Atelier de forgeron

Alors que estian avait rejoins Zaigan, Feyzin ouvrit la porte. Il apparu à Zaigan torse et pied nu. Mille et une chose viennent alors à l'esprit de Zaigan. Il avait appris d'expérience à analyser le plus possible les situations auquels il faisait face, pour pouvoir faire les choix les plus judicieux. Mais malgré tout l'esprit d'analyse de Zaigan il était loin de s'imaginer qu'un démon et le prince du royaume se trouvait dans la forge.
L'idée la plus judicieuse qui vint à l'esprit fut que le forgeron était en compagnie d'une charmante jeune femme. Bien qu'il n'ait vu personne entrait dans la forge...

- Ah, et au fait... Désolé aussi pour tout à l'heure...

Zaigan n'eut pas le temps d'objecter au fait que Feyzin ne pouvait pas les accepter dans son atelier que celui cis'excusa pour son attitude de tout à l'heure. Les excuses du forgeron désarconèrent Zaigan qui s'était préparé à un acceuil plus rugueux, voir un refus du forgeron à lui ouvrir la porte.

"Euh...Et bien...Je suis aussi désolé pour tout à l'heure. Je vous avais pris pour un apprenti vu votre jeune âge. Mais cela ne fait que renforcer mon idée que vous etes bon forgeron."

*Et voila je le flatte et c'est dans la poche...*

"Surtout que j'ai eu une nuit...éprouvante. Mais j'ai aussi un autre travail à vous demander que le simple fait d'aiguiser ma hache. Mais bien sur si vous êtes trop occupé pour un travail bien payé..."

Zaigan entrouvrit alors son manteau laissant apercevoir une bourse particulièrement bien rempli. Il avait aussi appris au fil des années qu'une bourse bien remplie pouvait résoudre bien des situations, ou bien convaincre les plus récalcitrants.

Le mercenaire qu'il avait renvoyé à cause de son inconvenance venait à son tour de lui présenter ses excuses... Plus que le compliment qui suivit, ce fut cela que l'esprit de Feyzin retint... Malgré sa rudesse première, le guerrier savait au moins faire preuve de bon sens, et d'un minimum d'humilité. Cela acquis, le différent fut immédiatement effacé de la mémoire du forgeron. Rien besoin de plus pour lui, mais cela, son interlocuteur l'ignorait... D'ailleurs, alors qu'elle avait pour but de le convaincre de la bonne foi de son visiteur, la seconde phrase laissa le semi-elfe plutôt perplexe... Qu'est-ce qui entraînait cet homme à dire qu'il était un bon forgeron ? Son apparence jeune ? Le fait qu'il ait été confondu avec un apprenti ? Qu'il les ait chassé de son domicile ? La signification de la phrase était floue et ambigüe, et le jeune homme n'avait sincèrement pas la moindre envie de se triturer la cervelle pour aller la chercher... Il avait déjà bien assez de choses à penser sans cela, ses méninges torturées demandaient grâce... Mais il n'avait pas encore tout vu...

"Mais bien sûr si vous êtes trop occupé pour un travail bien payé..."

Le forgeron était bien loin de s'attendre à ça... Il n'avait même pas encore négocié le prix de ses services avec ses deux premiers clients, et celui-ci lui proposait, tout de go et de façon parfaitement explicite de le payer grassement... Feyzin eut soudain un violent mal de crâne. Il dût s'appuyer sur le montant de la porte d'une main, l'autre étant occupée à se masser l'arrête du nez. Les yeux fermés, les sourcils froncés, il n'en renonça pas moins à répondre à son interlocuteur.

- Ecoutez... L'argent ne m'intéresse pas.

Il ne le vit pas, mais ces mots déstabilisèrent encore plus l'homme qu'il avait en face de lui. Ce n'était, sans aucun doute possible pas ceux qu'il attendait... Le demi-elfe, lui, secouait lentement le tête de gauche à droite, comme s'il était seul, tentant en vain de faire passer la migraine qui martelait ses tempes. Le silence en face de lui dût lui sembler anormal, car il fait un effort pour ouvrir les paupières. Les yeux verts et bleus, toujours trop perçants du goût de beaucoup, étaient à peine visibles sous les cils noirs qui les masquaient encore, mais le regard de l'artisan n'en était pas moins pénétrant.

- Déballer ainsi vos Orés ne vous sera d'aucun secours ici...

Sans qu'il ne le dise, il était évident que cette attitude même le révulsait. L'argent... les gens croyaient pouvoir tout obtenir par l'argent... Il s'était fait la réflexion plus tôt, il ne cracherait pas dessus... Il en avait même besoin, c'était une question de survie, surtout s'il continuait dans cette voie qu'il avait choisie... Mais même s'ils jouaient les philanthropes, même si le salaire qu'ils proposaient dépassait ses prestations, il ne laisserait pas ses clients en fixer le prix. Il lui était personnellement impossible d'accepter plus que ce qu'il jugeait être la valeur de son labeur, et pour le moment, il n'avait encore rien demandé... Il n'avait même réalisé encore aucune tâche pour le compte du mercenaire...
Dire qu'avant ces mots prononcés trop raidement, il aurait accepté tout de suite de lui rendre service, gratuitement, même... Affiner le tranchant d'une hache, l'aiguiser prend bien peu de temps, il l'aurait fait bien été volontiers... avec un petit délai pour régler ses petits soucis... Mais maintenant, quite à ébranler la conviction de ce dernier, il préfèrerait donc refuser l'offre du généreux donateur plutôt que de se mettre dans une position inconfortable du point de vue de sa propre éthique. Il ne pourrait travailler dans ces conditions...

- Je vous rends votre hache tout de suite... ?

La question était restée volontairement en suspens, il laissait encore à l'homme une chance de se rattraper. Un client ne se refuse pas catégoriquement, il faut toujours biaiser... espérant qu'il ait assimilé le message...

- Alors, mon chou, qui sont ces personnes qui nous importunent pendant nos affaires ? Au fait, pour le bazar à côté, j’enverrai quelqu’un pour nettoyer... je t’avais d’être prudent pourtant, tu as vu ce qui arrive sinon chéri ?

