient identiques, et il s'y appliquait...

Longtemps après, le forgeron releva la tête, fixant les rayons du Soleil par la fenêtre plutôt que leurs reflets sur le métal brillant. Son oeuvre... ce n'était pas autre chose... était enfin arrivée à son aboutissement... Il soupira. Il n'avait pas vu le temps passer, mais cela en valait la peine... En lui, deux sentiments se mélangeaient : il n'aurait su affirmer s'il était soulagé, ou plutôt déçu que le bijou soit achevé. Il avait mis tout son coeur à l'ouvrage, comme jamais...
Encore une dernière touche... Il quitta la dure chaise de bois, restant un instant dans la pièce à marcher, pour défaire les carpes et les courbatures. Puis il alla au fourneau. Il alluma une flamme, pour qu'elle soit brûlante. Il la garda cependant faible, il n'en avait pas besoin de plus. Il passa une tige du métal doré dans le feu, et commença à l'y modeler. Il amena à sa suite le bijou incomplet. Le travail était trop délicat pour le marteau, il fixa les deux pièces ensemble avec la pince qui les tenait... Il étouffa la lumière du foyer, il ne restait plus qu'à attendre...
Son regard se dirigea spontanément vers un coin de la pièce. Une épée y était posée, il s'en approcha. A n'en pas douter, cette arme était la plus belle qu'il avait faite... La plus réussie de toutes... Il fallait croire qu'il était en forme, ces derniers temps. Ou alors, il s'améliorait, tout simplement. Cette lame n'était pas elle non plus complètement terminée, mais la finition qu'il imaginait pour elle n'entrait pas dans le domaine de ses compétences... Il manquait une garde... Feyzin visualisait cette épée, la poignée entourée de cuir... Il l'avait équilibrée pour cela, il ne pourrait pas la manier sans ce poids supplémentaire...

Mais ce n'était sans doute pas temps de penser à cela... Alors qu'il admirait le résultat de son labeur, ses yeux commençaient à le trahir... les paupières couvraient par intermittence ses yeux ensommeillés. Il était fatigué, il avait besoin de dormir... Après une dernière vérification de ses outils et de sa forge, ainsi qu'un regard affectueux à la croix qui refroidissait sur l'atelier, il déplaça ses jambes engourdies vers sa chambre. Il eut juste le temps de fermer le rideau qui recouvrirent l'étroite fenêtre, obscurcissant la chambre, avant d'atteindre sa couche. Il ne s'était pas rendu compte à quel point il était épuisé, car, à peine son corps avait touché les draps, qu'il plongea dans une profonde léthargie...

La nuit commençait à tomber sur Tylen. Le soleil avait revêtu ses plus belles couleurs et disparaissait lentement derrière les remparts de la ville. Il donnait à cette dernière des couleurs chatoyantes, le rouge et l'orange avaient envahis la cité et tandis que les ombres grandissantes donnaient aux ruelles de la basse ville des aspects fantomatiques, les quelques autochtones à la mine revêche regardaient passer un être tout de blanc vêtu, jurant admirablement avec la rue qu'il traversait, ses habits étaient en effet, de toute beauté et la rue, elle, ressemblait plus à un champ dévasté, rempli de débris de verre, de clochards puants et des rats crevés. Mais le jeune homme gardait le sourire, enthousiaste de rencontrer l'homme qu'il allait visiter. « Le plus grand forgeron de la contrée », comme on lui avait décrit, bien sûr, le prince réagit premièrement en demandant : « La taille et si importante pour un forgeron ? », ce qui eu pour effet de faire rire ces interlocuteurs, des domestiques en l'occurrence, qui lui avait joué un gentil tour, ne pensant pas que cela allait prendre tellement d'ampleur, ils lui expliquèrent qu'ils avaient entendu parler d'un jeune homme qui fabriquait les meilleurs épées de la région ! Mais qu'il se situait dans la basse ville, pour ne pas être trop demandé. Ni une ni deux, le prince était parti à la recherche de cet homme, avant que les deux domestiques ne puissent lui dire qu'ils plaisantaient et c'est ainsi que le prince c'était retrouvé ici, plein d'espoir et un sourire plus large que jamais flanqué sur sa figure. Après avoir demandé a divers hommes s'il savait exactement ou se trouvait l'homme que l'on appelait Feysin, il arriva devant un immeuble.
*C'est sûr que c'est vraiment moche ici, personne ne doit vraiment venir, il doit être très bon ! Oooooh ! Et dire que c'est lui qui va me faire mon épée !! * *petit cri hystériques ( mais attention ! Hystériques, dans le bon sens ! )*
Il commença à pousser la porte qui avait visiblement été renforcée par le maître des lieux, quand un homme l'interpela :

« - E'l'gars ! Tes frusques m'sont bien étrangères ! Qu'es'c'tu viens fair'par là, avec ta tête de demeuré tu vas t'attirer d'ennuis gars ! J't'assure ! Grrllll »

* - Cet homme à une façon de parler tout ce qu'il y a d'étrange, que peut il bien me vouloir ?*

« - Veuillez m'excusez, je n'ai pas compris ce que vouliez me dire, pouvvez vous repeter, s'il cela ne vous dérange pas. »

« - Hola, comment il me parle le monsieur de la ville ! Je vais pas repeter pour un pédant mwé ! Pour qui tu'me prends ... toujours a s'c'roire plus mieux qu'les autres, pfff »

« - Mais ... » commença le prince, mais l'homme commençait déjà à partir pour s'effondrer quelques mètres plus loin. Le prince couru dans sa direction, il s'agenouilla à côté de l'homme et failli également s'évanouir par les effluves qui émanaient du sans abri. Il vérifia son pouls, pour s'assurer que l'homme n'était pas mort et s'éloigna rapidement, ne voulant pas finir dans le même état que lui.

Il retourna donc vers la petite boutique qui était, d'après ces informations, celle de l'homme qui allait lui faire sa première véritable épée. Il passa le plancher sans aucune hésitation et arriva dans une petite pièce sombre. Vide ... il balaya la pièce des yeux, bien qu'il ne vit pas grand-chose tellement l'endroit était sombre, il remarqua quand même de la poussière partout sur les meubles et des toiles d'araignée tapissant les coins des pièces. Enfin, cela pouvait sembler un peu exagéré, mais il était clair que le prince n'aurait jamais habité dans cet endroit. Il gravit quelques marches d'escalier et vit une petite porte, il frappa, comme l'exigeait la bienséance et attendit quelques minutes. Personne. Il lui semblait pourtant avoir entendu des bruits venant de l'intérieur. Il frappa encore, plus fort cette fois-ci et attendit une nouvelle fois. Toujours pas de réponses, mais il était vraiment sûr que quelqu'un se trouvait à l'intérieur de cette pièce. De dépit, il enclencha la poignée, espoir déçu, la porte était fermée.

Il frappa encore ... jamais deux sans trois comme disait l'adage et la troisième fût la bonne, il entendit de bruits « humain » (du moins, d'après lui). Le bruit se rapprochait de la porte, une clé sur la serrure, la porte s'ouvrit.

La porte s'ouvrit... Contrairement à ce à quoi pouvait s'attendre le prince au regard du reste de l'immeuble, ce fut sans un bruit, même pas l'amorce d'un grincement. Les gonds bien huilés laissèrent glisser le bois vers l'intérieur, dévoilant au visiteur... une ombre. Ce mot était ce qui définissait sans doute le mieux la forme qui se tenait devant lui... L'intérieur de la pièce n'était pas éclairé, et l'homme qui venait d'ouvrir sa demeure semblait se fondre dans l'obscurité. Seuls ses yeux se distinguaient, révélant un reflet vert que le jeune homme pouvait facilement distinguer...

- Bonjour, à qui ai-je l'honneur ?

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Dans son sommeil, Feyzin grommela. Qu'est-ce qui venait le réveiller ? Un coup à la porte... Etait-ce un rêve ? Fourrant la tête sous son oreiller, il décida d'essayer de se rendormir. Un deuxième coup. Non, ça n'était pas dans sa tête... Il rejeta le coussin sur le côté. Allongé sur le dos, regardant le plafond, il soupira. Il allait devoir se lever... Mais ce n'était pas souvent qu'il avait des visiteurs... Combien de temps avait-il dormi ? Pas assez, cela était certain... Pourtant, au peu de lumière qui filtrait derrière les rideaux, il faisait déjà nuit...
Le demi-elfe s'assit sur le bord de son lit. Il ferma de nouveau les yeux, ne pouvant retenir un bâillement qu'il étouffa derrière sa main. Il se leva, lentement. Quelqu'un frappait à sa porte, mais s'il procédait autrement, la tête lui tournait, et il serait contraint de s'assoir à nouveau... Un oeil vers la fenêtre, et ses pas le dirigèrent vers elle. Il tira le rideau, et la lumière magnifique du crépuscule scintilla dans la pièce.
Un troisième coup. Cette fois, il devait répondre... Mais... son visiteur n'était pas devant la chambre. Il frappait à la porte de l'atelier... Il songea un instant à ouvrir quand même la porte de sa chambre, et le faire entrer par ce biais, l'autre étant verrouillée en permanence... Après tout, il ne serait pas le premier à se laisser avoir par la facilité... Mais, à cette heure, il y avait plus de chances pour que cette personne vienne pour une demande qu'une visite de courtoisie... C'était sans doute cela. Il venait voir le forgeron, pas le demi-elfe...
Feyzin bailla une nouvelle fois. Il fallait qu'il retrouve cette clé... Il alla dans l'atelier, et la trouva, plus rapidement qu'il l'escomptait sur le bord d'une étagère. Elle glissa dans la serrure sans difficulté. Il avait eu raison de l'entretenir, même s'il la laissait close... Il tourna la poignée, et la porte laissa passer un peu de lumière. Il la tira vers lui, l'ouvrant complètement... sur le plus étrange et le plus inattendu des visteur qu'il ait jamais pu espérer avoir...

- Bonjour. A qui ai-je l'honneur ?

Le jeune homme qui était sur le pas de la porte était vêtu ni plus ni moins... comme un prince. Ses cheveux blonds, dignes d'un ange et son regard candide indiquait tout d'une personne de bonne famille, élevée à l'abri du monde et des personne louches et dangereuses... dont Feyzin pouvait très bien faire partie...
Si le forgeron affichait un air surpris, il se demanda au bout d'un moment lequel des deux l'était le plus... Car les yeux du jeune homme s'étaient agrandis lorsqu'il l'avait vu... Il était vrai que son physique n'était pas engageant, voire étrange, surtout pour un jeune homme surprotégé et fragile... Même s'il avait la bouche ouverte de façon légèrement comique, son interlocuteur n'avait toujours pas prononcé un mot. Loin de lui l'idée de se moquer, il avait rencontré des réactions si diverses face à ce qu'il était qu'il ne s'étonnait plus de rien... Feyzin décida donc de meubler un peu le silence...

- Je devrais sans doute dire "bonsoir", vu l'heure...