Quoi ? Feyzin mit un moment avant de comprendre ce qui lui arrivait. pendant ce temps, une bise avait été déposée sur sa joue. Il tourna la tête vers le coupable. Voilà qu'il recommençait ! Le forgeron n'en revenait pas. Mais un clin d'oeil l'avertit de la plaisanterie, le prince avait bien fait cela volontairement. Le demi-elfe en resta d'autant plus pantois. Mais qu'est-ce qui lui prenait ? Un fou rire suivit dans la chambre, mais, derrière la porte close, les deux mercenaires ne pouvaient plus l'entendre... Fronçant les sourcils, Feyzin finit par lever les yeux au ciel. Il se retenait à présent de rire, mais ce ne fut pas très compliqué : les deux hommes qu'il avait en face de lui avaient assisté à toute la scène... Il se tourna vers eux, sa bonne humeur le trahissait quand même, il avait un grand sourire au lèvres.

- Veuillez m'excuser un instant...

Interrompu par l'intervention du prince, aucun d'eux n'avait pu répondre... tant pis... A cet instant précis, il fallait bien le dire, le forgeron s'en moquait éperdument... Libre à eux d'interpréter ce qu'ils avaient vu et entendu, ainsi que le visage qu'affichait à présent l'artisan, ce dernier n'allait rien faire pour les démentir.
Se détournant des clients qui risquaient de ne plus être potentiels du tout, à force, Feyzin passa derrière la porte, pour ouvrir à nouveau celle de la chambre. Au travers de l'encadrement, il fit la moue à l'adresse de Färvien, qui fut suivie d'un visage sévère, rappelant celui que l'on montre devant les enfants qui viennent de faire une bêtise, mais assez drôle pour que l'on ait pas envie de les gronder...

- Je t'avais bien dit, mon sucre, de ne pas m'appeler ainsi devant les invités...

Le temps de la voix trahissait l'expression du visage, elle était douce et bienveillante... Et prononcée de sorte à ce que même les hommes qui se tenaient au dehors puissent le percevoir. Manquant éclater de rire pour de bon devant la tête de son interlocuteur, Feyzin adressa également un clin d'oeil au jeune homme, qu'il avait à son tour réussi à surprendre. Il se fichait complètement de ce que ces mercenaires... ou même le cambion qui était en mesure de comprendre, puisqu'il avait assisté derrière l'envers du décor, à l'ensemble du manège... pouvaient bien penser de lui... Qu'il s'agisse de faire croire que sa vie sexuelle était étrange, ou qu'elle soit réellement, cela ne regardait que lui après tout...

- Je ne t'embrasse pas, ils m'attendent...

Il en était étonné lui-même, mais ce petit jeu l'amusait bien autant que le prince... Lui qui s'imaginait encore le traiter comme un demeuré avait fini par le suivre... Au moins, il se rendait compte ainsi qu'il n'était pas le moins du monde complexé... et observer les réactions des autres à pareil cas était vraiment drôle.
Avec tout le sérieux du monde, il refit face aux deux hommes restés devant l'entrée. Il eut énormément de difficulté à se contenir. S'ils voyaient leur tête ! Mais son visage restait de marbre, comme si l'échange de mots du prince et lui était quelque chose d'ordinaire, ou qu'il ne s'était absolument rien passé.

- Ou en étions-nous, déjà... Messieurs ?

La réponse de Feyzin déstabilisa en effet Zaigan. Voila deux fois que ce jeune forgeron allait contre ce à quoi il s'attendait.

*Voila décidemment quelqu'un de pas banal...*

Puis Zaigan remarqua que le forgeron secoué la tête, un signe que Zaigan interprétait comme de la lassitude plus qu'à un mal de crâne.

*Je ne dois pas être le premier à lui proposer de l'argent. Serait il un de ces forgerons qui choisit ses clients tellement il en a?*

Zaigan décida de ne pas lacher l'affaire et ce simple détail le réconforta dans son idée que Feyzin était bien meilleur forgeron que ses informateurs lui avaient dit. Cela tombait bien, dans son métier il lui faudrait bientôt revenir faire réparer ses lames. En effet chaque mercenaire se doit d'avoir un forgeron dans lequel il a confiance et chez qui il va que ce soit pour récolter des informations ou pour réparer ses armes. Le précédent de Zaigan s'étant fait tué, l'un des risques du métier plus connu dans les ruelles mal famés que dans les quartiers sur de la ville, il se devait d'en retrouver un et Feyzin pourrait bientôt le devenir si celui ci se révélait efficace au yeux de Zaigan.

- Je vous rends votre hache tout de suite... ?

*Au moins il ne se laissera ni acheter, ni se faire menacer...Ce gamin a du caractère et à l'air plutot rapide en besogne.*

Car un forgeron était source d'informations et était mis au courant de biens d'informations utiles sur tous les combattants de cette ville. Ce qui lui donnait un statut particulier, il possédait donc une certaine ascendance sur les guerriers mais il n'était pas arre que ces derniers viennet soudoyer ou menacait un forgeron pour obtenir ces informations. Ou bien même le tuer pour éviter la fuite de ces informations.

Puis Zaigan vit le prince arrivait aux cotés du forgeron. Il lui déposa un baiser sur la joue, puis Feyzin laissa de nouveaux ses clients a la porte pour rejoindre le prince à l'intérieur.

*Décidemment ils ne nous laissent pas en placer une...*

L'homosexualité des deux hommes ne choqua pas plus que ca Zaigan, des choses inhabituelles il en avait vu, et des choses encore plus étranges même. Mais ce qui l'étonna plus c'était la présence du prince. Bien qu'il ne soit jamais allé au chateau ou bien même rencontré le prince en personne, Zaigan avait déjà vu son visage sur une ancienne prime à sa tête. En effet pendant un moment un mise à prix lui fit attribuer par des bandits auquels le prince de l'Amour ne plaisait pas vraiment. La prime proposé était rondelette mais avant que Zaigan ne put l'accepter les conspirateurs contre le prince avait déjà était tué...sans doute par des assassins engagés par le royaume pour protéger son prince. Enfin le fait que le prince soit homosexuel avait fourni à Zaigan un moyen de pression important, le clergé ne condamne-t-il pas l'homosexualité qu'elle considère comme une hérésie. Si cela se tenait à savoir le prince serait en bien mauvaise posture. Décidemment Zaigan avait bien fait de revenir!
Lorsque Feyzin revint, Zaigan put enfin parler.

"Oui j'aimerai bien récupérer ma hache, mais comme je l'ai dit précédemment j'ai un autre travail à vous demander."

Zaigan mit alors sa main sur la faux qui pendait à sa taille et commenca à enlever la chaine de sa faucille à chaine qui était enrulé autour de sa taille. Le poids tomba alors à terre ainsi que la majeur partie de la chaine en un tas de fer. Zaigan prit alors la chaine entre ses mains et la présenta au forgeron. Si l'on avait l'oeil assez fin et exercer pour cela l'on pouvait constater que les maillons de la chaine avait subi de grands chocs et que cela entrainait de multiples petites fissure tout le long des maillons.

*Il faut un forgeron avec de l'expérience et le doigté nécessaire pour cela, mais est ce qu'il se rendra juste compte que cette chaine est au bout de ses limites?...*

"Oui j'aimerai bien récupérer ma hache, mais comme je l'ai dit précédemment j'ai un autre travail à vous demander."

Ainsi, le mercenaire n'avait pas particulièrement envie de partir, malgré tout ce qui était advenu... Il déroula alors une chaîne reliée à une faucille attachée à sa ceinture. Il la tendit sans mot dire au forgeron. Celui-ci se pencha sur elle, dubitatif. Il faisait à nouveau preuve de tout la concentration et l'application propre à son métier. IL ne resta pas longtemps dans cette position, il semblait qu'un seul coup d'oeil lui avait suffit à établir un diagnostic : il se releva bientôt, regardant son client d'un air septique.

- Il faudra sans doute reforger entièrement la chaîne, ou, plutôt... en refaire une...

Cette phrase n'expliquait pas la façon dont il regardait le guerrier. Mais lui le savait très bien. Tout d'abord, la hache, maintenant, ça... Il voulait bien admettre que cet homme se battait beaucoup, et que les affrontements pouvaient connaître une certaine intensité, et que les rames subissaient les conséquences de cette violence, mais... depuis combien de temps ces objets n'avaient-ils pas été entretenus ? Feyzin était incrédule... Cet homme était-il un véritable combattant ? Sa façon de traiter ses armes laissait vraiment à désirer. Il y avait peut-être une raison à cela... Mais si ce n'était pas à lui de le juger, le jeune homme était tout de même assez curieux...

- Comment cela se fait ? pourquoi vos armes soient en si piteux état ?

S'il jugeait la question trop impertinente, ou trop personnelle, l'homme n'était en aucun cas forcé d'y répondre... Mais cela aiderait fortement le forgeron à comprendre, et, si la raison était valable, à accepter de remédier au problème...

- Comment cela se fait ? pourquoi vos armes soient en si piteux état ?

Zaigan s'attendait à cette question, après tout Feyzin était un forgeron, un homme dont les armes étaient une seconde famille. Et vu l'état des armes de Zaigan, ce dernier venait de commettre un génocide.

"Comme vous pouvez vous en douter je suis un mercenaire, et mes armes ne servent pas qu'à se battre, malheureusement."

Puis Zaigan s'arréta un moment, il fallait qu'il modèle bien ses phrases pour expliquer l'état de ses armes, sans pour autant inpliquer ni nommer qui que ce soit dans son récit.

"Disons que mon dernier contrat m'a forcé à utiliser ma hache pour me libérer d'un endroit où j'étais enfermé. Dieux merci ma lame n'a pas été brisé mais juste gravement endommagé. Quant à ma lame elle n'a pas supporté mon poids plus celui de deux autres personnes."

Voila tout ce que Zaigan pouvait dire de son histoire sans incriminer personne. En effet il avait été engagé pour délivrer un couple de la bourgeoisie retenu prisonnier par des gens peu fréquentables. Zaigan avait réussi à se faire capturer intentionnelement, puis il s'était retrouvé dans la même celllule que le couple de bourgeois et avait défoncé les barreaux de la fenètre a coups de hache. Il avait ensuite descendu les 3 étages le séparant du sol en rappel avec sa chaine à faucille en portant avec lui le couple séquestré. Expliquant l'état minable de ses lames, mais il faut dire que sa situation monétaire changeante ne lui permet pas de s'occuper de ses lames convenablement. Mais Zaigan le savait, ce n'était pas une excuse valable pour quelqu'un dont la vie se menait grace à ses lames.

"Vous avez besoin d'autres renseignements?"

- Non...

Un sourcil haussé, Feyzin secouait lentement la tête. Il semblait un peu désespéré par l'explication de l'homme. Elle était valable, c'était certain... mais cela n'excusait rien à ses yeux... La hache n'était quasiment plus bonne qu'à enfoncer des clous, il savait à présent pourquoi... Passer au travers d'un mur, d'une porte ou de quoique ce soit d'autre à l'aide de cet objet était impensable pour le forgeron... Quelle idée... Sans changer son visage déchanté, il fixa à nouveau les yeux sur son interlocuteur.

- Mais si vous voulez mon avis... Procurez vous un jeu de passe-partouts, un marteau, une corde...

Une hache et la chaîne d'une faucille ne pouvaient remplir leur office par de tels usages... Le conseil de Feyzin était avisé, même s'il pouvait paraître déplacé : il outrepassait son rôle... Un mercenaire était sensé savoir ce qu'il faisait... Et par ce biais, l'artisan venait de se placer au dessus de ce dernier... Il se permettait de le juger... Cer dernier n'apprécierait sans doute pas, mais, s'il était à la hauteur, il se serait rendu compte de quelque chose bien avant de venir le voir... Un guerrier ayant une profession qui le mettait dans des situations aussi dangereusement variées ne devait pas seulement posséder des armes... Il devait avoir en permanence d'autres outils sous la main...

- Vous auriez dû le faire il y a bien longtemps... Une personne aussi irresponsable... Vous... vous ne méritez pas d'arborer ces armes.