Devant la propreté des habits princiers et les cheveux bien peignés, Feyzin se rendit compte de sa propre misère. Il s'était endormi sans même se déshabiller, après le dur labeur de la journée... S'il n'y avait pas ce critère étonnant pour faire oublier le reste au jeune homme, il était sans nul doute que le jugement ne tarderait pas...
Par réflexe, le demi-elfe passa sa main dans ses cheveux. Il était raides, mais assez revêches... et le sommeil n'avait rien arrangé, ils étaient plein de noeuds... Et il avait encore sans doute la marque de l'oreiller sur la joue, il sentait que le sang n'y circulait pas normalement... Heureusement, dans la pénombre, ces détails ne se voyaient pas... L'obscurité n'était sans doute pas étrangère non plus au mutisme de son visiteur...

- Que me vaut le plaisir de votre visite ?

La porte s’ouvrit donc sans bruit. L’excitation du prince était telle qu’il sautiller sur place, s’attendant a voir un homme colossal beaucoup plus grand que lui, quel ne fut pas son étonnement quand il ne vit … rien. En fait, il faisait tellement sombre dans la chambre que tout ce qu’il voyait était deux lueurs provenant de l’obscurité. Seulement deux yeux verts brillants dans l’obscurité, bien qu’à demi fermé, cette personne devait vraiment dormir d’un profond sommeil.
Le prince était en état de choc pour plusieurs raisons, bon, deux seulement, mais c’est plus qu’une seule quoi …
Petit un : il n’avait jamais vu de pièce si sombre, au château, ce n’était que grandes pièces toujours lumineuses, même la nuit grâce aux grandes fenêtres. Mais bon … ne rien voir, ce n’était pas si grave … le prince aurait quand même bien aimé avoir une chandelle ... mais il n’était pas venu pour ça …
Petit deux : Le colosse qu’il s’attendait a voir … n’en était pas un. En tout cas, ces yeux était bas, et à moins que ceux-ci ne se soient trouvés en plein milieu du ventre de l’homme, ce dernier ne devait pas dépasser les 1m75 …

Mais trop tard, le prince était parti dans ces pensées, il voyait déjà un troll aux yeux placés au milieu du ventre qu’il pourrait pourfendre avec se nouvelle épée tout neuve… et il monterai dans la tour secrète gardée par le monstre pour libérer la femme de sa vie, en l’occurrence une belle princesse. Ils auraient le coup de foudre, se marierait, feraient plein d’enfant et régneraient paisiblement sur le royaume.
Perdu dans ses pensées, il n’entendit pas l’homme qui le saluer, mais c’est quand il vit la princesse dans son rêve lui dire avec une voie masculine lui dire « Que me vaut le plaisir de votre visite ? » qu’il sorti de ses rêveries. Il scruta donc l’obscurité et vit que ses yeux s’y étaient habitués, non, c’est n’était pas un troll qui se tenait devant lui, mais un jeune homme a la peau brune et au cheveux noirs, habillé à la « va comme j’te pousse ». Il semblait encore endormi lui aussi. Etant revenu complètement a lui, le prince retrouva également son excitation et dit :

« - Bonsoir monsieur, est ce que vous pourriez me faire une épée s’il vous plait j’en ai besoin, mais si vous ne pouvez pas parce que vous avez trop de travail, parce que je comprend qu’un si bon artisan tel que vous doit être tout le temps débordé mais si vous pouviez quand même m’en faire un j’en serais très honoré. Huaaaaaaaaaa ! »

Tout ce qu’il avait préparé pour faire bonne figure venait de s’écrouler en un instant, avec le stress, il avait complètement oublié de reprendre son souffle, il avait fini en criant presque pour ne pas s’arrêter. Il ne se rendait compte que maintenant que, pas crédible pour un sou, il devait également avoir l’air ridicule, et a voir l’air incrédule de l’homme qui se tenait en face de lui, il se demandait s’il ne ferait pas mieux de s’enfuir en courant. Mais non, il voulait une épée, il ferait tout pour l’avoir, il sauta au coup du jeune homme.

« - S’il vous plaiiiit ! Je vous en prie, faites moi une épée »

Il enroula encore quelque instant l’homme dans ces bras avant de s’interroger si cet acte n’avait pas pu paraître déplacé. Il relâcha l’étreinte et s’éloigna un peu à reculons. Il examina son interlocuteur.

« - Mais, ahhhhh, désolé, je dois me tromper de personne, je chercher le forgeron qui habite ici, vous saviez que c’était le plus connu de la région ? Mais vous devait être le ramoneur ? Vous savez ou se trouve l’homme qui habite ici mon brave, désolé pour la confusion. Je … je m’excuse … »

A la tirade que lui sortit le blondinet, Feyzin se contenta se hausser un sourcil. Il avait réussi à en arriver au bout sans inspirer, et ses poumons réclamaient justice, et avaient fini par reprendre le dessus. Ils en avaient visiblement assez d'expirer sans avoir l'occasion de se remplir à nouveau... Ce qui fut bientôt fait, faisant perdre toute contenance au jeune homme... A son visage, le demi-elfe put rapidement juger qu'il avait peur de ne pas être pris au sérieux après ce qu'il venait de faire... Il semblait avoir répété plusieurs fois cette demande, comme une litanie, pour être certain de ne pas l'oublier, mais le manque d'air avait visiblement gâché l'effet qu'il voulait donner à son discours... Ce devait être la première fois que ce jeune homme abordait de la sorte un artisan et il en était tout tendu...

L'humeur à la fois joyeuse et embrouillée de son jeune chaland fit sourire le forgeron. Finalement, son silence n'avait rien à voir avec son physique... Il ouvrit la bouche pour lui répondre, mais n'eut le temps de rien dire. Le petit prince, pressé et stressé, s'était jeté sur lui. Feyzin en resta coi. Cette réaction l'avait complètement pris au dépourvu, et il ne savait pas que faire face à cet excès d'enthousiasme... Il devait vraiment la vouloir cette épée... Désespérait-il à ce point ? Croyait-il qu'il refuserait sa demande pour avoir été maladroit ? Une nouvelle fois, la naïveté du garçon arracha un sourire au visage du demi-elfe. C'en était presque touchant... Mais quand même... il aimerait bien qu'il le libère, maintenant...
Le petit prince dût se faire la même réflexion, car il lâcha enfin son cou, reposant pied à terre, après un long moment de solitude... Mais ce fut au tour du forgeron d'en avoir un, lorsque son futur client lui posa une question pour le moins surprenante... qui le fit éclater de rire...

- Le ramoneur ? Elle est bonne, celle-là...

Les yeux du visage enfantin s'élargirent à nouveau. Alors que Feyzin essayait de calmer un peu son rire pour pouvoir parler, son interlocuteur se demandait ce qu'il avait dit de si drôle... Encore une gaffe ? Le jeune homme noir le regarda, essuyant une larme au coin de l'oeil.

- Il faudra que je la note celle-là... On ne me l'avait encore jamais faite...

Voyant le malaise du jeune homme, le forgeron tenta tant bien que mal d'apaiser son hilarité. Il finit par y parvenir, mais ce fut toujours avec un grand sourire qu'il s'adressa au prince blond.

- Je ne suis pas ramoneur... Je suis bien forgeron... Mais je ne savais pas que j'étais le plus connu de la région...

S'il avait paru endormi lorsqu'il avait ouvert sa porte, Feyzin était à présent parfaitement éveillé, et ses yeux rieurs montraient qu'il était encore proche du fou-rire...

- Et pour un tel compliment, des excuses sont faciles à donner...

Etrange que ce garçon soit si... innocent... Même gardé à l'abri du monde extérieur, il devrait quand même avoir un minimum de connaissances sur les coutumes et le savoir-vivre... Sans peut-être même le savoir, il venait d'en rompre un bon nombre... Oui, étrange... Il avait pourtant son âge, si ce n'était plus... Feyzin se disait même que d'apparence, le plus jeune des deux n'était certainement pas le blondinet... Malgré ces pensées, le forgeron se permit pourtant de le tutoyer...

- Je m'appelle Feyzin. Suis-je bien celui que tu cherchais ?

Penaud. Oui, penaud, c’est ainsi que se sentait le prince, il n’aurait pas su dire s’il avait envie de rire au éclat comme venait de le faire l’homme se tenant en face de lui, ou pleurer a chaude larme de honte, ou bien partir en courant, aïe, attention, risque de tomber dans les escaliers à cause des facteurs émotion + empressement + obscurité … mauvais choix donc, le jeune homme opta pour la dernière solution possible … celle ou il avait l’air bête, mais bon, quoi qu’il fasse, la première impression n’était pas terrible. Il décida donc de rester là, prostré, les yeux scrutant ses bottes cirées du matin. Se demandant pourquoi le ramoneur qui se trouvait en face de lui riait comme ça, peut être que le prince n’aurait pas du dire mon brave, mais il n’avait aucune idée de comment appeler les gens du petit peuple … d’habitude, il appelait tous les domestiques par leur prénom, et c’était les personnes qui avaient le plus bas rang social de sa connaissance. Il se rendit compte qu’il n’avait jamais vraiment connu de gens en ville, et ce « mon brave » avait du paraître déplacé. Mais … dans ce cas la, peut être que les excuses aurait pu être bonne également pour cette « insulte » … non, ce n’était vraiment pas possible que « mon brave » est pu être considéré comme une insulte … Et l’autre qui était toujours la proie du fou rire tenace, qui enfonçait le prince de plus en plus dans ses questions dites « existentielles » … au bout du compte, il décida que le mon brave ne pouvait pas être la cause des rires, et qu’il n’y avait que trois solutions (encore une liste voui … ) !
* La première : Färvien avait un truc coincé dans les dents.
* La deuxième : Une tache sur les vêtements ! L’homme dehors qui empestait l’alcool avait sûrement du tacher son pantalon ou ça veste, et évidemment, toute tache et visible sur du blanc !
* La troisième : L’homme venait d’apprendre qu’il avait gagné une grosse somme d’argent, un cochon et un kit de coiffure (et il en aurait eu bien besoin)

Mais cette solution était la moins probable des trois … déjà les deux premières paraissait … grotesque … mais là, enfin bon, laissons le prince à ces divagations plus ou moins … plus où moins. Et retournons au récit.

Le prince avait relevé la tête, toujours aussi penaud, mais voulant faire bonne figure le plus possible devant cette homme. Mais Färvien n’en menait pas large, tout s’embrouiller dans sa tête, il voulu prendre un air vexé, mais ce n’est pas ce qui a du transparaître. Puisque l’homme ne semblait pas vouloir s’arrêter. Le ramoneur articula deux trois phrases, mais encore une fois, le prince, perdu dans ces pensées, n’écoutait plus.

« - Je ne suis pas ramoneur... Je suis bien forgeron... Mais je ne savais pas que j'étais le plus connu de la région… »

* Plop !* La petite bulle du prince explosa, c’était donc vraiment lui ! L’homme qui allait lui faire son épée ! C’était lui ! Färvien n’en revenait pas, il se trouvait en face du forgeron le plus reconnu de la région ! Plus connu que lui-même sans doute ! Il ne contrôlait déjà plus beaucoup ses émotions, mais là, ce fût une vraie explosion de joie.

« - Ouiiiiii !! Houurrrraaa !! YOUPIIIIIII !!!! »

Il sauta une deuxième fois au coup de l’homme, mais cette fois ci, il l’emporta par son poids et se retrouvèrent tout les deux par terre. Cela eu pour effet de calmer le prince. Il se releva posément, fit une courbette, et dit :

« - Hum … bonjour, je me nomme Färvien, je viens vous demander de me confectionner une épée, et je m’excuse pour avoir dit du mal de vos cheveux … ce ne sont pas mes affaires … »

Färvien était lui-même étonné d’avoir autant de self contrôle.

Mais... mais qui était ce garçon ? telle fut la question que Feyzin se posa, une fois lui-même "posé" à terre... Car avant même d'avoir eu le temps de réaliser ce qui se passait, le petit prince lui avait une nouvelle fois sauté au cou... mais ce n'était pas lui qui s'était retrouvé le derrière au sol... Feyzin ne put retenir une grimace, alors que le jeune homme s'apercevait de sa bourde... Il se releva prestement, présentant sa commande et ses excuses très dignement, laissant le forgeron seul, mi-assis, mi-allongé, dans cette position qui n'avait pas un brin de noblesse...
Le semi-elfe remit à son tour sur ses pieds, acceptant les excuses d'un sourire. Il frotta son pantalon, enlevant la poussière qui s'y était accrochée, en profitant pour masser ses muscles endoloris. Il s'étonnait lui-même de l'aisance avec laquelle il pardonnait ce petit prince... Mais qu'y avait-il à dire ? Il était de ce genre de personne à qui il est impossible d'en vouloir... peut-être même devait-il considérer la réaction quelque peu... expansive de son client pour un compliment...

Toujours sans un mot, Feyzin s'écarta de la porte, invitant Färvien à entre d'un geste de la main. Ce dernier sembla hésiter un instant, peut-être un peu méfiant de la facilité avec laquelle les évènements s'étaient goupillés. Pourtant, le forgeron lui signifiait ainsi qu'il avait accepté sa demande. Il travaillerait pour lui. L'excitation domina les questions, car le jeune homme se décida à entrer.
Le forgeron prit sa suite, fermant la porte sur ses pas. Sans la lumière du couloir, la pièce semblait encore plus sombre... et quelque peu inquiétante... D'autant plus que l'hôte du jeune homme y était presque invisible... Celui-ci se dirigea vers la fenêtre, et rabattit le rideau sur le côté. La lumière du soir entra dans l'atelier, joyeuse. Feyzin compléta la lueur des rayons du soleil en allumant une chandelle qu'il posa sur la table au centre de la pièce. Il s'assit à la table, indiquant la chaise d'en face au petit prince. Quand il fut assis, un sourire avenant éclaira son visage.

- Tu m'as dit que tu veux une épée... As-tu une idée précise de ce que tu veux ?

Il posa tranquillement son menton sur sa main, alors que le jeune homme commençait à faire fonctionner les rouages de son cerveau... Il semblait ne pas y avoir vraiment songé... Peut-être même réfléchissait-il à la signification exacte que pouvait avoir la phrase du forgeron...

- Et je t'en prie, petit prince... Ne me vouvoie pas, il est peu probable que je sois plus vieux que toi...

[HRP : j’écris ce post dans un état qui n’est pas habituel, je suis énervé, et ça, c’est pas cool pour tout le monde … mais c’est comme ça … alors je vais faire de mon mieux … mais bon …[/HRP]

Le prince, après s’être répandu en excuses, regarda le forgeron, toujours au sol, celui-ci lui adressait un petit sourire. Le forgeron se releva et fit adressa à Färvien un petit signe disant qu’il pouvait rentrer. Färvien, étonner qu’un si grand homme accepte si facilement sa proposition, mais bon, il convenu que sa demande ne serait accepté que plus tard, pour l’instant, ils allaient juste négocier, du moins, il croyait … Il regarda rapidement ses vêtements et passa sa langue sur ses dents.
* Mais pourquoi est ce qu’il à rit ?*
Il entra et l’homme derrière lui ferma la porte. Il faisait plus sombre que jamais dans la pièce.
* Oh Mon Dieu ! C’est un satyre ! Il ma attiré ici pour me violeeer ! Quelle horreur ! Je ne veux paaas ! Où est ce qu’il est passé ?! Noooooon ! *
Soudain, la lumière entra dans la pièce, Le rideau laissait passez les quelques rayons du soleil qui persistait encore au dessus de la barrière des toits de la basse ville. L’hôte alluma également une chandelle qu’il posa distraitement sur une table. * Ouf … je me suis fait des idées, qu’est ce que je suis stupide parfois … » Le forgeron s’assit sur une des chaises entourant celle-ci et fit signe à Färvien de s’asseoir en face de lui. Färvien avait décidait qu’il ne ferrait aucune remarque sur quoi que se soit dans « l’appartement » de l’homme, ainsi, quand il s’assit sur la chaise et qu’il vit à quel point elle était inconfortable, il afficha un sourire grandiose, essayant d’imiter son hôte qui souriait aussi, mais … en plus crispé.

« - Tu m'as dit que tu veux une épée... As-tu une idée précise de ce que tu veux ? »

Encore une fois, le prince avait préparé quelque chose sur le chemin qui menait ici. Mais l’excitation et la chaise avaient tout embrouillé dans sa tête. Le seul mot qui lui venait a l’esprit était bubulgom … mot qui n’avait aucun sens qui plus est … et puis, il doutait que cette homme en face de lui trouve ça drôle de devoir faire une épée en bubulgom …

« - Et je t'en prie, petit prince... Ne me vouvoie pas, il est peu probable que je sois plus vieux que toi... »

« - Qu … quoi ? Mais, je ne tutoie même pas mes parents, juste les domestiques … *NOOON ! LA BOURDEEE !* Mais … euuh … si vous … voulez, je peux vous vuvoyer ! C’est un système que j’utilise avec mes parents, l’éthique m’interdis de les tutoyer, et je ne veux point les vouvoyer (HRP : M’keeey (désolé)), donc, je les vuvoie … mais ... euh, si vous préférez le tutoiement … je peux essayer de … te dire tu … ouuuuuh … c’est trop bizarre ! Brrrrrrr … ah … »

* Bon, maintenant, la meilleure solution est sans doute de me pendre, je suis pitoyable, je finirais vieux, à moitié bouffer par des bergers allemands, avec mes 80 chats …*

Ne voulant pas que l’homme en face de lui s’impatiente, le prince enchaîna sur l’épée.

*Baah … foutu pour foutu, enfonçons nous jusqu’au bout … *

« - Ah ! Euh … oui, pour l’épée, je peux vous … te … fournir tout ce que tu veux comme matériaux, au château, nous avons du fer, du mithril, des métaux rares, de belles étoffes ! J’aimerais beaucoup que la garde soit bleu et blanche, pour la lame, je vous laisse carte blanche, après tout, vous êtes le meilleur, vous faites comme les coiffeurs visagistes ? Une épée a la tête du client ? »
Ne se rendant compte qu’après avoir terminé de la stupidité de ses propos.

*Bien commencé, mal fini … le prince de la bourde oui … *

La tête penchée, la joue posée sur son poing, Feyzin avait écouté le jeune homme parler sans l'interrompre. Son sourire n'avait cessé de s'agrandir au fur et à mesure que les mots s'alignaient les uns derrière les autres... Pourtant, il ne se moquait pas... Le prince était touchant... Sans s'en rendre compte, le forgeron commençait peut-être même à s'y attacher... Quand son client eût fini d'exposer sa gêne et ses désirs, le demi-elfe releva la tête, le regard tranquille et rassurant.

- Tu ne peux vraiment pas me tutoyer ? Pourtant, je le fais bien pour toi, et cela ne fait pas de toi un domestique... En réalité, si cela te donne cette impression vis-à-vis de moi, cela ne me dérange pas... Que pourrais-je être d'autre à côté de toi, petit prince ? Car c'est bien cela que tu es, non ? Un prince ?

Feyzin avait parlé sans ciller, il était sincère. Färvien le comprit, et le forgeron espérait que cela apaiserait un peu son interlocuteur... Pour être honnête, personne ne l'avait jamais vouvoyé, et cette habitude qu'il avait prise malgré lui faisait qu'aujourd'hui, et malgré les circonstances, ce respect soudain le mettait mal à l'aise...
De la même façon que le jeune homme l'avait fait pour lui, Feyzin ne le laissa pas répondre, ni même réagir à ses dires immédiatement, et enchaîna sur le sujet qui les intéressait principalement : l'épée du prince.

- J'ai une petite idée pour l'arme que je pourrais te fabriquer, en effet... Et si tu es en mesure de me fournir les matériaux que je demande, alors je serais capable de laisser aller librement mon imagination...

Sur ces mots, le forgeron se leva. Il voulait montrer quelque chose au jeune humain... l'épée inachevée qu'il avait admirée avant de sombrer dans le sommeil... Il l'avait fabriquée pour lui, mais si elle plaisait au prince, il saurait exactement comment modeler celle qui serait la sienne...
Il alla dans le coin de la pièce où il l'avait couchée, et la rapporta vers le prince. Il la posa à plat sur la table, la lumière oscillante de l'unique chandelle faisait apparaître des reflets dansants sur la lame noire.
Sans que Feyzin n'ait à le lui demander, le jeune homme observa la lame. Le prince ignorait quel métal pouvait donner de tels reflets. Mate du côté qui ne tranchait pas, l'autre montrait comme des arc-en-ciels sous la flamme... Elle avait quelque chose de fascinant. La lame était fine et droite, parfaitement lisse et régulière, jusqu'au moment où elle rejoignait le pommeau. Là, les courbures en étaient étranges, à la fois aigües et arrondies.
Le jeune homme détacha son regard de l'épée, un regard interrogateur à l'adresse du forgeron.

- Je l'ai forgée il y a peu de temps. Elle n'est pas encore achevée, mais je voulais te la montrer... car je te vois bien avec une épée du même style... en moins sombre.

Feyzin adressa un clin d'oeil au petit prince, qui ne sembla pas le comprendre. Le forgeron sourit, bienveillant.

- Tu n'y connais pas grand chose à l'art de la forge, n'est-ce pas ?

S'embrouillant dans la réponse à donner à une question négative, le Prince hocha la tête avant de la secouer, ce qui mit visiblement le demi-elfe d'encore meilleure humeur.

- Je vais t'expliquer... Il y a plusieurs paramètres qui donnent leur qualité à une épée... La première est le matériau. Cela donne également une couleur dominante à l'arme... Pour toi, je ne me vois pas forger de l'acier... Il y a la forge en elle-même, bien entendu, mais la dernière étape est cruciale, il s'agit de la trempe. Selon la façon et le nombre de fois où la lame est trempée, la souplesse et la solidité du métal ne sera pas la même... ce qui influe sur sa résistance...

Le jeune homme avait avalé ses paroles avec avidité, ce qui démontrait une saine curiosité, celle de découvrir et d'apprendre. Mais le forgeron avait l'intuition qu'il n'avait pas pour autant saisi la signification que cela avait...

- Tu as compris où je voulais en venir ? Il faudra que tu me dises si ce genre d'épée te convient, mais aussi comment tu compte t'en servir... Car je déterminerai les bains que subiront ton arme en fonction de cela...

Le petit prince hocha la tête, il semblait impressionné. En rapport avec son expression, une des phrases de ce dernier revint dans la tête du demi-elfe.