La franchise de Feyzin pouvait surprendre , mais il avait déjà poussé sa réflexion trop loin pour se retenir... et, même de l'extérieur, elle avait été facile à suivre... Son visage imperturbable était restait ferme, c'était justement cela qui avait permis à l'homme de comprendre sa pensée profonde. Peu lui importait la réaction de son interlocuteur. Il lui déplairait, certainement, et même si cela lui coûterait, au moins le mercenaire retiendrait cela, il avait été remis à sa place... Il fallait bien que quelqu'un assume cette responsabilité. Et le forgeron était bien heureux d'être celui-là. Cet homme ne respectait pas ses armes... Armes qui étaient les enfants de celui ou ceux qui les avaient réfléchies, modelées, manipulées... Mais lui n'avait aucune sensibilité pour ce qu'elles étaient, ce qu'elle représentaient. Alors Feyzin maintiendrait ces mots, durs à entendre, mais qui, à son sens, reflétaient la simple vérité...

Bien que ce n'était que la pure vérité les mots de feyzin commencait à énerver Zaigan. Comment ce jeune blanc bec pouvait-il se permettre de le juger? Lui qui ne connait rien au combat, à la vie, à sa vie. Pour Zaigan ses armes n'étaient qu'un moyen de survivre, de manger et de dormir sous un toit. Pour lui le fait de considérer des armes comme des êtres vivants était absurde, elles n'avaient pas de volonté, c'était nous qui les dirigeons, qui décidons de qui elles égorgeront le cou. Et puis ce forgeron qui lui donnaient des conseils sur l'équipement à avoir...Zaigan préférait être le moins possible encombré de choses superflus et la plupart du temps inutiles. Pour quoi faire un passe-partout quand un coup de pied ouvrait une porte?!
Zaigan commenca alors à serrer ses poingts, il était d'un naturel patient mais cela faisait déjà plusieurs fois que le forgeron se prenait comme supérieur à lui, Zaigan lui avait déjà présenter ses excuses mais la ca devenait trop. N'importe quel autre hommes dans cette ville aurait déjà flanqué à Feyzin une droite dans la machoire.

*Au moins c'est un bon forgeron mais a continué de se sentir supérieur comme cela il ne se fera pas que des amis. Attention à toi, ne me pousse pas à bout ou tu risque de le regretter...*

Zaigan se redressa alors de tout son long, soutint le regard accusateur de Feyzin et au bout de quelques secondes Zaigan lacha d'un ton froid ces quelques mots.

"Alors tu acceptes de réparer ces armes? Je suis assez pressé, dans mon métier on a pas le temps pour se tourner les pouces ou dormir. Nous on doit lutter pour survivre!"

L'homme était en colère. Le verdict du forgeron le gênait, il le condamnait, après tout... Le mercenaire le fixa résolument. L'artisan ne broncha pas.

- J'accepte. Seulement, je vous l'ai dit, j'ai un contretemps. Cela sera peut-être un peu plus long que vous ne l'escomptiez...

Le demi-elfe était froid. Son attitude était pourtant neutre. Il n'avait aucun intérêt à se soumettre cette demande, pas plus qu'il n'en avait à la décliner. Mais il y aurait un délai. Si l'homme était aussi pressé qu'il le prétendait, rien ne le retenait d'aller voir ailleurs. Et même s'il restait, le forgeron avait pris sa décision : il ne lui permettrait pas d'entrer, même si cela allait à l'encontre de ses convictions. Lorsqu'il était arrivé, la raison en était la souillure qui était encore sur le sol, il en avait trouvé une seconde, tout aussi valable de son point de vue. Mais ni l'une, ni l'autre ne l'empêcherait d'effectuer cette tâche, si tout du moins l'homme de lui en enlevait pas la responsabilité.

- Votre survie en sera-t-elle compromise ?

Il ne lui avait pas dit expressément qu'il n'était pas le premier client qui était venu le voir... Ceux-ci devaient être, en principe, prioritaires. Mais si le guerrier maintenait sa requête, il s'occuperait de celle-ci avant. Cela ne lui prendrait pas excessivement longtemps, et il aurait l'esprit libre pour le reste. Il attendait l'acceptation ou le refus de l'homme. S'il choisissait la seconde solution, mais ce ne serait cette fois pas à cause de leur différent, Feyzin n'aurait plus qu'à lui rendre sa hache... et fermer sa porte.

Zaigan se doutait bien que réparer une chaine entière prendrait du temps, mais Zaigan avait espéré que le forgeron s'occuperait de lui en priorité. Ce contre-temps continua d'entretenir la colère du mercenaire.


- Votre survie en sera-t-elle compromise ?


Cette question était l'une des plus stupides que Zaigan eut put entendre de sa vie. Demander à un guerrier si le fait qu'il n'ait plus ses armes le rendait vulnérable! C'était comme demandait à un pécheur si le fait qu'il n'ait pas de canne l'empécherait de pécher des carpes!


"Ah votres avis? si je vous enlevai votre marteau et votre enclume est ce que votre forge marcherait? Rajoutait à cela que moi je risque ma vie en plus de perdre mon job! Cela vous arrive-t-il de réfléchir des fois?!Je veux bien croire que vous êtes expert dans votre domaine mais j'ai bien l'impression qu'en ce qui concerne le reste vous n'avez pas beaucoup de jugeotte ou bien que vous ne mettez pas le nez dehors! Mais je n'ai pas le temps d'aller revoir un autre forgeron pour lui ré-expliquer mon problème, j'en ai déjà assez perdu comme ca!"


Ca y est Feyzin venait d'ouvrir les vannes de la colère que zaigan avait contenu en lui. Zaigan avait pris la phrase de Zaigan comme une pique lancait à son égard et à son statut. Les mots prononcés par le forgeron furent la goutte d'eau en trop dans le vase. Toute la colère que Zaigan avait gardé pour lui jusqu'à présent commencait à s'échapper. Pour se calmer un temps soi peu Zaigan décocha un coup de poing dans le mur à la droite de la tête de Feyzin. Puis Zaigan baissa la tête,souffla pour tenter de se calmer, puis releva la tête et regarda Feyzin droit dans les yeux en attendant sa réaction.

- A votre aise.

Le forgeron ne releva pas l'insulte à peine masquée, l'homme pouvait penser ce dont il avait envie, il n'en avait cure, par ailleurs, cela n'avait plus aucune importance. La colère s'était enfin exprimée. Le forgeron en avait été la cible, mais il ne lui en voulait pas. Ceci était la réaction la plus saine que le mercenaire ait eu depuis le début. A présent, Feyzin souriait. Il tendit la main vers l'homme, pour que ce dernier lui confie sa faucille.