- Ah, et une dernière chose, petit prince... Si tu crois réellement que je suis le meilleur forgeron de la ville, on t'a mal renseigné... Je ne crois pas être le plus médiocre, mais ce qui est certain, c'est que je suis le moins gourmand... Je crois que je ne pourrais jamais faire carrière, pour une raison un peu trop évidente...

Après avoir fini sa pitoyable tirade, le prince ne se sentais plus du tout en confiance … tout ce qu’il avait balbutié devant cet homme jusqu'à présent n’était qu’inepties en tout genres et des phrases avec le minimum syndical de sens … pas très classe …

« - Tu ne peux vraiment pas me tutoyer ? Pourtant, je le fais bien pour toi, et cela ne fait pas de toi un domestique... En réalité, si cela te donne cette impression vis-à-vis de moi, cela ne me dérange pas... Que pourrais-je être d'autre à côté de toi, petit prince ? Car c'est bien cela que tu es, non ? Un prince ? »

Färvien compris que l’autre était sincère [HRP : comment ça je me foule pas du pied … j’ai le droit d’écrire ce que je veux …] Mais le prince resta dans le silence, de peur de provoquer d’autre gaffes. Le forgeron lui apporta une œuvre qu’il venait apparemment de finir. Quel ne fut pas l’étonnement du prince quand il vit la lame briller devant ses yeux. Jamais il n’avait vu plus beau travail, la lame de la famille avait perdu tout son éclat depuis bien longtemps, même en étant rénovée, jamais elle n’avait eu la même brillance que celle qui était devant ses yeux, et il n’avait jamais vraiment pu approcher celle de son père, c’était comme un baptême de la lame, un explosion de couleur virevoltant sur celle-ci grâce à la lueur de la chandelle. Sa curiosité était piquée au vif, comment un homme pouvait-il faire qu’un simple bout de métal tout moche fasse quelque chose d’aussi reluisant, d’aussi … d’aussi … beau. Tout simplement beau. C’était décidé, c’était cet homme qui allait faire son épée à Färvien, quoi qu’il en coûte !

« - Je l'ai forgée il y a peu de temps. Elle n'est pas encore achevée, mais je voulais te la montrer... car je te vois bien avec une épée du même style... en moins sombre. »

* Ah bah, il a déjà décidé de me la faire mon épée ? Mais … comment … baaa ?*

Son regard glissa encore sur la longue épée. Il regarde le créateur, celui-ci lui adresse un clin d’œil. Bien sur, pour le prince, cet acte pouvait avoir plusieurs significations, pour le prince en tout cas, faisons encore une petite liste (parce que tout le monde adore ça n’est ce pas ?).
*Première explication : un truc dans l’œil, une poussière, c’est vraiment pas ce qui manque ici … pops, il devait pas critiquer, c’est vrai … bon bin … rayons la première proposition.
*Deuxième proposition : Laurence Boccolini a pris possession de son corps. Et dans ce cas … non, ce n’est pas possible … bon, bah, rayons la deuxième proposition (même si la je ne suis plus sur que le prince pense vraiment à Laurence Boccolini à ce moment …
*Troisième proposition : C’est un signe d’amitié … Noooooooooooooooon ! Rayons ça aussi …
C’est l’heure des résultats ! *roulements de tambour* Alloooors :

« Le prince n’a rien compris à ce clin d’œil ! » (voilà, voilà …)

Pendant ce questionnaire mental, le forgeron avait déjà posé une autre question.

« - Tu n'y connais pas grand chose à l'art de la forge, n'est-ce pas ? »

Comment savait il ça ? Les livres sur les forges se trouvaient dans les parties hautes des bibliothèques, et la seule fois ou Färvien a voulu allez les chercher, il est tomber de l’échelle… c’est quand même pas de sa faute si quelqu’un l’avait poussé cette échelle, mais plus aucun domestiques n’autorisaient le prince à remonter sur quoi que ce soit … Enfin, Färvien bredouilla un non, mais c’était plus du babillage qu’autre chose, pour finir, il hocha la tête … plus rien qui sortait de sa bouche ne semblait avoir de sens. Le forgeron se mit à expliqué au jeune homme quelques bases de son métier, et la, ça devenait vraiment intéressant, Färvien ne perdit pas une miette de tout ce que racontait l’homme en face de lui. Le forgeron avait l’air passionné par son métier, et il racontait d’une belle manière, Färvien était content d’entendre de nouvelles choses, et si bien racontée qu’elle devenait (presque) facile a comprendre (y’a pas marqué neuneu non plus).

« - Ah, et une dernière chose, petit prince... Si tu crois réellement que je suis le meilleur forgeron de la ville, on t'a mal renseigné... Je ne crois pas être le plus médiocre, mais ce qui est certain, c'est que je suis le moins gourmand... Je crois que je ne pourrais jamais faire carrière, pour une raison un peu trop évidente... »

Tilt ! PINPONPINPONPINPON !(alarme dans la tête du prince signifiant une grosse émotion) Vraiment déçu, le prince leva des yeux larmoyants vers le jeune homme.

« - Alors … on … m’a menti ? vous n’allez pas faire … mon épée … ? sniirf … »

Il baissa la tête … déçu et dépité.

Le chagrin soudain du jeune homme fut pour Feyzin, bien plus que toutes les démonstrations de joie et d'enthousiasme qui avait précédé cela, la surprise de la journée... Il était sur le point de pleurer... Et cet évènement était bien le dernier face auquel le forgeron pouvait prétendre savoir réagir... Il resta donc en face du prince dépité sans rien faire, hésitant sur le conduite à tenir...
Le demi-elfe finit par poser la main sur l'épaule de son interlocuteur, se sentant idiot et maladroit. S'il avait su que dire cela aurait déclenché une telle réaction... Cela lui avait paru tout à fait anodin, mais visiblement cela ne l'était pas pour le prince... C'était la première fois que cela arrivait, qu'il se trouvait dans une situation aussi embarrassante...

- Ecoute... Je n'ai jamais dit que je ne ferais pas ton épée... Seulement, j'ai préféré être honnête... Tu semblais chercher le meilleur forgeron de la ville... ce que je ne suis pas... Alors, je ne pense pas que tu tiennes vraiment à ce que ce soit moi qui réalise ce travail...

Färvien ne savait plus du tout quoi penser, cet homme, qu’il avait cru ramoneur, puis en qui avait placer tout ses espoirs se révélait, ne pas être celui qu’on lui avait dit, pourtant la lame qu’il avait vu était tout bonnement magnifique. Toutes ces émotions se matérialistement désormais en chagrin, on lui avait menti, il avait rencontrer un homme qui pu, il avait tout fait pour avoir son épée, mais au bout du compte, l’homme en face venait de lui apprendre que s’il avait été dans un bouiboui de la haute ville, il aurait eu le même résultat ? Non ! Ce n’était pas possible… la prince se creuser la tête quand il compris ! Tout d’un coup ! Ca paraissait si clair en fait ! Cet homme lui faisait passer un test ! Pour savoir s’il était vraiment près a lui faire totalement confiance ! C’était malin ! Mais pur une fois, Färvien avait su déjoué le coup (qui à dit que c’est rare ?!) Bref ! Il releva la tête, cette fois si, décider et convaincu, il se leva précipitamment et fit tomber sa chaise par terre, mais il gardait un air victorieux !

« - Hahahahahahaha ! Et bien, pour moi, vous êtes le meilleur ! Cette épée, c’est vous qui me la ferez ! Et si vous ne voulez pas, et bien, je serai contraint d’en faire un ordre ! »

D’où lui venait une telle assurance tout d’un coup ? Une piqûre d’insecte ? La paix dans le monde ? Enfin … ce fut bref, car, directement après, il se pencha pour ramasser la chaise il dit timidement :

« - Si ça ne vous dérange pas en tout cas. »

Après avoir remis la chaise sur ces quatre pieds, il se rassit et chercha quelque chose dans la doublure de sa veste. Il en sortit un petit anneau doré qu’il tendit au forgeron. Il lui dit :

« - Si vous acceptez ce petit anneau, ni vous ni moi ne pourrons revenir en arrière, vous devrait me faire mon épée. C’est ainsi que veut la coutume. S’il vous plait, ne me lassez pas tomber. »

Il avait dit cela avec un air dramatique, quiconque l’aurait vu aurait éclaté de rire. Mais ça, peux lui en importer. Il voulait une réponse.

Le revirement soudain du prince prouva une nouvelle fois à Feyzin que ce dernier ne cesserait de l'étonner. Il était déterminé... même si la timidité ne tardai pas à refaire surface. Au moins, c'était toujours ça de pris, à présent, une chose était claire et définitive dans l'esprit du forgeron. A force, il avait compris que c'était peine perdue, il ne demanderait plus au jeune homme de le tutoyer...
Le jeune homme tendit bientôt un anneau au forgeron, le regard plein d'espoir. Indécis devant la simplicité de son interlocuteur, celui-ci se contenta de le regarder quelques secondes, avant de tendre la main vers l'anneau. Il l'immobilisa juste avant de s'en saisir. Les yeux vert d'eau s'étaient posés sur ceux du prince, et le fixaient avec une intensité presque inquiétante.

- Tu es certain que tu veux que ce soit moi qui te fabrique cette épée ? Mon art n'est sans doute pas à la hauteur d'un prince...

Le demi-elfe était tout ce qu'il y avait de plus sérieux. S'il acceptait l'offre du prince, telle que l'imposait la tradition décrite par lui-même, le demandeur non plus ne pourrait plus revenir en arrière...

HRP/ Ouais, ouais... Je sais... Désolée, ce post et le précédent sont assez misérables, mais bon...

[HRP : que dire du mien, niveau court ... on fait pas mieux ... -_- ]

Le forgeron tandis la main vers l’anneau. Ca y est ! Il allai enfin pouvoir avoir sa propre épée a lui ! A lui tout seul ! C’était quand même pas mal ! Et là, c’est le drame ! L’homme en face de lui stoppa sa main. Il regarda le jeune prince d’un regard perçant, comme s’il scrutait l’âme du jeune homme.

« - Tu es certain que tu veux que ce soit moi qui te fabrique cette épée ? Mon art n'est sans doute pas à la hauteur d'un prince... »

Le prince eu tout d’un coup un doute. Il était clair qu’il ne pourrait plus reculer. Et ! Mais ! L’autre essayait encore de l’embrouiller ! Il lui faisait penser des choses fausses ! Mais Färvien ne se ferait pas avoir, surtout après avoir déjà déjoué le piège une fois. Il voyait clair dans son jeu. Cet homme était vraiment intelligent, il agissait avec les émotions de Färvien comme un marionnettiste avec … sa marionnette … Mais cette fois ci, Fär ne se laisserait pas faire [HRP : Dingue, je l’ai même pas fait exprès …]

« - Oui ! J’en suis sûr ! Acceptez, et vous me rendrez heureux ! Cela ne vous ferai pas plaisir de me voir heureux ? »

Il le regarda d’un air mimi tout plein, contrastant avec le regard inquiétant de l’elfe. Les deux se regardait en chien de faïence, l’homme réfléchissant sûrement à la bonne chose a faire.