- Je m'occupe de cela tout de suite.

Le guerrier n'avait pas pris sa question dans le sens où il l'entendait, mais ce n'était pas plus mal. Il l'avait vexé, blessé dans son orgueil. S'il voulait le faire réagir, il n'attendait pas pour autant une réaction aussi excessive... L'ironie n'était pas son fort, il fallait le croire, il n'y avait pas mis le ton approprié. Mais l'interprétation qu'il en avait faite avait permis au mercenaire d'évacuer ce qu'il retenait, cela lui serait secourable.

- Par contre, il vous faudra quand même attendre dehors, j'en suis navré...

- Je m'occupe de cela tout de suite.


Apparement le coup de sang de Zaigan n'avait pas affecté le forgeron. Feyzin tendit ses mains pour que Zaigan lui confie sa faucille, c'est ce qu'il fit en gardant bien en mémoire son arme. Si jamais il abimerait quelque chose ou modifiait quelque chose à l'arme qui n'était pas du gout de Zaigan, ce dernier s'en apercevrait alors.


- Par contre, il vous faudra quand même attendre dehors, j'en suis navré...


*C'est quand même un comble que je doive attendre dehors...*


"Bon dans ce cas, dans combien de temps cela sera prêt? Car mon temps est précieux et je dois l'utiliser le plus judicieusement possible."

- C'est évident...

Le forgeron parut réfléchir à la question. Il voulait à tout prix éviter de se tromper dans ses estimations. Il fut même tenté de jeter un oeil à l'intérieur de la chambre, pour voir si "les enfants" étaient sages... Mais cela serait revenu à délaisser une nouvelle fois son client... Maintenant qu'il l'était devenu, cela serait vraiment incorrect... Il était déjà en colère, pas la peine d'en rajouter, pour rien, en plus...
Il avait un peu peur du comportement du prince, surtout, il restait extrêmement fantasque après tout, qui savait ce que son imagination le pousserait encore à faire... Il espérait que ni lui ni Jack ne lui tiendraient rigueur pour retarder ainsi la réalisation de leur commande, enfin... une rémunération supplémentaire n'était pas non plus de trop... Il aurait refusé, s'il avait senti ses visiteurs susceptibles... Mais Färvien était avec lui depuis la veille... et Jack lui avait apporté son aide... Ils n'étaient pas de ce genre-là, il en était convaincu, il ne perdrait pas ces deux clients...
Même en admettant que Jack acceptait d'attendre un peu pour les derniers ajustements de sa cotte et les questions subsidiaires pour son épée, il restait encore le cas du prince... Pouvait-il souhaiter que Färvien se tienne à carreau ? Rien n'était moins sûr... Peut-être suffirait-il de le lui demander... Mais, en supposant que cette hypothèse soit réalisable, il était en mesure de donner un délai au mercenaire...

- Je présume que cela ne me prendra pas plus de quelques heures... si rien ne me retarde... Vous pouvez vaquer à vos occupations en attendant...

Le mercenaire serait assez mécontent que le forgeron ne lui ait pas fourni un horaire plus précis, mais il devrait s'en contenter : au regard des variations possibles, lesquelles restaient inconnues du guerrier, Feyzin ne pouvait pas faire mieux...

Zaigan acceuillit la réponse de Feyzin par un petit grognement. En même temps il ne pouvait pas demander plus, chez un forgeron normal il aurait du au moins à attendre jusqu'à demain. Zaigan espérait bien revenir cet après midi et être acceuilli comme il se doit cette fois ci.

"Bon et bien je crois que je ne peux pas demander plus. Je reviendrais dans l'après midi."

Zaigan tourna alors les talons à Feyzin et demanda à Westian de le suivre. Alors que Zaigan allait descendre dans les escaliers et que le forgeron allait refermer sa porte, Zaigan retourna sa tête et afficha un petit sourire en coin.

"Dites bonjours à sa majesté de ma part!"

Puis il descendit quatre à quatre les esclaliers et rejoignis Westian en bas. Bien sur Zaigana vait employé le mot majesté plus sur un ton moqueur que sur une marque de respect. Ce prince n'était pas le sien, après tout qu'est ce que ce dernier avait-il fait pour lui? Qu'avait il fait pour arranger la vie des bas fonds, et de les débarasser de toutes ces bandes d'assassins, voleurs et diverses racailles que Zaigan aurait voulu voir disparaitre bien que sans eux il trouverait bien peu de contrats.

*Au lieu de forniquer il devrait plutô s'occuper des affaires de son peuple. Prince de l'amour...Plutôt prince du lit de l'amour oui!*

Puis il sortit de ses pensées et s'adressa à Westian.

"Bon on a quelques heures à occuper, autant en profiter pour manger et trouver du travail!"

[HRP de Fär] : snif ... , il est méssant le monsieur ... snif , scuze moi ... je devrais pas faire ça ... [/HRP]

Pour tout dire, Westian avait été sur le point d’entrer dans la forge quand son regard avait croisé celui de qui ? …
Il ne le savait pas lui-même, mais, Ô dieu/Dieux/déesse ? Quelle était jolie. Une peau blanche comme la neige blanche, des lèvres comme les fraises d’un autre et des cheveux noirs … comme la neige noire. Bref une beauté qu’on ne rencontre pas souvent, à part p=bien sûr si on sort avec, dans ce cas, évidement, on est en droit d’attendre de la voir plus fréquemment.
Il la regarda donc marcher, sourire, rire … et embrasser l’homme que Westian n’avait jusque là pas remarqué. Mais qu’importe, elle était magnifique et l’homme pouvait toujours mourir un jour et Westian serait là pour la consoler.

Il ne se rendit même pas compte que Zaigan était de retour.

"Bon on a quelques heures à occuper, autant en profiter pour manger et trouver du travail!"

-heu, d’accords. Ou va-t-on ? Demanda t’il, le regard toujours perdu dans le lointain décolleté de la demoiselle.

Zaigan vit que son interlocuteur avit le regard perdu dans autre chose qui avait l'air bien plus intéressant que ce qu'il racontait. zaigan claqua alors des doigts ce qui eut pour effet de détourner le regard de Westian de la jolie vu qu'il avait et de se concentrer sur le visage moins gracieux de Zaigan.

"Bien un autre conseil, ne te laisses pas déconcentrer par les jolies choses ou tu risques de te finir empaillé! On va manger un bout aux Trois Sangliers, une taverne où même un porc ne voudrait pas y manger mais où l'on trouve les meilleurs tuyaux et surtout l'endroit où les primes sont affichés et où l'on vient chercher des contrats!"

Zaigan commenca alors à marcher à grandes enjambées. Il avait bien assez perdu de temps comme ca et la journée était maintenant bien commencé. Peu à peu les rues devinrent plus étroites pour se transformer en ruelle, Zaigan et Westian étaient désormais rentrés dans la partie pile de la ville. La lumière du jour peineit à arriver jusqu'ici, tant les maisons étaient collés les une sur les autres et tant les toits penchaient.

"Fais gaffe à ta bourse gamin, et aussi à tes mains. Les deux se revendent très bien au marché noir."

Westian aurait pu prendre cela comme une boutade de la part d'un ainé à un bizut, mais le visage concentré de Zaigan lui prouvait le contraire. Zaigan avait commencé à se faire des ennemis dans ce métier, et cela ne l'étonnerait guère si on avait collé une prime sur la tête. Dans cette partie de la ville, le darwinisme reigne en maitre. Enfin Zaigan et Westian arrivèrent à une taverne. Seul le panneau représentant trois têtes de sangliers indiquait l'établissement, et l'on ne pouvait rien discerner de l'intérieur tant l'unique fenêtre donnant dans la rue était encrassé.

"Nous y voila gamin, fais gaffe à ce que tu diras à partir de maintenant!"

[suite ruelles de la ville ===>)

Le mercenaire avait en effet l'air mécontent de son délai, mais tant pis. Une fois de plus ou de moins, maintenant ne changerait plus grand'chose, de toute façon... Il serait là dans l'après-midi pour récupérer ses armes. Très bien... Voyant qu'ils n'avaient plus rien à se dire, Feyzin salua l'homme d'un signe de tête. Sa main droite occupée par la faucille et sa chaîne, ce fut la gauche qui commença à refermer doucement la porte. Mais avant qu'elle ne soit close, le forgeron eut le temps de voir le sourire cynique de son client.

"Dites bonjour à sa Majesté de ma part!"

Appuyant sur la poignée pour fermer définitivement sa porte, le demi-elfe eut un petit sourire. Encore cette histoire... Il pouvait compter là- dessus... ou plutôt, toujours courir. "Sa Majesté" n'était pour lui qu'un client comme un autre... Feyzin tourna la tête vers la chambre. Il était tenté de réfléchir sur le terme employé, mais n'avait pas tellement la tête à ça... Qu'il soit réellement prince ou même roi lui importait peu, même s'il serait vraiment étonné qu'une telle personnalité soit venu le voir, lui... Le forgeron n'était pas établi depuis assez longtemps pour réaliser que le prince était établi dans sa propre ville... Il l'avait sans doute entendu quelque part, et ce nom de Färvien ne lui avait pas été inconnu, mais il avait une certaine tendance à vite oublier les ragots... Et même si c'était vrai, il n'y avait aucune raison valable pour qu'il traite le prince différemment des autres... Le jeune homme remua la tête pour chasser ses pensées inutiles... Il les avait suivi sans s'en apercevoir, mais n'avait pas de temps à perdre avec des conjectures...
Prenant garde à l'endroit où il posait ses pieds, Feyzin se retourna et avança dans l'atelier. Il posa la faucille à côté du marteau, il avait une ou deux choses à faire avant de s'en occuper. Il se désespéra une fois de plus en regardant le sol, mais il fallait bien se rendre à l'évidence : il ne pouvait en aucun cas travailler dans ces conditions... Il se plaça à l'entrée de la chambre, évitant une fois de plus la traînée que Färvien avait laissée sur son passage, pour s'adresser à ce dernier.

- Ecoute, petit prince... C'est bien gentil d'avoir proposé "d'envoyer quelqu'un" pour nettoyer, seulement... je ne peux pas attendre tout ce temps-là...

L'essentiel du message passé, le regard de Feyzin se posa sur l'Elfe qui se tenait non loin du prince. Il eut tout d'un coup l'impression d'interrompre une conversation. Trop occupé par ses propres problèmes, il n'avait pas songé que les deux hommes avaient pu faire connaissance, entretemps... Son regard se fit plus intense un court instant, alors qu'il ne fixait plus le visage du cambion, mais ses épaules. Oubliant tout ce qu'il voulait encore dire à Färvien, il s'était détourné, se retrouvant à nouveau dans l'atelier. Passant par dessus la zone à risque, il prit une feuille à la va-vite qu'il posa sur la table. Il saisit la mine, pour écrire une série de chiffres sur le papier, dont la signification n'était pas aussi obscure qu'elle le paraissait. Il s'agissait des mesures prises plus tôt, que le forgeron avait inscrites uniquement dans sa tête. Tant que cela lui traversait à nouveau l'esprit, autant ne pas risquer de les perdre et de devoir tout recommencer...
Après avoir noirci une bonne partie de la feuille, Feyzin releva la tête. Il avait la fenêtre en face de de son visage, les rayons de l'astre diurne perçaient un peu plus la poussière qui la recouvrait. Marchant d'un pas lent, il se dirigea vers elle. Il posa la main sur la poignée. Cela faisait longtemps qu'il ne l'avait pas ouverte, il comprit aisément quand il essaya que le mécanisme était grippé. Il n'avait pourtant pas besoin de s'acharner, il connaissait un moyen simple d'en venir à bout. Quelques manipulations plus tard, et la fenêtre s'ouvrit sans forcer... Soulagé par l'air frais qui entrait, Feyzin respira à pleins poumons... C'était toujours plus agréable que l'ai vicié de la pièce. Etrange, d'ailleurs, personne ne s'en était plaint...