« - Silvouplaiiiiiiiit … »

Comment résister à un tel regard ? La dernière fois qu'il en avait vu un comme cela, il s'agissait d'un chat qui lui réclamait de la nourriture... Il n'en avait pas eu. A la réflexion, il n'était pas si difficile d'y résister. Mais le prince n'était pas un animal, et il était évident qu'il plaçait tous ses espoirs dans cette épée qu'il voulait le voir forger... Il ouvrit donc la main, et l'avança de nouveau vers l'anneau... pour s'en saisir délicatement, tout en adressant un sourire amical au jeune homme.

- Affaire conclue, petit prince...

Il essaya alors d'enfiler la bague sur l'un de ses doigts. Mais c'était une perte de temps. L'anneau, qui était pourtant assez étroit, était encore trop grand pour lui... Il glisserait sans cesse, et il n'avait pas la moindre envie de le porter à l'auriculaire... Il défit alors l'attache de sa chaîne d'argent, et l'anneau du prince alla rejoindre le présent de son père, anneau de la même teinte, mais à la taille de la main d'un homme adulte. Alors qu'il refermait l'attache derrière son cou, Feyzin posa les yeux sur son nouveau client.

- Je suppose qu'il te reviendra à nouveau lorsque notre contrat sera terminé ?

Le forgeron posa ses mains sur la table, et il se laissa aller à caresser l'épée du regard. Il était un peu nostalgique, elle représentait beaucoup de travail, mais surtout, il voyait en elle comme un souvenir lointain...
Secouant la tête, il alla vers le prince, revenant à leur affaire.

- J'ai donc accepté de travailler pour toi... Si cette épée te plaît, il ne me sera pas difficile d'en concevoir une qui te convienne. Elle sera différente, bien sûr, et unique, tu peux me croire... Mais pour rendre cela possible, j'ai besoin de savoir plusieurs choses...

Feyzin se demanda soudainement si le jeune homme serait réellement en mesure de lui fournir les matériaux qu'il demandait... Et étant donné que l'artisan qu'il était ne travaillait pas sur des matières qu'il n'avait lui-même choisies, la préparation même risquait d'être longue...

- Pour un prince, une épée en mithrill serait du plus bel effet. Le métal est blanc, il suffira de peu de choses pour l'accorder à tes aspirations... Et il faudra peut-être que tu me dises comment tu vois la garde et le manche dans sa version définitive, car cela a une grand importance pour l'équilibre de la lame... Mais avant de voir si cela est réellement nécessaire...

Pour que le prince soit entièrement satisfait de son travail, le meilleur moyen serait de lui montrer les croquis préliminaires... Mais avant de les commencer, il fallait déjà que le forgeron ne détermine la taille de la lame et de la poignée, les proportions relatives, et tout un tas de petites choses qui avaient leur importance dans la fabrication d'une épée sur mesure...

- Comme tu l'as dit, je vais faire ton épée "à la tête du client"...

Le demi-elfe retourna donc vers la table, et prit l'épée noire. Il la tendit pommeau en avant au prince, pour qu'il s'en saisisse. Le jeune homme hésita, puis tendit la main vers l'arme. Lorsqu'il la prit, Feyzin la relâcha, et la lame vacilla un instant, menaçant de tomber vers le bas. Färvien n'eut cependant pas besoin de s'aider de l'autre main avant de trouver la position qui lui permettait de tenir l'épée sans risquer de la perdre. Il la tenait fermement, avec une assurance qui lui donnait l'allure et la prestance d'un véritable prince.

- Je m'en doutais... Il faut que je la fasse légèrement plus grande... Le métal utilisé changera tout à son poids, il faudra que je l'épaississe, tu es plus fort que moi...

Le forgeron recula de quelques pas. Il observa tout d'abord la manière dont le prince brandissait l'épée, la morphologie de ses mains. Elle se s'adaptait pas à celle de l'épée... En effet, il la tenait malgré tout relativement maladroitement, et si cela pouvait être dû à son manque d'expérience, il n'y avait pas que cela, et Feyzin le savait très bien. Il l'avait fabriquée pour l'empreinte de sa propre main, et celle de l'humain était plus large que la sienne... Il y aurait des modifications à apporter là-dessus aussi...
En réalité, plus il y réfléchissait, et plus il se disait que le "modèle" de cette épée ne pourrait pas être reproduit... Il avait promis une pièce unique au prince, elle le serait réellement. Les courbures de la garde seraient familières si l'on venait à comparer les deux armes, mais subtilement différentes... Il devrait tout reprendre à zéro... Il sourit. Un nouveau défi n'était pas pour lui déplaire...

- Fais quelques mouvements avec...

Le jeune homme s'exécuta, tandis que le forgeron le regardait et prenait mentalement des notes. Il devait prendre en compte le fait que le manche n'était pas encore recouvert de cuir, et donc que l'équilibre n'était pas encore défini... Parfait...

- Tu peux arrêter.

Un sourire confiant au prince, et il sut qu'il avait eu raison de lui faire confiance. sa future épée se trouvait entre de bonnes mains. Feyzin alla de nouveau à sa table, surveillant subrepticement la chandelle. Il fallait qu'elle ait une durée de vie assez conséquente, pour lui permettre de terminer son dessin sans avoir à la changer... Une fois qu'il commençait, il ne s'arrêtait plus. Avant de s'assoir, il prit plusieurs feuilles et une mine de graphite, présentes sur une étagère, bien en évidence. La mine en main au dessus du papier, il tourna les yeux vers son client, avec un signe de tête pour l'inciter à le rejoindre.

- Je vais maintenant coucher sur papier ce qui résulte de mes observations... Je laisse aller mon esprit créatif, alors si tu vois quoique ce soit qui ne te convient pas, tu me le dis immédiatement, que j'en tienne compte pour adapter le reste... Surtout en ce qui concerne l'ornement du manche, tu as peut-être déjà une idée bien précise de ce que tu veux...

Cette instruction donnée, le demi-elfe se pencha sur sa feuille. Aussitôt le crayon posé dessus, les yeux verts ne se détachèrent plus de son travail, il était concentré, presque dans un autre monde. Il savait que le petit prince resterait près de lui, à scruter le moindre mouvement de la mine sur le papier... Qu'il soit assis devant lui ou regardant par dessus son épaule n'avait pas d'importance, du moment qu'il intervienne en cas de besoin... Le jeune homme put d'ailleurs remarquer que les cheveux noirs savamment calés derrière les oreilles du forgeron ne gêneraient pas sa vue, seulement aidée par la faible lumière de la bougie et celle descendante du soleil caché sous l'horizon... Pourtant, il n'arrêterait pas de dessiner...

Sujet: Re: Atelier de forgeron Dim 2 Sep 2007 - 20:04

[ HRP : excusez moi mes fans (…) pour cette si longue attente ! (Je me prends pour qui …) enfin, revoilà Fär, en forme, du moins, je l’espère.]

C’était vraiment son coup spécial, ce regard qu’il s’était façonné et qui, apparemment, lui collait bien (mais ça il n’avait jamais vraiment compris pourquoi). Jusqu’à présent, personne n’avait pu y résister, mais Färvien ne l’employait seulement qu’en cas d’extrême urgence. Où du moins ce qui s’en rapprochait, de l’urgence. Et, bon, quand même, cette épée, elle était importante, donc si il pouvait l’avoir, ça serait mieux, hein ? Non ? Trouvez pas ? Baaa …
Oui, bon, restons sérieux deux secondes, revenons a la scène. Le forgeron sembla encore hésiter un peu. Puis finalement pris l’anneau. Et étrangement, plutôt que de la joie (ce que vous attendiez tous n’est ce pas), ce fût du soulagement que le prince éprouva. Il allait avoir son épée. C’était bon, plus personne n’allait reculer, il allait avoir son épée.

« - Je suppose qu'il te reviendra à nouveau lorsque notre contrat sera terminé ? »

« - Non, non, elle est toute à vous ! »

Mais l’homme ne l’écoutait pas … Quel culot ! (Je plaisaaaante …)
*Toc toc toc*
Tiens, on frappe, qui ça peut bien être ?
*Se dirige vers la porte, l’ouvre*

« -Tiens, mais qui voilà ! Bonjour Färvien ! Comment va tu ? »

« - Très bien, mais, j’aimerais bien … euh, qui que vous soyez, que vous arrêtiez de foutre le bazar dans ma tête … parce que je supporte depuis le début mais trop c’est trop … »

« - Gné ? Mais, je … je fais rire les gens moi ?! C’est grâce à moi que tu es drôle … »

« - Oui … bah, euh pouêt pouêt, j’essaye de me concentrer, et c’est déjà pas facile sans toi … »

« - Beuuuh … bah … ok, je me calme… »

« - Merci ! J’y retourne maintenant … Pourquoi il me tend une épée ? J’ai perdu le fil avec tes bêtises ! »

« -Baaah … attends deux secondes que je retrouve mes fiches, tiens, je te donne les infos »

Sur ce, reprenons le cours de notre histoire, nous espérons que les perturbations ne vous aient pas (trop) gêné, dans le cas contraire … pas d’boool ! Oui, j’avais dit que je me calmait c’est vrai…

Le prince pris donc l’épée que le forgeron lui tendait, il avait du mal à bien la tenir, n’on pas a cause du poids, elle était même plutôt légère. Mais la garde était trop petite, et bizarrement formée, ce qui rendait les gestes du prince maladroits, on aurait pu le prendre pour un débutant, il était clair que l’épée qu’il tenait ne lui convenait pas, mais il essaya de rester le plus naturel devant le forgeron. Chose peu aisée mais faisable.

« - Tu peux arrêter. »

*Ouf …*

Le forgeron expliqua à Fär qu’il allait dessiner un croquis de la future lame. Fär avait bien deux trois petites choses qu’il voulait, mais cela allait peut être sembler un peu fantaisiste, bah … après tout, c’était son épée. L’homme était vraiment concentré sur son dessin, Färvien décida que ses petits caprices seront pour plus tard. Il regarda par-dessus l’épaule de Feysin, les traits s’enchaînaient rapidement et commençaient à former un dessin. Färvien laissa l’homme se concentrer et alla à la fenêtre. La nuit tombait doucement sur la ville, c’était bien la première fois qu’il voyait le coucher de soleil des bas quartiers, mais les teintes dorées qui apparaissaient sur les toits étaient vraiment merveilleuses. La fraîcheur tombait lentement, Färvien voulu « visiter » l’appartement, visiter étant un bien grand mot, puisque cette pièce était plus petite que sa salle de bain, mais ça, il ne le dira pas. La pièce se composait de quelques meubles, de deux tables, dont une à laquelle il était attablé il y a quelques instants, un four, un porte, qui devait sans doute mener à la chambre, tout le petit attirail du prolétaire en somme, mais ça, Färvien ne le dira pas, mais il n’y a même pas pensé d’ailleurs. Baaah … on va rien dire, le pauvre … Il flânait donc, dans le peu d’espace où il pouvait se déplacer, quand il entendit le forgeron l’appelait, il se tourna vers lui. L’homme avait visiblement fini ses premiers croquis.