Amusé par cette pensée, le forgeron retourna en arrière. Ses yeux trouvèrent ses bottes, les premières victimes du massacre... Il les prit délicatement par leur tige, la moins salie, et les posa sur la grille près du mur. Elle n'était rien d'autre que l'évacuation servant pour le robinet de la forge. Il fit couler un filet d'eau, il s'en servit pour nettoyer le cuir, sans mouiller l'intérieur. Les mains étaient les meilleurs outils dans ce cas-là, les plus... récupérables, dans tous les cas... Lavées juste à l'eau, les bottes n'avaient pas retrouvé leur état normal, mais au moins, cela suffirait pour l'odeur...
Tant qu'à être accroupi, Feyzin se glissa vers les draps abandonnés par son client au pied de la table. Il les ramassa, et avec eux une grande partie de la souillure du sol. Il se releva avec, un peu dégoûté, n'ayant pas d'autre choix que de les porter contre lui. Il alla dans la chambre, et les posa dans la baignoire, avec la forte envie de se plonger lui-même à leur place... Mais il n'avait pas encore terminé... Il défit entièrement le reste du lit, dont les drapés rejoignirent bientôt leur semblables dans le bac.
Les deux invités s'étaient écartés pour ne pas le gêner, ne voyant pas trop comment ils pourraient l'aider. Feyzin était bien parti pour tout faire seul, et, vu qu'il n'avait rien dit, rien demandé, il était difficile pour eux de s'imposer... Alors qu'il faisait allègrement couler l'eau sur les draps souillés, il dût sentir leur regard, car il cessa de les ignorer pour se tourner vers eux.

- Ce n'est pas partie la plus drôle... Vous qui êtes propres pouvez sortir... Allez manger un morceau, je me charge du reste... Le temps que ce soit fait, vous n'avez pas à hésiter... Si vous le souhaitez, je vous rembourserai, mais ça ne sert à rien que vous restiez là à me regarder...

Sans attendre de réponse, comme il le disait lui-même, il n'avait pas de temps à perdre, le demi-elfe se pencha à nouveau sur les draps, commençant à les frotter vigoureusement. Il fallait bien ça...

HRP/ Pour la suite du RP, je vais supposer que Jack est parti, ce sera moins compliqué à gérer dans un premier temps, mais si ça gêne, ce sera toujours possible de changer.


Ce fut quasiment par inadvertance que Feyzin s'aperçut que le prince s'était mis en tête de lui venir en aide... En effet, le forgeron était absorbé par la tâche ingrate qui lui avait été attribuée bien malgré lui, les mains plongées dans la baignoire. Il évacuait régulièrement l'eau souillée, pour la renouveler avec de la fraîche, les draps fortement imbibés par les régurgitations de Färvien demandaient bien cela... Le demi-elfe avait donc oublié ses hôtes au moment même où il avait terminé sa phrase... Mais un mouvement à côté de lui attira son regard. Il tourna la tête, vers rien d'autre finalement que le jeune homme agenouillé qui mouillait un des draps grâce à l'eau de la baignoire. Feyzin le regarda s'éloigner et commencer à frotter le sol avec, légèrement perplexe. Devait-il lui dire que... ? S'il était un prince, il ne devait pas savoir... mais que faisait-il là, par terre, à ce moment-là ?
Le forgeron secoua la tête par dépit. Interrompant son ouvrage, il se lava les mains et passa un peu d'eau propre sur son torse avant que ce qui s'y était collé ne sèche, avant de se lever. Le forgeron était debout, et avait à présent son client à ses pieds... Le jeune homme qu'il était, vivant dans ces quartiers misérables n'était rien par rapport au prince que Färvien était sensé être... Mais les rôles semblaient à cet instant inversé. Ce serait sans doute bien la seule fois où il le dominerait, tant physiquement que moralement... Mais l'artisan ne songeait pas un seul instant à ces considérations. Il regardait le prince avec un mélange de curiosité et de circonspection.

- Ce n'est pas à toi de faire ça.

Sans lui dire un mot de plus, Feyzin retira sans douceur le drap des mains de Färvien, pour l'emmener sous l'eau avec les autres. Il recommença le trempage pour celui-ci, de nouveau tout à sa lessive, laissant le prince derrière. Il pensait visiblement que ce dernier sortirait avec le cambion, mais il finit par sentir son regard sur la nuque. Il se retourna vers lui, passablement agacé. Il vit le jeune homme désœuvré, mais plus une trace de l'elfe. Il n'avait pas entendu la porte s'ouvrir ni se fermer, normal, elle était bien huilée, après tout... Il croyait qu'il partiraient ensemble, mais Jack avait sans doute profité d'être, lui, complètement propre et bien dans ses vêtements pour suivre son conseil... Il n'en tint pas plus de rigueur que cela : devant l'air du prince, le demi-elfe avait oublié ce qu'il voulait lui dire. Peut-être pas plus mal, il aurait été désagréable. Il avisa rapidement la tenue du prince, les yeux légèrement agrandis. Il était un peu ébahi et plus qu'embarrassé de voir le jeune homme dans cet état... Il se reprocha de ne pas l'avoir vu avant, distrait qu'il était...

- Uhm... J'aurais dû commencer par te donner une serviette...

Se passant de nouveau les main sous l'eau, Feyzin se dirigea vers l'armoire, et en sortit une serviette. Il s'approcha du prince et la lui tendit, pour se raviser immédiatement. Il s'était rappelé ce qu'il voulait faire sortir de sa bouche un peu plus tôt.

- Mais... si tu veux vraiment m'aider... à moins que tu ne te sentes mal ainsi... il vaut peut-être mieux garder ses vêtements. On ne gardera pas cette saleté sur nous, et peut-être que d'ici-là, tes vêtements seront secs...

Sans attendre une quelconque approbation ou réfutation de la part du jeune homme, le forgeron pendit la serviette sur la porte de l'armoire. Färvien pourrait l'atteindre facilement. En réalité, il connaissait déjà sa réponse. Sinon le prince ne se serait pas humilié à prendre un drap pour essuyer par terre... La dignité lui était bien égale, à lui, et son hôte y avait également renoncé... mais autant le traiter comme s'il l'avait gardée... L'artisan reconverti en technicien de surface saisit une serpillère à l'intérieur de l'armoire... guettant la porte cette fois-ci. Il releva la tête sans se cogner, soulagé. Le balai était resté à côté de l'armoire, il le prit aussi, et un seau siégeait au pied de la baignoire. Il amena le tout à Färvien.

- Si tu tiens réellement à te faire pardonner de cette façon, autant le faire bien. je ne t'oblige à rien, mais si tu continues sur ta lancée, alors prends ça... Ce sera plus efficace que de le faire couché par terre avec un drap...