Sujet: Re: Atelier de forgeron Dim 2 Sep 2007 - 20:06

Pendant que Färvien patientait, le forgeron avait fait divers croquis de la lame, avant de trouver la forme qui lui convenait parfaitement. Le jeune homme ne pouvait intervenir sur cette partie de son travail... sauf s'il voulait y voir une gravure... Cela ferait partie des finitions, mais il lui demanderait... Il utilisa pour ces ébauches plusieurs feuilles qu'il remplit allègrement de gris. Färvien qui s'y intéressait par intermittence ne pouvait pas comprendre l'utilité d'avoir autant de plans de l'arme, mais il pouvait apprécier la finesse et la beauté que le crayon de Feyzin donnait à la lame...
Arrivant au stade où il devait décider de la forme de la garde, le demi-elfe prit une nouvelle feuille. Le dessin qu'il réalisa était une esquisse qui aurait pu être le préliminaire à une œuvre d'art. Il prit son temps, respectant toutes les proportions pour que le prince ait un bon aperçu de ce qu'il aurait bientôt entre les mains, l'étalant sur la totalité de la feuille pour qu'il puisse aisément s'en faire une idée, la plus précise possible.

Le jeune homme ne se rendit compte du moment où Feyzin avait terminé ce dessin qu'au moment ou celui-ci se tourna soudainement vers lui. Il comprit que le moment était venu de donner son jugement car le forgeron lui tendait la fameuse feuille. Si le prince n'avait pas comprit que le dessin avait une signification différente des précédents, ce fut fait lorsqu'il l'eut entre les mains.

- Voilà l'épée telle que je la conçois... Si tu as quelque chose à redire dessus, à suggérer, à modifier... C'est le moment. Après, son destin sera scellé, il me sera difficile de revenir en arrière.

Le prince posa les yeux sur le papier. Il y avisa tout d'abord le fil de la lame telle qu'il l'avait vue dessinée par Feyzin. L'arme était de profil, mais grâce aux premiers croquis, le jeune homme percevait la lame sous tous les angles. Il ne pouvait rien y changer, le forgeron connaissait son métier. Il ne s'y attarda pas. Son regard glissa jusqu'à la garde, qui ressemblait beaucoup à l'épée qu'il lui avait fait tenir. En y faisant plus attention, il remarqua que la courbure était pourtant différente, et inversée. Sans doute pour permettre à sa main de mieux tenir l'arme, il le supposait, en tout cas. Avec les courbes subtiles de la garde, le manche était le détail qui avait coûté le plus de temps au dessinateur, Färvien le comprit rien qu'en l'apercevant. Il avait symbolisé le bleu par un léger grisé, le blanc restant des espaces vides. Il voyait nettement les bandes de tissus tressées, croisées, entrelacées tout autour du manche, en un ornement délicat et raffiné. Les entrelas semblaient entrer à l'intérieur du manche à son extrémité, ce qui donnait un pommeau d'une extrême simplicité...

Sujet: Re: Atelier de forgeron Jeu 6 Sep 2007 - 13:46

[HRP : vous avez attendu, et c’est pas terrible … pas cool …]

Färvien se retourna, le forgeron semblait avoir fini, du moins, avoir fini ces dessins. Le prince pris la feuille que l’autre lui tendait. Une épée était dessiné sous toutes les formes et était incontestablement magnifique. Le prince ne pût s’empêcher d’admirer la beauté des traits, c’était vraiment l’œuvre d’un maître, ce talent pour le dessin ne pût empêcher Färvien d’admirer encore plus l’homme assit à la table.

« -Voilà l'épée telle que je la conçois... Si tu as quelque chose à redire dessus, à suggérer, à modifier... C'est le moment. Après, son destin sera scellé, il me sera difficile de revenir en arrière. »

Il regarda le dessin plus précisément, la lame était belle, vraiment, et Färvien ne voulait vraiment rien changer, après tout, pourquoi voudrait-il changer quoi que se soit à la plus belle lame qu’il n’ait jamais vu. Enfin, c’était un dessin, mais la lame lui semblait belle… oui, enfin, voilà, vous avez compris… Rooo … vous m’avez compris … Oui, euh, reprenons, sinon je vais encre me faire disputer hein … alors, alors …
Le prince état subjugué par la beauté du dessin, l’épée était tel qu’il l’imaginait, mais, il manquait des petits quelques détail, pas grand-chose, juste dus a « l’excentrisme » du prince, des petites fioritures, des bouts de rien, des tits trucs, des machins-chouettes, des bidules, des … des … des … des … ohhh … j’laisse tomber …

*Est-ce que je lui demande … ? Si oui, il va me prendre pour un crétin … mais si je lui dis pas, je n’aurais rien …baah, de toute façon, il doit déjà me prendre pour un imbécile, je lui demande !*

« - Euh … et bien … j’aurais bien quelques petites … exigences, enfin, non, pas exigence, je me trompe de mot … euh … enfin, des p’tits trucs vous voyez … ( Je l’ai déjà dit ça ! Non mais ! ) et, je me demandais … si … ça pouvait être possible …de … voilà … je voudrais bien … si c’est possible hein ? Seulement si c’est possible … que vous me graviez un petit animal sur la lame … comme un lapin, ou un chat, c’est parce que c’est mimi, vous voyez ? Et puis … euh, si vous pouviez mettre des cordelettes bleues enroulées au bout du pommeau, ça serait … grmblf … »

Ca y est, il bafouillait, il n’avait vraiment pas l’habitude d’être confronté à des gens qu’il admirait, souvent, tout ceux qu’il rencontrait, à part ses parents, avaient des rangs sociaux moins élevés que lui. Donc, l’étonnement lui faisait perdre tous ces moyens. Bah, maintenant, c’était fait, et puis c’est tout. Il attendit une réponse, et revint a sont état initial, prostré, mortifié de honte, la feuille a la main qu’il laissa tomber. Se baissant précipitamment pour la rattraper, il se cogna la tête contre la table et tomba à la renverse, le noir se fit peu à peu.

*Que je suis pas doué …*

Puis, plus rien.

Sujet: Re: Atelier de forgeron Jeu 6 Sep 2007 - 14:56

Empressement, timidité... Tout cela faisait que le Prince avait bien des difficultés à s'exprimer, et présentait ses "exigences" sous forme de bafouillages. Feyzin l'écouta sans l'interrompre, ce qui aurait été la meilleure manière de lui faire perdre encore plus ses moyens... Il souriait tranquillement, tout prêt à suivre la requête du jeune homme, mais n'eut pas le plaisir de lui dire qu'il le ferait... Car le jeune prince fit tomber la feuille, et s'assomma contre la table de bois massif en se baissant pour la rattraper... Le forgeron n'eut pas le temps d'empêcher cela, seulement se se précipiter en avant pour empêcher que la tête du garçon ne cogne encore... contre le sol, cette fois...
Le petit prince dans les bras, Feyzin ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel. Avait-il fait quelque chose pour mériter cela ? Il espérait seulement que le jeune homme lui avait fait part de tous ses désirs, car à présent, il serait difficile de lui demander... Secouant la tête avec lassitude, il transporta la maladroit dans la chambre, et le coucha sur le lit. Il ne le réveillerait pas, il aurait droit à une nuit de repos, lui, au moins... Un dernier regard vers son client, et il retourna dans l'atelier. S'il venait à avoir besoin de quelque chose, il lui suffirait de l'appeler...

S'approchant de la table, le dessinateur vit que la feuille était retombée sur le sol. Un gros soupir plus tard, et il la ramassa, dégageant le peu de poussière qui s'était posée dessus. Avant même de s'assoir, ses yeux se fixèrent dessus, imaginant déjà comment il pourrait harmoniser ce que lui demandait le prince à ce qu'il avait déjà fait...
Ce fut avec un sourire franc sur les lèvres qu'il retrouva sa chaise et recommença à crayonner une feuille vierge. Les modifications à apporter au pommeau étaient minimes, amis afin de bien les figurer, il redessina entièrement l'épée de la même façon que ce qu'il avait montré au prince. Il ne pourrait pas avoir son avis, cette fois mais ainsi, il saurait exactement ce qu'il allait prochainement avoir entre les mains...
L'aspect extérieur déterminé précisément, Feyzin s'attaqua à ce qui allait réellement constituer son travail lors de la forge. Sur les croquis suivants, il déshabilla le manche, il fallait qu'il visualise la manière dont il allait le modeler, bien avant de penser à le décoré par les rubans formés d'étoffes blanches et bleues... Sa forme aurait beaucoup d'importance, tant pour l'équilibre que la prise en main, il n'avait pas le droit à l'erreur. Sensible au millimètre, il tenait également compte de ce qui allait le recouvrir, mais cela restait du détail...
Mettant de côté les esquisses terminées, la main experte analysa la garde complexe, peaufinant pour son oeil ce que son fer devrait reproduire avec exactitude... Feyzin ne vit pas le temps passer...

La chandelle s'éteignit. Aucun signe précurseur n'avait trahi le raccourcissement de la mèche, ni même l'affaiblissement de la flamme... Ou, si cela avait été le cas, l'artiste complètement absorbé dans son oeuvre n'en avait rien perçu. Le forgeron se vit contraint et forcé de relever la tête, la mine maintenue en suspens au dessus de la dernière feuille... Il songea un instant à se lever, aller chercher une nouvelle bougie pour achever le peu qu'il lui restait à faire... mais c'était trop tard... Il ne sentait que trop bien ses doigts engourdis, son dos courbatu, ses jambes ankylosées... La vapeur devant ses yeux brouillait sa vue... Il ne pouvait pas continuer...
Posant le graphite de côté, il se leva, lentement. Rassembla les nombreuses feuilles qu'il avait noircies. Empila soigneusement les dessins sur la table, à côté de l'épée déjà forgée qui les avait inspirés... Il jeta un regard au travers de la vitre. Il faisait nuit noire. La seule chose qui lui avait permis de ranger son plan de travail était un fin rayon de lune qui parvenait jusque-là... Il voulut alors repousser la chaise, et commencer à s'éloigner, mais ses jambes maltraitées décidèrent de se venger, ne le portèrent plus. Il retomba lourdement, heureusement, sur le bois de la chaise. Suivant la direction indiquée par son esprit embrumé, Feyzin ne lutta plus, et, assis, la tête entre les bras, simplement posé sur la table, il rejoignit le monde des rêves...

HRP/ Mouais, bof... Pas terrible... Enfin, voilà qui permettra à ceux qui le veulent, s'il y a lieu, de venir voir le forgeron de le faire... à n'importe quel moment de la journée... ^^

Sujet: Re: Atelier de forgeron Jeu 6 Sep 2007 - 21:31

Zaigan et Westian cherchez depuis déjà de longues minutes l'atelier du forgeron Feyzin. A leur grande déconvenue et après une fouille minutieuse de tous ce qui pouvait cacher un écriteau indiquant la forge tel que poubelles, chat et divers animaux, Zaigan se posa sur le trottoir et soupira.

"Celui qui m'a refilé ce tuyau éventé d'un sois-disant forgeron pas chèr et de qualité auras bientôt de mes nouvelles!"

Puis il sortit sa hache de son manteau et passa son doigt dessus, il constata qu'elle commencait à être bien émoussé.

"Dommage mes lames aurait bien eu besoin d'être réparés et aiguisés, surtout pour ma prochaine mission..."

Sujet: Re: Atelier de forgeron Jeu 6 Sep 2007 - 22:26

Westian s’était jusqu’à présent tût. Il fallait dire que la foule était plutôt compacte et que le forgeron n’avais pas l’air aussi connu que semblait le croire Zaigan. Ils avaient posés la question en vain à une dizaine de personne. Aucun panneau ne semblait corroborait ne serait ce que son existence même. A se demandé pourquoi ils passaient autant de temps à le chercher. Il devait bien y avoir d’autre forgeron dans cette ville. Pour sa part, Westian n’avait pas grand-chose à faire. Trouver des clients lui semblait aussi facile que de trouver le fameux forgeron pas cher. Finalement, il s’assit en même temps que Zaigan.

"Dommage mes lames aurait bien eu besoin d'être réparés et aiguisés, surtout pour ma prochaine mission..."

Jetant un coup d’œil de fin connaisseur, Westian acquiesça. La lame avait mauvaise allure. Il risquait d’avoir du mal à blesser quelqu’un avec une arme pareil. Surtout si son adversaire portait une armure. Basculant la tête, Westian se demanda ce qu’il allait demander au forgeron. Il ne savait même pas s’il avait assez d’or pour se payer quoi que ce soit.

Regardant sans vraiment les voir, les badauds qui passaient devant lui, Westian aperçut un bâtiment qui attira son regard. Il était partiellement masqué par un marchand exubérant et la foule encore plus compacte qui se massait pour l’écouter vendre ses produits. Se levant pour mieux voir, il aperçut un simple symbole d’enclume et de marteau juste au dessus de la porte.

Je crois que je l’ai trouvé. Il est juste là. Derrière le vendeur en train d’arnaquer tous ces gens.

Le sourire au lèvres, Westian entreprit de rejoindre l’entrée, espérant avoir marqué des points auprès de Zaigan.

Sujet: Re: Atelier de forgeron Jeu 6 Sep 2007 - 22:55

Je crois que je l’ai trouvé. Il est juste là. Derrière le vendeur en train d’arnaquer tous ces gens.

A ces paroles Zaigan leva la tête d'un coup tel une marmotte guettant les prédateurs. Il se posa son regard par dessus le vendeur pour apercevoir les symboles universels du forgeron: l'enclume et le marteau.

*Il pouvait pas le faire moins discret, cela nous aurait fait gagner du temps...Enfin bon il à l'oeil ce petit quand même.*

Puis Zaigan se leva et passa devant Westian lui adressant au passage entre ses dents un petit:

"Ouais bien joué gamin."

Puis Zaigan s'enfonca dans le petit hamas de personnes les dégageant a grands coups de bras, des cris de protestations s'élevèrent alors du groupe d egens mais Zaigan leur envoya un regard noir qui aurait renvoyé un zombie dans son trou. Puis Zaigan s'enfonca dans l'entrée, suivit de Westian et emprunta un escalier sous les grognements du harrangueurqui essait de rameuter a nouveaux la foule.
Une fois arrivé au bout de l'escalier Zaigan poussa une porte en bois qui donnait sur un atelier de forgeron.

"Un atelier de forgeron dans un appartement, ce n'est pas banal."

Zaigan observa la pièce et vit alors endormis sur une chaise un jeune homme à qui l'on donnerai a peine la majorité. Zaigan se dirigea alors vers la table où était endormis le jeune homme. Il sortit alors sa hache et la posa brutalement sur la table réveillant intentionnelemnt le jeune forgeron.

"Trouve moi ton maitre et demande lui de m'aiguiser cette lame. Dis lui que j'aurai aussi d'autre travaux pour lui!, et le plus vite possible: je suis pressé."

Sujet: Re: Atelier de forgeron Lun 10 Sep 2007 - 19:52

- Hein ?

Le jeune homme ouvrit les yeux. Tout d'un coup. Quel réveil brutal ! Son regard éberlué indiquait clairement qu'il ne s'y attendait pas. Pourtant, il n'avait pas sursauté, et surtout pas daigné bouger d'un pouce, comme s'il voulait analyser avant cela ce qui avait bien pu le tirer de la sorte de son sommeil.

- Mais qu'est-ce que c'est que ça...

Sa tête quitta enfin le meuble, doucement, donnant le temps à son porteur d'émerger un peu. Les cheveux noirs coulèrent sur le visage tout aussi sombre, alors que son cou reprenait sa place normale sur ses épaules. Le regard hagard, prenant son temps, comme pour contrarier le mercenaire impatient, il dévisagea les deux inconnus.

- Qui êtes-vous ? Comment êtes vous entrés ?

Il n'eut besoin de personne pour savoir qu'il était difficile de faire question plus sotte. Par la porte. Telle était la réponse la plus simple, une évidence. Se décidant à ouvrir les yeux pour de bon, le jeune homme se leva. Ses cheveux épars cascadaient de chaque côté de son visage, selon la coupe appelée typiquement "tombé du lit". Se désintéressant soudainement de ses deux faux interlocuteurs, le demi-elfe regarda en direction de la table. Il fixait l'objet qui l'avait si brusquement arraché à sa rêverie. Lentement, il approcha la main droite de la hache, et empoigna son manche. Il posa l'autre sur le bois, l'examinant délicatement du bout des doigts. Ses sourcils se foncèrent, mais sa voix eut une tonalité étrangement calme.

- Vous avez abîmé ma table...

La violence du choc de la tête de hache touchant la table n'avait pas seulement fait du bruit, cela avait formé un creux dans la matière pourtant solide. Lorsque le jeune homme retira sa main, ses visiteurs le remarquèrent à leur tour. Ses yeux revinrent sur eux. Il leur parla toujours avec une extrême tranquillité, mais il y avait sur son visage un je-ne-sais-trop-quoi d'inquiétant...

- Vous vous permettez d'entrer ici comme dans un moulin, avec des exigences, et comme si cela ne suffisait pas, vous esquintez mes outils de travail...

Il commença à avancer vers eux, faisant glisser sa main gauche sur la table. Son regard n'inspirait pas confiance, et il avait toujours la hache dans la main droite. Il était tout proche de l'homme. Celui-ci recula prudemment.

- Sachez au moins que même si j'étais mon propre apprenti, il ne sera jamais permis de parler à quiconque de cette façon sous mon toit.

Il fit un pas en avant, l'autre deux en arrière. Sa main était parvenue jusqu'à la garde de l'épée toujours posée sur la table. Il sembla la caresser, avant de s'en saisir.

- Sortez...

Les bras le long du corps, une arme dans chaque main, le demi-elfe était ainsi beaucoup moins avenant que lorsqu'il était assoupi... Pourtant, il fallait croire qu'il n'était pas encore assez impressionnant pour inciter réellement les intrus à obtempérer. Il avança encore. Cette fois, la lumière ne se reflétait plus sur son visage, mais jouait dans son dos. La couleur naturelle de sa peau et ses cheveux jouant en sa faveur cette fois, le contre-jour effaçant complètement ses traits, faisant apparaître le jeune homme comme une ombre aux yeux clairs. Les cheveux hirsutes et les armes à son côté ajoutaient encore à ce portait intimidant. D'autant plus que même si le port de l'épée et de la hache n'étaient pas menaçant, il les tenait assez fermement pour que l'on comprenne aisément qu'il savait se servir de chacun des deux...
Ne se faisant pas prier d'avantage, les deux hommes passèrent la porte en sens inverse. Alors que la porte se refermait derrière eux, ils purent entendre la voix du forgeron, qui ne cachait plus son énervement.

- Et revenez seulement lorsque vous aurez appris le savoir vivre et la politesse !

Sans préoccuper de l'état d'âme de ceux qui auraient pu devenir - peut-être - de bons clients, Feyzin clancha la porte et la verrouilla. Plus que de la colère, c'était de l'agacement qu'il ressentait en cet instant... Sa main avait lâché la hache pour faire tourner la clé dans la serrure. Il devait bien l'avouer, il avait été négligent de dormir ainsi sans prendre aucune précaution de rigueur, mêle pas celle, simplissime, de donner un coup de clé... Mais être à ce point...

- Qui m'a donc fichu des imbéciles pareils...

Le front contre le bois de la porte, le jeune homme quelque peu exaspéré laissa son regard glisser sur l'arme, posée juste à côté de lui... La hache resterait là un instant de plus. Il voulait l'examiner, il était certain que son propriétaire reviendrait... Mais avant cela, il alla ranger l'épée, à la place ingrate qu'il lui avait attribuée en attendant de la voir à sa ceinture. Il revint à la lumière, la hache entre les mains. Il fit jouer ses doigts sur le fil, pour autant qu'on pouvait encore le nommer ainsi... Le tranchant était émoussé... c'était bien peu de le dire...

- Pff... Imbécile, et en plus incapable...

Encore un soupir. Quiconque possédait une arme se devait d'en prendre un minimum soin... Une arme mal entretenue devenait inutile, et donc un fardeau... Pour Feyzin, elle perdait aussi un peu de son âme, de ce que qui liait un guerrier à l'art du combat... Et même réparée, la sensibilité et le toucher risquaient d'être changés... Cela était sans doute une question de point de vue, mais pour lui, forgeron qui avait le sens du métal dans les veines, cette opinion n'était rien moins qu'une réalité...
Le demi-elfe délaissa finalement la hache dédaignée sur le bord du four. Il s'en occuperait tantôt... Son regard fut inopportunément attiré par un éclat brillant : la boucle d'oreille enfin achevée... Il la saisit délicatement, et admira avec une pointe de fierté modeste son œuvre refroidie... Le modèle était parfait... Il avait dû le redessiner comme tout ce qu'il créait, mais la finition était identique... Il fit glisser le bijou sur sa paume ouverte alors qu'il réfléchissait... Dans quel but l'avait-il fait ? Un coup de tête, une envie... Ce fut la seule réponse qui lui vint à l'esprit... Il ne voulait même pas vraiment la porter... Sa jumelle à l'oreille gauche, celle-ci rejoignit bientôt les quelques piécettes qu'il possédait au fond de la bourse accrochée à sa ceinture.

Laissant sa nostalgie rester dans le four, il se détourna pour faire face au Soleil. Ses rayons traversaient le verre avec légèreté. Voilà qui était gai... Il faisait jour... Depuis un moment, sans doute... Malgré la poussière, la lumière était vive... La matinée était bien entamée... mais d'après l'évaluation de Feyzin, pas encore sur sa fin...

- Une matinée de perdue... Il va falloir que je me fasse porter pâle... encore...

Sa passion de forgeron prenait de plus en plus le pas sur ses obligations de mineur... Pourtant, cela ne lui permettait pas de vivre... pas encore, espérait-il... Mais il ne pouvait pas se permettre de perdre son emploi... Il aimait ce qu'il faisait, sincèrement, trop peut-être, même si ce second métier lui apportait parfois des personnes un peu étranges... Son regard dériva malgré lui sur les rayons joyeux, le menant aux dessins, finalement inachevés, lui rappelant... Färvien. Sa main faillit rencontrer son front quand il réalisa que le jeune homme était toujours chez lui, mais il se retint. Il avait mieux à faire. Il prit la nouvelle représentation de l'épée complète et se dirigea vers la chambre. Il devrait certainement s'excuser auprès de lui, le petit prince serait déçu qu'il n'ait pas achevé au moins les croquis...