Laissant le balai entre les mains du jeune homme toujours muet, la serpillère atterrit dans le seau, à l'intérieur duquel le forgeron jeta un oeil. Il n'allait pas aller bien loin s'il était vide...

- Je vais d'abord te le remplir...

Comme si sa distraction était naturelle, il rejoignit la baignoire, et actionna la pompe. Rien ne vint. Regardant le tuyau, il essaya encore une fois. De nouveau, rien. Et un bruit se fit entendre dans les conduits, mais pas le même que celui que faisait l'air... Feyzin inspecta son mécanisme. Färvien vit qu'il trouvait cela étrange, mais n'était pas particulièrement étonné... Apparemment, il y avait quelque chose de coincé dans les canalisations, et c'était loin d'être la première fois que cela arrivait... Se préparant à ce qu'il allait recevoir, Feyzin actionna le levier de manière brusque. Il le fit plusieurs fois, et les deux jeunes hommes entendirent à nouveau l'eau arriver... ralentie par quelque chose... Le forgeron épiait avec attention la sortie, prêt à lâcher tout pour réceptionner ce qui venait. L'eau se mit soudain à s'écouler avec abondance dans la baignoire, Feyzin lâcha la chaîne. Il se pencha pour attraper ce qui s'était emberlificoté dans les tissus. Le jeune prince vit bientôt qu'il tenait un rat par la queue. Celui-ci se débattait légèrement, il l'immobilisa avec l'autre main pour éviter de se faire mordre. Il avait visiblement un certain coup de main... Le rongeur entre les mains, l'artisan se tourna vers son client, le sourire au lèvres devant son air abasourdi.

- Il y a une colonie dessous. Je n'ai jamais dératisé. Nous avons toujours fonctionné sur le principe : ils me laissent tranquille, je les laisse tranquilles. Parfois il y en a qui se coincent, ou qui veulent remonter... C'est ce qui arrive... Dans ces cas là...

Maintenant le rat d'une main, le forgeron ouvrit la fenêtre. Et sans plus dé cérémonie, jeta le rat à l'extérieur. Avec un peu de chance, il tomberait sur la tête de quelqu'un... Le demi-elfe tendit l'oreille. Rien. Il haussa les épaules en se détournant, un peu déçu. Il s'attela ensuite mine de rien à remplir le seau comme il voulait le faire au départ, puis le tendit au jeune homme qui n'en était toujours pas revenu.

- C'est rien, tu sais... Vu le quartier, ça aurait pu être pire...

Laissant le seau et la serpillère qui y flottait à côté de la souillure, Feyzin reprit en main ses draps, les arrosant à nouveau. Il le ferait jusqu'à ce qu'ils soient assez rincés pour être lavés correctement avec du savon... Sentant la tension du prince derrière lui, il lui adressa simplement quelques mots.

- Tu peux aussi laisser ça, je m'en occuperai après. Je ne te retiens pas.

Il ne tenter pas de le rassurer, il souhaitait simplement le déculpabiliser un peu... Le prince était son client, et il lui avait mis ces outils en mains que parce qu'il avait exprimé la volonté de faire quelque chose pour réparer ses propres dégâts. S'il trouvait cela avilissant ou ennuyeux, ou simplement s'il avait changé d'avis, il ne fallait pas qu'il se sente engagé. Le rôle du vendeur était aussi de mettre à l'aise, ceux qui venaient le voir, il était le débiteur de ses visiteurs... Le prince ne devait pas se croire prisonnier...

- Si tu ne veux pas rester à rien faire, il y a un autre service que tu peux me rendre... Il faudrait que tu te changes à nouveau, pour ça...

Entendant la réponse de Färvien, le forgeron arrêta de frotter son linge. Comment avait-il pu ne pas remarquer ce détail ? Le jeune homme prenait sur lui, c'était clair, mais Feyzin avait fréquenté bien trop de personnes dans divers états pour ne pas reconnaître une simple fatigue quand il en rencontrait... Et... il ne l'avait pas vue... En revanche, quand le prince avait parlé, il l'avait bien entendue... Il était en revanche bien incapable de déterminer à quel point il en était, mais conclut assez rapidement que dans tous les cas, sortir ne pourrait lui être que bénéfique. Il repris son nettoyage,toujours sans regarder Färvien, et lui parla sur un ton plutôt neutre.

- Il s'agit d'aller chez le tanneur pour lui apporter mon épée. La poignée doit être recouverte de cuir, c'est la dernière étape, mais cela ne fait pas partie de mes compétences. Il est déjà au courant, il suffit de lui apporter la lame et le croquis que j'ai fait pour elle.

Le léger cafouillage du jeune homme indiquait une faiblesse qu'il ne voulait pas lui faire sentir. L'hésitation perpétuelle entre le "tu" et le "vous" égayait constamment le demi-elfe, mais oute trace de sarcasme avait disparu du ton qu'il avait employé... Il se savait un peu sec malgré tout, alors il continua plus doucement, son souhait n'étant pas de paraître rude ou directif.

- Tu trouveras ça à gauche, en bas de la parie supérieure de la bibliothèque. Il en en évidence, normalement. Et l'échoppe du tanneur est dans la rue parallèle.

L'eau coulait sur ses mains, l'artisan commençait à voir les tâches qu'il nettoyait presque vainement disparaître peu à peu, il en était soulagé. Il était concentré sur son ouvrage, on aurait eu du mal à le croire en l'entendant converser aussi naturellement...

- Tu sais où sont les vêtements de rechange, prends ce qui te va... Normalement aussi, tu dois te souvenir de l'endroit où j'ai rangé l'épée...

Le prince devait se sentir bien seul face à un forgeron à cette heure tellement impassible qu'il devait quasiment en paraître froid... Il lui parlait sans le regarder et qui plus est en lui tournant le dos... D'autant qu'il consacrant son esprit à une autre activité, et que cela se voyait... Mais le but de Feyzin n'était pas de le laisser se débrouiller sans aide, ni de le délaisser...

- Mais si tu ne trouves pas, je peux sortir les mains de là...

Le demi-elfe ne le disait pas, mais la décision du prince l'arrangeait, au fond... Son départ lui permettrait de finir le nettoyage l'esprit tranquille, et, pourquoi pas, s'il avait le temps... de prendre un bain avant son retour...