Le forgeron avait délibérément laissé la porte de la chambre à moitié ouverte, pour le cas où Färvien aurait besoin de... n'importe quoi. Et même s'il n'avait rien demandé, il aurait fallu un miracle pour qu'il ignore le raffut provoqué par ses visiteurs... Pourtant, le jeune homme ne s'était pas manifesté... Ce fut donc légèrement inquiet que Feyzin poussa la porte. Le choc avait peut-être été plus important qu'il ne l'avait songé au départ...
Färvien dormait encore. Les rideaux étaient restés ouverts, la fenêtre propre laissait allègrement la lumière qui en était presque éblouissante. Incroyable... Soit il avait vraiment le sommeil lourd, soit quelque chose n'allait pas... En se rapprochant du lit, Feyzin penchait de plus en plus vers la seconde solution. Le visage du prince était rosé, d'une teinte plus marquée que la veille. Il s'assit à côté de lui, laissa le dessin sur la table de nuit. Il aurait tout le temps de lui montrer... Il souleva quelques mèches de cheveux blonds pour poser sa main sur son front. Comme il s'en doutait, il était fiévreux...

Voilà qui était singulier... Färvien était le client le plus inattendu qu'il ait jamais eu... sur tous les plans. Lui qui croyait avoir tout vu se retrouvait complètement pris au dépourvu... Cela lui avait au moins servi de leçon... Même inconscient, il réussissait encore à le surprendre... Tout d'abord, l'imprévisible lui sautait au cou... De bonne grâce, il avait accepté le travail proposé, avant même de parler rémunération. Après tout, le petit prince cassait un peu son quotidien, il était distrayant. Puis il s'assommait d'une façon particulièrement stupide. Il n'avait eu d'autre choix que de lui offrir l'hospitalité, sans oublier de noter en dedans de lui-même qu'il était quand même bien moins fatiguant étant inconscient... Et pour finir, il tombait malade... chez lui... dans cette demeure on ne pouvait plus humble, sans aucun moyen de le soigner... Il était dans de beaux draps...
La main du demi-elfe quitta le visage du jeune homme pour se refermer sur les anneaux pendus à son cou. Cela lui faisait un drôle d'effet d'en sentir deux, ensemble, un grand et un petit... Il avait tellement souvent rêvé les réunir... Mais le souffle du jeune homme endormi sous ses yeux donnait un écho à son serment, l'empêchant de trop y croire... Ce dernier n'avait pas à s'inquiéter. Le forgeron honorait toujours sa commande... Feyzin baissa la tête. Il avait fait une promesse, mais celle-ci pouvait attendre. Son client n'était pas au mieux, et il était incapable de diagnostiquer l'origine de sa fièvre... Il ne pouvait rien pour l'aider, pas plus qu'il ne pouvait le laisser dans cet état... En y réfléchissant, la meilleure solution était sans doute... de le ramener chez lui... Alors qu'il en arrivait à cette conclusion, méditant sur la manière dont il pourrait bien s'y prendre, les paupières du petit prince frétillèrent. Feyzin fut soulagé : il était en train de se réveiller...

Sujet: Re: Atelier de forgeron Lun 10 Sep 2007 - 20:20

Cela faisait maintenant plusieurs heures que le cambion survolait la ville à la recherche d'une enseigne de forgeron. Il n'en avait repérée aucune, pas même une toute petite riquiqui devant une échoppe miteuse... rien, le vide quoi... Quand, passant une nouvelle fois au-dessus des ruelles, son attention fut attirée par deux personnes sortant d'une maison.

Ces deux hommes paraissaient de bons guerriers, et il se dit qu'il avait peut-être enfin décroché le jackpot, gagné le gros lot, bref, trouvé l'aiguille dans la botte de foin. Il se posa donc non loin, dans une rue adjacente, hors de vue des hommes, se re-tranforma pour faire disparaître ses ailes, et enfin s'approcher de la maison étrange. Il vit, ce qui porta à son paroxysme son bonheur, l'enseigne qu'il recherchait : un marteau et une enclume.

Il fut également surpris par l'aspect de la maison, mais l'habit ne fait pas le moine, et donc l'atelier ne fait pas l'artisan. Il entra alors, se dirigeant vers le premier étage, puisqu'apparement, l'atelier s'y trouvait...

[HRP]J'arrive dès que le prince aura répondu, promis ^^ (je l'aurais un jour, je l'aurais !)[/HRP]

Sujet: Re: Atelier de forgeron Lun 10 Sep 2007 - 21:48

Donc, donc, donc … vous ne vous en souvenez peut être pas (quoique …) mais quand nous nous sommes quittés, Färvien, cet (énorme) empoté, s’est pris la table … (il faut quand même avoir une once de pasdouéattitude à ce niveau la non ? Enfin …). Il s’est retrouvé endormi (ou simili, enfin, vous comprenez ?) et le forgeron, dans toute sa … sa … quelque chose (ça vous est jamais arriver de pas trouver vos mots a vous ? Bon, je vais vous trouver un mot sinon vous allez encore rechigner … (comme d’hab. (bande de rechigneurs …))) … sa bonté, sa grâce, sa voiture, sa … générosité, l’apporta sur son lit (ce qu’il fait que le pauvre forgeron n’a plus nul part ou dormir ? (Vous vous rendez compte ? Dingue … on peut même plus dormir dans son propre lit, Färvien devrait avoir honte … (mais il peut pas, suis-je bête, il pionce !))). Le Prince donc, dormait d’un profond sommeil (bon, il ronfle pas, ça va …) et rien ne pourrait vraiment le tiré de se sommeil avant un petit bout de temps, il avait utiliser tellement d’énergie pour essayer de se dépatouiller en face du forgeron, qu’il avait épuiser toute son énergie. Si vous le voulez bien (et de toute façon, vous n’avez pas le choix …) :

*Retour des petits animaux champêtre vus précédemment, lapins et truites donc.*

« - Ou suis-je ? » demanda-t-il, l’air cruche (qui a dit que je le maltraitais, mais non, qui aime bien châtie bien ! Héhé … (on n’a que si peu d’occasion d’être un peu méchant …))

Le prince se trouvait dans une grande plaine verte, tous les petits animaux de la forêt lui tournaient autour, à part les truites, qu’il avait mangées (…). Les petits lapins gambadaient joyeusement à travers la plaine quand soudain ! Soudain ! Rien … (quoi des effets pourris ? vous savez ce qu’ils vous disent mes effets ? Nomého !) Quand, tout à coup, une boule disco descendit d’un arbre, les lapins mirent leurs coupes afro, et Färvien se retrouva dans une combinaison moule-bur … moulante (…). Il s’écria, l’air enjoué :

« - Ouaaii ! BOOGIIIE !! Bouge ton corps lapinou ! Move ! Move in the rythm ! Yeaaaah ! Boogie let’s the daaance ! ~ »

Le prince avait définitivement pété un plomb (mais mettons ça sur le compte du coup (oui, il s’est pris la table (vous vous souvenez pas ? Attendez, relevez un ch’tit peu la page ou les yeux, ou les deux … vous allez voir ! C’est bon ? Oui, on s’y remet ? (… c’est quoi ces gens qui lisent pas les posts ! Mince !))) dans son costume, on aurait cru à un Elvis de haut étage (n’oublions pas que c’est un prince tout de même …). Quand, tout d’un coup, tout ce dilua, et le prince vit se qu’il n’aurait jamais du voir ! Il rêvait du futur, de nains au commandement du monde (… … … … … … oups !), de personne avec des drôles de trucs dans les oreilles et de vêtements larges qui dodelinaient comme des crétins (et pour ça Fär s’y connaissait bien ). Il eu vraiment peur, ce retrouvé ainsi, en terre inconnue, en compagnie de Mireille Mathieu a partir du 27 septembre sur France 5 ! (… (C’est moi ou ça devient vraiment pitoyable par ici… (Arrêtons donc le HS, les gens ne sont pas la pour ça…))) … oui, donc il avait peur, et tout d’un coup ! Paf ! Retour a la jolie plaine du début, le soleil se levait tranquillement derrière les cimes (oui, parce qu’en fait, depuis le début, il faisait nuit, mais comme c’est de l’écriture, vous pouviez pas le savoir, mais … avec un peu de jugeote (…) vous auriez pu trouver ! Pour la boite disco, il devait faire nuit, c’était obligatoire, non ? Logique … logique …) les lapins se réveillaient tranquillement (mais plus aucune traces des truites …) et commençaient à re-gambader (ça doit être passionnant la vie des lapins, quand ils gambadent pas, il se font trucider par des mecs bizarres … (Pauvres bestioles … (sincèrement ! (Des souliers veeeeeerts ! (… (Si vous voulez, je continue sur les parenthèses (Non (Z’êtes sur ? (Non, mais, vraiment sûr ? (Booon … d’accord, parce que c’est vous … j’arrête ! (Hahaha ! (… (C’est bon, c’est bon… (Et … désolé … j’ai rencontré un petit problème … c’est la Puce, elle en à fait plus ! (Puce, plus (… (Je continue donc … (bon, bon, bon … c’est t’y pas intéressant tout ça ? (Non ? (Vraiment pas ? (Okay, je me stop !))))))))))))))))))))) (<= 21 hein, quand même ^^) à travers la prairie (Du mal a suivre ? Meuh non !). Le prince aperçu quelques petits champignons sur le sol ! Il détestait ça les champignons le prince (Il avait un mantra : Champi-pi ; Champi-pi, Champi, Champi, Champignon, c’est pas bon les champignons, champignons, champignons (vous vous en doutez, inspirer de fait réel …) mais, évidement, on est dans un rêve, c’est comme cette gourde de belle au bois dormant ou cette cruche de Blanche Neige, ou autre pouffe screamienne … Elle savent que c’est pas bon, qu’il va leur tomber des merdes sur le coin de la gueule, y’a un pur devant elles, elles foncent droit devant … enfin … donc, le Blanc Prince au bois screamant (?) bouffa un de ses champignons, qui en plus, avaient des sales têtes ( les champignons …), un peu style « mangez moi », vous voyez ? (Bien sur que oui, qui ne verrait pas …). Enfin, il le mangea, et tomba malade, comme de par hasard … Et puis, comme les malheurs n’arrivent jamais seuls, c’est là où tout ce précipite. L’orage commença à se lever, des coups de tonnerre étrangement faits (un peu style portes (ouaaah… la référence bidooon !)). Le prince perdit peu à peu connaissance. Dès que ça tête toucha le sol, un éclair zébra le ciel. Il se réveilla en sursaut et en sueur. Feysin était à côté de lui. Il le regarda quelques instants, mais n’ayant pas la force de parler, se rallongea directement et murmura :

« - Pfff … saleté de champignon … »

Il regarda le forgeron, celui-ci avait visiblement l’air étonné, baah, c’était pas la première fois. Färvien, toujours en plein délire, lui dit juste :

« - Bonjour mon chéri ! »

» .:Description de l'Atelier du forgeron:.
» [Privé] Annexe - Atelier de forgeron : Les rêves de Feyzin
» Feyzin, forgeron mineur